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EAN : 9782070776009
512 pages
Gallimard (23/08/2007)
3.33/5   83 notes
Résumé :
Un homme décide, un matin, de ne plus aller à son travail. Il rompt ses attaches et se met à errer librement dans Paris. Il découvre ce qu’il nomme l’« existence absolue ». Des phrases ruissellent dans son corps ; des extases surgissent à chaque instant. Il rencontre une danseuse de la troupe de Pina Bausch, qui l’ouvre à la dimension poétique.

Cette expérience de liberté lui donne accès à un étrange phénomène – l’événement –, dans lequel se concentre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ah, la joie des challenges Babelio !!
Ce livre est arrivée dans ma PAL pour couvrir 3 challenges :
Atout Prix 2016, Pavés 2016-2017 et ABC 2016-2017.
La première phrase du livre était pleine de promesse, et me faisait rêver.
"C'est maintenant qu'il faut apprendre la vie. j'ai répété cette phrase toute la journée en longeant la Seine : 'c'est maintenant qu'il faut apprendre la vie'. Il y avait une lumière nouvelle dans les arbres, du vert partout, du bleu, et ce vent léger où flottent les désirs."
Le premier challenge s'est fini avant que j'en débute la lecture.... donc j'ai reporter ce titre dans ma liste de lecture de Atout Prix 2017.
Il ne restait quelques semaines au second challenge quand je me suis enfin lancé dans se livre.... un peu comme on se jette à l'eau... c'était en mars, et je me suis noyée.... Certes la première phrase était magique, et même le premier chapitre. Mais ensuite il fallait s'accrocher. Et je crois que j'ai sombré dans le tourbillon du pont des arts (Private joke pour les lecteurs du livre).
Le second challenge était donc fini que je n'avais pas dépassé les 150 pages. Mais je suis têtue ; surtout quand un babelio-naute me dit que je ne réussirai pas à le finir : pas question d'abandonner.... Et le challenge pavé 2017 est pour la bonne cause : je "devais" donc le finir.
Le troisième challenge s'est fini alors que je n'avais pas repris ce roman en main depuis des semaines. Alors finalement en Novembre, j'ai décidé de me faire mal, et de ne pas ouvrir un autre livre avant d'avoir fini celui ci
Je dois avouer que pendant quelques jours je me suis endormie beaucoup plus tôt le soir....
Mais je suis arrivée au bout... et là.. devant le nombre de cases du challenge de l'avent à ouvrir avec ce pavé, j'ai encore patientée quelques jour pour enfin écrire cette critique.

Pour être claire : je n'ai absolument rien compris ! Mais y avait il quelque chose à comprendre ?
Par contre je reconnais que la lecture de certains passages est magnifique, et bizarrement je prendrai certainement plaisir à les relire par petit morceau.... mais en même temps, il y en avait tellement d'autres pas du tout magiques...
Mais je suis heureuse d'être arrivée au bout : enfin...

Voilà où mènent les challenges : à faire ce genre de découverte, assez improbable pour moi
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Cercle... Ou la rocambolesque vie de Jean Deichel (oui, encore, cela ne change guère...). Dans les romans où il se fait narrateur, toujours il est question de renaissance. Mais nous assistons cette fois-ci à l'odyssée originelle du double de Yannick Haenel ; ou comment, un jour, tout comme l'écrivain (dixit le Sens du Calme, à lire absolument dans sa vie), il ne prend pas le train, ne se rend pas à son travail, démissionne et balance toute sa paperasse dans la Seine. Pourquoi ? À cause d'une phrase. "C'est maintenant qu'il faut reprendre vie". Et de ce fait, il va effectivement reprendre vie... Quant aux phrases, il n'a pas fini d'en entendre.

Jean est un narrateur saugrenu particulièrement insupportable, attachant et génial . Enfin attachant... J'aurais tendance à dire que soit on l'adore, soit on le déteste. Quant au côté génial, on peut aussi le considérer comme irresponsable voir carrément fou (mais sans folie, vit-on réellement, ou faisons-nous semblant... ?). En tout cas, il nous offre ici une singulière façon de vivre qui donne beaucoup à réfléchir sur la nôtre... Et personnellement, j'aurais volontier passé le reste de ma vie de lectrice avec lui. J'ai rarement été aussi transportée par un livre, et jamais de cette façon... Malgré les quelques autres ouvrages de Yannick déjà parcourus et adulés. C'est avec beaucoup de regrets que je l'ai reposé sur mon étagère, et il risque de ne pas y rester bien longtemps... Ce chef d'oeuvre est un trésor de réflexion sur l'Humanité, notre société, la parole, notre vie, et pose finalement la question de l'essentiel. En cela, c'est une révélation, semblable à un grand coup de pied au derrière. Que sommes-nous en train de faire de nos vies ? Mais réveillons-nous !

Cercle fut un merveilleux compagnon de voyage, et ce qu'il renferme m'est extrêmement précieux. Cela faisait bien longtemps que la vie n'avait affluée avec tant de force dans mes veines. Certains vous diront sûrement de vous en éloigner, surtout si vous vivez un moment difficile ; mais je pense au contraire que c'est la lecture à faire en cas de coup dur. Il permet de voir les choses sous un autre angle, et surtout il redonne espoir. Tout est possible, à partir du moment où l'on est capable de s'affranchir des normes et des convenances. de plus, c'est d'une poésie indicible... Durant toute ma lecture, je n'ai cessé de relire des pans entiers du livre, déjà parcourus... Car Cercle fait partie de ces livres magiques, porteur à chaque lecture d'un souffle nouveau, mais incontestablement efficace... D'une puissance ahurissante. Peut-être est-ce l'oeuvre la plus forte de Yannick Haenel ; à vrai dire je n'en sais rien. Mais elle est unique, inédite et semble regrouper tous les thèmes explorés par Yannick... le tout abordé avec une poésie omniprésente.

Cercle n'est pas un livre. C'est une aventure. Et quelle aventure... La palette d'émotions nous traversant à sa lecture est infinie. Jamais personne n'a écrit comme ça ; c'est inimitable. Lire Cercle revient à redécouvrir l'essence des choses, et cette modeste critique est loin de lui rendre justice.
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Ça commençait pourtant bien. Un homme, le narrateur, Jean Deichel, doit absolument attraper le train de 8h07 s'il ne veut pas arriver en retard à son travail. Mais il entend cette phrase : « C'est maintenant qu'il faut reprendre vie », alors il laisse passer le train, balance ses dossiers dans la Seine et déserte son ancienne existence pour écrire. La narration de cette matinée et la pérégrination de Jean Deichel sur les quais de Seine est très poétique, pleine d'images surréalistes, d'arabesques et de lignes sinueuses où les phrases, le corps, le monde, les formes et les couleurs s'enchevêtrent et se confondent, dans ce qui est une renaissance, une révolution des sens.
C'est une vision un peu idyllique de Paris. Un Paris pour touriste, qui existe réellement, mais qu'il faut cantonner aux rives de l'Ile-de-la-Cité. Un Paris sans voiture, sans klaxon, sans puanteur, mais avec des cerisiers en fleur et des parfums de lilas, où les clochards chantent du Léo Ferré… Ce livre serait un produit parfait pour l'export, une vision qui peut conforter le touriste dans l'image positive qu'il se fait de la France et des français : la douceur de vivre, les terrasses de café, un peu d'art, de l'amour débridé, un brin de mélancolie existentialiste, etc. Jean Deichel est un personnage on ne peut plus « français ».
Le problème, c'est que ça se dégrade rapidement, on oublie la poésie mais on garde le côté surfait. Je n'ai jamais pu me détacher de l'impression que « L'évènement », comme le nomme l'auteur, cette expérience de « l'existence absolue », ce ré-enchantement du monde, était le pur fruit d'une invention romanesque, et, qui plus est, de la deuxième main. Ce n'est pas du tout le côté poétique du début du roman qui m'a empêché de rentrer dans l'histoire et d'y croire (au contraire, j'aurais aimé que le récit continu dans une sorte de rêve halluciné), mais des facilités, des désinvoltures, qui rendent, ensuite, l'histoire invraisemblable. Exemple : Lors de cette fameuse matinée, où il se rendait à son travail, on l'imagine logiquement en costume-cravate (enfin, on a compris que ce n'était pas un ouvrier ou un maçon), au moins propre sur lui. Sauf qu'à un moment donné, un peu plus tard, il vomit. Rien de bien grave, je vous rassure, juste une petite nausée sartrienne. Alors une femme, sympa, lui offre une barre de céréale. Et le narrateur, à cause de ce compatissant don, sort cette phrase étonnante : « sans doute elle me prenait pour une sorte de clochard.» Sans doute, oui, une sorte de clochard en costume… Quelques jours plus tard son portable sonne (en pleine nuit, alors qu'il n'a pas reçu un coup de fil avant). « Je l'avais oublié celui-là » dit-il, et dans un geste grandiose, comme au début pour sa paperasse du boulot, le balance dans la Seine (ça tombe bien, il se trouve justement à côté). Mais quand on oublie un portable, on oublie surtout de le recharger et de le prendre avec soi. Autre exemple : lorsqu'il se passionne pour la lecture de Moby Dick, il baise avec une fille, qui, comme par hasard, s'est fait tatouée une baleine au creux des reins. D'ailleurs, les scènes de sexe sont d'un ridicule achevé ; extrait : « lorsqu'elle jouit, elle agrippe alors ma queue, en se retenant à elle, des deux mains. » Notez la virgule qui souligne une précision importante : « des deux mains ».
Mais Jean Deichel a aussi des accès de lucidité, quand il se parle à lui-même : « et toi aussi tu pisseras de rire quand tu te verras prendre la pose ». Car, oui, c'est un poseur. Il est prétentieux, pas seulement au sujet des « deux mains », mais aussi dans sa façon de juger les autres et l'humanité. Tout ce qu'il raconte n'a ni queue ni tête, n'est qu'une accumulation de poncifs modernistes et ne m'a jamais intéressé, même quand il évoque des livres ou des artistes que pourtant j'aime beaucoup.
Ça commençait bien, mais la lecture de ce livre a vite tourné à la galère. Je n'ai jamais adhéré à l'hésitation de l'auteur entre un récit empreint d'une irréalité assumée et une narration naturaliste, ça ne marche pas. Aussi, mon avis est certainement faussé car je n'ai pas eu le courage de poursuivre au-delà des deux cent pages.
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J'ai lu dernièrement La Carte des Mendelssohn de Diane Meur, qu'elle a écrit après deux années passées à Berlin et où le temps, habituellement perçu comme linéaire, prend la forme d'une sphère de ramifications en perpétuelle expansion. Diane Meur se met en scène pour offrir au lecteur le récit de l'élaboration de son livre. Comme le hasard fait toujours bien les choses, Cercle (oeuvre bien antérieure) traite également du temps comme espace, place Berlin au coeur d'un récit d'un auteur en train d'écrire son oeuvre... Étonnant, non?
Dans le roman de Yannick Haenel, le temps se libère de la mort pour se tourner vers l'amour par une écoute de la langue. le temps n'est donc plus compté, mais raconté. Il se charge alors d'une profondeur extatique. le personnage, Jean Deichel, tel une Jeanne d'Arc, entend non pas des voix mais des phrases. Elles vont bouleverser sa vie et lui donner sens. de Paris à Prague en passant par Berlin et la Pologne, Jean Deichel rejoue l'Odyssée et le grand périple du Pequod, entre sirènes envoûtantes, méduses angoissantes et baleine blanche. Cet Ulysse-Ismaël moderne, qui pourra apparaître étonnant, comique et attachant pour certains, lourd, prétentieux et insupportables pour d'autres, vivra son purgatoire et son enfer pour, peut-être, connaître, son paradis. Mais que nous l'aimions ou pas, à la lecture de Cercle, nous sommes vivants.
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J'ai lu une quarantaine de pages. L'écriture est superbe, mais l'histoire trop contemplative à mon goût pour que je m'y plonge plus longuement (c'est un pavé de presque 600 pages, et pour avoir lu d'autres critiques, il semblerait que cette proposition s'étende à tout le livre !). Un livre donc à lire par petits bouts peut-être, pour le plaisir des mots et son contenu philosophique, mais certainement pas tout d'une traite ! Je mets 4 étoiles pour ce qui a été lu, qui m'a quand même beaucoup plus.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Sors-toi de là, disaient les voix, prend le large: La beauté s'ouvre ailleurs, le temps s'ouvre ailleurs, le coeur s'ouvre ailleurs. Ça commence ici, sur ce pont, dans une rafale de lumières, mais ne t'attarde pas : attrape le vent, laisse-toi conduire. Personne ne te demande rien, et toi ne demande rien non plus. Attrape le vent. D'une seule poussée, avec la Seine qui ondulera dans ton corps, tu seras loin.
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le mot me faisait rire : « libre », ils sont des millions à employer ce mot, mais qu’est-ce que ça veut dire : « libre » ? De quoi parlent-ils exactement ? La docilité rampe à toute allure ; ce sont souvent les plus résignés, les plus secrètement amoindris qui se vantent d’être libres. Le mot « libre », on dirait qu’ils le branlent. Presque tout le monde se contente d’une fausse liberté : celle du « temps libre » entre deux labeurs, celle des « congés », des « vacances », celle qu’on vous accorde une fois que vous vous êtes laissé prendre en otage. Cette liberté-là n’est jamais qu’un arrangement avec l’idée qu’on se fait de soi, une manière de négocier avec ce qu’on supporte, d’être toujours débordé par la somme des contraintes que l’on accepte pour « gagner sa vie »… ils mentent tous ; ils mentent sur la vie qu’ils mènent, une soi-disant « vie libre », où ils s’ « accomplissent » : en réalité, ils appliquent le programme, et le temps qu’on leur laisse les soulage de celui dont on les prive. Ainsi feignent-ils toujours d’avoir voulu ce qu’ils ont ; et toujours ils approuveront ce dont il leur arrive de se plaindre. Car ils ne savent pas entendre l’herbe pousser.
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L'amour est seul capable de vivre l'expérience infinie de la mémoire, parce qu'il coïncide avec les phrases. Il existe grâce à elles; elles existent grâce à lui. L'amour et les phrases sont une même chose, c'est-à-dire une opération qui ouvre. L'opération de l'amour s'égale à celle des phrases, en ce sens que l'amour est l'élément même des phrases, et les phrases l'élément même de l'amour. Dire et aimer coïncident. La jouissance qui vient de leur coïncidence est l'élément même de ce livre.
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Il y a sur la montagne Sainte-Geneviève un café qui s'appelle le Maldoror. A une époque, ceux qui aiment Lautréamont l'auraient saccagé. Ils vivent aujourd'hui différemment ; peut-être savent-ils que les noms les plus beaux servent depuis longtemps les usages les plus laids. Qu'une gueule pourrie prononce le nom de Maldoror n'empêchera pas celui-ci de nous sauver de toutes les gueules pourries. C'est une histoire secrète. Elle continue en silence.
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Si jamais le corps -le vôtre pourquoi pas- se libère de l'idée poisseuse de valoir, il augmentera sa distance avec les autres corps. Mais alors une éclaircie s'allume, et ce corps - le vôtre ?- peut vivre enfin, avec dans ses veines une arrivée d'existence absolue. Vous ne savez pas ce qu'est cette existence : elle semble aussi terrible que merveilleuse. Elle risque de vous détruire, mais ce risque fait signe vers une aventure qui vous semblait impensable, loin des soifs homologuées, une aventure où ne se contente pas d'être brassé le lot habituel des passions, où s'élabore une solitude aussi puissante qu'un raisonnement, où s'annonce, en même temps que de nouvelles raisons de vivre, l'arrivée d'une vie sans raison.
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Videos de Yannick Haenel (65) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yannick Haenel
Rencontre avec Yannick Haenel à l'occasion de la parution de Bleu Bacon aux éditions Stock.


Yannick Haenel est né en 1967. Il a publié une dizaine de romans, dont Cercle (2007), Jan Karski (2009) ou Tiens ferme ta couronne (2017). Il coanime la revue Ligne de risque qu'il a fondée en 1997. Il est chroniqueur à Charlie Hebdo et artiste associé au Théâtre national de Bretagne à Rennes.
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17/01/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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