«
Chaque jour est un festin» de James et
Kay Salter.
Quelle bonne idée que cet almanach qui réunit le temps qui passe, l'histoire et la cuisine. le titre donne l'eau à la bouche mais malheureusement le contenu est loin du festin attendu.
Un grand mélange de tout et de n'importe quoi.
Et les jours se suivent mais ne se ressemblent pas… Certains sont riches d'informations pertinentes et d'autres de platitudes navrantes.
Entre de nombreuses répétitions (comment organiser un dîner ou encore la cuisine chinoise), notions classiques de cuisine, règles de savoir-vivre parfois erronées (ainsi les Américains qui attendent poliment que tous soient servis pour commencer à manger alors que les Européens bâfrent de suite…), souvenirs personnels, anecdotes historiques et de nombreux « clichés », on trouve quand même quelques recettes au détour des pages.
Bizarre aussi ces auteurs qui prennent leur propre livre de cuisine quand ils partent en gîte… et c'est une recommandation faite au lecteur pour passer un bon séjour.
Sur le fromage : « Les Français mangent souvent, par exemple, la croûte du camembert, du roquefort... », c'est peut-être parce que je suis belge mais je ne savais pas que ces deux fromages avaient une croûte :-p
Beaucoup d'erreurs demeurent, même si la traductrice en a corrigé quelques-unes (notes en bas de page), ainsi mettre du sel sur une tache de vin rouge est le meilleur moyen pour qu'elle s'imprime à demeure et non l'inverse.
Allez, un en-cas pour la route : page 71, Rossini en tant que gourmand gourmet invente son propre tournedos mais page 311, l'histoire est tout autre et c'est alors Escoffier qui crée la recette en hommage au grand compositeur…
Et les pages se suivent, comme les jours et les inepties aussi ; ainsi, « En France, le meilleur foie gras est servi cru... », j'ai un peu de mal à croire que personne n'a jugé bon de donner aux auteurs gastronomes la recette du foie gras…
On n'est pas à une indigestion près quand on lit « La simple mention 'croissants' indique qu'ils contiennent moins de beurre ou seulement de la margarine» alors que juste avant l'auteur précise que cette viennoiserie est riche en beurre…
Un livre qui parle beaucoup des vins, et les plus chers ne sont pas oubliés ; qui cite de nombreux restaurants, et comme de juste, les plus chics et donc les plus chers s'y retrouvent ; qui voit défiler les membres d'une société bcbg bien connue des auteurs mais qui ne nous parle pas…
Pas de littérature ici, certains jours sont aussi inspirants qu'une simple liste de courses et d'autres semblent tout droit sortis d'un dictionnaire ou autre livre de référence. Les jours tirés du livre de raison des auteurs sont quant à eux juste des impressions, des anecdotes ou des compositions de repas jetées sur la page sans plus de raffinement. Pas vraiment beaucoup de coeur ni d'humour dans cet almanach consacré aux plaisirs de la table.
Néanmoins, la lecture de cet ouvrage m'a permis d'enrichir ma collection d'aphorismes culinaires ainsi que de découvrir quelques curiosités historiques du monde de la cuisine que je prendrai plaisir à approfondir.
Conclusion, un livre écrit par des Américains pour des Américains qui peuvent y puiser quelques bons mots pour bien paraître en société !