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Collectif (01/01/2015)
4.33/5   38 notes
Résumé :
Tout est pardonné
Que lire après Charlie Hebdo, n°1178 : Tout est pardonnéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Comme 7 millions de Français, je me suis procurée ce numéro historique du journal satirique "Charlie Hebdo" du 14 janvier 2015 - comme j'avais acheté "le Canard Enchaîné" du 24 avril 2002, avant de rejoindre la manifestation pour barrer la route de la présidence nationale à Jean-Marie Le Pen.

Même si je n'adhère pas à 100% à la ligne éditoriale de "Charlie Hebdo", je tenais à avoir ce numéro 1178 dans mes archives personnelles, comme un simple geste d'hommage, un devoir de mémoire mais aussi comme un plébiscite, une manière de porter haut les couleurs de la liberté d'expression. Je ne vous étonnerai pas en vous disant être devenue un peu Charlie moi-même après les attentats survenus les 7, 8 et 9 janvier 2015, comme la grande majorité des citoyens français, comme vous, sans doute.

La lecture de ce numéro au tirage exceptionnel suscite bien sûr l'émotion mais aussi l'admiration pour celles et ceux qui ont décidé de poursuivre leur travail malgré les risques, malgré l'horreur, malgré la peur.
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L'équipe de Charlie Hebdo avait annoncé que le premier numéro qui sortirait après les attentats n'aurait rien d'un hommage ou d'un numéro spécial. Il en a pourtant bien été ainsi. Et comment faire autrement, d'ailleurs ?

Étant donné les déclarations grinçantes de Luz et Riss sur l'hypocrisie ambiante, j'avoue que je m'attendais à une couverture plus corrosive, d'autant que la manifestation de Paris avait été plus ou moins sclérosée, d'une part par la présence de personnages politiques peu recommandables et peu connues pour leur soutien à la liberté de la presse, d'autre part par un Benyamin Netanyahu profitant assez honteusement de l'occasion pour faire sa petite campagne électorale perso. Bref, le choix du dessin de la une fut finalement à l'apaisement. Et ce malgré un personnage, certes en deuil, mais à la tête en forme de bite... (je conseille de lire l'analyse qu'en a faite Benoît Peeters)

Jean-Baptiste Thoret a bien essayé, tant bien que mal, de continuer sa chronique cinéma comme d'habitude. Seulement, elle prenait pour sujet la mort de Francesco Rosi... le reste des articles a évidemment concerné la tragédie vécue par l'équipe, et, en ce qui me concerne, c'est le témoignage de Sigolène Vinson qui m'a le plus touchée. Et j'ai adoré la fin de la chronique de Luce Lapin, que ni François Hollande, ni Manuel Valls ne connaissaient lorsqu'ils l'ont rencontrée et qui ne s'est pas gênée, lors des condoléances du Premier Ministre, pour lui rappeler que Charlie Hebdo était farouchement anti-corrida et que, non, ça n'était pas accessoire. Comme elle l'a très bien dit : "C'est un tout".

Aujourd'hui Luz est confiné chez lui, il quitte le journal, ses collègues sont tous constamment menacés et on voit mal quel avenir pourra connaître Charlie Hebdo. A nous de ne pas baisser les bras, avec ou sans eux.
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Peut on tout pardonner ?
Il y en a qui peuvent, pour d'autres c'est plus difficile et ce ne sera qu'au prix d'une intense réflexion philosophique.
Il y aura encore des oui mais....
Bien sûr, mais nous sommes très nombreux à n'avoir en tête que la défense de la laïcité, un bien beau combat qui nécessite un certain courage.
Le numéro de la vie qui continue, le numéro 1178 avec la lecture de ces chroniques avant gardistes, de ces dessins qui se voulaient drôles et qui sont devenus réalité, ces communications téléphoniques rêvées, ces cartes postales qui ne seront pas envoyées !
Mais pour nous consoler, il est vrai qu'il y a eu plus de monde pour Charlie que pour la messe, petite victoire, petite dérision, mais nous étions là le 11 janvier, nous avons acheté le Charlie du 14 janvier 2015.... Et nous attendons avec impatience et sérénité le prochain.
Encore un que les cons n'auront pas !
Ce numéro 1178 viendra rejoindre dans mes étagères le dernier que nous avions acheté le numéro 547 du mercredi 6 mai 1981 .... Quelle triste retrouvaille !
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Parvenir à mettre la main sur cet exemplaire est une tâche ardue. Mais le lecteur patient trouvera dans ces quelques pages de quoi rassasier sa soif.

Les caricatures, le véritable coeur de cette publication, sont nombreuses, de qualité variable, mais chacune prend un poids particulier à l'aulne des événements de janvier. Elles s'en prennent allègrement à l'infâme, dans le sens voltairien (rien à voir avec le réseau du (hélas) même nom) de la chose. Écrasons l'infâme et apprécions cette publication pour ce qu'elle : une pièce à part dans l'histoire de la presse. Un effort d'équilibre est respecté dans la charge menée contre les monothéismes, même si celui-ci n'est pas parfait.

L'objectif ici n'est pas de rendre de coups, mais de continuer à exister. Les textes sont émouvants et l'on ne peut que respecter le coût qu'ils ont coûté. Les valeurs de la liberté sont bien évidemment défendues... mais le propos est bien plus profond.

A lire ! Et ne jamais oublier !
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Le numéro des survivants.
Sa couverture est verte et blanche, aux couleurs d'un Islam que des voyous assassins ont utilisé, perverti de la plus abjecte manière.
Ce numéro, c'est le coup de pieds énergique donné au fond d'un gouffre empli d'eaux saumâtres pour remonter ver la lumière, le futur et l'espoir.
Ce numéro, et sa sobre couverture, c'est un pied-de-nez à ces islamistes dévoyés et criminels, mais aussi à leurs complices objectifs qui, par leurs amalgames et leurs préjugés, attisent les braises d'une guerre civile qu'ils espèrent.
Je suis -toujours et encore- Charlie.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
D'Honoré, je garde l'image d'un conteur. Quand il vous saluait, il s'inclinait légèrement, en vous demandant droit dans les yeux : " Tu vas bien ? " Honoré adorait raconter des histoires, et c'était toujours passionnant. D'ailleurs, il lui arrivait toujours des choses incroyables, comme sa découverte d'un dessin de Raymond Queneau dans une benne à papiers. Il aimait les histoires, mais aussi l'Histoire. Il adorait détourner les images célèbres, de tableaux, de films ou de pubs. Dans l'univers d'Honoré, les gargouilles de Notre-Dame portent des masques à gaz, les panneaux autoroutiers posent des questions philosophiques, Chaplin et son Kid deviennent des racailles de cité, les gorilles jouent de la guitare électrique, et les grands noms de la littérature sont des rébus. À l'heure de la palette graphique et de Google Images, Honoré faisait de la résistance esthétique. Il dessinait toujours à l'ancienne, sur une table d'architecte des années cinquante, au milieu d'une multitude de boîtes à chaussures remplies de photos découpées dans les journaux, où il allait puiser son inspiration. Honoré m'aidait à prendre du recul pour mieux comprendre le monde.

ANTONIO FISCHETTI, Même pas morts.
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Fragments
Pulvérisée...Ainsi se retrouve la rédaction de Charlie Hebdo après l'odieux crime. Décimée à la kalachnikov, tous sont morts entiers. Quand à nous, les survivants, nous devrons encore pendant longtemps ramasser les fragments et voir ce qu'on pourra en faire. Fragments de mémoire, pour que chacun reconstitue la scène qu'il n'a pas vue, qu'il n'aurait jamais voulu voir, et qu'elle ne quitte plus jamais notre mémoire individuelle et collective. Non, personne ne peut, ne veut oublier. Comment refouler l'absence ? Comment refouler, de nouveau, l'épée de Damoclès qui a longtemps pesé sur nous, qui s'est abattue, et qui pèse encore ? Ils sont morts, mais nous vivons, et nous mettrons longtemps, très longtemps à ramasser les fragments.
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Les millions de personnes anonymes, toutes les institutions, tous les chefs d’État et de gouvernement, toutes les personnalités politiques, intellectuelles et médiatiques, tous les dignitaires religieux qui, cette semaine, ont proclamé « Je suis Charlie » doivent savoir que ça veut aussi dire « Je suis laïcité ». Nous sommes convaincus que, pour la majorité de nos soutiens, cela va de soi. Nous laissons les autres se démerder avec ça.
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Une dernière chose, importante. Nous voudrions envoyer un message au pape François, qui lui aussi "est Charlie" cette semaine : nous n'acceptons que les cloches de Notre-Dame sonnent en notre honneur que lorsque ce sont les Femen qui les font tinter.
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MANIF : 3 millions selon les organisateurs et selon la police, cherchez l'erreur.
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Videos de Charlie Hebdo (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charlie Hebdo
Luz décrit à une journaliste de VICE News la scène de l'attentat dans les locaux de Charlie hebdo, et sa perception de la marche républicaine. Avec beaucoup d'émotion, il explique la signification de sa caricature en couverture du numéro tiré à 7.000.000 d'exemplaires : "Tout est pardonné". "Après, les gens peuvent imaginer tout ce qu'ils veulent... Moi, mon histoire, elle est là". Luz
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