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EAN : 9782246151050
230 pages
Grasset (21/05/2003)
3.99/5   107 notes
Résumé :
La jeune Magda de Chambre obscure préfigure déjà l'illustre Lolita. Femme-enfant à la fois destructrice et insignifiante, elle entre dans la vie de son amant, respectable bourgeois, pour sa joie et pour son malheur. On ne peut suivre que fasciné ce lent glissement vers l'enfer d'un homme possédé par l'amour impossible.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Machiavélique, sombre, immoral et d'une écriture incroyablement légère, on pourrait presque en rire tellement c'est perfide. Un réel bonheur de lecture. Un homme riche, marié, père de famille, amateur d'art, un homme presque invisible tant son caractère paraît si banal, rond, presque toujours soumis aux aléas de la vie, sans jamais trouver rien à y redire, va du jour au lendemain s'éprendre d'une jeune fille qui va le mener loin, très loin de son horizon. Sa ligne de flottaison perdue de vue, il être pris dans des creux, couler puis sombrer. Quelle abattée ! Une caricature telle que les aime Horn.
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« Chambre obscure », un roman, le sixième de Vladimir Nabokov, traduit du russe et dont la parution chez Grasset date de 1934.

Un homme mur et établi, Bruno Kretchmar, critique d’art reconnu rencontre fortuitement Magda, une très jeune ouvreuse de cinéma… Elle a seize ans, il est ébloui et n’aura de cesse que de la conquérir ; une tâche aisée à vrai dire : la demoiselle est particulièrement vénale… et rusée…

On pense bien entendu à « Lolita » dont Magda peut constituer comme une esquisse. Oui, sans doute… mais il me semble que le vrai sujet n’est pas là. Que Magda ait seize ans ou vingt-cinq ne change rien à l’affaire… En fait, il s’agit plus de décrire la crise de la quarantaine chez un homme à qui jusqu’ici, tout a souri ; une femme charmante, mais épousée sans passion, « parce que cela s’arrangea ainsi ». Une union dont naîtra une fille tendrement aimée ; la routine…

Et puis, il y a ce style magnifique au service de paysages non moins magnifiques, que ce soit en Allemagne, en Suisse ou dans le midi de la France. Bref : une ambiance qui parfois, n’est pas sans rappeler Hermann Hesse.
Et cette habileté à faire évoluer une intrigue qui sans cela pourrait tourner à l'affreux vaudeville... Un magnifique roman.
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Je dirai juste : « Quelle classe ce Nabokov ! »
L'histoire est simple : un homme mûr, aisé, marié, un enfant, tombe sous le charme d'une jeune fille à la beauté renversante. Forcément, il succombe.

Hélas, la fille, aussi belle qu'elle puisse être, (Elle m'a tué, quels yeux elle a ! Ils lui sortent de la tête) qui par le remous brûlant de son parfum très violent trouble l'air au moindre de ses mouvements, cette personne n'est séduite que par son argent.
Il l'aime. Elle non.
Voilà la trame. Simple. Mais terriblement efficace sous la main de Nabokov. Sa plume est belle, coriace, on fond de plaisir devant sa virtuosité.

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"Rire dans la nuit", 2e traduction de "Chambre obscure" par Vladimir Nabokov lui-même

« Il était une fois à Berlin, en Allemagne, un homme qui s'appelait Albinus. Il était riche, respectable et heureux ; un jour il abandonna sa femme pour une jeune maîtresse ; il aima ; ne fut pas aimé ; et sa vie s'acheva tragiquement. »

Trompeur Nabokov ! L'incipit donne le ton : il racontera l'inceste, mais loin d'être une histoire d'amour commune, il remonte la pellicule et filme l'adultère sous une forme nouvelle (même soixante-dix ans après sa première publication), puissante, cruelle et tragique.

Albinus, critique d'art, rencontre une chienne. Il est pourtant marié à Élisabeth, une femme trop douce et parfaite pour ne pas être insipide, et père d'une petite fille née de cette union fortuite.

Guidé par les hasards et les fantasmes informulés, Albinus suit donc la chienne. Margot, dix-huit ans, espiègle, désinvolte et déjà vénale, veut devenir une star du cinéma allemand, avoir un luxueux appartement à Berlin et s'habiller de fourrures et d'escarpins...

La suite sur Bibliolingus :
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Dans ces moments-là, Horn parlait d'abondance, inventant avec aisance des cas arrivés à des amis inexistants, choisissant des pensées point trop profondes pour son auditeur et il enjolivait ses phrases d'une élégance douteuse. Sa culture était vive et colorée, son intelligence prompte et perspicace, son goût de jouer son prochain, irrésistible. Il n'y avait de sincère en lui que l'inconsciente conviction que tout ce que créaient les hommes, en fait d'art et de science, n'était que tours de prestidigitateur plus ou moins adroit, délicieux charlatanisme. Si grave que fût le sujet dont on s'entretenait, il était également capable d'énoncer des pensées subtiles, triviales ou comiques selon son interlocuteur. Quand il parlait tout à fait sérieusement d'un livre ou d'un tableau, il éprouvait le sentiment agréable de participer à une conjuration, d'être le complice d'un farceur génial, l'auteur ou le peintre. Aussi, tout en observant avidement les souffrances de Kretchmar (cet homme lourd, au cerveau borné selon lui, aux passions trop simples; aux jugements artistiques trop sages, trop académiques à son goût), en le voyant persuadé qu'il était parvenu aux sommets de la souffrance humaine, Horn songeait avec plaisir que c'était loin d'être tout, oh ! bien loin : ce n'était que le premier numéro du programme d'un excellent music-hall où lui, Horn, disposait d'une place dans la loge directoriale.
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La flamme de ce baiser demeura en lui et autour de lui, comme une chatoyante auréole colorée avec laquelle il rentra chez lui et dont il ne put se débarrasser dans le hall comme on fait d'un chapeau.
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La pluie avait cessé, mais ils continuaient d'avancer sous le parapluie. Devant la porte de Magda, ils s'arrêtèrent : il ferma le parapluie et le lui rendit.
" Ne vous en allez pas encore, supplia-t-il, tandis que la main enfoncée dans la poche de son pardessus il essayait d'enlever avec son pouce son alliance, simple précaution.
" Attendez, ne vous en allez pas, répéta-t-il en se délivrant enfin de sa bague d'un mouvement convulsif.
- Il est tard, répondit-elle, ma tante sera fâchée. "
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Les caricatures les plus comiques des illustrés sont précisément fondées sur cette cruauté raffinée d'une part et cette confiance un peu sotte de l'autre.
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Le savant, très impressionnable et encore mal habitué au cauchemar des laboratoires, assurait que non seulement la science tolère une cruauté raffinée envers ces petits animaux qui à d'autres moments nous attendrissent, tant ils sont doux au toucher, dodus et comiques, mais qu'elle semble même prendre goût à ce carnage : elle en déchiquette tout vivants bien plus qu'il ne le lui faut réellement.
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