« Ne pas dire la vérité maintenant, c'est laisser demain une trace floue de passage sur terre. Comme si tu n'avais pas été vraiment réel. »
Parfois le mal se cache sous de beaux atours … Mais l'homme peut-il réellement se repentir?
Le hasard fait-il bien les choses ? Avec «
ce que cache ton nom » la question se pose d'emblée !
Un livre qui m'a laissé un sentiment de vide, de manque de je ne sais quoi ! Pourtant tout était, en principe, réuni pour me plaire. En effet, tout ce qui est lié aux camps de concentration et à la seconde guerre mondiale me passionne, et les livres évoquant le devenir des anciens criminels nazis sont plutôt rares et abordé de cette façon l'intrigue semblait particulièrement intéressante.
Sandra, une nana un peu perdue, n'aspire qu'à trouver des réponses, penser à son enfant à venir et à son envie ou non d'avoir le papa dans sa vie, se lie d'amitié avec un couple d'octogénaires « norvégiens », au point de devenir inséparables.
Julian, un vieil homme enfermé au camp de Mauthausen pendant la seconde guerre mondiale, renoue avec la haine et le désir de vengeance. Il a fait partie du centre Mémoire et Action, engagé dans la chasse aux nazis. Arrivé tout droit d'Argentine, il dévoile le secret du couple.
Le lecteur, au fil des pages, reconstitue le puzzle de l'histoire. Peu à peu Sandra découvre la vérité et en tant que lecteur on devient plus attentif au moindre indice, à chaque piège potentiel.
L'environnement accueillant et tranquille se fait hostile et menaçant. le doute et la suspicion s'installent, les motivations de chacun des personnages restent flouent, tout comme Sandra, le lecteur est projeté dans toutes ces interrogations.
En toile de fond, l'auteur ponctue son intrigue de détails historiques nécessaires pour la compréhension du lecteur. J'ai trouvé dommage que le volet historique ne soit pas plus explicite et détaillé. Après les premiers chapitres, elle se concentre sur les sentiments des personnages à leurs dilemmes, ce qui donne au roman une dimension psychologique plus que thriller, en effet le lecteur se trouve face à la complexité des sentiments humains.
L'entretien entre Julian et Sebastian est une tentative de justification, l'un garde son idéologie et l'autre sa haine.
Ce que cache ton nom est un thriller psychologique avec une bonne intrigue. Les changements de point de vue sont intéressants, mais avec trop de répétitions, notamment lors des états d'âme de Julian, avec parfois une impression de manque de je ne sais quoi, comme si l'auteur avait du mal à enchaîner…. Certains passages n'ont rien apporté, que de la lourdeur et sont inutiles à l'ensemble du récit. Les considérations peu importantes sur la grossesse, le tricot, les faiblesses qu'apportent le fait de vieillir, tout cela n'est pas inintéressant, mais répété plusieurs fois, devient lassant.
Pourquoi 480 pages, là où maximum 250 auraient largement suffit et dynamisé l'intrigue en lui donnant un rythme soutenu, empêchant le lecteur de s'ennuyer et surtout (une lectrice comme moi) de sauter des passages…
Vu le milieu hostile dans lequel Sandra et Julian baignent et la promesse d'un « thriller aux accents hitchcockiens » annoncée dans le résumé, je m'attendais à un vrai thriller plus dense et plus rythmé… dont l'originalité ressort à la fin somme toute assez déroutante…