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EAN : 9782070573295
112 pages
Gallimard Jeunesse (14/01/2016)
3.61/5   185 notes
Résumé :
Lors d'un déjeuner dominical avec sa famille, Amande, trentenaire et célibataire, constate que l'atmosphère est encore plus tendue et glaçante que d'habitude. Soudain, la révélation tombe : son neveu de 15 ans, Tom, le seul des siens dont elle se sente proche, a embrassé un garçon. Ses parents sont horrifiés et son grand-père le gifle. Amande décide alors d'écrire, pour Tom autant que pour elle, un épisode déterminant de sa propre adolescence.
Car c'est sa p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la famille d'Amandana, on est propre, des chaussettes à l'âme. Entre les deux, il y a le coeur et le sexe qui palpitent, les mains qui (se) caressent, mais ça, c'est tabou. Bouche cousue.
D'ailleurs, la maman tient un Lavomatique : « C'était ça, les machines. Ça annulait toutes les odeurs, ces traces qu'on porte sur soi de ce qu'on a mangé, de ce qu'on a fumé, de ce qu'on a rêvé. De ceux qui nous ont touchés. Le linge se refaisait une virginité dans le tambour des machines à laver, il ressortait comme neuf et ma mère, dans la salle d'à côté, l'engourdissait de vapeur, l'aplatissait, le pliait, et c'est comme si personne ne l'avait jamais touché. Ma mère faisait taire tous les corps qui s'étaient trouvés sous le linge qu'elle repassait. »

Mains propres et tête haute, le corps n'existe pas : on ne parle pas des règles, encore moins de sexualité, on n'embrasse pas des personnes de son sexe. Les ébats sont tolérés dans certains cadres bien définis (la procréation dans les liens sacrés du mariage), et quand quelqu'un est sorti du rang, on lave son linge sale en famille, on attend que tout le monde soit là, la gifle part en public, honte au pécheur.

Le début du roman est très fort, triste à pleurer. La sanction arrive, brutale, on a à peine eu le temps de se demander pourquoi.
Lorsque la narratrice évoque sa propre adolescence, c'est un peu moins abrupt, on voit ses difficultés arriver progressivement, mais le récit est tout aussi bouleversant.
Bien sûr, à la lecture, on s'interroge sur les réactions des parents dans cette histoire (l'éducation stricte qu'ils ont eux-mêmes reçue ?), et, d'une manière générale, sur les moyens d'accélérer « l'évolution des mentalités », comme on dit.
Montrer les dégâts de l'homophobie est un premier pas.

A faire lire aux adolescents de notre entourage, pour l'évocation réaliste du collège/lycée et de la famille - univers parfois sans pitié.
Et aussi parce que parmi eux, il y en a forcément qui s'interrogent sur leurs préférences sexuelles, et d'autres (qui peuvent être les mêmes) qui se gaussent de leurs camarades et des adultes supposés « en être ».
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Quand nous rencontrons Amandana, elle a trente ans, mais quand elle pense à son âge, elle y pense comme à un accident.
« J'ai l'impression d'avoir quinze ans depuis toujours et pour toujours. Aujourd'hui, je comprends : ma vie a continué d'avancer sans moi. »
Ce jour- là, comme tous les dimanches, elle arrive chez sa soeur et son beau-frère pour le sacro-saint repas familial. En retard et les mains vides comme à son habitude pour laisser à son aînée, Mado, la plus haute place sur le podium. Et pourtant, ce jour-là, elle sent immédiatement qu'il se passe quelque chose : l'appartement est englué dans une sorte de poisse qui semble figer les gestes de chacun. Et le malaise de son neveu, Tom, quinze ans, lui glace le sang. C'est au moment du plateau de fromage que le couperet tombe, sans appel : Tom a été surpris alors qu'il embrassait un garçon… il plonge alors le regard dans celui de sa tante et d'une certaine manière, il lui paraît enfin vivant… et pourtant, elle va choisir la fuite… et de chez elle, lui écrire… et de chez elle, se coucher sur le papier :
« Si j'arrive à me retrouver sous les décombres, nous pourrons peut-être nous rejoindre quelque part. »
Mon avis : S'il est un plaisir que je m'accorde volontiers dans le cadre de mes lectures obligatoires concernant mon comité jeunesse, c'est d'ignorer la quatrième de couverture et de laisser mon choix se porter sur un titre qui m'interpelle plus que les autres, sans rien vouloir savoir sur ce que l'éditeur voudra bien m'en dire dans sa description. Trois heures de route prévues pour une mise entre parenthèse de deux jours auprès de mon fils, je me laisse conduire et passe ma main sur l'objet livre, comme un premier contact sensuel sur deux mots qui se détachent en léger relief sur la douceur fraîche de la page : Bouche cousue. le goût du secret sur la mienne, ou peut-être celui du sentiment de culpabilité ou de la honte. Et me voilà happée par ce récit tout en délicatesse sur le thème de l'homosexualité féminine chez une adolescente qui vit ses premiers émois amoureux. Tout en pudeur mais sans faux fuyant Amandana nous attache à elle, à cette période qui a mis un voile sur les quinze ans qui l'en sépare. Une très belle écriture, sensible et délicate que je vous invite vraiment à découvrir. Il m'a fallu la magie de la forêt du col de la République sous son manteau neigeux pour que je parvienne à m'octroyer une pause… les yeux remplis d'étoiles… mais l'esprit restant en parfaite harmonie avec la souffrance de l'héroïne.
Public : à partir de quatorze - quinze ans mais sans autre limite d'âge.
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Les sentiments cachés d Amandana

le livre " Bouche Cousue " est un roman intimiste écrit par Marion Muller Colard , née en 1978 à Marseille . Elle a publiée durant sa carrière huit autres livres . Dernièrement elle a sortie le livre " l'intranquillité ".
Ce livre raconte l'histoire d ' une jeune fille de 15 ans qui se nomme Amandana et qui cherche son identité durant son adolescence. Pour la jeune fille, aller chez sa soeur chaque dimanche pour le repas de famille est une corvée car il y a aucune communication entre elle et ses parents et une soeur trop distante. Un dimanche, l'ambiance semble encore plus tendue que d'habitude car son neveu a embrassé un garçon. Sa famille le rejette. L'histoire de celui-ci lui fait penser à son histoire vécue 15 ans auparavant. Amandana trouve refuge et réconfort chez Marc et Jérôme, couple homosexuel qui lui apporte ce qu'elle n'a pas chez elle. Elle s'amuse à enfiler des vêtements d'hommes oubliés dans le lavomatique de sa mère. Avec son école , ils font une pièce de théâtre, au fil du temps elle a de l'attirance et des sentiments pour une de ses camarades qui se nomme Marie-Line.
L'extrait qui m 'a marqué est : " Dans ma famille, on ne pleurait pas d'avantage qu 'on ne riait " car je ressens de la tristesse pour cette personne.
J'ai bien aimé ce livre car c'est une histoire touchante qui se lit facilement et qui pour moi est inspiré de faits réels . Ce livre est captivant mais reste néanmoins triste.
Je recommande ce livre pour les lecteurs qui cherchent des romans faciles à lire et à comprendre.
( Alexandra )

****************

Ce roman est écrit pour la jeunesse et ose aborder le thème de l’homosexualité.

"Bouche cousue" parle d’une femme, Amandana qui, lors d'un diner de famille qui a mal tourné à cause ce qu'a fait son neveu, décide de lui écrire son histoire.
Amandana raconte son enfance passée dans un lavomatique, de ses parents stricts, de sa sœur, et de comment elle a compris qu’elle « voulait rester une femme et toucher une autre femme »
Mon avis est très mitigé. Je ne peux pas dire que j’aime ou que je n’aime pas car c’est une histoire simple à lire et plaisante mais je trouve le récit un peu court pour avoir vraiment un avis. Mais elle reste comme même accrochant.
(Sabrina )
****-****
Ce n'est pas un choix, c'est mon destin

Bouche cousue est un livre qui raconte la jeunesse d'Amanda, femme de 30 ans qui est homosexuelle. Découvrez sa vie, ses épreuves, son amour...
Ce livre m'a énormément plu, il est rempli d'émotions et de sincérité. La fin m'a surtout plu car c'est à ce moment qu'Amanda ne se voile plus la face. Elle assume enfin qui elle est vraiment. Le fait qu'on parle d'amour cette fois-ci d'une femme qui en aime une autre, permet vraiment de créer une ouverture d'esprit chez le lecteur. Nous comprenons que peut importe qui on aime, on mérite tous d'être aimé en retour. Je pense que ce livre peut encore plus toucher les personnes qui sont dans le même cas qu'Amanda. Il faut détruire les stéréotypes, ouvrir les yeux sur ce monde et accepter à part entière les personnes y faisant parties car après tout, nous sommes tous les mêmes. Des parents devraient aussi lire ce livre, car leur enfant peut être dans cette situation.
(Elma)
5/5
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Un livre qui détruit les clichés

Comme tous les dimanches, Amandana, une jeune trentenaire se rend à l'habituel repas de famille organisé par sa grande sœur, Mado. L'ambiance à table est plus glaciale que d'habitude. Sa nièce, Eva-Paola, une petite fille de onze ans est née dans l'unique but de faire oublier l'existence de son frère aîné,Tom. Au moment du repas la petite Eva-Paola n'a pas pu s'empêcher de dire que son grand frère a embrassé un autre garçon à l'école. La situation dans laquelle se trouve son neveu lui rappelle ses quinze ans, le moment où '' sa vie à continué d'avancer sans [elle]''. Elle décide donc de lui écrire son histoire. Amandana a vécu dans un lavomatique avec son père, sa mère et sa sœur. Contrairement à sa sœur, Amandana adorait passer par le lavomatique pour sentir l'odeur du linge, de la lessive, de la vapeur du fer à repaser, … . Un jour, alors qu'elle était seule dans sa chambre, sa mère la trouve à moitié nue, portant un pantalon d'homme en flanelle et une cravatte de soie. Ces vêtements, elle les avait volé aux clients les ayant oublié au fond des tambours. Sa mère l'obligea à rendre ses vêtements. Le lendemain, elle se rend au collège et à la sortie elle se dirigea vers l'appartement où vivait le propriétaire des habits. Elle rencontra Marc et Jérôme, un couple homosexuel qui deviendra en quelque sorte sa deuxième famille. Ils riaient avec elle et lui apportaient ce que sa famille ne lui apportait pas. À l'école, Amandana joue le rôle principal d'une pièce de théâtre avec Marie-Line, une fille de sa classe pour laquelle elle va très vite avoir des sentiments … .

Marion MULLER-COLLARD, l'auteure de ce livre est une marseillaise née en 1978. Elle nous raconte à travers la vie d'Amandana une histoire qui concerne beaucoup de personnes de nos jours. L'auteure n'utilise pas de langage soutenu, certainement pour rendre le livre accessible aux adultes comme aux plus jeunes. J'ai bien aimé la façon dont elle raconte l'histoire. À partir de ce repas de famille, Amandana fait un retour en arrière sur sa vie, sur son enfance, sur son passé, … . Dans ce livre, Marion MULLER-COLLARD veut peut-être dénoncer les personnes qui sont contre l'homosexualité et leur faire comprendre que tout le monde est pareil et qu'il faut accepter les personnes commes elles sont.

Ce livre m'a vraiment plu. L'auteure raconte l'histoire d'Amandana avec émotion. Dans ''Bouche cousue'' Marion MULLER-COLLARD veut faire réagir les personnes qui sont dans la situation d'Amandana. Elle veut leur faire comprendre qu'il faut assumer qui ils sont et qu'il ne faut pas avoir honte ou bien avoir peur du jugement des autres.

Le passage ''Marc et Jérôme étaient devenus ma vraie famille. [ … ] C'est avec eux que j'ai découvert le rire. Dans ma famille nous ne riions pas'' m'a marqué car on voit qu'Amandana n'est pas heureuse dans sa famille et donc elle se voit obligée de combler ce manque en allant chez Marc et Jérôme. Ce passage montre bien à quel point Amandana est triste.

Je donne la note de 4/5 à ce livre.
(Davina)

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Quand Amandana entend que son neveu Thomas a embrassé un garçon, elle se rappelle ses quinze ans quand elle a ressenti les premiers émois pour une fille.
Une histoire qui oscille entre la douceur des habits propres et lavés de machines à laver et les moqueries dures de camarades face à la différence. La famille d'Amandana ne veut pas entendre parler de sexualité, on reste bouche cousue, dans le silence… Un roman très touchant sur l'homosexualité chez les jeunes adolescents. Dommage que Marion Muller-Colard ne parle que de cette première difficulté chez le jeune qui se découvre homosexuel, j'aurais aimé savoir si cette première confrontation avec les autres l'avait permis de continuer d'avancer. Malgré cela, l'auteur fait comprendre qu'il est toujours bon d'être accompagné dans ces moments difficiles…
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Pour Amandana, aller chez sa soeur chaque dimanche pour le traditionnel repas de famille est une véritable corvée. Ce dimanche-là pourtant, l'ambiance semble encore plus tendue que d'habitude. Tom, son neveu préféré, a embrassé un garçon et la famille est sous le choc et le rejette. Mais pour Amandana, ce sont ses propres souvenirs d'adolescence qui ressurgissent : elle décide de les lui raconter dans une longue lettre...
J'ai trouvé beaucoup de pudeur et de sensibilité dans ce court roman pour ados où le thème de l'homosexualité est abordé tout en finesse et sans faux-semblant : les sentiments contradictoires qui habitent Amande, le rejet de sa famille, le soutien d'amis.
Très émouvant !
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critiques presse (2)
Ricochet
06 avril 2016
Un récit indispensable pour combattre l'ignorance et stopper la maltraitance ordinaire.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Liberation
11 janvier 2016
Ces histoires d'amour entre jeunes filles sont si rarement l'objets de romans de littérature jeunesse qu'on se réjouit d'en voir publiées, surtout quand elles sont si bien écrites, si justes et si touchantes. On regrettera peut-être qu'elles finissent toujours si mal.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Je voulais juste museler ce monstre qui mord au ventre. Ce monstre, on l'appelait le désir. J'avais quinze ans et je n'en savais rien. On ne m'avait pas appris ce mot. Le lit de mes parents n'était jamais défait. Tout était en ordre, les machines tournaient toutes dans le même sens. Elles virginisaient les vies de tous ceux qui avait fourré dans leurs gueules leur linge sale. C'est ça que je regardais depuis ma naissance. J'avais appris à marcher dans cette salle, j'avais appuyé mille fois mes mains et mon nez contre ces hublots. Je voyais se faire le propre, c'était tout l'héritage de ma mère, les corps n'avaient pas d'odeur, la famille n'avait pas d'histoire, les enfants n'avaient pas de sexe. Le monstre était dans ma tête. Il suffisait de ne plus désirer. Prendre la peau pour ce qu'elle est - un vêtement qu'on lave comme un autre. Oublier qu'elle peut être cette surface d'échange vertigineuse avec le vent, la chaleur, l'eau. Avec les autres.
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Il n'y a plus de samedi après-midi. Plus de grande chambre à plafond haut, plus de tapis, plus de main sur mon ventre. Je fouille dans les vêtements volés. Je ne trouve rien qui porte l'odeur de Marie-Line, rien qui me donne sa grâce. Je m'allonge, je ferme les yeux, je pose ma main sur mon ventre et je chante. Je réponds à Énée qui me déclare son amour : Fat forbids what you pursue. Le destin interdit ce que tu recherches.
Je m'allonge sur le côté, Didon meurtrie par l'amour impossible. Je n'ai que deux mains pour jouer deux personnes, je m'en débrouille. Je repousse la main qui se referme sur moi, je me convaincs qu'elle appartient à quelqu'un d'autre. Je sens la boule dans mon ventre diffuser sa chaleur dans tout mon corps. Énée me répond : Énée n'a pas d'autre destin que Didon.
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Moi, à quinze ans, je n'avais pas de rêves. Il se passait juste dans mon ventre des choses incroyables qui me rappelaient la mer, l'iode et les vagues - lorsqu'on allait l'été chez ma grand-mère maternelle, à Rimini, au bord de l'Adriatique. ça se passait dans mon ventre et sous les draps, mais ça n'était pas des rêves et personne ne parlait de ce qui se passait sous les draps. Le lit de mes parents, je ne l'ai jamais vu défait.
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Ce qui me touche en écrivant cela, ce qui me fait venir les larmes aux yeux, c'est un détail que j'ai enfoui sous une couche d'insignifiance, au milieu du fracas des événements qui ont suivi. Et ce détail, aujourd'hui, je ne vois que lui : ma mère savait depuis longtemps. Elle a compris sans poser aucune question [.......]. Ma mère m'a laissée faire pendant des années, bouche cousue. Elle a voulu me laisser exister.
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Tous les dimanches, j'arrive méticuleusement en retard. Par dévouement envers mon aînée. Pour la hisser plus haut sur son podium. J'ai admis depuis longtemps que ma médiocrité lui sert de marche pied. C'est le sens de ma vie - je gondole mon amour-propre, j'en fais un escabeau et elle me grimpe dessus. J'arrive en retard et elle simule la désapprobation. Elle ne peut pas admettre que tout son dimanche perdrait de sa saveur si j'arrivais à l'heure.
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