Candide - Zadig - Micromegas

Il y a environ cinquante ans que j'ai lu ces contes De Voltaire lorsque je les étudiais au lycée. Je suis étonnée de voir que j'en avais gardé des souvenirs assez nombreux et exacts, moi qui ai mauvaise mémoire. Et c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé le nain de Saturne, l'aimable Zadig ou l'ineffable Candide, participants plus ou moins volontaires de leurs aventures "abracadadantesques". Il n'y a pas de temps morts et les épisodes se succèdent à vive allure, accentuant l'absurde des situations.
Les contes De Voltaire sont une référence pour moi : il y a les contes de fées et ces contes, moqueurs et enjoués, écrits dans une langue claire et alerte, pleine d'ironie. On les lit le sourire aux lèvres.

Est-il bien nécessaire de faire un résumé des oeuvres présentées dans ce livre ? Bon, on ne sait jamais, cela peut être utile.

Candide grandit dans un château en Westphalie, sans doute fils naturel de la soeur du baron de Thunder-ten-tronckh. Il suit avec les enfants du baron, Cunégonde et son frère, l'enseignement du philosophe de l'optimisme, Pangloss. Candide est brutalement mis à la porte le jour où le baron le surprend à embrasser, derrière un paravent, Cunégonde. Livré à lui-même, il vivra des aventures folles, un optimisme fermement ancré en lui.

Micromégas est un géant savant de plusieurs kilomètres de haut qui découvre les hommes et leurs discours.

Zadig est un jeune homme philosophe qui se retrouve à vivre des aventures en Orient.

Evidemment, des trois, Candide est le plus connu, celui qui a fait une grande partie de la renommée de son auteur. Déjà lu et donc relu avec toujours autant de plaisir. C'est un conte philosophique qui s'il semble dépassé par quelques côtés, est toujours d'actualité dans ses diverses dénonciations : la religion dans ce qu'elle a de pire, c'est à dire la surveillance de l'âme et des comportements des gens, mais aussi l'esclavage, lisez ce que dit l'esclave auquel il manque une main et une jambe et que Candide rencontre au Surinam :

"On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe." (p.90)

Ce récit est une suite d'aventures rocambolesques, toutes plus folles les unes que les autres qui donnent à réfléchir sur le sens de la vie humaine, sur ce qu'en font les hommes, sur leur manie de tout salir : "Croyez-vous, dit Candide, que les hommes se soient toujours mutuellement massacrés comme ils font aujourd'hui ? qu'ils aient toujours été menteurs, fourbes, perfides, ingrats, brigands, faibles, volages, lâches, envieux, gourmands, ivrognes, avares, ambitieux, sanguinaires, calomniateurs, débauchés, fanatiques, hypocrites et sots ?" (p.102)

Il y a beaucoup à dire sur l'oeuvre de Voltaire et particulièrement sur ses contes philosophiques. Je ne m'étendrai pas sur le sujet par manque d'espace et de capacités et si je me suis un peu attardé sur Candide, c'est parce qu'il est le premier du livre, et puis c'est un tel plaisir que de le lire et le relire... Une très belle idée que cette édition dans la collection La bibliothèque des classiques. Petit ouvrage qui tient dans la poche, belle jaquette, tranches de pages dorées. Deux seuls petits bémols, ouvrage "imprimé en Chine", bon c'est sûrement pour le bas prix et police de caractère assez petite mais le format compact oblige à des choix. En tous les cas, très beaux textes à lire et faire lire et en plus beaux livres (parce que j'en ai deux autres à la maison, Dostoïevski et T. Gautier) que l'on aura plaisir à offrir. Les fêtes approchent...
Lien : http://www.lyvres.fr

Etant plutôt scientifique, j'étais quasiment fermé aux lettres "classiques".
Soyons clairs,
Voltaire a été une contrainte pendant mes années de lycée.
Qui plus est, j'étais (déjà !) un rouge (?) anticapitaliste.
Je préférais donc Arendt, Debord ... par rapport aux "lumières".
Mais j'ai passé la 50aine, j'ai vécu et pris (un peu) de sagesse, du coup je prends du plaisir à regarder derrière.
Loin de renier (enfin pas en totalité) mes pensées, lire Voltaire est pour moi une bouffée de fraîcheur.
Cette trilogie est juste jouissive.
Comment un peuple aussi infiniment microscopique peut avoir des prétentions aussi infiniment démesurées ?
Quant à Zadig ou Candide, ce sont des road-movies (désolé pour le mot...) qui vont feront vibrer et bien sûr réfléchir.
Bien sûr, l'impudence de l'auteur vous ferra rire, mais aussi penser.
Ce sont les buts (pas les seuls !) de l'auteur.
Que n'ais-je pas compris à l'aube de mes 16 ou 17 ans...

Micromégas - un conte qu'il faudrait absolument mettre entre toutes les mains... Mais tous les esprits seraient-ils ouverts à ses enseignements...? Bien trop court à mon goût, j'ai apprécié cette lecture et même souri à plusieurs reprises de l'ingéniosité De Voltaire !

une relecture toujours aussi riche d'enseignements.
des contes philosophiques qu'on découvre généralement au lycée et puis qui vous suivent toute une vie en ce qui me concerne.
Voltaire reste un génie des Lumières incontournable pour se forger une réflexion.