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Carine Chichereau (Traducteur)
EAN : 9782265085978
372 pages
Fleuve Editions (10/09/2009)
3.91/5   395 notes
Résumé :
Qu'est-ce qui est pire que d'aller enterrer son père ? Réponse : Passer les sept jours suivants enfermé avec sa propre famille de dingues... Pour Judd, qui nage en pleine déprime, cette semaine de Shiv'ah pourrait être la pire de sa vie. Famille, Je vous hais ! Heureusement, il y en au moins un qui n'est plus là pour voir ça...
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Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 395 notes
Morton Foxman vient de mourir. Étonnamment, il a souhaité que sa famille célèbre la shiv'ah. Une nouvelle d'autant plus surprenante qu'il était athée. En sa mémoire, il est donc convenu que tous restent ensemble pendant 7 jours... 7 loooongs jours pour les 4 enfants de Morton et Hillary.
Ainsi, la demeure familiale se trouve-t-elle remplie du jour au lendemain, en ce jour de deuil. Wendy, l'aînée et la seule fille, arrive de la Californie, accompagnée de son mari, Barry, homme d'affaires et financier qui la délaisse un peu au profit de son portable, et de ses 3 enfants.
Paul a repris le magasin de Morton, alors propriétaire d'une chaine de magasins de sport. Lui et Alice essaient depuis 2 ans d'avoir des enfants.
Judd, lui, se pointe seul. Il vient de surprendre, il y quelques semaines, sa femme (ou future ex-femme) Jen, et son patron en pleins ébats.
Quant à Phillip, le petit dernier, il arrive en retard (rien d'étonnant), on ne sait d'où.
À la tête de cette famille, Hillary, écrivain et psy, qui, du haut de ses talons aiguille et arborant fièrement une poitrine refaite, va tenter de maintenir la paix dans sa maison... au moins pendant 7 jours!

Quelle bouffée d'air frais que ce roman! On aurait finalement aimé que ces jours ne passent pas si vite tant cette famille déjantée, drôle et loufoque, est attendrissante et touchante. À partir de ce deuil tragique, ils n'ont d'autres choix que de vivre sous le même toit et composer avec chacun. Remontent alors à la surface les regrets, les rancoeurs, les rêves brisés. Jonathan Tropper dresse le portrait d'une famille déstructurée à travers ses défauts, ses vices, ses forces et ses faiblesses. Où il est question de deuil, d'enfance, de tendresse, d'amour, de paternité, de rancoeur, de sexe, de rêves, de remises en questions, de secrets, de regrets... et j'en passe. L'on obtient ainsi un roman absolument jouissif et pertinent, en apparence léger. L'on sourit, l'on rit, l'on s'émeut, l'on est triste parfois. Campé par des personnages hauts en couleurs et terriblement attachants, ce roman est rafraîchissant, à la fois drôle et sensible, et bourré de tendresse.

À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Shawn Levu avec Jason Bateman et Jane Fonda.
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Ma critique fera pâle figure devant les autres, aussi élogieuses les unes que les autres. Tout avait pourtant plutôt bien commencé. Judd vient de surprendre l'infidélité de son épouse avec son patron lorsqu'il apprend au même moment le décès de son père. Pauvre Judd qui devra se coltiner en plus de ses drames personnels, la famille réunie durant une semaine lors de la Shiva souhaitée par le défunt père. Famille je vous hais, nous en sommes là quand je commence moi aussi à déraper. de l'humour, oui il y en a, du bel humour plutôt intelligent et sensible comme je l'aime, beaucoup de rancoeurs aussi dans cette famille désunie. Et aussi, et c'est là que je deviens plus sévère, du sexe à gogo comme je n'en ai jamais lu autant dans un roman. On n'est pas loin d'un roman porno avec des ingrédients sucrés-amers qui ensemble m'ont donné une impression en dilettante... Non non, je ne suis pas prude ni bonne soeur, mais au sexe cru je préfère l'érotisme et à cette dernière la tendresse.
À côté de ce bémol, je reconnais un style bien maitrisé et une histoire dans l'antre familial agréable avec des réflexions existentielles pertinentes.
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Un petit coup de blues ? Allez rendre visite à la famille d'un défunt, ça vous fera du bien !

Mais qu'est-ce que je raconte ? !
C'est que je viens de passer les 7 jours que dure la « shiv'ah » (càd les 7 jours de deuil qui suivent l'enterrement chez les Juifs, où la famille reçoit les proches) en compagnie de personnes toutes plus déjantées les unes que les autres.
A commencer par la mère : une psy renommée mais totalement excentrique, qui n'hésite pas à parler de sa vie sexuelle à ses enfants et qui, à force d'implants et de jupes courtes, attire le regard de vieux hommes concupiscents.
Et puis viennent les enfants :
- Paul, qui s'efforce de faire un enfant à sa femme Alice, ancienne petite amie du narrateur, le 2e fils. En pleine période d'ovulation, il ne faut pas rater l'occasion, et tant pis pour la promiscuité avec les frères et soeurs.
- Wendy, la mère de famille nombreuse un peu dépassée, un peu nostalgique de son passé, plus ou moins délaissée par son homme d'affaires de mari.
- Philip, « le petit dernier», irresponsable, enfant gâté, chaleureux mais incapable de maturité, trainant à sa suite une femme d'une quinzaine d'années plus âgée, beaucoup plus sage.
- Et puis Judd, qui vit seul depuis quelques semaines après avoir découvert – et je peux vous dire que la scène est décrite dans tous les détails – que sa femme le trompait avec son patron. C'est lui le narrateur.

Cette tribu se retrouve, contrainte et forcée, dans la maison paternelle, à « faire face aux visiteurs, tel un groupe de rock en tournée : même programme, public différent », tous les jours pendant une semaine.

Je peux vous assurer que leurs affrontements, leurs réminiscences du «bon vieux temps » (hem), leurs problèmes passés et actuels se télescopent pour notre plus grand bonheur. J'ai ri ! Rien ne nous est épargné : sexe, bagarres, trahisons...Mais aussi tendresse, malgré l'immense difficulté congénitale de dévoiler ses sentiments.
Car la vie, c'est cela, n'est-ce pas ? Une somme de moments difficiles, heureux, tristes, pudiques, exaltants, stressants, décompressés...

Si la vie vous pose un lapin, lâchez-vous avec cette famille, et votre frustration fondra à leur contact.
Jouissif, sensible et drôle. Vite, un autre roman de cet auteur, Jonathan Tropper !
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Cole a presque 5 ans et tend le pot:
"- Regarde, papa. T!
En effet, au fond du pot, sa crotte ressemble à un T grossier."


L'instant d'après, toute la famille hurle et la crotte atterrit dans l'assiette de Paul, qui recule et tombe à terre, avec... Alice, sa femme.


C'est le premier jour du "shi'vah", (7 jours de recueillement, après l'enterrement du défunt, le père de famille)


Le 2ème jour, bagarre entre 2 frères, au milieu de la famille, alors qu'apparait Jen, la femme de Judd.


- "J'espère que je ne vous dérange pas?
- Jen, quelle bonne surprise !" Fait maman.


"Dans ce genre de situation, on se demande vraiment dans quelle réalité, vit ma mère. Elle regardait, ses 2 fils en train de se taper dessus. Et sans ciller, elle accueille, avec grâce, la femme qui a cocufié Judd, son 3ème fils...


Car en rentrant trop tôt, Judd a découvert son infortune. Et Jen qui vient lui dire qu'elle attend un bébé. De Judd, pas du patron de Judd, de l'amant!...


"La shi'vah":
7 jours à recevoir des abrutis comme l'once Stan, 80 ans "champion du monde des pétomanes (en public!) Et "Arlene Blinder, la voisine obèse et renfrognée" qui vient sous couvert de la tradition juive, raconter sa vie... La chaise d'Arlene abandonne sous la tonne de fadaises déversées et craque...
"Arlene s'écroule dans un cri." Tout le monde se retient de rire...


7 jours d'humour et d'amour, et aussi de...sexe.
Le frère Paul et sa femme Alice qui baisent, à l'étage (alors que le babyphone est allumé: "Allez, vas-y, plus fort!") en en faisant profiter la vingtaine de personnes présentes, dans le salon...
-" Alice est en période d'ovulation, explique alors ma mère."


Famille de dingues, je vous hais! "Heureusement, il y en a au moins un qui n'est plus là, pour voir ça..."
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Jonathan Tropper, depuis le temps que je vois passer des billets et que je me disais qu'il fallait qu'un jour blablabla, enfin vous savez ce que c'est, le billet de Lolokili m'a fait franchir le pas. Un mois après avoir eu la même démarche avec Kiki (Schwartzmann) j'ai rencontré Jojo parce que Jo n'attend pas (désolé…).

Alors Jojo, c'est pas que j'ai pas aimé mais c'était peut être pas le bon titre pour qu'une première rencontre se transforme en coup de foudre. Je te rassure tout de suite, j'adore ton écriture mais l'histoire…
A ta décharge, il y a beaucoup de ma faute parce que les histoires de famille, dans 99,99% des cas, je n'en ai strictement rien à faire et qu'en plus ce qui vient des Etats Unis me hérisse le poil dans bien des cas. Non je suis pas famille du tout ni adepte des « maîtres » du monde, alors les deux réunis dans tes pages ça m'a vite fait flipper.

« C'est ici que l'on se quitte », ce sont les histoires de cul d'une famille Américaine, enfin quand je dis famille je parle de cette hypocrisie qui fait se retrouver les gens à dates fixes et à s'aimer sous prétexte qu'ils sont originaires d'un même coup de rein lointain.
Bref, chez les Foxman il aura fallu la mort du père pour que les quatre enfants soient enfin réunis... et ça va saigner.
J'ai lu dans le billet de Marina que le bouquin avait été adapté au cinéma, ce qui ne m'étonne pas car pendant toute la lecture j'ai imaginé Hugh Grant dans la comédie sentimentale qu'est en fait ce bouquin.
Donc en résumé, vu comme ça, je suis pas trop fan mais…
Mais il y a le ton du bouquin et là où je commençais à me dire que l'affreux Jojo allait me gonfler, il a sorti son Kiki (non non, oubliez, vous avez l'esprit vraiment tordu et que la dessus nos avis divergent même si ça fait beaucoup) et ce ton qu'ils ont en commun. Moins corrosif que Schartzmann mais ça tire (si je peux dire) à vue dans tous les sens. Et là, j'aime plus que bien.
Drôle, rythmé, mais...

Histoire sans aucun intérêt mais terriblement bien racontée et comme c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut le taire, c'est pas ici que l'on se quitte Jojo. « Tout peut arriver », ça sera notre prochaine rencontre même si tu vas intégrer l'étagère file d'attente.
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Citations et extraits (186) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère n'a jamais su ce qu'était la discrétion. Elle n'a jamais eu non plus l'idée de faire semblant.
Autrefois, elle fouillait nos tiroirs, nos poches, inspectait nos draps, écoutait nos conversations, et lisait si souvent le journal intime de Wendy que nous avons pris l'habitude d'écrire certaines choses exprès pour elle:

" Mr Jorgenson, le prof de sport, dit que je ne peux pas l'appeler Ed, même après qu'on l'a fait tous les trois avec Mike Stedman, qui jure que toute cette histoire d'herpès génital n'est qu'une sale rumeur répandue par son ex, parce qu'elle est dégoutée qu'il ait couché avec Ed et moi".
"Liz Coltrane m'a filé ces pilules géniales qui font vomir après les repas, comme ça, je n'ai plus besoin d'utiliser mes doigts. C'est beaucoup plus civilisé, et je peux enfin laisser mes ongles repousser. Mince et manucurée! Gagnant gagnant!"
"Je sais que l'inceste, c'est mal. Je voulais juste essayer une fois, pour voir ce que ça faisait. Mais maintenant, Paul veut tout le temps remettre ça, et ça commence à être glauque. C'aurait été beaucoup plus simple avec Judd, si seulement il n'était pas gay".
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Ma mère n'a jamais su ce qu'était la discrétion. Elle n'a jamais eu non plus l'idée de faire semblant. Autrefois, elle fouillait nos tiroirs, nos poches, inspectait nos draps, écoutait nos conversations, et lisait si souvent le journal intime de Wendy que nous avons pris l'habitude d'écrire certaines choses exprès pour elle. [...]
Maman a toujours pensé que les secrets de famille, c'était malsain. Par conséquent, nous avons passé toute notre enfance à lui servir des mensonges plus énormes les uns que les autres.
A douze ans, sans préambule, elle m'a donné un tube de lubrifiant K-Y en disant qu'en s'occupant de la lessive, elle avait compris que j'avais commencé à me masturber, et que cette pommade non seulement augmenterait mon plaisir, mais m'éviterait les irritations, et que si j'avais des questions, il ne fallait pas que j'hésite à les lui poser. Mes frères et soeur* ont explosé de rire dans leur assiette de soupe, tandis que mon père grommelait son désaccord en s'écriant : 'Juste ciel, Hillary !' Il poussait si souvent cette exclamation que, longtemps, j'ai cru qu'il voulait dire que dans le ciel, Dieu se moquait de nous. Ce jour-là, je ne sais si ce que mon père condamnait, c'était la masturbation, ou le fait d'en discuter les mérites au cours du dîner. Je suis parti bouder dans ma chambre, et me suis mis à la haïr, d'autant plus après avoir découvert, quelque temps plus tard et à mon grand regret, qu'elle avait raison au sujet du lubrifiant.
(p. 104-105)
* dont un frère de 13 ans et une soeur de 16 ans
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Même quand on aime le sexe, il y a quelque chose d'étrange et de perturbant à assister aux ébats des autres. La nature s'est donné beaucoup de peine pour faire en sorte qu'il soit impossible d'avoir une bonne vision de la situation quand on s'envoie en l'air. Et c'est vrai, à y bien réfléchir, baiser est une affaire désordonnée, maladroite, souvent grostesque à voir. Les poils, la chair à vif, contorsionnée, les orifices béants, les organes exposés, gluants... Et la violence du coït, primitif, élémentaire, qui nous rappelle que nous ne sommes que des animaux obtus, accrochés à notre place dans la chaîne alimentaire, qui bouffent, dorment, s'accouplent autant qu'ils peuvent en attendant qu'une bête plus grosse vienne les dévorer.
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Les visiteurs sont pour la plupart des personnes âgées, amies et voisines de mes parents, qui viennent pour voir et être vues, pour rendre hommage et méditer sur leur mort à venir, sur l'état de leur cœur, le cancer et toutes les maladies qui grouillent sous la surface de notre peau, dans notre foie, nos poumons, nos globules. L'un des leurs a disparu, et tandis qu'elles consolent ma mère, on sent bien sur leurs visages blafards et anxieux l'excitation morbide qu'elles éprouvent à l'idée qu'elles sont encore là, elles. Elles ont élevé leurs enfants, remboursé leurs prêts, et elles vont passer ces années dorées à s'enterrer les unes les autres, en comptant et recomptant tristement leurs effectifs de plus en plus restreints, tout en dégustant café et petits gâteaux dans des maisons semblables à celle-ci.
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Quand il n’est pas soumis à la culpabilité ou à la honte, l’esprit humain est égoïste, méchant, et la majeure partie de nos pensées, à tout instant, n’est pas destinée au public, soit parce qu’elles seraient blessantes, ou qu’elles nous feraient passer pour les monstres nombrilistes que nous sommes. En vérité, nous ne livrons pas nos pensées telles quelles, mais des versions aseptisées, édulcorées, adaptations hollywoodiennes d’idées apprivoisées pour être présentables à toute la famille.
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