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EAN : 9782267023909
330 pages
Christian Bourgois Editeur (13/09/2012)
3.64/5   11 notes
Résumé :
Vilnius Lancastre, jeune cinéaste barcelonais au faux air de Bob Dylan, considère l'indolence absolue comme une forme d'art. Il entreprend néanmoins le projet de constituer des Archives de l'échec en général. Avec son amie Débora, il ambitionne de réaliser la biographie fictive de son père, le célèbre écrivain Juan Lancastre, mort dans des circonstances mystérieuses...
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« N'avais-je pas passé des années à écrire des romans dans lesquels j'essayais toujours de faire passer pour réelles mes histoires fictives ? Eh bien maintenant, j'étais confronté à l'hypothèse contraire, celle que j'avais toujours tant recherchée : j'allais devoir raconter une histoire de la vie réelle dont j'étais un témoin privilégié sous forme de mémoires abrégés d'un écrivain mort, par ce que telle était mon intention muette : transformer ce que j'avais vécu dans les dernières semaines en autobiographie de feu Lancastre. »

Le narrateur, écrivain barcelonais vieillissant et reconnu, songe sérieusement à lâcher l'écriture, lassé qu'il est de tout. Il fera la rencontre de Vilnius Lancastre, fils d'un autre écrivain de sa génération récemment disparu. Ce Vilnius est assez extravagant. Il est cinéaste mais son indolence et son aquoibonisme ont toujours pris le dessus sur ses envies de créations, qui restent à l'état d'ébauches.

Depuis la mort de son père, avec qui il entretenait une relation distante et houleuse, il se sent en quelque sorte possédé par lui ; des souvenirs et des idées qu'il considère comme celles de son père lui traversent souvent l'esprit. Convié à un colloque, pour lequel il présente un texte sur cette soi-disant possession, il rencontrera le narrateur. Petit à petit notre narrateur sera impliqué dans la vie de Vilnius, qui ressemble un peu à Bob Dylan jeune, et par extension dans celle de ses parents. Au point de vouloir renouer avec l'écriture et de penser réécrire l'autobiographie détruite de Juan Lancastre.

Enrique Vila-Matas enchevêtre, comme à son habitude, fiction et histoire littéraire dans ce roman foisonnant. Dans le désordre, il est, entre autres, souvent question d'Hamlet, d'Oblomov, de Francis Scott Fizgerald à travers la citation d'un film de l'âge d'or hollywoodien, « Three Comrades » de Frank Borzage.

Lire cet auteur est souvent un régal d'intelligence et d'écriture. Pour ce roman-ci, peut être davantage tourné vers le romanesque, j'ai tout de même trouvé quelques longueurs. Mais ces réserves sont bien minimes.
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Du pur Vila-Matas décalé, mais là, vraiment fort décalé. Je me suis demandé où il allait nous entraîner avec son histoire improbable, dans laquelle il assiste, enfin c'est comme à l'accoutumée, le narrateur, qui ressemble follement à l'auteur, dont il prend part à un colloque sur l'échec et y fait la connaissance du fils du renommé Lancastre, qui vient de mourir et qui était l'orateur initialement prévu. Ce fils, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Bob Dylan, se voit hanté par la pensée de son père, il va devenir l'amant de la maîtresse de son père et le narrateur va nous narrer tout cela.

Pour les amateurs du genre, on se laisse facilement prendre par la verve habituelle de Vila-Matas, mais je ne conseillerais pas cet ouvrage pour aborder l'auteur, car l'on pourrait en ressortir dégoûté à jamais. Vila-Matas m'a semblé se perdre parfois dans les méandres de son histoire et moins bien maîtriser les fils de ses personnages.

On y retrouve toutefois toutes les caractéristiques des oeuvres de cet auteur, centré sur le travail d'écriture, la difficulté d'être écrivain, surtout lorsque l'on est pas un écrivain à succès médiatique mais que la littérature et l'écriture vous ont pris à bras-le-corps et s'imposent à vous, en sorte que l'écrivain se débat de son mieux pour vivre avec cet art encombrant.
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Le 20 septembre 2012, je me suis rendu à une conférence que donnait Enrique Vila-Matas à l'institut Cervantès de Paris pour présenter son nouveau livre « Air de Dylan ». Il était entouré de Dominique Gonzalez-Foerster, un de ses anciens personnages et accessoirement artiste lauréate du prix Marcel Duchamp, ainsi que d'André Gabastou, son habituel et plutôt bon traducteur mais particulièrement peu disert pour l'occasion. Les trois-quarts de la conférence se sont donc déroulés en Espagnol, sans presque aucune traduction, et sans que mon Castillan de collégien indolent ne me soit d'une grande utilité. Autant dire que je me suis très vite ennuyé et que seul le manque de porte m'a empêché de partir en la claquant. Une expérience, pourtant, aux frontières du réel.
« Air de Dylan » commence par une conférence que doit donner un certain Vilnius au sujet de l'échec. Il se trouve qu'il a prévu de faire une sorte de théâtre-réalité et que cette conférence sur l'échec soit un échec en réussissant à faire fuir tous les spectateurs. Il y arrive relativement bien, car une grande partie des spectateurs quitte la salle à cause d'un problème de traduction. Mais malgré tout un homme reste jusqu'à la fin de la conférence ; ainsi Vilnius échoue même dans sa tentative d'échec. J'ai trouvé cette première partie du livre très longue, pas forcément drôle, pas très originale, à peu près aussi ennuyeuse qu'un mauvais roman (mais j'avoue que la qualité des romans a très peu de choses à voir avec l'ennui qu'on peut parfois ressentir à les lire).
Il est écrit sur la quatrième de couverture que cet « Air de Dylan » est l'oeuvre la plus romanesque d'Enrique Vila-Matas. Par rapport aux livres de lui que j'ai pu lire auparavant, cela me semble assez juste. « Air de Dylan » ressemble beaucoup plus à un roman traditionnel, il est en apparence beaucoup moins chaotique - même si les idées sont toujours aussi tourbillonnantes -, il n'y a pas d'interruptions brusques comme dans « le mal de Montano » mais un vrai fil narratif et une histoire qui semble obéir à certaines règles dramatiques. Ce fil narratif c'est la relation père-fils, c'est le thème de ce livre et Vilnius se retrouve dans une situation complètement hamletienne. Et comme le veulent les conventions des romans bourgeois, il y a dans « Air de Dylan » (vaguement quand même, j'insiste) les traditionnelles histoires d'amours, de meurtres et des enquêtes à la sauce hollywoodienne ; quelques sujets métaphysiques et sociétaux sont même directement abordés. Même si ce n'est pas toujours fait sans humour, ça m'a paru un peu étonnant de la part d'Enrique Vila-Matas, mais plein de promesses pour l'avenir. Cependant on retrouve toujours les spécificités de cet auteur : ses récits encastrés, son ironie et des thèmes qui lui sont chers comme l'identité ou l'héritage.
Ce livre m'a aussi semblé moins littéraire, quoiqu'on retrouve toujours des phrases qui ressemblent étrangement à celles de Musil, des constructions kafkaïennes, des personnages qui rappellent Pessoa, etc. Les références d'Enrique Vila-Matas se sont élargies vers le théâtre, la musique populaire, le cinéma et l'art en général.
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critiques presse (2)
Bibliobs
14 décembre 2012
Un livre enjoué, drôle, nourri de références incessantes. […] Un jeu de marelle littéraire, donc, un exercice de sincérité aussi.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Actualitte
20 août 2012
Air de Dylan multiplie les références, pratiquement une par page, du Jules César de Mankiewicz à Brooklyn, un roman de Colm Toibin. Du coup, la lecture est ardue, mais oblige à la recherche parallèle, ce qui était plutôt délicat dans le cas présent. Il reste toujours les facilités de Vila-Matas, fulgurantes.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'ai toujours su que je me lançais dans une recherche avant tout pour l'unique plaisir de chercher et de pouvoir ainsi observer où me mènent mes questions et mes enquêtes.
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Certains entrent dans le théâtre de la vie très tard, mais quand ils le font, c'est apparemment sans brides et ils vont directement jusqu'au bout de la pièce. Ce fut mon cas.
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On ne sait jamais qui on est. Ce sont les autres qui vous disent qui et ce que vous êtes. On vous explique si souvent qui vous êtes et de si différentes façons qu'on finit par ne plus savoir du tout qui on est.
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C'est effrayant de voir tout ce qu'on oublie à jamais.
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Tout ce que je sais, (...) c'est que la réalité peut se permettre le luxe d'être incroyable, inexplicable. Une oeuvre de fiction ne peut, hélas, s'accorder les mêmes libertés.
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Videos de Enrique Vila-Matas (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Enrique Vila-Matas
En dialogue avec Tiphaine Samoyault Interprète : Manuela Corigliano
Un narrateur en panne d'inspiration se remémore ses années de bohème à Paris. La dèche, la mansarde, les petits trafics d'herbe : l'attirail classique de l'écrivain romantique qui aspire à la gloire d'Hemingway. Paris est une fête, c'est bien connu… En proie au doute, il commence à observer des signaux qui le ramènent invariablement à l'essence de l'écriture. Depuis la mystérieuse chambre 205, du modeste hôtel de passe Cervantes à Montevideo, mise en scène par Julio Cortázar, les symboles se succèdent, reliant Paris à Cascais, Montevideo à Reykjavik et Saint-Gall à Bogota, qui tous témoignent de l'impossibilité de l'écriture à raconter la vie. En revanche, on peut entrer dans l'espace de fiction pour transformer la vie en littérature. de digression en digression, on est happé dans un vertigineux vortex, ébloui par l'intelligence du propos, la générosité de l'auteur envers ses pairs, la finesse de son humour et une autodérision à toute épreuve.
Immense écrivain, Enrique Vila-Matas est traduit dans une quarantaine de langues et s'est vu attribuer les plus prestigieux prix à travers le monde.
À lire – Enrique Vila-Matas, Montevideo, trad. de l'espagnol par André Gabastou, Actes Sud, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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