AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234057937
390 pages
Stock (14/08/2007)
3.35/5   90 notes
Résumé :

Athènes, de nos jours. Nausicaa, une dame de quatre-vingt-neuf ans, demande à un étudiant en philosophie qu'elle héberge d'enquêter sur le mont Athos, cette " république monastique " où les femmes ne sont pas admises. Nausicaa songe-t-elle à laisser sa fortune aux moines ? Espère-t-elle retrouver son frère disparu il y a cinquante ans ? Au hasard de lectures et de rencontres singulières, le jeune homme ... >Voir plus
Que lire après Ap. J.-C.Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 90 notes
5
1 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
A l'heure où les « mémoires d'un nombril » et autres produits dérivés de l'autofiction se font toujours plus nombreux sur les tables des libraires, l'acquisition d'un vrai roman possède un caractère jubilatoire. Après J.-C. de Vassilis Alexakis conte les recherches sur le mont Athos d'un étudiant en histoire. A la demande de sa logeuse, dont le frère s'est fait moine un demi-siècle plus tôt, le jeune homme va quelque peu délaisser le séminaire qu'il suivait sur les présocratiques pour se consacrer à l'étude de la communauté athonite. Aucun soubresaut du Moi ne vient troubler ce récit paisible dont le discret héros s'effacerait presque. Car les figures de ses maîtres à penser et des religieux singuliers qu'il croise y occupent une large place. Convoquer philosophes et hommes d'église est aussi un moyen de poser un regard lucide sur les contradictions de la Grèce contemporaine, qui semble presque encombrée de son passé glorieux. le roman s'achève sur une note onirique car on ne sort pas indemne, fût-on un héros placide, d'une visite sur la sainte montagne.

Update : j'ajoute les lignes qu'une mienne amie a laissées en commentaire. M'est avis qu'elle devrait ouvrir un blog :-)

Ca y est je l'ai lu. Je suis d'accord avec ce que tu dis, j'ai trouvé ce roman original, prenant et engendrant de nombreuses réflexions.
Ce qui m'a singulièrement frappée également, c'est le bizarre rapport du héros avec les femmes : entre une mère d'un autre âge qu'il ne comprend plus, des jeunes filles qui passent en lui échappant, une logeuse image de la Grèce ancienne dans toute sa noblesse qui se mue en "korè" intemporelle. Les personnages féminins, absents par essence du mont Athos, incarnent pourtant la Grèce passée et la Grèce chrétienne avec toutes leurs contradictions et leur syncrétisme, à l'image de Marie chassant de sons anctuaire Artémis dont elle conserve pourtant des traits.
La tension entre passé et présent, la question de la continuité de l'Histoire sont au centre de ce récit. Ce dernier fait revivre, en filigrane, l'histoire des idées, cherchant à comprendre le fond plus qu'à reconstituer artificiellement la forme (le jeune héros s'oppose ainsi explicitement aux romans historiques). Tout cela pour mettre en lumière l'Histoire d'un pays dans lequel Byzance n'a pas simplement succédé à l'ère polythéiste mais a engendré, par son irruption, rupture dans les mentalités et affrontements idéologiques voire psychologiques profonds.
A cela j'ajoute, à titre personnel, le plaisir de lire des mots grecs et des considérations linguistiques sur cette langue ainsi que la référence érudite et précise (sans être incompréhensible et pédante) aux mentalités grecques anciennes,aux auteurs et aux figures culturelles et religieuses, à la philosophie antique laissant place à une théologie rigide.
Lien : http://liber-libri.blogspot...
Commenter  J’apprécie          130
AP J-C relate l'histoire d'un jeune homme qui va mener l'enquête sur les moines du mont Athos…Le sujet ne le passionne pas mais il s'agit d'une requête de sa logeuse…Mon avis est plutôt mitigé sur ce livre car je l'ai trouvé au début insipide et sans consistance.Ensuite, la deuxième partie a éveillé ma curiosité et la fin m'a réellement surprise…On ne peut pas dire que j'ai réellement apprécié ce roman d'emblée…Pourtant, on sent l'érudition de ce livre…D'ailleurs, j'ai eu l'impression de lire un roman « métaphysique » car toutes les questions, le ressenti du narrateur sont les thèmes de cette discipline.Une relecture de ce roman me permettrait sans doute de l'apprécier à sa juste valeur. Probablement, je serais plus réceptive avec un autre roman de Vassilis Alexakis
Commenter  J’apprécie          130
Vassilis Alexakis écrit depuis des années en français. Si bien, d'ailleurs, qu'on a du mal à croire que ce n'est pas sa langue maternelle, le titre d'un de ses livres, justement, que j'avais lu à sa sortie en 1995, où il évoquait sa relation avec son pays d'origine.
Mais la Grèce, où il est né et qu'il a quittée après le putsch des colonels, reste chère à son coeur et il y fait de fréquents séjours. C'est elle qui est au centre de bon nombre de ses romans, et de Ap. J.C. en particulier. A la lecture de la quatrième de couverture, ce roman m'est apparu comme le guide idéal pour poursuivre l'exploration de la Grèce et de sa littérature.
Le seul prénom de son héroïne était pour moi une invitation au rêve et au voyage : peut-on raisonnablement tourner le dos à un personnage nommé Nausicaa ? Agée de près de quatre-vingt-dix ans, celle-ci charge le jeune étudiant qu'elle héberge, originaire de l'île de Tinos, de faire des recherches sur le mont Athos pour, peut-être, y retrouver son frère aîné dont elle reste depuis près de cinquante ans sans nouvelles.

J'avais déjà entendu parler du mont Athos, cette presqu'île dotée de pas moins de vingt monastères, mais je ne le connaissais pas vraiment. En suivant le héros dans son enquête, au cours de laquelle il lit de nombreux livres, interroge des journalistes, des universitaires et des moines orthodoxes, on découvre peu à peu la physionomie de cette roche située au nord du pays, à quelques encablures de Thessalonique, qu'aurait jetée le géant Athos à la face de Poséidon... ou l'inverse, selon une autre légende.
On découvre surtout le poids d'une communauté sur la vie politique du pays, son influence et ses dogmes, hérités d'un temps que l'on aurait cru révolu. Bénéficiant d'un statut autonome, elle est dispensée de payer des impôts ; il faut un visa particulier pour y accéder, et le nombre de visiteurs y est extrêmement limité, les moines vivant reclus pour se consacrer exclusivement à la prière. En aucun une femme ne saurait pénétrer sur ce territoire, où domine la règle de l'abaton qui en interdit la présence et que ni les gouvernements grecs successifs - même à l'époque des socialistes - ni la commission européenne n'ont pu - ou voulu - proscrire !

Par ses réflexions et ses errances mentales, le héros d'Alexakis nous entraîne dans une Grèce tour à tour millénaire et contemporaine, il en révèle les multiples visages, revient sur différents épisodes de son histoire, ses relations avec Byzance et brosse par là-même un portrait vivant, émouvant et coloré de son pays qu'il aime, mais dont il ne tait ni les failles ni les faiblesses.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
Commenter  J’apprécie          60
Un étudiant en histoire est missionné par sa logeuse, une dame très âgée et très riche, pour recueillir des informations sur le mont Athos. La Sainte Communauté cache bien des mystères. C'est parmi ces moines orthodoxes que s'est établi le frère de Nausicaa et elle n'a eu aucune nouvelles de lui depuis plus d'un demi-siècle.
C'est un réel plaisir de retrouver la plume de Vassilis Alexakis. Il est très agréable à lire et a le chic de nous faire voyager. Alors que La langue maternelle était une incursion dans la Grèce actuelle, Ap. J.-C. nous fait plonger dans l'Empire Byzantin alias l'Empire Romain d'Orient et les fondements de l'orthodoxie. Ce roman m'a rappelé bien des souvenirs des cours d'histoire abordant cette période au collège et m'a également permis d'apprendre beaucoup de choses. Alexakis sait introduire des éléments culturels, historiques ou philosophiques sans aucune lourdeur. C'est là l'une des grandes qualités de cet écrivain que j'apprécie un peu plus à chaque lecture !
Commenter  J’apprécie          61
L'histoire commence de nos jours, à Athènes, avec un étudiant en philosophie présocratique vivant chez Nausicaa, une vieille dame de 89 ans, qui lui demande de mener une enquête sur les moines du Mont Athos. Elle lui demande de retrouver son frère disparu depuis cinquante ans et engagé dans les ordres, elle voudrait rédiger son testament en faveur des moines.

Cet étudiant découvre un monde secret, dans ce centre religieux le plus grand de l'Eglise orthodoxe, interdit aux femmes et aux enfants.

J'ai bien aimé ce livre écrit dans une belle plume, toutefois n'étant pas une érudit il me faudrait le relire pour mieux intégrer toutes les informations aussi bien sur les lieux mythiques, que les Dieux, cela m'a un peu gênée dans ma lecture, mais l'auteur me laissant entrer par la grande porte je n'avais plus qu'à me laisser guider.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Savez-vous si la péninsule de l'Athos était habitée dans l'Antiquité ?
- Elle devait l’être car, selon la tradition, lorsque la Sainte Vierge s'y est rendue, elle s'est heurtée à des statues antiques, ce qui l'a profondément choquée.
Je ne lui ai pas demandé de m'expliquer comment la Vierge était arrivée sur la Sainte Montagne. «Sans doute à bord d'une embarcation poussée par des vents orageux», ai-je pensé, car il m’était naturellement impossible d'imaginer qu'elle avait fait le trajet à pied.
Commenter  J’apprécie          170
Quand ai-je couru pour la dernière fois ? Il me semble que c'était à Tinos, je ne me rappelle pas avoir jamais couru à Athènes. Je songe à la vieille ruelle sinueuse bordée d'échoppes qui monte vers l'église de l'Annonciation. Ai-je vraiment bousculé une femme et failli renverser une corbeille pleine de flacons en plastique ? On le vend aux pèlerins qui y recueillent l'eau de la source jaillissant sous le sanctuaire. Cette eau aussi à la réputation d'être miraculeuse. Il est vrai qu'elle ne tarit pas, ce qui, dans une île relativement aride, constitue déjà un petit miracle.
Commenter  J’apprécie          80
Le fanatisme religieux était inconnu à Rome aussi bien qu'à Athènes. Il a été introduit par les premiers chrétiens, qui avaient une mentalité proche de celle des fondamentalistes musulmans d'aujourd'hui. Ils étaient les soldats d'un Dieu qui ne tolérait aucune autre autorité que la sienne, aucune autre vérité non plus. Le monothéisme est un monologue. Les Romains n'auraient pas pris la peine de persécuter les chrétiens si la parfaite organisation de ces derniers et leur exaltation ne les avaient rendus dangereux.
Commenter  J’apprécie          30
- Il est responsable des travaux de consolidation et de restauration des bâtiments de l'Athos. Un grand nombre d'entre eux, abandonnés depuis des décennies, menaçaient ruine dans les années 70. Le Centre, en liaison avec les ministères concernés et la Sainte Communauté, a entrepris de les sauver. D'énormes travaux ont effectivement eu lieu au cours des vingt dernières années, financés par l'Etat, mais surtout par Bruxelles, et ce, malgré l'opposition de nombreuses députées européennes qui ne comprennent pas pourquoi les femmes devraient payer pour des monuments qu'elles ne verront jamais. La contribution européenne se monte à quelques trois cents millions d'euros.
Commenter  J’apprécie          20
Vezirtzis, le professeur d'histoire qui supervise mes études de troisième cycle, a été surpris lorsque je lui ai fait part de ma décision.
- On peut savoir d’où vient ton intérêt pour les présocratiques ?
Il avait l'air moqueur, mais c'est l'air qu'il a à peu près tout le temps. Il l'a probablement adopté à Paris où il a fait son doctorat. J'imagine que tout les professeurs de la Sorbonne ont exactement cet air-là.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Vassilis Alexakis (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vassilis Alexakis
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Connaissez-vous le plus français des écrivains grecs ? À moins que ça ne soit le plus grec des écrivains français...
« La langue maternelle » de Vassilis Alexakis, c'est à lire chez Folio.
autres livres classés : Athos, Mont (Grèce)Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (216) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1816 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..