Nous avions laissé Angelo blessé pour avoir voulu protéger Cesare, alors que tous deux cherchaient à élucider le mystère de l'incendie criminel de la manufacture…
Angelo est soigné chez Cesare, tout le monde s'occupe de lui mais il ne pourra pas assister à la messe de Noël . Étant donné l'état de santé du pape, c'est Rodrigo Borgia qui va officier à sa place à Rome au grand dam du cardinal Della Rovere. Cesare et Giovanni de Médicis,dans la cathédrale de Pise, vont assister l'archevêque Rafaelo RIARIO , légèrement en retrait .
Pour l'occasion il porte le superbe habit de pourpre, très lourd que lui a fait confectionner Rodrigo, ce qui déplaît beaucoup à l'archevêque, car trop ostentatoire.
Après la messe Cesare s'attarde sur les lieux, devant notamment le tombeau d'Henri VII, empereur (saint empire romain germanique) donc étranger au clergé, reposant dans ces lieux saints. Serait-ce une provocation des Gibelins ? Sur le tombeau sont sculptés les apôtres. on assiste ainsi à l'histoire de la cathédrale de Pise.
Ce que j'en pense :
Ce septième tome est passionnant. On s'éloigne de l'intrigue et on voit très peu Angelo car c'est l'Histoire qui en est l'héroïne.
La messe de Minuit est célébrée dans des conditions particulières puisque le pape est aux portes de la mort et que Rodrigo Borgia et Della Rovere s'opposent, se disputent la succession de façon encore larvée certes, mais chacun avance ses pions.
Cette messe est splendide avec le rituel en latin, le décor dessiné de façon précise, assez extraordinaire sur le plan technique mais aussi les textes dans une belle écriture donnent l'impression d'entendre les chants. J'ai eu l'impression d'être une petite souris, cachée parmi les beaux atours des cardinaux, et autres prélats et j'entendais leurs voix s'élever. Magique.
Dans la deuxième partie, Cesare qui s'est attardé devant le tombeau, dans le choeur de la cathédrale, parle avec Silenzio et lui raconte ses réflexions, nées quelques années plus tôt lors d'une discussion avec son professeur Cristoforo Landino, à propos des deux souverains, Henri IV et Henri VII, au travers des onze apôtres qui ornent la sépulture. On assise alors à une discussion passionnante sur les liens entre l'Eglise et l'Empire.
[masquer) Ceci nous entraîne vers le combat entre l'empereur Henri IV et le pape Grégoire VII, chacun voulant régner et tenir l'autre sous sa coupe. « le pouvoir du pape repose sur la foi du peuple alors que c'est par la force que l'empereur obtient son soutien ». Mais, les choses s'enveniment, leur opposition aboutissant à l'excommunication de l'empereur puis l'entrevue de Canossa restée célèbre, une humiliation pour certains. « Au final, la meilleure des politique est toujours celle qui permet l'équilibre de ces deux pouvoirs… La dualité des pouvoirs est un rêve qui ne supporte pas l'épreuve de la réalité».
Puis, une deuxième époque nous est racontée et expliquée avec les Guelfes et les Gibelins à l'époque de l'empereur Henri VII et du pape Boniface VIII, car deux ans plus tard la Papauté et l'Empire sont toujours en lutte. Et on assiste à l'entrée en scène de
Dante qui naît à Florence, ville sous la coupe du pape et des Guelfes, et il s'en suit une étude approfondie de «
La divine Comédie ».[/masquer]
J'ai une fois de plus adoré !!! J'admire l'auteur
Fuyumi Soryo pour son courage : s'attaquer à cette période de l'Histoire, des conflits, des manigances quand on est de culture japonaise, et la traiter de façon aussi claire, c'est très fort. N'oublions pas qu'elle aidée par un spécialiste de la Renaissance Italienne qui s'attaque à la traduction de «
La divine Comédie».
Bien sûr, Cesare le fait toujours autant rêver par son intelligence brillante, son sens de la politique, sa soif de tout comprendre, et son personnage s'installe de plus en plus dans ce manga, il s'étoffe…
Ce tome 7 est brillant, mais doit être dur d'accès aux lecteurs qui ne sont pas en quête de mieux connaître l'histoire et qui s'intéressent plus à Angelo…
pour une analyse plus approfondie et des planches: voir mon blog.
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