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EAN : 9782290352366
J'ai lu (08/03/2006)
3.6/5   124 notes
Résumé :
Ravalec, c'est la jeune garde, celle qui ne connaît pas le "complexe de l'auteur", celle qui écrit comme elle taperait sur sa batterie. On se souvient d'ailleurs de l'aplomb avec lequel Ravalec raconte dans « L'Auteur » avoir subtilisé le papier en-tête d'une chaîne de télévision afin de se confectionner une fausse lettre de recommandation auprès d'un éditeur. La génération d' »Un monde sans pitié » se reconnaîtra dans cet univers fait de désillusions mais aussi d'i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Avez-vous déjà entendu parler de Vincent Ravalec, écrivain et scénariste français né en 1962 à Paris ? Son roman Cantique de la racaille a remporté le Prix de Flore 1995, et il l'a lui-même adapté au cinéma, avec Yvan Attal dans le rôle de Gaston.

Figurez-vous que j'ai acheté mon exemplaire en francs, et lu Cantique de la Racaille à sa parution. Et là, comme ça, j'ai eu envie de le relire, plus de 25 ans plus tard…

Gaston, le narrateur, vit de recels et trafics en tous genres. Un jour, il tombe amoureux de Marie-Pierre, seize ans. Dès lors son ambition s'éveille. Gaston crée sa société et acquiert un semblant de respectabilité. Ses combines prennent de l'envergure ; Gaston se considère comme un businessman, non comme un escroc.

Gaston révèle, au fil du récit, toute la complexité de sa personnalité. Car ce voyou a des principes et une certaine morale. Audacieux, inventif et pragmatique, il ne ménage pas sa peine pour réussir. On s'attache malgré soi à ce personnage atypique, malhonnête mais travailleur, roublard mais sincère en amitié.

Son besoin obsessionnel de gagner de l'argent procède surtout d'un besoin éperdu de reconnaissance. Dans la deuxième moitié du roman, les doutes l'assaillent quant à la finalité de cette quête. Son mal-être se manifeste par des crises de paranoïa et de violence.

Gaston saura-t-il s'arrêter à temps, ou se brûlera-t-il les ailes ?

Cantique de la racaille, porté par la voix de son héros, dépeint avec une certaine candeur un monde sordide et inique, combines, corruption, parties fines, petites frappes et gros bonnets.

L'intrigue est dense, le rythme allègre, et il émane du style narratif qui mêle faits, réflexions, sentiments et dialogues, une sincérité et une émouvante crédibilité. Certaines scènes sont franchement hilarantes ; Ravalec a une plume bavarde, un humour caustique et beaucoup de tendresse pour son héros/anti-héros. J'ai curieusement ressenti beaucoup d'empathie pour Gaston, qui au fond est plutôt un « gentil » qu'un « méchant »
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Vincent Ravalec est un écrivain, réalisateur, scénariste et producteur français né en 1962 à Paris. Influencé par les grands mythes des années 1970 et une certaine littérature américaine (Carlos Castaneda, Allen Ginsberg) il commence à publier des textes littéraires et à écrire des scénarios au tout début des années 1990. Son roman Cantique de la racaille (1994) a remporté le prix de Flore 1995 et il l'a lui-même adapté et réalisé au cinéma.
Gaston, le narrateur, un petit malfrat de banlieue, vit de combines et recels minables, passant son temps libre chez Saïd le troquet où se réfugient les poivrots du quartier. Un jour, il prend Marie-Pierre en stop, une jeunette de seize ans dont il tombe amoureux fou. Dès lors sa vie va changer, ses ambitions s'éveillent, les petites combines deviennent grosses arnaques, les biftons s'empilent. Mais toutes les ascensions se terminent par une redescente…
Si tous les vins ne supportent pas de longs temps de cave, il en est de même pour certains livres, comme ce roman. Si je l'avais lu lors de sa parution, il est fort possible que j'aie apprécié cette histoire, aujourd'hui j'ai eu bien du mal à finir mon verre, heu… à terminer ma lecture. Pour en terminer avec ma comparaison, ça m'a saoulé grave.
Le roman débute plutôt bien, on est même happé par l'histoire tant l'intrigue est dense, le rythme allègre, les personnages et les lieux familiers (banlieue, petites gens). Gaston fait un petit malfrat assez sympathique avec ses trafics bas de gamme. On visite la France profonde, l'écrivain dressant par la bande un portrait social du pays de cette époque mais pas si éloigné de celui d'aujourd'hui. le lecteur s'amuse des références d'alors (fax ou télex) – car le roman est daté ne l'ignorez pas - ou de la problématique rencontrée par Gaston quand ses petites magouilles l'amènent à voir plus grand (difficultés administratives pour trouver un bureau et un local).
Et puis le souffle nous manque pour suivre le rythme endiablé mené par l'écrivain. L'intrigue part dans tous les sens, le moindre détail prend des dimensions improbables, milles sujets annexes sont abordés : bref, le roman aurait pu être amputé de cent pages (ce qui aurait été bien) tout comme il pouvait être rallongé d'autant, sans que cela fasse de différence, tant Vincent Ravalec a la plume bavarde, la tchatche inépuisable. J'avoue avoir décroché avant le mitan, pressé de connaître l'épilogue de cette histoire finalement assez banale.
Dans le dernier numéro du magazine LIRE (# 472), l'écrivain est considéré comme l'un des précurseurs de Michel Houellebecq, et si on prend le roman sous son angle sociologique ce n'est pas faux : on y voit la France des années 90 avec ce qui alimentait les bouquins de cette époque, le consumérisme, le sexe partouzard…
Un bouquin qui n'est pas mauvais mais qui vient trop tard pour moi.
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La rencontre entre Gaston et Marie-Pierre signe pour le jeune homme le début d'une période faste de sa vie. Il n'aurait tout d'abord jamais imaginé que ce canon de 16 ans qu'il a pris en stop en rentrant sur Paris finirait par rester à ses cotés. de plus, un tuyau lui permet de monter une juteuse affaire de recel de matériel hi-fi, lui assurant une fulgurante aisance financière. Finis les taudis et les galères, en véritable chef d'entreprise Gaston s'organise. Il crée sa société, emménage dans des locaux dignes de ce nom, acquiert même un semblant de respectabilité.

"Cantique de la racaille", porté par la voix de son héros, est un roman plus profond que ce bref résumé ne pourrait le laisser croire.

Vincent Ravalec a su faire de ce petit voyou parisien un personnage intéressant, propre à susciter chez le lecteur des sentiments contradictoires. Tantôt touchant, tantôt prodigieusement agaçant, Gaston révèle, au fil du récit, toute la complexité de sa personnalité tourmentée. Sa principale obsession, gagner de l'argent, dissimule une soif éperdue de reconnaissance dans un monde où la valeur des individus se mesure à l'aune de la réussite sociale. Imprégné de la philosophie entrepreneuriale des années 80 prônant audace et pragmatisme, il lui importe peu de réaliser ses ambitions en suivant des voies illégales. D'ailleurs, c'est comme un businessman qu'il se considère, et non comme un délinquant. Mais est-il vraiment fait pour le monde auquel sa richesse subite lui permet d'accéder, règne de l'argent facile et du sexe à outrance, lui qui finalement ne rêve que d'honorabilité et d'une vie de couple sans histoire avec Marie-Pierre, dont il aimerait avoir un enfant ?

Si les doutes qui l'assaillent quant au but ultime de cette course à l'argent ne sont que fugaces, son mal-être est néanmoins réel, qui se manifeste par des crises de violence et de paranoïa, et d'étranges absences. A la fois malhonnête et travailleur, roublard mais fidèle en amitié, on finit presque malgré soi par s'attacher à cet atypique personnage, mais aussi à ceux qui l'entourent, et qui constituent ce monde "d'en bas", ceux qui n'ont pas eu de chance ou pas les moyens de saisir de rares opportunités, et qui noient la médiocrité de leur existence dans l'alcool ou une perpétuelle amertume...

Moi qui partais avec un a priori, je dois avouer avoir été agréablement surprise par cette lecture. Je crois que j'imaginais quelque chose de plus trash, de plus vulgaire, dans la veine d'un Bukowski, par exemple. Or, on ne peut en aucun cas qualifier le style de Vincent Ravalec de grossier, ou de choquant, bien que son roman dépeigne avec réalisme un monde sordide et inique. Son écriture est agréablement rythmée et rend son récit très vivant, et il émane de la narration une sincérité qui lui confère une véritable crédibilité. On rit avec le héros, on ressent avec acuité les moments où il est tendu, mal à l'aise, ceux où il se sent trahi... Bref, on passe avec Gaston et ses acolytes un vrai bon moment, même si au fond, ce qu'on en en retire, c'est surtout un sentiment de tristesse et de gâchis.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Cette descente dans un monde parallèle ô combien réel, ô combien méconnu en ce qui me concerne, ne m'a provoqué aucune amertume. Gaston, le narrateur, attire sympathie et dégoût. Victime d'une société qui donne peu de chances pour se réaliser? Certes. Nous le suivons, mélange d'honnêteté dans la malhonnêteté. Nous ne le suivons plus lorsqu'il tue, nous n'acceptons pas l'acte le plus barbare qui soit et que rien ne justifie. Ce roman nous montre les précipices dans lesquels hommes ou femmes peuvent tomber soit par vice, soit par faiblesse. Ne pas se voiler les yeux, regarder les choses en face, ce livre nous dévoile toutes les vicissitudes, toutes les horreurs d'une frange de la société que l'on retrouve dans toute ville. L'amour est présent quoique sali. On ne sait comment ramener quelqu'un à la lumière de la vie, tout est rejeté, avili, sans espoir... L'écriture alerte rend ce livre aisé à lire mais il me fut lourd et pénible à certains moments. Ecrivain de la "nouvelle génération"qui nous montre la désespérance, la souffrance lourde, le réalisme d'un quart monde sans espoir face à une société impitoyable où le paraître vaut plus que l'être.

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Voilà de nouveau une lecture passionnante ! Ravalec nous emmène sur les pas de Gaston et nous assistons à la réussite de ce petit voyou parisien avec un immense plaisir. Car si Gaston est un voyou, il n'en n'est pas moins droit et honnête dans ses relations aux autres, il a des principes, une certaine morale et même parfois de la grandeur d'âme. Que sont donc quelques magnétoscopes volés (enfin, quelques milliers !) ou quelques camions détournés par rapport à la volonté de ce jeune homme de réussir, de se sortir à tout prix de sa condition de petit voleur et d'acquérir enfin un statut : une plaque au nom de sa société apposée sur le devant de l'immeuble ? Pour réussir, Gaston ne ménage pas sa peine, il est travailleur, volontaire et fait souvent montre d'une grande finesse dans les relations humaines ou commerciales. En bref, il est talentueux et ne tardera pas à atteindre ses objectifs.

Mais Gaston vient du bas de l'échelle et devrait savoir pourtant que "plus on monte haut, plus on risque de redescendre". Alors que tout s'enchaîne au mieux pour lui et que ses "affaires" prennent de l'ampleur, qu'il se met à gagner beaucoup d'argent, il se transforme. Des angoisses soudaines l'étreignent parfois sans raison, il devient colérique, violent même, il ne se reconnaît plus et remarque également dans le regard de Marie-Pierre et de ses amis les interrogations que son étrange comportement suscite... Gaston ne comprend pas ce qu'il lui arrive, il est déstabilisé par cet état étrange dans lequel il se trouve et qui lui ressemble si peu, lui si battant, si direct, si volontaire. Il tente de s'auto-analyser, de comprendre les influences ou phénomènes qui peuvent modifier ainsi son caractère, sa personnalité, mais ne peut pour autant pas s'empêcher d'agir parfois presque à l'encontre de lui-même. Va-t-il subir la lente descente aux enfers qu'il appréhende, ou bien l'amour de Marie-Pierre l'aidera-t-il à s'en sortir et à redevenir le Gaston auréolé de succès qu'il était il y a si peu de temps ?


Il y a du Céline en Ravalec.

Suite sur Les lectures de Lili
Lien : http://liliba.canalblog.com
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je pense que tout le monde devait se la donner un peu que j'étais une sorte d'Al Capone, et ce qui avait achevé d'asseoir cette petite réputation c'est quand Patricia était rentrée avec moi, au moment de monter en voiture j'avais sifflé et un clochard en haillons s'était précipité, c'était un Surveilleur, et m'avait tendu les clefs, comment ça va patron ? Patricia était sciée, mais tu les connais, mince c'est dingue, c'est comme dans un film, on voit le chef des mendiants, il dirige toute la ville mais personne ne le sait.
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« On pourrait croire que lorsqu’il s’agit de ramasser de l’oseille il y a bousculade au portillon, de gens fiables et très sérieux, mais en réalité c’est tout l’inverse, ce qui d’ailleurs explique en grande partie la crise, le chômage, et toutes ces salades comme quoi le système est au bord du drame et que bientôt c’est aux bidonvilles du Caire que les Champs-Elysées vont ressembler. La vérité certaine est qu’une majorité de feignants nous entourent. Ce que je demandais avait beau ne pas être le bout du monde, un peu de cash, un partenaire avec une camionnette pour le voyage, c’était toute une histoire pour dégoter l’oiseau. – Tu sais, m’a fait remarquer Saïd à qui j’exposais mes griefs, c’est pas facile, tu recherches un voleur qui soit travailleur, ils sont pas si nombreux. Evidemment. »
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Tu veux pas qu'on aille à la plage avant de partir a proposé Marie-Pierre, j'adore quand c'est la tempête, juste devant la voiture je l'ai embrassée, un vrai baiser comme au cinéma, et des enfants en passant ont dot hou la menteuse, elle est amoureuse, et elle a rigolé, tiens, je me demande comment vous avez deviné, à ce moment si j'avais eu à choisir entre ma réserve de thunes et elle je n'aurais pas hésité une seconde.
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Peut-être qu'il y en a qui vous aiment par amour, à se picoler de l'eau fraîche comme des petites folles et ça leur suffit, qui s'en foutent que vous ayez de la thune, mais je n'y croyais pas trop. Ou alors c'étaient des boudins. Marie-Pierre, des mecs elle n'avait qu'à se baisser pour en ramasser
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Videos de Vincent Ravalec (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Ravalec
https://www.laprocure.com/product/1412535/petitfils-jean-christian-jesus
Jésus Jean-Christian Petitfils, Vincent Ravalec (illustrateur) Éditions Fayard
« J'en ai profité pour actualiser le livre [Jésus, 2011] avec les derniers travaux, notamment dans tout ce qui a été fait à Nazareth par l'archéologue Ken Dark – on a retrouvé, on en est à peu près certains, la maison de Marie et Joseph, là où Jésus a vécu, donc à Nazareth – et puis, donc, de l'ouvrir à un public différent, peut-être plus vaste, par ces illustrations. Alors ces illustrations, en effet, elles sont nombreuses. Elles accompagnent le texte et elles ont pour but d'immerger le lecteur dans le texte, et ça a été conçu de cette façon-là par Vincent Ravalec [Illustrateur] et son équipe, qui travaille avec une équipe et qui a utilisé les mécanismes de l'intelligence artificielle. Mais je dirais que c'est une intelligence artificielle contrôlée, très contrôlée… »
©Jean-Christian Petitfils, pour la librairie La Procure Animation, Guillaume Vanier, libraire à La Procure
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