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Pierre Leyris (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070409372
237 pages
Gallimard (04/06/1999)
4.31/5   88 notes
Résumé :
«De nombreux poèmes apparaissent comme les membres épars d'une geste romanesque inachevée. Ce sont royaumes combattants, conspirations et luttes, vengeances sanglantes, rivalités et trahisons amoureuses, abandons meurtriers - qui, dirait-on, pourraient se répéter toujours, se poursuivre sans fin parmi les landes et les collines de Haworth. Si les personnages sont souvent mal saisissables (ils semblent même parfois se fondre l'un dans l'autre, ou se dédoubler, ou cha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Son roman "Les hauts de Hurlevent" a un peu occulté le reste de l' oeuvre d'Emily Brontë, notamment ses poèmes, antérieurs , écrits entre 18 et 28 ans, et qui pourtant en préfigurent l'atmosphère de romantisme exalté et sombre.

Le recueil comporte deux parties, assez différentes: le cahier EJB , au lyrisme mélodique, et les poèmes de Gondal, s'inspirant du passé celtique.

J'ai préféré la première , même si je n'ai pas été sensible à tous les textes, notamment ceux, plus mystiques, évoquant Dieu.

J'ai erré dans les landes, portée par les élans d'Emily envers la nature sauvage, je l'ai sentie pleinement en osmose avec les bruyères, le vent, " le ciel pâli de l'automne", j'ai senti son souffle ardent , son extase, à travers des vers lancinants:

" Eveillez sur toutes mes chères landes
Le vent dans sa gloire et son orgueil!
Ô appelez-moi des vallées et des montagnes,
Que je marche au bord du torrent!"

On la sent attachée aux lieux de l'enfance, pourtant désolés, on la sent désespérément passionnée, elle qui se laissera mourir après la mort de son frère...

C'est un coeur timide et fier qui s'exprime, un coeur tourné vers l'idéal, la pureté, là où " les vents se font pensifs, les étoiles brûlent d'un feu tendre"...
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Après m'être profondément entichée de son unique roman Les Hauts de Hurle-vent, je ne pouvais faire autrement, il me fallait découvrir les poèmes d'Emily Brontë !
Et pas de déception. Ce fut un peu comme si je retrouvais Les Hauts de Hurle-vent en format poème, ce qui n'est pas - et ne peut être - regrettable.
Emily Brontë était un personnage fort singulier. Et ses écrits m'évoquent un ciel ; nuageux, pluvieux, orageux et foudroyants comme ils sont.
De sa gracieuse plume se découle mélancolie, contemplation (quelle passion qu'elle détenait pour les landes !) sentiment de solitude et tant d'autres émotions et réflexions frémissantes, frissonnantes presque car trop violentes, trop complexes pour être nommées expressément.
Ce recueil est une fleur - une rose. Epineuse. Captive. Dont les délicats pétales sont ballotés puis arrachés par les rafales hivernales.
Je me replongerais volontiers entre ces tiges parfumées.
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Aujourd'hui j'avais envie de vous proposer une oeuvre pour laquelle j'ai un réel attachement, un livre qui n'est jamais bien loin, que je garde précieusement sur ma table de chevet pour en picorer quelques passages de temps en temps. Ce livre, c'est "Cahiers de poèmes" d' Emily Brontë.
Si cette merveilleuse auteure de la littérature classique anglaise est surtout connue pour "Les hauts de Hurlevent", il serait dommage de la réduire à cela. Et vous le découvrirez si vous plongez dans ce recueil de poèmes.
Emily, cette jeune femme, entourée de sa fratrie d'artistes, était un être fragile, torturé et sans doute coincé entre ce monde et celui d'après, laissant les esprits lui murmurer leurs secrets. Ce personnage singulier signe ici des poèmes si forts et si beaux, qui évoquent la pluie battante, le vent qui souffle, les nuages noirs d'un ciel sans soleil, la toute puissance de la nature. On lit ses mots et l'on se retrouve transporté dans les landes qu'elle aimait tant arpenter. Nous aussi, nous sentons le vent, la pluie, peut être même frissonnons nous un peu. Car la poésie d'Emily est puissante, vivante, vibrante d'émotions. Des émotions qui nous prennent au coeur, qui nous bouleversent tant elles sont fortes, peut être même trop, à la limite de la folie, à l'image de cette jeune fille au regard vif et un peu fou.
Ce recueil est vraiment un trésor, une vraie fleur sauvage, précieuse, majestueuse, dangereuse et éphémère. le vrai romantisme à la Byron, beau, pur, authentique, sombre et dramatique. Une beauté vénéneuse.
Si ce recueil est arrivé jusqu'à nous, c'est grâce à sa soeur Charlotte, qui après la mort prématurée d'Emily les a fait publier. Nous savons fort peu de choses sur cette auteure géniale, mais à travers ses poèmes nous la découvrons, solitaire, fragile, flirtant avec la folie et la mort et surtout mélancolique. Pourtant, ici, dans ses poèmes, tout est sublimé, tout est beau, et l'on sent à quel point cette jeune femme sombre était heureuse dans son monde de nature, de vent, de pluie et d'esprits venus d'un autre monde.
Vraiment un immense talent dont j'étais tombée amoureuse à la lecture des Hauts de Hurlevent, mais qui est définitivement gravé dans mon coeur avec ces poèmes.
A découvrir absolument pour les amoureux de la littérature anglaise, des romans gothiques et les vrais romantiques.
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La plume magnifiquement mélancolique d'Emily Brontë est dans ce recueil de toute beauté !

Ce recueil publié chez Gallimard rassemble de nombreux poèmes écrits par la plus timide des soeurs Brontë et publiés post-mortem. L'édition est bilingue ce qui est un vrai plus, notamment pour l'étude de la versification.

La poétesse propose ici des textes intenses et profonds qui mélangent mélancolie et amour de la nature. Les émotions évoquées sont, par les mots, invoquées entre ces pages car, par ses vers, Emily Brontë touche son lecteur et l'invite dans un monde intérieur sombre où les lumières naturelles sont salvatrices.

Au niveau de l'écriture, l'autrice m'a convaincue : elle réussit avec brio à transmettre des émotions sans exagérer de la ponctuation, ni des envolées lyriques alambiquées. Elle ressent fort en elle et en la nature : son véritable lien avec cette dernière permet une transmission des émotions et des sensations mais surtout de tisser une intimité avec le lecteur. Si nous avons peu de choses en commun, la nature est bien ce qui nous lie tous, humains de ce siècle ou des autres.

Emily Brontë vous emmène donc dans une balade en nature sinistre et mélancolique mais aussi intime et puissante où les feux-follets et les oiseaux chantent d'une même voix, où le soleil transmet l'espoir du matin, la lune les rêveries et les craintes du soir.
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On connaît Emily Brontë pour les Hauts de Hurlevent, grand classique de la littérature anglaise romantique (et gothique, aussi), juste à côté de Jane Austen.
Mais Emily, la plus fragile des trois soeurs, était aussi poétesse, mais de son vivant elle n'osera jamais les faire publier, malgré l'insistance de ses soeurs.
C'est pourquoi il faudra attendre quelque temps après son décès prématuré pour pouvoir lire ses poèmes, publiés par les quelques rares proches qu'elle avait.

Tout de suite, le ton est tonné: triste, mélancolique, solitaire, dépressive, presque suicidaire, Emily ne connaît le bonheur que dans la nature, que dans ses longues ballades dans les moors qu'elle dépeint si bien dans Wuthering Heights. Les poèmes traitent de ce rapport à la nature, du sentiment d'abandon social ressenti par l'auteure, de ses difficultés à aborder les autres...
Ce n'est pas une lecture joyeuse, mais la beauté des vers vaut bien ce voyage triste et mélancolique dans la psyché d'une jeune femme isolée et incapable de quitter sa maison...(elle mourra de maladie peu de temps après avoir été envoyée de force en Belgique pour y étudier.)
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
JE SUIS LE SEUL ETRE ICI-BAS
DONT NE S'ENQUIERT

Je suis le seul être ici-bas dont ne s'enquiert
Nulle langue, pour qui nul œil n'aurait de pleurs ;
Jamais je n'ai fait naître une triste pensée,
Un sourire de joie depuis que je suis née.

En de secrets plaisirs, en de secrètes larmes,
Cette changeante vie s'est écoulée furtive,
Autant privée d'amis après dix-huit années,
Oui, solitaire autant qu'au jour de ma naissance.

Il fut jadis un temps que je ne puis cacher,
Il fut jadis un temps où c'était chose amère,
Où mon âme en détresse oubliait sa fierté
Dans son ardent désir d'être aimée en ce monde.

Cela, c'était encore aux premières lueurs
De sentiments depuis par le souci domptés ;
Comme il y a longtemps qu'ils sont morts ! A cette heure,
A peine puis-je croire qu'ils ont existé.

D'abord fondit l'espoir de la jeunesse, puis
De l'imagination s'évanouit l'arc-en-ciel,
Enfin m'apprit l'expérience que jamais
La vérité n'a crû dans le cœur d'un mortel.

Ce fut cruel, déjà, de penser que les hommes
Etaient tous creux et serviles et insincères,
Mais pire, ayant confiance dans mon propre cœur,
D'y déceler la même corruption à l’œuvre.

17 mai 1837.
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JE NE PLEURERAI PAS
DE TE VOIR ME QUITTER

Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Il n'est rien d'aimable ici-bas,
Et doublement m'affligera ce sombre monde
Tant que ton cœur y pâtira.

Je ne pleurerai pas : la splendeur de l'été
Nécessairement s'enténèbre :
L'histoire la plus heureuse, quand on la suit,
Se termine avec le tombeau !

Et je suis excédée de l'angoisse qu'apporte
Le long cortège des hivers,
Outrée de voir l'esprit languir au long des ans
Dans le plus morne désespoir.

Si donc un pleur m'échappe à l'heure de ta mort,
Sache-le, il ne marquera
Qu'un soupir de mon âme impatiente de fuir
Et d'être en repos avec toi.

4 mai 1840
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STROPHES

"Mainte et mainte fois rabrouée, néanmoins revenant toujours
A ces sentiments tout premiers qui virent le jour avec moi,
Et laissant l'active poursuite de la richesse et du savoir
Pour rêver d'illusoire sorte à des choses qui ne sauraient être-

Aujourd'hui pourtant je renonce à chercher le séjour fantôme
Car, vide de tout réconfort, son immensité me consterne,
Et toutes les visions surgies, qui se succèdent par légions,
Rapprochent le monde irréel de trop inquiétante manière.

Je marcherai - non pas le long des anciennes voies héroïques,
Non pas en suivant les sentiers de la haute moralité,
Ni davantage en cheminant parmi les formes nébuleuses,
Les visages entr'aperçus de l'histoire des temps passés.

Je marcherai là seulement où ma propre nature me mène
- N'ayant aucune inclination à faire choix d'un autre guide -
Là où pâturent les troupeaux gris dans la fougère des vallons,
Là où les sauvages rafales balaient le versant des montagnes.

Qu'ont-elles donc de si précieux, ces montagnes, à révéler ?
Plus de splendeur et de douleur que je ne saurais le décrire :
La terre qui, fût-ce en un seul cœur, éveille le don de sentir,
En elle-même peut enclore les mondes du Ciel et de l'Enfer."

STANZAS

"Often rebuked, yet always back returning
To those first feelings that were born with me,
And leaving busy chase of wealth and learning
For idle dreams of things which cannot be:

To-day, will seek not the shadowy region ;
Its unsustaining vastness waxes drear ;
And visions rising, legion after legion,
Bring the unreal world too strangely near.

I'll walk, but not in old heroic traces,
And not in paths of high morality,
And not among the half-distinguished faces,
The clouded forms of long-past history.

I'll walk where my own nature would be leading:
It vexes me to choose another guide:
Where the gray flocks in ferny glens are feeding ;
Where the wild wind blows on the mountain side.

What have those lonely mountains worth revealing?
More glory and more grief that I can tell:
The earth that wakes one human heart to feeling
Can centre both the worlds of Heaven and Hell."
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DIS-MOI, DIS, SOURIANTE ENFANT

Dis-moi, dis, souriante enfant,
Qu'est-ce, pour toi, que le passé ?
« Un soir d'automne, doux et clément,
Où le vent soupire, endeuillé. »

Qu'est-ce, pour toi, que le présent ?
« Un rameau vert chargé de fleurs
Où l'oiselet bande ses forces
Pour s'envoler dans les hauteurs. »

Et l'avenir, enfant bénie ?
« La mer sous un soleil sans voiles,
La mer puissante, éblouissante
Qui, là-bas, rejoint l'infini. »

juillet 1836
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CHANSON

Entre joie et poignant ennui
Oh ! Ne se peut nulle tendresse :
C'est en vain qu'un cœur en détresse
Retient l'amitié qui s'enfuit.

Jamais tes yeux ne souriraient
A voir les miens mouillés de larmes,
Mais je sais bien qu'ils ne sauraient
Toujours partager mes alarmes.

Adieu . C'en est fini du temps
Que nous pensions, sentions de même.
Je veux rôder par l'océan,
Je veux courir les mers désertes.

Aux îles, aux lointains rivages
Le malheur est libre d'errer ;
Ton oreiller sera suave,
Mon très cher, sans moi pour veiller,

Tu n'auras plus, chaque matin,
Quand ton cœur bondit d'allégresse,
A simuler un air chagrin
Pour t'accorder à ma tristesse.

Jour par jour, quelque triste gage
Désertera ton souvenir,
Et, tous liens brisés, pour finir,
Que serai-je à tes yeux qu'un songe ?

15 octobre 1839
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Vidéo de Emily Brontë
Pour cette dernière émission de la saison, Augustin Trapenard reçoit plusieurs grands auteurs dans La grande librairie. Parmi eux, Philippe Besson, Faïza Guène, Mathias Enard, Katherine Pancol, Caryl Ferey et Chloé Delaume. Ils viennent livrer, tour à tour, leurs cris du coeur, ou leurs coups de griffe concernant un grand classique de la littérature.  Avant d'avoir dénoncé le livre de Margaret Atwood, La servante écarlate qui a eu le droit à sa série qui a rencontré un franc succès, Philippe Besson a dit tout le bien qu'il pensait du roman d'Emily Brontë, Les hauts de Hurvelent. Une histoire d'amour impossible qui a été publié en 1847 et qui est aujourd'hui l'un des plus grands succès de la littérature et une véritable référence en termes d'amour après l'arrivée dans la famille par Mr Earnshaw, d'un enfant abandonné. Un roman que l'auteur de Ceci n'est pas un fait divers, n'a pas hésité à qualifier de "merveilleuse histoire d'amour. C'est la plus belle histoire d'amour impossible qu'il [lui] ait été donné de lire".
+ Lire la suite
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