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EAN : 9782203359055
126 pages
Casterman (02/11/1993)
4.36/5   316 notes
Résumé :
On ne présente plus Tardi et son obsession de la Grande Guerre, Cette obsession qui le poursuit depuis toujours voit son aboutissement dans un récit - C'était la guerre des tranchées - qui résume d'une manière tragique l'anéantissement d'une génération entière.
Que lire après C'était la guerre des tranchées, 1914-1918Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
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Davantage un beau livre illustré qu'une bande-dessinée, "C'était la guerre des tranchées, 1914-1918" immortalise plusieurs récits poignants ayant pour unique fil conducteur des vies enchaînées qui ne tiennent qu'à un lacet.

L'absurdité de la guerre explose en plein ciel dans les estampes sombres et angoissantes de Tardi. Des dessins d'un réalisme troublant qui m'ont rongé les os.

Chaque histoire est différente, chaque personnage apporte sa terreur et ses angoisses. Des tranches de vie pour des vies tranchées. Une peur qui suinte au travers de toutes les esquisses.
Pas de héros, un seul cri à l'unisson, un râle agonisant.

Une injustice bien au-delà de l'acceptable. Des femmes qui dans les usines préparaient l'artillerie pour verser la sève encore chaude des hommes dans la boue visqueuse et glacée. De la chair à canon.

"Je te veux en vie pour toujours à moi seule. C'est ignoble tout ce temps perdu donné à la guerre et à la mort alors que nous pourrions vivre heureux même pauvres. C'est peut-être parce qu'on est pauvre que la guerre est pour nous..."

À la fin du livre, Tardi nous propose plusieurs planches et travaux d'une grande précision. Quelques tableaux en couleurs, perdus dans le monochrome, ajoutent une crudité bouleversante à l'horreur fortement palpable.
Le noir et blanc omniprésent crache son venin, telle l'absolue dualité.
J'aime particulièrement les parties estompées et étalées au fusain, comme de la poudre à canon.

"Un jour sinistré se levait sur la guerre et la boue. Faucheux semblait avoir été absorbé par la nuit qui ne le rendait pas."

Tous ces frères, ces pères et enfants partis la fleur au fusil, desinformés puis enlisés, ont saigné leurs tripes pour la République Française. Rouge France. Une cruauté épargnant aucun être vivant, hommes et animaux malheureuses victimes d'un système pourri jusqu'aux boyaux.
Un océan plasma recouvre une France gorgée de pleurs et de désespoir.
D'aucuns n'en reviendront vifs. Des âmes consumées à jamais éteintes.
"Mort PAR la France"

"France, soit fière de ton piou-piou, car il t'aime d'amour fou, pour lui c'est un délice de t'offrir sa vie en sacrifice... Vivement l'armistice !"

Lu en mars 2020

🎵 Voilà combien de jours, voilà combien de nuits...
Voilà combien de temps que tu es reparti !
Tu m'as dit ;
Cette fois, c'est le dernier voyage,
Pour nos coeurs déchirés, c'est le dernier naufrage.
Au printemps, tu verras, je serai de retour.
Le printemps, c'est joli, pour se parler d'amour,
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
(Je n'ai pas la vertu des femmes de marins.)
Et déambulerons dans les rues de Paris !

Dis !
Quand reviendras-tu ?
Dis ! au moins le sais-tu ?
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère...
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus ! 🎵

Barbara. Dis, quand reviendras-tu ?
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J'ai appris récemment, que mon grand-père maternel, avait été gazé à Verdun.
Il en avait gardé des séquelles, qui furent en partie cause de son décès prématuré.
Les premiers masques à gaz que l'on a fournis aux soldats français étaient des simples tampons de tissus, qu'il fallait imbiber...d'urine.
Je ne saurais jamais si mon aïeul a du respirer sa pisse, dans l'espoir de sauver sa peau.

Enfin, cette histoire a un coté tout à fait anecdotique comparées aux millions de tragédies qu'ont du vivre des millions de familles durant la Grande Guerre.

Toutes ces "petites" tragédies, Jacques Tardi les dépeint avec force et talent dans cette réédition de sa Bd initialement parue en 1993, et ici augmentée d'illustrations et de croquis sur ce thème.

Le style si personnel de Tardi, qui maitrise parfaitement le noir & blanc, est tout à fait approprié pour illustrer ses tranches de vie de ce qui devait être la Der des Der, et qui ne fut que le prélude des grandes tueries du siècle passé.

Rien de surprenant à ce que ce dessinateur ait également illustré L.F. Céline, qui vomit cette guerre jusqu'au délire...

Un album que je ne saurai trop recommander.

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Rassurez-vous, ce n'est pas un énième titre sur la Première guerre mondiale, exprès pour le centenaire. Tardi n'a jamais eu besoin d'occasion spéciale pour montrer les horreurs dont les hommes sont capables (coupables ?)
Sous forme de nouvelles dessinées, ce n'est pas l'héroïsme tant loué que Tardi met à l'honneur. C'est la peur, la boue, la mort. L'absurdité qui mène ces hommes à la mort, qui sont habitués au pire, parce que pour eux plus rien d'autre n'existe, ne peut exister ; la folie rôde.
Si les tranchées sont toutes françaises, ce n'est pas par exaltation patriotique ; tout simplement, ce sont celles qui sont les mieux connues de ce côté-ci du Rhin. Mais il ne fait aucun doute que les conditions de vie étaient les mêmes (moins de boue, peut-être ?)
J'espère que cette bande dessinée, avec Putain de guerre vont être mises à "l'honneur" en cette année souvenir de la première boucherie mécanisée. Parce qu'elles seront beaucoup plus efficaces que tous les discours qui pourront et seront fait.
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Bien sûr, je savais dans quoi je m'engageais en commençant cette lecture, mais ce fut dur quand même, à en avoir la nausée. Tardi ne lésine pas sur l'horreur de cette guerre où les soldats meurent par milliers, leurs cadavres souvent abandonnés dans le no man's land qui sépare les Allemands des Français car trop dangereux à récupérer, du moins pour un temps. Squelettes, corps mutilés, regards pour jamais horrifiés, traumatisés par la violence aussi incroyable qu'absurde, encore une fois, de cette guerre.
Les témoignages de jeunes soldats se suivent, se souvenant de l'avant-guerre, de leur vie avant d'être propulsés dans la vie dans les tranchées. Les fusillades de soldats désobéissants, démissionnaires ou déserteurs arbitraires pour l'exemple, l'incompréhension dans un camp comme dans l'autre, les automutilations dans le seul but d'échapper enfin à cette terreur de mourir... Tardi dit tout.
Alors... cette lecture n'avait rien d'un plaisir. Mais j'ai également été gênée par l'inexpressivité de certains visages de soldats témoignant, et des transitions entre les événements. Enfin, j'ai ressenti un vrai malaise face à ces images de cadavres, squelettes et corps mutilés que Tardi n'a absolument pas voulu édulcorer, et c'est tout en son honneur... et pourtant, pourtant, tant de charniers ont suivi par la suite.
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Premier album de la série de sept proposée par le journal Le Soir pour commémorer la Grande Guerre, cette BD de Tardi est un choc en soi. Dédiée à son grand-père, elle nous emmène dès la deuxième case dans les explosions, la boucherie, le cauchemar que fut ce conflit.
En préambule, Tardi nous précise qu'il n'a pas fait un travail d'historien mais a choisi de présenter une succession de situations non chronologiques. Des situations où les hommes ont été manipulés, embourbés, heureux de pouvoir vivre une heure de plus. le ton est donné.
Resté du côté français, Tardi s'intéresse ici au sort de chaque individu, de chaque soldat anonyme vivant l'enfer, tombant « au champ d'honneur » parce qu'il accomplit la mission qu'on lui a assignée, une mission sans gloire et parfois sans logique.

Les dessins en noir et blanc parlent d'eux-mêmes. On vit le cauchemar de la guerre, on perçoit presque les odeurs de poudre, de gaz et de corps. de la première case (un champ de bataille boueux, ravagé) à la dernière (des soldats morts dans les tranchées 5h après la signature de l'Armistice) nous sommes plongés dans le cauchemar, l'absurde désastre humain d'une guerre sans gloire.

On referme cet album avec une tristesse indicible, une amertume immense face à la monstruosité de ce massacre (seul un soldat sur cinq survivra aux tranchées), à l'inutile sacrifice que ces hommes ont fait de leur vie. Pour quoi ? Pour qui ?

Un album bouleversant à lire absolument !
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critiques presse (1)
ActuaBD
27 novembre 2014
Album essentiel sur la grande guerre, et jalon majeur dans la carrière de Tardi, C’était la guerre des tranchées s’habille de neuf pour son édition anniversaire. Sa grande force, c’est d’éviter constamment le cours d’histoire, pour entrer brièvement, mais avec une force inouïe, dans la vie de quelques sacrifiés, parmi des millions d’autres.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
C'était la guerre des tranchées n'est pas un travail d'historien... Il ne s'agit pas de l'histoire de la Première Guerre mondiale racontée en bande dessinée, mais d'une succession de situations non chronologiques, vécues par des hommes manipulés et embourbés, visiblement pas contents de se trouver où ils sont, et ayant pour seul espoir de vivre une heure de plus, souhaitant par-dessus tout rentrer chez eux... en un mot, que la guerre s'arrête ! Il n'y a pas de héros, pas de personnage principal, dans cette lamentable aventure collective qu'est la guerre. Rien qu'un gigantesque et anonyme cri d'agonie.
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Quelques mots de Tardi dans la préface:

C'ÉTAIT LA GUERRE DES TRANCHÉES n'est pas un travail "d'historien"... Il ne s'agit pas de l'histoire de la première guerre mondiale en bande dessinée, mais d'une succession de situations non chronologiques, vécues par des hommes manipulés et embourbés, visiblement pas contents de se trouver où ils sont, et ayant pour seul espoir de vivre une heure de plus, souhaitant par dessus tout rentrer chez eux... en un mot, que la guerre s'arrête! Il n'y a pas de "héros", pas de "personnage principal", dans cette lamentable "aventure" collective qu'est la guerre. Rien qu'un gigantesque et anonyme cri d'agonie.

Je ne m'intéresse qu'à l'homme et à ses souffrances, et mon indignation est grande... Il s'agit de notre Histoire, celle de l'Europe, et c'est à Sarajevo que commence le XX° siècle, celui de l'industrialisation de la mort. La "Première Guerre mondiale", une trouvaille qui semble avoir plu: les gaz ont ouvert des horizons, donné des idées, tout ça était très "moderne"... Toutes ces idées étaient déjà bien ancrées chez Cro-Magnon; cette brutalité, c'est l'homme qui la porte en lui. Seuls les moyens d'extermination se sont sophistiqués, et dans ce registre, nous devons tirer un grand coup de chapeau à la guerre de 14-18!
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Une immense fosse commune, voilà où on nous avait mis. Des morts...des morts...des anciens et des encore tout chauds. La voilà la curiosité ! LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE dans toute sa "splendeur" ! 35 pays participant de près ou de loin ! Tu veux des chiffres ? ... Une comptabilité "historique" pour l'avenir ? 10 000 000 de morts ! Combien d'années d'espérances de vie ensevelies à jamais dans la boue ? Combien d'orphelins ? De mutilés, de veuves ? Rien qu'en France 930 ha de cimetières militaires, de la bonne terre pour la betterave, mais seulement des croix qui poussent en surface ! Si tous les morts français défilaient en rangs par quatre pour le 14 juillet, il ne faudrait pas moins de 6 jours et 5 nuits avant que le dernier ne nous montre sa face livide... 11 départements, 2907 communes, 485 600 ha de forêts, 1 923 000 ha de terres cultivables dévastées ! 794 040 maisons et immeubles, 9 332 usines, 58 967 km de routes et 8 333 ouvrages d'art détruits, soit 71 000 000 de M3 de déblais !
330 000 000 de M3 seraient nécessaires pour combler les tranchées des 780 km de front... et le coût ? Canons, obus et autres saloperies ? ... 2 500 milliards de Francs Or ! ... Pour ce prix, chaque habitant de l'Europe - sans compter les Russes -aurait pu recevoir une petite maison de quatre pièces... mais tu sais, les chiffres !...
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C'était la guerre des tranchées n'est pas un travail "d'historien" ... Il ne s'agit pas de l'histoire de la Première Guerre mondiale racontée en bande dessinée, mais d'une succession chronologique, vécues par des hommes manipulés et embourbés, visiblement pas contents de se trouver où ils sont, et ayant pour seul espoir de vivre une heure de plus, souhaitant par-dessus tout rentrer chez eux ... en un mot, que la guerre s'arrête ! Il n'y a pas de "héros", pas de "personnage principal", dans cette lamentable "aventure" collective qu'est la guerre. Rien qu'un gigantesque et anonyme cri d'agonie.
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On me dit : "encore dans tes trucs de poilus ? Quand vas-tu sortir de ta tranchée ?..." Avec allusions aux anciens combattants, charentaises, bérets, décorations, drapeaux à l'Arc de Triomphe, le 11 novembre... En fait, dans tout ça, il s'agit moins de la guerre de 14-18 que de la GUERRE... De crapouillots en ogives...c'est la prochaine qui m'inquiète.
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Vidéo de Jacques Tardi
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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