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EAN : 9782501076470
448 pages
Marabout (26/09/2012)
3.48/5   151 notes
Résumé :
Sandra, une jeune femme d’une trentaine d’années, a décidé de venir s’installer dans un village isolé de la côte est espagnole. Un peu paumée, Sandra – qui vient de quitter un emploi qu’elle détestait et un homme qu’elle n’aimait pas mais dont elle attend un enfant – ne sait pas quoi faire de sa vie. Alors qu’elle passe de longues heures sur la plage, perdue dans ses pensées, Sandra fait la connaissance des Christensen, un couple d’octogénaires norvégiens installés ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 151 notes
Julian, républicain espagnol de 87 ans, rescapé de Mauthausen et membre du Centre Mémoire et Action quitte l'Argentine pour la Costa Blanca. Son ami Salva y a retrouvé la trace de Karin et Fredrik Christensen, anciens bourreaux du camp. Ces derniers, qui coulent une retraite en apparence paisible près d'Alicante ont pris sous leur aile Sandra, une jeune Espagnole enceinte et un peu paumée. Celle-ci va se retrouver peu à peu mêlée à la traque de Julian, écouter ses souvenirs, connaître ses secrets, et grandir.
Le roman s'articule autour de la relation inattendue et bien croquée entre un vieil homme hanté par sa némesis et une jeune femme à la dérive, seuls personnages authentiques dans cet univers fait d'apparence et de fausse respectabilité. Ce que cache ton nom revisite de manière efficace le traditionnel thème des voisins bien sous tout rapport et celui de la manipulation mentale dissimulée sous une épaisse couche d'hypocrite gentillesse. Les octogénaires ne sont pas ici de vieux gâteux ou de grands enfants qui somnolent en attendant la mort, mais des hommes et des femmes qui continuent de se battre, aiment, luttent contre un corps qui les lâche, trichent, mentent, rêvent. Cette approche de la vieillesse est une des grandes réussites du roman. La pudeur avec laquelle Clara Sanchez évoque la vie de Julian à Mathausen est également louable et tranche avec ce que l'on a coutume de lire sur le sujet, lorsque les auteurs fascinés par le mal se complaisent dans le sordide.
Malheureusement, la traque de Julian consiste à observer le phalanstère nazi, son fonctionnement et les relations qui unissent les différents protagonistes cachés en Espagne depuis des décennies, et 400 pages c'est trèèèèèès long. le cheminement psychologique de Sandra, l'attentisme des personnages principaux et l'improbable histoire d'amour manquent de crédibilité. Et que dire du tête à tête victime/bourreaux et des ultimes révélations pareilles aux dernières flêches des guerriers scythes....La dernière page tournée, on se dit "Tout ça pour ça?" et on file relire Semprun.
Le grand mérite du roman (et ce qui a sans doute justifié l'attribution du prix Nadal) est tout compte fait d'avoir su tirer de l'oubli le sort des "Rot Spanier", les triangles bleus, ces républicains espagnols internés dans les camps de concentration. Depuis la parution du livre en Espagne, la romancière reçoit régulièrement des lettres d'insulte et de menace.
Sur environ 7300 déportés à Mauthausen entre 1940 et 1945, arrêtés par les Allemands ou livrés par Vichy, seuls 2000 survécurent. Libérés par la 11ème DB de Patton en mai 1945, ils accueillirent les troupes alliées avec une immense banderole, "Les républicains anti-fascistes saluent les forces libératrices."
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Plus roman psychologique que thriller ou roman policier, Ce que cache ton nom transporte le lecteur dans la sphère complexe des sentiments humains. de la compassion à la haine viscérale en passant par le désespoir et la peur, les personnages principaux, Julian, vieil homme sur le bout de son chemin, et Sandra, jeune femme encore très indécise sur sa vie et son avenir vont se découvrir et apprendre beaucoup l'un de l'autre. La situation qui fait naitre leur rencontre est loin d'être idéale, mais elle va permettre à l'un comme à l'autre de poser un regard différent sur leur avenir respectif.
Julian, rescapé du camp de concentration de Mauthausen n'a eu de cesse tout au long de sa vie que de traquer ses bourreaux. Sa vie a toujours été rythmée par cette chasse effrénée nourrie essentiellement par la haine et la rancoeur amère.
Sandra, enceinte et esseulée tente de s'isoler dans un petit village espagnol afin de tenter de faire le point sur son avenir et celui de son enfant. Seule et complètement perdue, elle se retrouve sous la coupe d'un couple de vieux norvégiens très protecteur.
C'est justement ce couple bien, en apparence, que Julian est venu débusqué. Les Christensen sont en fait de très dangereux nazis. Il est bien déterminé à détruire ces monstres qui ont fait de sa vie un enfer.
Il n'avait pas pris en compte dans son équation de vengeance cette jeune femme innocente et pleine d'avenir.
Va alors naitre entre eux deux un lien très fort. Julian va prendre enfin conscience au crépuscule de sa vie, que l'avenir et l'espoir sont bien plus forts et importants que le ressassement perpétuel du passé.
Sans avoir recours à des effets détonants, l'auteur nous entraine au coeur d'une aventure enrichissante pour Julian comme pour Sandra.

Bref, j'ai fait une belle découverte. Ce que cache ton nom est un roman puissant où l'oppression omniprésente laisse doucement la place à l'amour et l'amitié, mais surtout à l'espoir.
Je vous le conseille vivement. Vous sentirez la puissance des sentiments grandissants qui font tout le corps de ce roman intelligent.
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« Ne pas dire la vérité maintenant, c'est laisser demain une trace floue de passage sur terre. Comme si tu n'avais pas été vraiment réel. »

Parfois le mal se cache sous de beaux atours … Mais l'homme peut-il réellement se repentir?

Le hasard fait-il bien les choses ? Avec « ce que cache ton nom » la question se pose d'emblée !

Un livre qui m'a laissé un sentiment de vide, de manque de je ne sais quoi ! Pourtant tout était, en principe, réuni pour me plaire. En effet, tout ce qui est lié aux camps de concentration et à la seconde guerre mondiale me passionne, et les livres évoquant le devenir des anciens criminels nazis sont plutôt rares et abordé de cette façon l'intrigue semblait particulièrement intéressante.

Sandra, une nana un peu perdue, n'aspire qu'à trouver des réponses, penser à son enfant à venir et à son envie ou non d'avoir le papa dans sa vie, se lie d'amitié avec un couple d'octogénaires « norvégiens », au point de devenir inséparables.

Julian, un vieil homme enfermé au camp de Mauthausen pendant la seconde guerre mondiale, renoue avec la haine et le désir de vengeance. Il a fait partie du centre Mémoire et Action, engagé dans la chasse aux nazis. Arrivé tout droit d'Argentine, il dévoile le secret du couple.

Le lecteur, au fil des pages, reconstitue le puzzle de l'histoire. Peu à peu Sandra découvre la vérité et en tant que lecteur on devient plus attentif au moindre indice, à chaque piège potentiel.

L'environnement accueillant et tranquille se fait hostile et menaçant. le doute et la suspicion s'installent, les motivations de chacun des personnages restent flouent, tout comme Sandra, le lecteur est projeté dans toutes ces interrogations.

En toile de fond, l'auteur ponctue son intrigue de détails historiques nécessaires pour la compréhension du lecteur. J'ai trouvé dommage que le volet historique ne soit pas plus explicite et détaillé. Après les premiers chapitres, elle se concentre sur les sentiments des personnages à leurs dilemmes, ce qui donne au roman une dimension psychologique plus que thriller, en effet le lecteur se trouve face à la complexité des sentiments humains.

L'entretien entre Julian et Sebastian est une tentative de justification, l'un garde son idéologie et l'autre sa haine.

Ce que cache ton nom est un thriller psychologique avec une bonne intrigue. Les changements de point de vue sont intéressants, mais avec trop de répétitions, notamment lors des états d'âme de Julian, avec parfois une impression de manque de je ne sais quoi, comme si l'auteur avait du mal à enchaîner…. Certains passages n'ont rien apporté, que de la lourdeur et sont inutiles à l'ensemble du récit. Les considérations peu importantes sur la grossesse, le tricot, les faiblesses qu'apportent le fait de vieillir, tout cela n'est pas inintéressant, mais répété plusieurs fois, devient lassant.

Pourquoi 480 pages, là où maximum 250 auraient largement suffit et dynamisé l'intrigue en lui donnant un rythme soutenu, empêchant le lecteur de s'ennuyer et surtout (une lectrice comme moi) de sauter des passages…

Vu le milieu hostile dans lequel Sandra et Julian baignent et la promesse d'un « thriller aux accents hitchcockiens » annoncée dans le résumé, je m'attendais à un vrai thriller plus dense et plus rythmé… dont l'originalité ressort à la fin somme toute assez déroutante…
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Et bien ça faisait longtemps que je n'avais pas été tant captivée par un livre ! Intriguée par son introduction équivoque, fascinée par la tournure oppressante et angoissante du récit et charmée et conquise par le développement de la relation entre les deux héros, « Ce que cache ton nom » m'a tenue en haleine du début à la fin et je sors de ma lecture avec le sentiment très fort et bien agréable d'avoir fait une belle rencontre ! Cette Clara Sanchez, elle est à suivre à mon avis, et je vais de ce pas me jeter sur ses précédents romans. Dans ce beau dernier qui a reçu, et pour cause, le grand prix Nadal 2010, elle fait parler tour à tour la jeune Sandra, venue passer quelques jours en bord de mer pour réfléchir à son avenir et à ce qu'elle pourrait bien faire d'elle-même et de l'enfant qu'elle attend, et le vieux Julian, survivant du camp de concentration de Mauthausen, qui comme il l'a fait toute sa vie est à la chasse aux nazis. Rien ne semblait pouvoir réunir ces deux personnages improbables, fragiles et puissants, chacun à leur manière. Mais c'était sans compter le vieux couple de norvégiens paressant tranquillement sur la plage à l'ombre de leur parasol… Car les apparences sont trompeuses et le mal est parfois caché sous les visages les plus ordinaires. Réunis dans une haletante aventure où la vengeance, la haine, et l'incompréhension luttent contre l'espoir, l'insouciance et la vie, c'est en effet face au mal absolu que vont se retrouver nos héros. Et puisqu'ils nous entrainent dans leur sillage, nous lecteurs sommes voués à quelques heures d'angoisse, de frissons et de terreur en leur compagnie... Je parle de terreur mais il ne faut pas s'y méprendre, il ne sera pas question ici de meurtres sanguinolents ou de massacres à la tronçonneuse, non, mais puisqu'il repose sur des faits réels dont nous connaissons tous l'horreur, ce roman, sans jamais en faire trop ni entrer dans le pathos, nous glisse avec subtilité et finesse dans le malaise inévitable qui suit la révélation de l'horreur qu'est capable d'engendrer l'homme… Mi-polar mi-essai psychologique, entre roman d'apprentissage, livre d'histoire et conte d'amour, ‘Ce que cache ton nom' est une belle réussite dans tous les genres ! Intelligent, profond et fin, il trouble, captive et éveille tout à la fois ! Je le recommande chaudement !
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Il ne faut pas forcément faire confiance aux voisins "bien sous tous rapports"..
C'est ce que va apprendre la jeune Sandra.
Elle est enceinte mais ne partage pas des liens solides avec le géniteur de l'enfant qu'elle porte.
C'est une jeune femme à la dérive qui s'installe dans une petite ville, sur la Costa Blanca, près d'Alicante.
Elle fait la connaissance d'un couple âgé, les Christensen; Ils sont norvégiens et bientôt vont entourer la jeune femme d'attentions gentilles.
Oui mais,,,,sous cette apparence respectable se cache une identité bien plus inquiétante. Les Christensen seraient d'anciens nazis.
Julián, venu d'Argentine, va essayer de confondre ces deux criminels..
Un beau sujet mais le récit manque de rythme et c'est dommage..
Le livre a obtenu le célèbre prix espagnol Nadal en 2010.
L'auteur, Clara Sánchez, enseigne la littérature espagnole à Madrid.
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critiques presse (1)
Lexpress
30 novembre 2012
Platement écrit - ou mal traduit -, ce thriller psychologique est paradoxalement captivant et oppressant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
En sortant de là-bas [Mathausen], moi je voulais juste être normal, m'incorporer à l'humanité normale. Mais lui [Salva] m'avait dit que ce serait impossible, qu'il faudrait continuer à survivre. Et il avait raison, jamais plus je n'ai pu me doucher en fermant la porte à clé, jamais plus je n'ai pu supporter l'odeur de l'urine, pas même la mienne. A l'époque du camp, Salva avait vingt-trois ans et moi dix-huit, et j'étais physiquement plus fort que lui. Quand on nous a libérés, il pesait trente-huit kilos. Il était squelettique et pâle, mélancolique et très intelligent. (p.10)
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Mais il se pouvait très bien que le grand amour n'existât que dans mon esprit, comme le ciel, l'enfer, le paradis, la terre promise, l'Atlantide et toutes ces choses qui sont invisibles et dont on ne sait par avance qu'on ne les verra jamais.
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Hitler, semblable à tous les êtres insignifiants et médiocres, ne supportait pas que d'autres que lui sachent tirer plus de grâce et de suc de l'existence. Voilà pourquoi il n'avait pas seulement voulu terrifier et annihiler, mais aussi ôter toute envie de vivre. Hitler voulait rendre le monde effroyable et, pour beaucoup de gens, il a atteint son but. Pour moi aussi, le monde est devenu un endroit atroce parce qu'un puissant en a décidé ainsi par caprice. (Julian)
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Nous n'avions pas l'impression d'être des héros, mais plutôt des pestiférés. Nous étions des victimes, et personne n'aime les victimes ni les perdants.
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Le pas que j'avais franchi était sans doute imprudent, mais je désirais le pousser à la limite afin que les rouages se mettent en action. Et de toute façon ce qui était fait était fait.
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Vidéo de Clara Sanchez
Clara Sánchez présente les personnages de son nouveau roman, "Le ciel après la pluie". Après le succès de "Ce que cache ton nom", la grande écrivaine espagnole Clara Sánchez publie en France "Le ciel après la pluie" (Marabooks), un thriller psychologique dans lequel une jeune mannequin à qui tout sourit voit sa vie basculer du jour au lendemain. L'étrange Viviana lui en a fait la prédiction : et si quelqu'un qu'elle aime lui voulait du mal ?
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