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Matthew Du Aime (Autre)Florent Engelmann (Autre)
EAN : 9782221006771
288 pages
Robert Laffont (01/09/1981)
4.04/5   52 notes
Résumé :
Ils étaient deux copains, deux adolescents bien différents qu'une solide amitié soudait. Tous deux sont revenus du Vietnam, à jamais marqués.
Al y a perdu son visage, quant à Birdy, un long séjour à l'hôpital ne parvient pas à l'arracher à son mutisme. Prostré, isolé de ses semblables, son regard reste fixé sur le ciel lointain où se perd son impossible rêve : s'envoler, libre, tel un oiseau. Al, son ami de toujours, entre dans son jeu et l'aide à s'évader.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le temps d'un roman, passer de l'autre côté du miroir, s'affronter à la folie, être déranger par celui qui est différent, mais avant tout éprouver une terrible empathie pour lui au point de ne plus pouvoir l'effacer de sa mémoire une fois le livre refermé.

La Pennsylvanie dans les années 30.
Al et Birdy sont amis, des amis un peu improbables car tout les sépare, la taille, la famille, mais les tours pendables qu'ils jouent à tous, les inventions qu'ils testent, les idées les plus dangereuses qui leur viennent, tout cela ils le doivent à une amitié indéfectible.
Ils partagent leurs jeux, leur solitude, les paires de claques, et les poursuites de la maréchaussée.
Les petits boulots , le foutu vélo de Birdy et les balles de baseball que sa mère collectionne et planque tellement bien qu'elles sont introuvables, al lorgne vers les filles « Lucy. Une pom pom grirl complétement cruche. » mais Birdy lui va employer son argent pour assouvir sa passion des oiseaux.

Et quand je dis passion le mot est faible, il les observe, les nourris, les croise, les protège, leur construit une volière d'abord dans sa chambre puis sur un terrain.
Il pense oiseau, il rêve oiseau, il apprend leur langage « Après ce long roulement qu'il maintient une trentaine de secondes, il termine sur trois notes étirées, douces, mélodieuses, presque des sanglots. Trois notes à vous briser le coeur. » il « apprend pas mal de mots canari »
Et la suite est naturelle, Birdy veut voler comme un oiseau, d'ailleurs il s'est fabriqué un costume d'oiseaux !

Al ne participe pas vraiment à la passion de Birdy mais la respecte.
Les enfants deviennent des adultes et la passion devient maladie. La guerre passant par là, un beau jour al qui a été blessé gravement au combat se retrouve derrière les barreaux d'un hôpital psychiatrique. On a fait appel à lui pour tenter de renouer le contact avec Birdy qui est enfermé « accroupi par terre, toujours au même endroit, comme les pigeons après le passage du métro aérien. »
Il refuse de manger seul et « bat des ailes comme un oisillon quand on le nourrit »
Il gît là omme un oiseau blessé en cage. Seul al peut trouver les mots pour que Birdy retrouve la sortie du tunnel dans lequel il est enfermé. Il va passer en revue leur enfance, leur amitié, tous les petits souvenirs qui pourraient être une lueur dans la nuit de Birdy.

Le livre est une tentative extraordinaire pour redonner vie à un ami. C'est l'espoir, l'amour, la patience, la compassion d'un homme qui ne démissionne pas devant l'adversité.
C'est un livre singulier et magnifique, le récit est puissant et éprouvant par moment.
La passion destructrice de Birdy et la lente remontée vers le jour sont magistralement racontées. On est par moment submergé d'émotion, fasciné par la fidélité qui unit ces deux êtres.
Il y des pages très singulières sur les oiseaux, on apprend énormément de choses et par instant on se sent un peu comme eux, prisonnier de cette histoire.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Birdy est un livre qui m'a fort marqué durant mon adolescence.
Un homme qui tente de se réincarner en oiseau et se réfugie dans le mutisme trouve facilement un écho à cet âge. Et je mentirais en disant que ce n'est plus le cas aujourd'hui. Car la folie qu'on évoque volontier dès qu'une personne adopte un comportement différent de la normale, ne désigne-t'elle pas surtout les mécanismes d'adaptation que nous utilisons tous (à des niveaux différents bien sur) pour supporter, fuir, oublier, exprimer, bref pour survivre. Elle prend alors tout son sens. L'amitié de al permettra peut-être à Birdy de reprendre son envol. Intemporel.
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Al et Birdy sont deux jeunes américains ayant grandi ensemble dans la banlieue de Philadelphie dans les années 1930. Soudés par des liens très forts, une amitié indéfectible unit le charismatique et séduisant al à Birdy, cet amoureux des oiseaux, au tempérament réservé et rêveur qui ne songe qu'à s'envoler avec ses compagnons à plumes… Mais la guerre va venir mettre un terme à leur insouciance et à leurs jeux d'enfants. En 1942, al revient blessé du Viêt-Nam, défiguré par un obus. Il vient de subir une greffe du visage et est appelé au chevet de Birdy, interné dans un asile et dont le comportement incompréhensible inquiète les médecins… Commence alors un long monologue de Al, afin de remémorer les meilleurs souvenirs de leur amitié à Birdy, espérant ainsi le sortir de son mutisme et de la folie qui le guette…
Birdy est un roman magistral, d'une force et d'une intensité bouleversante. le récit est construit sous la forme de flash-back, et chacun des deux hommes prend tour à tour la parole, al pour revenir sur les moments marquants de son amitié avec Birdy, et ce dernier pour se plonger dans des souvenirs qui l'apaisent et qui concernent exclusivement les oiseaux. L'écriture est incisive, percutante et bouscule le lecteur avec des scènes particulièrement fortes. Entre fiction et réalité, William Wharton nous offre ici un magnifique roman sur l'amitié, la liberté et sur le traumatisme lié à la guerre. Un petit chef d'oeuvre tombé dans l'oubli, qu'il est enfin possible de (re)découvrir en français grâce au travail des éditions Gallmeister !
Je remercie sincèrement Babelio et Gallmeister pour cette opération Masse Critique qui m'a permis de faire cette belle découverte !
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« C'est difficile de savoir si quelqu'un comme Birdy est fou ou non. »
Il l'aura fallu prendre le temps d'apprivoiser Birdy, laisser décanter un peu en passant par l'étape cinéma pour mieux investir ce livre passionnant à l'accès un peu ardu.
Birdy et al sont deux amis d'enfance dont le destin va à nouveau se croiser alors que chacun d'eux est en souffrance. al au visage ravagé par la guerre, se retrouve confronté à « la folie » de son ami Birdy complètement identifié à un oiseau. C'est l'histoire touchante, d'une amitié, et de deux êtres qui tendent à se réparer mutuellement.
C'est la construction, un peu particulière qui donne à ce roman tout son cachet. D'un côté al laisse aller sa mémoire tout en la mêlant au présent se résumant pour lui à sa présence à l'hôpital psychiatrique à tenter de comprendre ce qu'il est advenu de Birdy dont personne ne comprend le comportement. de l'autre, une voix off celle de Birdy , plonge le lecteur dans les délires de ce dernier. le lecteur rentre lui aussi dans la volière, et s'imprègne des passions et folies de Birdy, à un point que la frontière entre les deux est de plus en plus tenue. Cette partie de narration, est d'une grande richesse en matière d'ornithologie, et son style peut souvent rebuter tant il colle parfaitement au mental de notre personnage. Ce sont les parles sensées d'un homme qui est tout autre, qui parle et agit comme cet autre-là. Les longues tirades, dans un style monotone, et monocorde, peuvent lasser à la longue, d'autant qu'il est difficile de rentrer soi-même dans les délires de Birdy, et de se laisser porter par ces derniers.
Je remercie infiniment les éditions Gallmeister qui m'ont permis de lire cet ouvrage dans le cadre de la masse critique Babélio.


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Deux ados, al et Birdy. al est un garçon « ordinaire », Birdy lui, ne s'intéresse exclusivement qu'aux oiseaux. Cette obsession le mènera très loin, autant physiquement que psychiquement.
L'auteur, comme son personnage principal, semble « se perdre » au fil de l'écriture. Mon intérêt à décru de page en page, les passages où Birdy rêve à l'intérieur de son rêve sont assez rébarbatifs, même si l'idée était originale. Quand à la fin, elle m'a laissé perplexe.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une chose dont je suis sûr. Chanter, c'est comme voler. Quand je chante, je ferme les yeux et je me vois voler. C'est sûrement pour ça que les canaris chantent. On les a mis en cage parce qu'ils chantaient et maintenant ils chantent parce qu'ils sont en cage.
Les canaris sont en cage depuis plus de quatre cents ans. On compte un peu moins d'un an pour une génération de canaris, de la naissance à la reproduction, et à peu près vingt ans pour une génération humaine. Donc, ces oiseaux sont restés en cage pour une période qui correspondrait à huit mille ans pour les humains. En fait, les canaris et les humains sont en cage depuis le même nombre de générations.
Je commence à me demander s'il y a quoi que ce soit dans ce que font les hommes qui corresponde au chant des canaris. La pensée, peut-être. On a construit cette cage, la civilisation, et maintenant il faut qu'on pense parce qu'on est pris dans notre cage. Mais est-ce que mes canaris chanteraient autant s'ils pouvaient vivre dehors et voler librement ? Je ne sais pas. J'espère le savoir un jour.
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Ecoute, Al. Ce que j'essaye de dire, c'est qu'on est vraiment dingues. On est dingues parce qu'on ne peut pas accepter l'idée que les choses arrivent sans raison et qu'elles ne veulent rien dire. On n'arrive pas à voir la vie comme une longue série de haies qu'il faut qu'on saute d'une manière ou d'une autre. Il me semble que tous ceux qui ne sont pas fous passent leur vie à tailler ces haies pour pouvoir passer. Ils vivent ça jour après jour, parce que chaque jour est là. Et puis, quand il ne leur reste plus de jours, ils ferment les yeux et ils disent qu'ils sont morts.
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La femelle est quelquefois si terrifiée par ses petits qu’elle saute du nid et ne s’en approche plus jamais. Pour de jolis petits œufs bien lisses, passe encore, mais pour des petits oiseaux qui s’agitent, non ! Ce n’est d’ailleurs pas méchanceté de la part de la femelle, tout simplement elle ne sait pas ou elle a oublié ce qu’il faut faire. Chez les humains aussi, il y a des pères et des mères qui abandonnent le nid pour le même genre de raisons.
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Il me demande combien de mecs dans ma division voulaient vraiment se battre. Je n'arrive pas à me souvenir qu'un seul d'entre eux ait encore voulu charger pour la patrie après le premier bombardement d'artillerie.
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Qui aurait pu penser qu'on allait se retrouver comme ça? Qu'est ce qui a foiré? J'ai l'impression qu'on ne s'est pas assez occupés de faire nos propres vies ; on est un petit peu différents, mais finalement on est aussi utilisables que n'importe qui. T'es peut-être l'écrou et moi la vis, mais on fait partie du plan, et il était déjà établi avant qu'on ait eu quoi que ce soit à dire à ton sujet.
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