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Éric Chédaille (Traducteur)
EAN : 9782752905598
330 pages
Phébus (03/06/2011)
4.15/5   469 notes
Résumé :
En 1941, une petite troupe de bagnards s'évade d'un camp russe situé tout près du cercle polaire... et de gagner l'Inde à pieds. Quatre d'entre eux y parviendront au terme d'une odyssée extraordinaire. Ce récit est inspiré d'une histoire vraie.

La présente réédition (dans une traduction nouvelle) de ce classique absolu de l'aventure vécue est due à l'initiative de Nicolas Bouvier - qui n'aura pas eu le temps de l'accompagner jusqu'à son terme.
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Que lire après À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'Himalaya (1941-1942)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
4,15

sur 469 notes
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Ce récit est de ceux qui vous emportent et vous laissent sans voix.
L'auteur, officier polonais, a été arrêté par les Russes en 1939 puis, après un simulacre de procès, envoyé en Sibérie. Un endroit parfaitement hostile, dont nul n'est censé pouvoir sortir.
Slavomir Rawicz raconte son évasion en compagnie de six autres détenus et leur incroyable épopée jusqu'en Inde, où les survivants seront secourus.
On peut regretter quelques trous dans la narration et certaines exagérations, mais le récit est terriblement prenant.
Certains ont mis en doute la véracité du témoignage, d'autres ont essayé de prouver qu'il était exact.
Je retrouve ça et là les mêmes arguments que pour le livre Aussi loin que mes pas me portent de Joseph Martin Bauer.
J'ai lu cette marche forcée tout comme j'avais lu le texte de Bauer : j'ai choisi de croire en l'histoire, de suivre les événements et de me laisser emporter. J'ai dévoré ces pages passionnantes.
La solidarité qui se crée entre ces hommes qui ne se connaissaient pas au départ force l'admiration. Ils resteront soudés quelles que soient les épreuves traversées, et Dieu sait si elles sont nombreuses ! Voilà certainement l'une des clefs de leur réussite.
Cette solidarité se mue parfois en une tendresse qui émeut de la part de ces gaillards bourrus, endurcis par ce qu'ils ont vécu. Ils sont aux petits soins les une envers les autres, au début parce qu'ils savent que leur survie dépend de celle de leurs camarades, mais au fil de leur traversée, parce que chacun a développé un attachement fort pour ses compagnons.
La volonté de chacun et les trésors d'imagination déployés par tous montrent à quel point l'instinct de survie peut être fort chez l'être humain. Cette capacité de toujours chercher un moyen, une solution, même les plus improbables, est fascinante.
Je me suis attachée à ce groupe de fugitifs. J'ai vibré avec eux, me réjouissant d'un événement positif comme la capture d'un serpent qui leur fournit de la nourriture, tremblant à chaque danger rencontré, pleurant chaque mort.
Le long périple est émaillé de très belles rencontres. Nos amis découvrent le merveilleux sens de l'hospitalité des Tibétains ou des Mongols, qui leur offrent beaucoup alors qu'ils n'ont pas grand-chose.
Un grand souffle d'aventure, une belle humanité : j'ai adoré cette lecture qui m'a donné envie de lire L'axe du loup de Sylvain Tesson, dans lequel l'auteur est parti sur la trace des évadés du goulag, cherchant à refaire leur parcours.
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Tout est tellement incroyable qu'il faut régulièrement se dire que c'est vrai. le narrateur, comme ceux qui feront partie de ‘l'expé', est condamné à 20 ans de travaux forcés par les russes dès le début de la seconde guerre mondiale. Lu dernièrement Les geôles de Sibérie où un français est condamné sans preuve. 70 ans d'écart et rien n'a changé. Pas bon de vivre en Russie ! Les évadés vont parcourir 4 000 kms à travers la Russie, la Mongolie et son désert de Gorbi, l'Himalaya, le Tibet, pour finir en Inde. le tout sans carte ni équipement, bravant la faim, la soif, les poux, la neige et le reste. « Ce n'est pas de la littérature, c'est peut-être mieux que ça. » a dit Nicolas Bouvier.
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A marche forcée est l'incroyable aventure d'un officier polonais interné dans un goulag de Sibérie en 1941. Il réussit à s'en évader avec six de ses codétenus, en partie grâce à la bienveillance, pour ne pas dire la complicité, de l'épouse du commandant du camp. Mais les autorités savent bien que l'obstacle le plus difficile à franchir n'est pas l'enceinte du camp. Le vrai geôlier c'est bien la taïga elle-même.

L'auteur, Slavomir Rawicz, s'affiche comme le narrateur acteur de cette odyssée. Il intervient à la première personne et relate ce périple surhumain de six mille kilomètres, jalonné, on l'imagine sans peine, de mille dangers, souffrances et privations vers la porte de leur liberté : l'Inde.

Partis à sept, ils seront rapidement huit en recueillant une jeune fille en fuite elle aussi, mais d'un kolkhoze. De peu banale au départ l'histoire devient touchante. L'amitié qui soude cette équipée clandestine sera le gage de son succès en dépit des drames qui émailleront tout de même le récit.

L'histoire est tellement incroyable que certains émettront des doutes quant à la sincérité de son auteur. Ce qui se présente comme un récit autobiographique devrait selon eux s'afficher comme un roman. le sujet de son récit aurait, toujours selon eux, été emprunté par son auteur, approprié et augmenté de son imagination. Les détracteurs font l'inventaire des incohérences, au nombre desquelles le silence, à la parution de l'ouvrage en 1956, des équipiers de Slamovir Rawicz rescapés avec lui.

Il faut bien dire qu'à la lecture de cet ouvrage, on reste perplexe quant à la capacité d'endurance d'organismes humains exposés à tant de périls, de souffrance physique et mentale, dans les conditions extrêmes des latitudes sibérienne, du désert de Gobi et de l'Himalaya. Faut-il que notre condition ait bien changé pour nous rendre pareille aventure inconcevable de nos jours ? En suivant ces fugitifs tout au long de leur périple de l'extrême, je n'ai eu de cesse de m'interroger sur ma propre capacité à endurer autant de souffrances. L'instinct de survie est-il aussi fort ?

Fantastique aventure ou formidable imposture, le doute subsiste quoi qu'il en soit quant à la véracité des faits. Dans L'axe du loup, Sylvain Tesson qui n'est pas du style à rester dans un fauteuil pour peser le pour et le contre, que rien n'arrête, surtout pas la taïga sibérienne et ses rigueurs, refera le parcours de cette aventure hors du commun. Pour voir, se faire une idée. C'était si simple, il suffisait d'y penser. Dix jours sans boire dans le désert de Gobi, exploit ou affabulation ?

Se poser la question gâche le plaisir de pareille lecture lorsqu'on est réduit à faire usage du conditionnel pour en parler. Odyssée inimaginable ou bien … imaginée. J'ai hâte de lire l'ouvrage de Sylvain Tesson pour connaître les conclusions de son aventure qui ne prête pas quant à elle le flanc à contestation.
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L'intérêt du récit ne réside pas dans la qualité de sa prose mais dans son contenu. Les aventures que nous raconte Slavomir Rawics sont incroyables. La résistance acharnée de cet homme force l'admiration. La mémoire exceptionnelle de Rawicz permet de retracer l'épopée avec de nombreux détails. S'il décrit ses ennemis sans complaisance, il n'oublie pas d'évoquer les rencontres avec de nombreux bienfaiteurs qui ont sans doute rendu la survie possible. le froid, la chaleur et la faim furent des adversaires redoutables. le petit groupe de fugitif n'eut qu'une seule arme pour les vaincre: la détermination.
Ce livre a soulevé pas mal de polémique de la part d'experts assurant qu'il était impossible de traverser le désert de Gobi sans eau. Rawicz n'a jamais répondu à la polémique, il est mort à Londres en 2004.
Ce livre reste un formidable témoignage sur la volonté et l'endurance humaine ! Captivant !
A noter le film tiré du livre : Les chemins de la liberté (que je n'ai pas encore vu)
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Slavomir Rawicz, jeune officier de l'armée polonaise est fait prisonnier par les soviétiques et déporté, après un procès expéditif, vers le camp 303 situé en Sibérie, non loin d'Irkoutsk.
Ici commence un récit d'un glaçant réalisme sur les conditions d'interrogatoire et de captivité à la Loubyanka, prison de Moscou et sur les conditions dans lesquelles des milliers de malheureux firent le voyage vers leur lieu de déportation.
Une fois les survivants arrivés à destination, Rawicz forme un petit groupe en vue de s'évader, préférant risquer sa vie en cavale que la perdre en captivité.
Commence alors un incroyable périple de plus de cinq mille kilomètres vers le sud, jusqu'à l'Inde, traversant la Sibérie, puis la Mongolie, le désert de Gobi et l'Himalaya.
Ce roman fit l'objet de nombreuses critiques quant à la véracité de ce voyage dont certains disent qu'il est imaginé par l'auteur.
Si le réalisme d'ensemble paraît cohérent, il n'en demeure pas moins que certains passages semblent au mieux romancés, au pire inventés.
C'est cette controverse qui donna à Sylvain Tesson l'idée de réaliser lui même ce voyage incroyable à travers steppes, désert et montagnes et d'en tirer l'Axe du loup.
Comme lui, on doute de l'authenticité de certains passages, notamment lorsque le petit groupe croit voir des yétis, mais au fond, la question est-elle bien là ?
Ce roman, écrit avec l'aide d'un journaliste à partir du récit de Rawicz fut rédigé à une époque où les récits étaient volontiers romancés, et avec une moindre exigence quant à la précision des détails.
Au-delà de cette controverse, bien légitime, on prend beaucoup de plaisir à suivre ce groupe de fugitifs et on se prend au suspense d'un récit bouleversant.
Ce livre complète utilement l'Axe du loup de Tesson.
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critiques presse (2)
Lexpress
04 juillet 2011
Mi-manuel survivaliste, mi-récit d'aventures, cette épopée […] est saisissante comme une traversée du Baïkal par - 30 °C.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
18 juin 2011
Un texte puissant qui a marqué des générations entières. A l'origine, l'évasion du goulag de quelques prisonniers en hiver 1941. Quatre mille bornes en chaussettes, de la Sibérie à l'Inde en traversant l'Himalaya.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens parfaitement des moindres variations touchant ma pitance tout au long de cet interminable voyage de Pinsk à la Sibérie du Nord. J'ai parfois du mal à me rappeler tel ou tel événement avec précision, mais j'ai, gravé en mémoire, tous les menus incidents ayant trait à notre alimentation. Nous n'étions jamais rassasiés et cela nous obsédait en permanence. On eût échangé une poignée de diamants contre une tranche de pain supplémentaire et l'on se fût alors regardé comme le plus heureux des hommes, car n'avait de valeur à nos yeux que ce qui se mangeait.
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Je me tournai vers lui et lui vers moi. L'instant d'après, nous nous dévisagions les uns les autres en riant follement : nous venions de comprendre que nous nous voyions pour la première fois, que chacun découvrait pour la toute première fois les traits, le dessin de la bouche, la forme du menton, de ceux aux côtés desquels, durant douze mois et sur plus de six mille kilomètres, il avait lutté pour survivre. Il ne nous était jamais rien arrivé de plus comique. Jamais je n'avais songé à ce qu'il pouvait y avoir sous ces barbes et ces tignasses, et eux non plus sans doute. C'était comme de mettre bas les masques au terme d'un bal costumé qui se serait fantastiquement éternisé.
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Je suis le colonel Ushakov, commandant de ce camp. Vous êtes ici pour travailler et j’attends de vous labeur et discipline. Je ne vous parlerai pas des punitions : vous savez sûrement ce qui vous guette si vous ne filez pas droit.
Notre première guette est de vous pourvoir d’un toit. Votre première tâche va donc consister à construire des baraquements pour votre usage. Plus vite ils seront terminés, plus vite vous échapperez aux intempéries. À vous de voir. Dans toute communauté, certains se débrouillent pour laisser les autres travailler à leur place. Ce genre de relâchement ne sera pas toléré ici et nous veillerons pour le bien de tous à ce que chacun assume sa part de besogne.
Je compte que vous ne créerez pas de difficultés. Si vous avez des plaintes à formuler je serai toujours disposé à les entendre et ferai ce qui est en mon pouvoir pour vous aider.
Ici point de médecins, mais des soldats qui ont suivi une formation de secouristes. Ceux d’entre vous qui ne sont pas en état de travailler seront logés dans les bâtiments existants pendant que les autres construiront les nouveaux baraquements. J'en ai terminé.
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La plupart des questions se teintèrent de cette méfiance très particulière que tous les Russes semblent nourrir envers l'étranger qui pratique leur langue, l'idée sous-jacente étant que nul n'apprendrait le russe s'il ne voulait se faire espion.
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J'étais habité de l'angoisse que, après les milliers de kilomètres que nous avions parcourus, la chance vînt soudain à nous manquer. Souvent la nuit, j'étais assailli par le désespoir et le doute. Les autres aussi, j'en suis sûr, livraient le même combat intérieur, même si jamais personne ne s'en ouvrait. Au lever du jour les perspectives semblaient moins sinistres. La peur persistait, tapie quelque part, mais l'action et le mouvement, la nécessité de résoudre les problèmes quotidiens, la reléguaient à l'arrière-plan. Nous étions, et plus que jamais, animés d'une compulsion à aller de l'avant. C'était devenu une obsession, une forme de folie.
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