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EAN : 9782844149411
136 pages
L'Association (03/11/2023)
4.17/5   569 notes
Résumé :
Toujours dans l'esprit du très célèbre Persépolis, Marjane Satrapi s'invite dans la collection "Côtelette" pour offrir à ses plus fidèles lecteurs des petits instants de vie d'hommes et de femmes iraniens. Entre les fêtes de famille et les repas traditionnels, rien de tel qu'une petite histoire croustillante ! Un régal.
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 569 notes
Chez sa grand-mère, après le déjeuner, Marjane, comme toutes les femmes se retrouvent à débarrasser la table tandis que les hommes vont faire la sieste. Sa grand-mère demande alors à la jeune femme de préparer le samovar. La vaisselle terminée, le samovar préparé, les trois générations des Satrapi se réunissent, commence alors "la séance de ventilation du coeur" autrement dit l'heure des confidences. Chacune se livre sur ses (més)aventures sexuelles et conjugales. Virginité, mariage arrangé, amant, larme vaginale...

Dans cet album, Marjane Satrapi nous en apprend un peu plus sur la condition des femmes iraniennes au coeur d'une société patriarcale. Autour de cette table entièrement féminine, l'on s'épanche sur son mariage, son amant, sa virginité. L'on raconte les mésaventures des voisines ou des cousines, l'on rêve de se voir au bras d'un Européen, l'on se réjouit des mentalités qui changent peu à peu (même chez les hommes), l'on parlemente sur la beauté du prépuce... L'auteur livre, avec justesse et sincérité, un témoignage instructif sur les femmes iraniennes d'aujourd'hui et les relations hommes/femmes. le ton est enjoué, drôle, certes direct, voire cru, mais jamais vulgaire. Cette famille Satrapi est touchante dans ces confidences, émouvante parfois. Un album qui permet de mieux comprendre les conditions des femmes en Iran.

Merci pour le prêt, Cécile !
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« Certains garçons prennent une belle fille, et la cachent loin du reste du monde. Je veux être celle qui marche au soleil*. »

Broderies est un festival de bonne humeur et d'émotions entre iraniennes, à l'heure du thé, pendant que les hommes font la sieste. Ça roupille sec, forcément ça mange trop.
Un moment pour les dames, uniquement entre elles, où tous les mots sont permis. Révélations, bavardages et ragots dans l'humour et l'écoute.

« Parler derrière le dos des autres est le ventilateur du coeur... »

Une confidence est une preuve de confiance, parfois d'amour. Une confidence c'est un peu comme un parfum évanoui de l'enfance. Un oiseau qui s'envole vers le large. Abandon, relâchement, laisser-aller… Respire.

« Allez, raconte ! Ne fais pas ta chochotte ma fille ! Vas-y ! On t'écoute !! Allez ! J'adore les histoires … ! »

Grands-mères, tantes, cousines, mères, amantes, épouses, jeunes filles... Elles sont femmes avant tout et heureuses de se retrouver en famille ou avec des amies. Toutes de femmes vêtues.

Réjouissant !

J'avais déjà beaucoup aimé Persépolis au cinéma de la même autrice.
Marjane Satrapi est détachée de toute emprise patriarcale dans son écriture.
Souvent cash, parfois crue, elle est surtout pleine de vie et sincère.

« Tu sais mon enfant, la fierté des hommes est placée dans leurs bourses. Quand on se retrouve avec un testicule en sang, il est préférable de se taire. »

Ses dessins noirs sur fond crème, font ressortir le brun et l'épaisseur de la chevelure féminine.
Des textes avec ou sans bulles pour parler d'amour, de sexe, de mariage, de coutumes, de chagrin, de souvenirs… de quoi pouvoir jaser sur les hommes !

« J'ai fait quatre gosses ! Je n'ai tout de même jamais vu d'organe masculin. Il rentrait dans la chambre, il éteignait la lumière … et ensuite, hop ! Hop ! Hop !
Et voilà j'étais enceinte ! En plus, j'ai eu droit à quatre filles. Donc je n'ai jamais vu de zizis ! »

J'ai appris pas mal d'anecdotes croustillantes autour de la table où le thé est servi. Beaucoup d'histoires sombres et dramatiques m'ont également rapprochée du salon chaleureux en faisant davantage connaissance avec la famille Satrapi. Tout en féminité.

Émouvant !


Alors, à vous de jouer...
D'après vous, que signifient les deux mots ci-dessous ?
Je vous aide avec quatre propositions. Allez !

Samovar :
1. Ustensile pour faire bouillir l'eau du thé
2. Vêtement traditionnel iranien
3. Un plat végétarien iranien
4. Une danse persane

Broderie :
1. Mosaïque de petites pierres harmonieusement rangées
2. Confidence entre femmes
3. Opération visant à reconstruire un hymen
4. Vêtement litur­gique brodé d'or et de pierreries

Z'avez trouvé ?
Trop fière de vous !

« Confidence pour confidence, c'est moi que j'aime à travers vous » Jean Schultheis, 1981


*Extrait de la chanson « Girls Just Wanna Have Fun », Cindy Lauper, 1983


Lu en Novembre 2020
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J'ai vraiment beaucoup aimé cet album de Marjane Satrapi. Moins connu que Persépolis, il est pourtant (à mon avis) bien meilleur.

Cette bande dessinée est bien plus intimiste et personnelle que Persépolis. C'est une histoire de femmes. Toute l'action se déroule dans le salon de la grand-mère de Marjane, personnage remarquable dans Persépolis. Ici, son image de femme moderne et avant-gardiste est renforcée car on apprend que le grand-père Satrapi était en fait son 3ème mari !!! Fait admirable quand on sait qu'en Iran, à son époque, le fait d'être une femme divorcée était très mal vu.

Cet épisode se déroule, du moins on le suppose, dans une journée. Mais de quoi parle les femmes ? Des derniers ragots croustillants sur les femmes du quartier ou de la famille, des hommes, du mariage, de l'amour et de sexe. L'auteur dresse ainsi plusieurs portraits de femmes iraniennes. Et cela va de celle qui a été mariée de force à 13ans avec un homme de 61ans, à celle qui s'est mariée avec l'homme qu'elle aimait mais pour qui le mirage de l'amour s'est vite dissipé à celle qui s'est mariée à un Iranien vivant en Europe avec l'espoir de partir vers une vie meilleur - mais du fantasme à la réalité … le saut est parfois bien douloureux.
Ce qui est formidable, c'est que ces femmes parlent sans tabou de sexe et des hommes. Et si elles peuvent tenir des propos assez crus :
1) c'est toujours drôle ,
2) ce n'est jamais vulgaire (certes, en grande partie, grâce à la façon humoristique dont sont tournées les choses. Mais quant même, c'est fort !!)

Broderies est à la fois un souvenir, un hommage et un éloge à ces femmes qui ont accepté les règles de la société iranienne "post Shah", mais qui ont toujours refusé de se comporter comme des victimes du fait de ne pas appartenir au sexe fort. La preuve aussi que le fait d'avoir des moments juste entre femmes après le repas - pendant que les hommes font la sieste- n'est pas forcément synonyme d'exclusion mais de force.

S'il ne fallait lire qu'une bande dessinée de Marjane Satrapi, je pense que ce serait celle-ci.
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Dans le cadre d'un club de lecture à la bibliothèque du village, dont le thème est "Les donzelles", est proposé le livre Broderies. Etant brodeuse lors de mon temps libres, ce livre me semble évident dans ce cas.
Ma surprise a été grande !! Déjà, il s'agit d'une BD, format roman. En feuilletant le livre, je constate que c'est une BD en noir et blanc, les traits sont épais, et moi qui ne suis pas une fan de BD, un peu grossier (selon moi !). Bref, mon envie de lecture s'effrite…
Bon, je me lance dans la lecture… c'est le deal du club… et cela devrait se lire rapidement.
Effectivement, une heure plus tard, je referme déjà le livre.
En revanche, je me suis complètement trompée sur le thème. Ici, point question de broderies en tant que loisir créatif !
Nous sommes en Iran, nous sommes entre femmes, nous y parlons d'amours, de mariage, de sexualité, de choix ou de non-choix...
Un groupe de femmes, de générations différentes, se raconte, se confie, s'avoue… C'est limite supportable par instant, surtout quand il est question de broderies, car effectivement il est quand même question de fil, d'aiguilles et de points, mais pas comme je l'avais pensé au départ, et certaines pas en tant que loisirs !
Ai-je aimé ce livre ? Pas vraiment… Pour les raisons évoquées précédemment. Egalement parce que le sujet n'est pas très joyeux, mais aussi parce que je n'ai pas ressenti d'espoir. le seul sentiment positif a été cette connivence entre femmes, cette confiance mutuelle, cet abandon, cette liberté de parler entre elles sur un sujet personnel et tabou.
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« Broderies » ressemble à un carnet intime plein de dessins et de dialogues saisis par le crayon de Marjane Satrapi pour nous restituer les échanges savoureux entre les femmes de sa famille au temps de son adolescence en Iran.
Le repas est terminé, Marjane prépare le thé à la demande de sa mamie, une femme au caractère bien trempé dont on avait déjà fait la connaissance dans Persépolis. Les hommes font la sieste, « Il est l'heure de « se ventiler le coeur » les femmes passent au salon, on pleure, on rit, on se fait des confidences.
Marjane Satrapi restitue à merveille les échanges de ces femmes appartenant à un milieu aisé et cultivé, entre modernisme et tradition. Les histoires d'amour, les mariages arrangés, et la sexualité sont abordés librement avec des mots crus et un brin de médisance. L'humour à vif qui caractérise cet album bouscule les clichés que nous pouvons en occident sur les femmes voilées. Chacune raconte son histoire. Femmes dominées ou trompées, l'émotion est toujours présente et chaque récit est ponctué des remarques sarcastiques de la grand-mère de Marjane, mariée trois fois.

C'est elle qui aura le dernier mot :

« C'est comme ça la vie. Dès fois tu es sur le cheval et des fois c'est le cheval qui est sur ton dos ».

Et si vous souhaitez connaître la signification du titre « Broderies », il ne vous reste plus qu'à lire ce précieux témoignage plein de vitalité.






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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Parler derrière le dos des autres est le ventilateur du cœur.
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Tu sais, les hommes comme les femmes ont leur ménopause à
cinquante ans, sauf que chez eux, ça ne se voit pas. C'est la
raison pour laquelle ils veulent être avec de plus jeunes femmes:
pour se sentir jeunes eux aussi. Pour se prouver à eux-mêmes et
au monde entier de quoi ils sont capables !
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C'était parfait...vous vous rendez compte ?
ses chemises sales, ses caleçons dégueulasses, son repassage quotidien, sa mauvaise haleine, ses crises d'hémorroïdes ses grippes, sans parler de sa mauvaise humeur ... et ses caprices... et bien tout ça, c'est pour son épouse.
Quand un homme marié vient voir sa maîtresse...il est toujours blanchi et repassé, il a les dents qui brillent, son haleine, on dirait du parfum, il est de bonne humeur, il a de la conversation, il vous dit : vous êtes belle et intelligente...avec vous, je ne m'ennuie jamais...vous êtes extraordinaire, une perle rare...il est là pour passer du bon temps avec vous.
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- Je n'ai jamais vraiment compris comment c'était possible de se marier trois fois. Moi, un seul mariage m'a suffit pour me rendre compte que vivre avec un homme était impraticable.
- Il faut que tu fasses très attention au choix de ton futur époux. Ne te marie jamais avec le cœur mais avec le cerveau.
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J'ai fait quatre gosses !
Je n'ai tout de même jamais vu d'organe masculin. Il rentrait dans la chambre, il éteignait la lumière... et ensuite, hop ! hop ! hop !
Et voilà, j'étais enceinte ! En plus, j'ai eu droit à quatre filles.
Donc je n'ai jamais vu de zizis !
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Videos de Marjane Satrapi (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marjane Satrapi
https://www.laprocure.com/product/1395404/femme-vie-liberte
Femme, vie, liberté Marjane Satrapi, Farid Vahid, Jean-Pierre Perrin, Abbas Milani et al. Éditions l'Iconoclaste
« À l'heure où nous célébrons le premier anniversaire de la Révolution des femmes en Iran, il y a un an, en septembre dernier, voici que la maison de l'Iconoclaste publie sa première bande dessinée qui s'appelle Femme, vie, liberté. C'est une bande dessinée qui est un immense coup de coeur et on peut dire que pour L'Iconoclaste, dont c'est la première bande dessinée, c'est vraiment un coup de maître. [...] C'est une bande dessinée qui a été réalisée sous la direction de Marjane Satrapi, cette auteure iranienne... » Caroline Tison, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
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