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Abel Gerschenfeld (Traducteur)
EAN : 9782070356416
144 pages
Gallimard (15/05/2008)
3.18/5   11 notes
Résumé :
Qui est cette vieille femme qui vient de mourir dans le bidonville de Santa Maria ? Pourquoi le jeune Jorge Malabia paye-t-il son enterrement ? Et d'où sort ce bouc qu'il traîne derrière lui dans le cimetière ? Au cœur d'une ville fantomatique d'Amérique du Sud, Juan Carlos Onetti nous entraîne dans sa quête troublante et désespérée.

Nouvelle extraite du recueil Les bas-fonds du rêve

Collection Folio 2 € / 3 € (n° 4743)
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un bien étrange petit bouquin que voilà... Issu de mes achats frénétiques de Folio 2e d'il y a quelques années, il était temps de l'évincer de ma PAL, et de découvrir par la même occasion son auteur.

Dans une ville d'Amérique latine, Santa María, notre narrateur, un médecin, croise un cortège pour le moins étrange: un jeune homme et un bouc suivant un cercueil sur son attelage. Et c'est l'histoire de la femme dans le cercueil, de sa vie et de son bouc, que l'on va découvrir par l'intermédiaire d'échanges entre le médecin et ce fameux jeune homme.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce court texte est totalement décousu. Par une volonté de l'auteur, tout d'abord, le jeune Jorge morcelant son histoire au travers d'échanges espacés de plusieurs mois, mais pas que. On perd pied parfois, peinant à suivre les nombreuses digressions de l'auteur, du conteur, et du narrateur. Une accumulation assez néfaste impactant le rythme et la fluidité de l'oeuvre, et évidemment notre plaisir de lecture.

C'est dommage, car beaucoup de points positifs ressortent malgré tout de cette lecture. Un style très intéressant tout d'abord, mêlant une plume poétique à des réflexions philosophiques et sociétales plutôt bien orientées. Les personnages, également, sont intéressants par bien des aspects. L'aura mystérieuse émanant d'eux inspire au récit une touche particulière, mais le potentiel semble au final mal exploité. On ne s'accroche pas à eux et les interrogations qu'ils provoquent resteront pour beaucoup sans réponses.

Une lecture bizarre donc, frustrante même, que ce soit dans le développement ou à la conclusion, mais la découverte d'une plume envoûtante, dépeignant à sa façon une Amérique du sud crue et enivrante. Je laisserai probablement une seconde chance à Onetti, et si vous avez des suggestions, d'ailleurs, je suis preneur!
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Un livre intriguant pour le début. Un médecin assiste par inadvertance à un enterrement bizarre. le cercueil d'une femme est suivi par un jeune homme et un vieux bouc attaché à une corde.

Le temps fera le reste créant de bref instant d'amitié entre le docteur et le jeune homme. Ce dernier se sentant obligé de raconter son histoire, ou plutôt l'histoire dans lequel il a participé, pour en finir une bonne fois pour toute.
Ce n'est pas peu dire puisque l'on découvre un jeune homme tourmenté perfectionniste ; comme il le dit lui même : " je veux faire les choses bien du premier coup car je ne serait pas satisfait si je les réussit seulement au bout de plusieurs fois". Sa personnalité et son caractère l'ont conduis à vivre une drôle d'histoire avec une jeune femme et un bouc. Ce bouc même qu'il affuble de tout les sentiments méprisables et absurdes de l'histoire qu'il raconte.
Heureusement qu'il y a toujours un ex meilleur ami pour rajuster les quelques petits détails qui font toute la différence.

Une histoire que j'ai moyennement aimé. Toute l'histoire du récit du jeune homme est un peu confuse et mélangée, comme quand on raconte quelque chose et que l'on ne sait pas par quoi commencer. le jeune homme s'attarde des fois sur de longues phrases pas toujours utiles. Par moment on perd un peu le but des révélations, tellement certains détails sont trop dilué. En cela l'auteur s'est bien approprié le personnage de son anti-héros.
Malgrès ça, une écriture bien romancé. Cet auteur vaut la peine d'être découvert.
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A une tombe anonyme est une nouvelle étonnante, déroutante, où l'on suit un médecin racontant son lot quotidien dans la ville de Santa Maria, où les enterrements suivent une scénographie bien précise et respectée par tous...Jusqu'au jour où il doit accompagner le cortège funéraire d'une femme, d'un jeune homme et d'un bouc.

Tableau macabre ou comique ? le narrateur tente de démêler les fils de l'histoire (des histoires !) que lui raconte celui qui décide de payer l'enterrement, et l'on navigue entre Buenos Aires et Santa Maria, entre propriétaires terriens et prostituées, entre gares et chambres obscures, entre étreintes volées et frustrations non assumées.

L'auteur suscite avec brio un malaise chez son lecteur, tant du point de vue de l'histoire qui ne semble pas tenir debout que dans la saleté et la misère qu'il décrit ; la symbolique autour du personnage du bouc est tout aussi dérangeante, sans que l'on ne parvienne à savoir qui personnifie l'animal : les hommes qui exploitent les prostituées ? le vice en lui-même ? Un cocktail plutôt décousu et difficile à lire, et un récit dans lequel, peut-être par défense, on répugne à entrer. Drôle d'expérience !
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Un peu glauque cette ville de Santa Maria....
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il était à la fois sujet et objet, il se regardait vivre, prêt à s'étonner, incapable de déterminer quels actes lui appartenaient en propre, et lesquels étaient empruntés ou réalisés par pur caprice.
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Exactement ça: un cactus, le mur du cimetière en pierres sèches, un mugissement répété sur le fond invisible de l'après-midi; et l'été encore indécis avec son soleil blanc et tâtonnant, le bourdonnement des mouches, l'odeur d'essence qui me venait de la voiture, indolente; l'été, la sueur comme de la rosée, la paresse.
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Malgré les années, les modes et la démographie, les habitants de la ville étaient toujours les mêmes. Timorés et vaniteux, obligés de juger pour se donner confiance, et jugeant toujours par envie ou par peur. Le plus clair à dire sur eux était qu'ils étaient dépourvus de joie et de spontanéité, qu'ils ne pouvaient être que des amis tièdes, des ivrognes agressifs, des femmes qui ne cherchaient que la sécurité et étaient interchangeables comme des jumelles, des hommes frustrés et solitaires. Je parle des Sanmariniens; peut-être les voyageurs ont-ils aussi constaté que la fraternité humaine est, dans les circonstances défavorables, une vérité décevante et étonnante
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Videos de Juan Carlos Onetti (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Juan Carlos Onetti
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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