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Claude Couffon (Autre)
EAN : 9782253043973
116 pages
Le Livre de Poche (01/01/1987)
3.86/5   1764 notes
Résumé :
Sur la silhouette de Santiago Nasar s'est penchée la figure grimaçante de la mort. Qui n'a pas entendu, de la bouche même des assassins en puissance, les frères Vicario, le désir ardent de laver dans le sang l'honneur bafoué de la famille ?
Nombreux sont ceux - les amis, la famille, les criminels eux-mêmes - qui tenteront de déjouer ce que le narrateur, enquêteur minutieux, affirme comme inéluctable dès les premières pages...

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Critiques, Analyses et Avis (133) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 1764 notes
Santiago Nasar va mourir. C'est annoncé dès le départ, dès le titre du roman. C'est un fait. On n'y pourra rien. Pas la peine de chercher à le sauver, sa mort est annoncée, et ce n'est pas à moi de la chroniquer. Enfin, si, quand même un peu sinon, je ne serais pas devant toi à te parler d'un roman de Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature, prix pour moi d'une atmosphère tourbillonnante. Laisse la bouteille sur la table, le temps de me servir un verre, ou deux, chronique d'une beuverie annoncée.

Je ne te cacherais pas plus longtemps les coupables, ni mêmes les aboutissants de ce fol, et étrange, lendemain de noce. Alors que tout le monde reprend ses esprits fortement embrumés par le flot d'alcool qui s'y est déversé durant ces deux jours de fêtes, Santiago Nasar va mourir. Des trompettes sonnent dans le vent, vent qui fait tourbillonner la poussière. Dès qu'il y a de la poussière, je me retrouve dans mon élément, poussière de vie qui s'envole, comme la mienne de vie. Des trompettes dansent, façon mariachis. Je les entends entre les paragraphes de l'auteur. Ses phrases doivent être à l'unisson du vent et de la musique, j'avais constamment le sentiment étrange de voir tourbillonner la poussière et la musique.

Santiago Nasar va mourir, son destin probable. Pourtant tout le village semble au courant, les futurs meurtriers sortis d'une nuit de beuverie ne s'en cachent point, avec leurs couteaux de bouchers bien en avant. de quoi découper le cochon gras. Autant aller le prévenir. Peine perdue. Si le village est au courant de l'affaire, le principal intéressé doit l'être également. Peut-être est-ce cela que se disent les villageois. Moi aussi, certainement, le teint mutique, regardant se remplir mon verre, bien au-delà des heures festives. de toute façon, il fait trop chaud pour me lever au milieu de cette poussière, autant rester avec mon verre sur cette terrasse ombragée que dominent le chant d'une musique funeste.

Compte-rendu détaillé d'une histoire d'honneur. Minute par minute, le vent emmène les poussières de vies, bien au-delà du fleuve sauvage qui transite l'évêque. D'ailleurs, si ce dernier n'avait pas été à bord de son bateau, Santiago ne serait peut-être pas sorti de son pieu, les assassins auraient fini de cuver leurs vins, les cloches de l'église n'auraient pas sonné… Mais avec des si, mon verre serait encore plein, la vie n'est pas faite de si mais de faits, et je t'annonce que Santiago Nasar est mort assassiné. Et tout ça, pourquoi ? Parce que la belle Angela n'était pas vierge à son mariage…
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Ils avaient décidé qu'il devait mourir, pourtant, ils auraient aimé que quelqu'un les arrête. Les assassins de Santiago Nasar étaient allés, mais en vain, au-delà de l'imaginable pour ne pas le tuer.

Parmi les villageois qui ont entendu les deux frères Vicario raconter qu'ils allaient laver l'honneur de leur soeur, certains n'y ont pas cru et d'autres qui, avec beaucoup de bonne volonté, ont tenté quelque chose, ont échoué. Santiago Nasar est mort sous les multiples coups de ses meurtriers.

Volonté, hasard ou fatalité, la mort d'un homme a-t-elle dépendu d'une tradition d'honneur et d'un concours de circonstances malheureuses ? L'enquêteur – il semble que ce soit Gabriel Garcia Marquez lui-même – paraît le croire. Et puis, Nasar était arabe ce qui a fait de lui, dans ce petit village caribéen, malgré l'absence de preuves, un coupable idéal.

Dans ce roman foisonnant de sensations et de sentiments contradictoires, bien que bref, Gabriel Garcia Marquez nous emporte dans un monde fruste et fascinant. Un monde bariolé, fantasque mais bien réel, sublimé par l'imagination narrative admirable du lauréat du Prix Nobel de Littérature.
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Il m'a fallu attendre le décès de ce prix Nobel, écrivain à succès, pour lire un de ses textes. Honte à moi ! Enfin, je vais vite relativiser les choses et, par ce biais, m'attirer bon nombre d'ennemis. Tant pis, je le dis : je comprends pourquoi je ne l'avais pas encore lu car je n'ai franchement pas accroché, mais alors pas du tout ! Voilà, ouf, ça, c'est fait !

Ce court récit est l'histoire d'un meurtre, celui de Santiago Nasar. Ou plutôt, de l'enquête, faite par le narrateur. Là, on apprend assez vite que tout le village était au courant mais que personne n'a rien fait pour empêcher le massacre. Pourquoi ? Qu'avait donc pu faire ce Santiago ?

L'histoire était plutôt sympathique (enfin, tout est relatif) au demeurant. Mais le problème est que ça commence plutôt bien au départ, un peu comme un western, et puis ça s'éternise... Alors on se dit que ça va finir par bouger, par être un peu rythmé... J'attends encore !

Que voulez-vous, tous les goûts sont dans la nature ! Tant pis, je sais que d'autres sauront l'apprécier mieux que moi (et inutile de venir glapir, de tenter de m'expliquer le pourquoi du comment... Je n'ai pas aimé, c'est tout ! Je préfère prévenir...).
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Lu dans le cadre du Challenge Nobel

Il ne manque pas d'air, ce sacré « Gabo ». Il nous annonce d'emblée l'identité de la victime et celle des assassins. Avouez qu'on aurait là un bien mauvais polar. Mais évidemment, ceci n'est pas qu'une histoire policière.
Ainsi donc, dès le début le narrateur nous explique comment ça va finir : le malheureux Santiago Nasar va périr sous les coups de couteau des jumeaux Pablo et Pedro Vicario, obligés de laver ainsi l'honneur bafoué de leur soeur Angela. Coupables et victimes sont connus, le mobile un peu moins, mais il ne tardera pas à être expliqué. Où est donc l'intérêt de ce livre ? Bizarrement, le suspense (parce que, oui, il y a malgré tout du suspense) se trouve là où on ne l'attend pas. En effet, quelques heures avant la tragédie, tout le village (à l'exception de la victime) sait ce qui va se passer. Mais personne ne veut/ne peut l'éviter. Un enchaînement invraisemblable de circonstances, de malentendus et de bonne ou mauvaise volonté a rendu la mort de Santiago inéluctable. Ce sont ces dernières heures que le narrateur retrace, à la façon d'une enquête, en recoupant les témoignages des nombreux protagonistes. Il délivre les pièces du puzzle, dans le désordre, remontant plus loin dans le passé à la recherche des racines du mal. Quelle est la cause première de ce drame ? l'arrivée de l'excentrique Bayardo San Roman, dont le seul objectif semble être d'épouser une fille quelconque du village ? l'étouffoir dans lequel Pura Vicario maintient sa dernière fille Angela, laquelle passe pour gourde dans toute la région ? ou encore l'indigence morale des habitants, enfermés dans leurs préjugés et leurs superstitions ?
Malgré un flot de personnages un peu étourdissant, le récit est captivant, hallucinant tant il est difficile de comprendre pourquoi ce gâchis n'a pu être évité.
Et puis, et c'est là la patte d'un grand, Garcia Marquez ne nous parle pas que de Santiago Nasar : causes, conséquences, effets, coïncidences, fatalité, responsabilité, vie, amour, mort, deuil, honneur, fierté, vérité et mensonges, petits et grands, tous ces enchaînements chaotiques, c'est la vie, c'est universel.
Et parfois ça vaut un Prix Nobel.
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Gabriel García Márquez, auteur Colombien et prix Nobel de littérature en 1982, nous offre ici un récit court et intense qui nous relate comme son titre l'indique la mort de Santiago Nasar. Et si à la lecture du titre il vous subsistait encore un doute la première phrase du roman vous l'enlève : Santiago Nasar va mourrir, point à la ligne.

On suit ici l'enquête sur ce meurtre faite par un proche de la victime une bonne vingtaine d'années plus tard mais à l'opposé d'un polar on s'intéresse ici au mécanisme de mise en place du meurtre, aux circonstances environnantes nombreuses qui vont peser sur le déroulement des évènements et l'aboutissement pourtant improbable à la mort de Santiago Nasar.

Gabriel García Márquez développe aussi beaucoup les considérations sociales propre à l'Amérique latine pendant la seconde moitié du XXème siècle : la religion y tient un rôle fort, voir pesant, et associée aux valeurs morales d'honneur et de famille nous donnent les ingrédients qui aboutiront au meurtre.

C'est au final un livre très agréable à lire, intense et plein de suspens malgré une fin connue d'emblée, de la part d'un auteur que je ne connaissais pas.
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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Les coqs de l'aube nous surprenaient en train d'essayer de reconstituer la chaîne des nombreux hasards qui avaient rendu l'absurde possible; et il était évident que nous n'agissions pas par simple désir de percer le mystère, mais parce que personne parmi nous ne pouvait continuer à vivre sans savoir exactement la place et la mission que la fatalité lui avait assignées.
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Avant de se coucher, il alla au petit coin mais s’endormit assis sur la tinette, et quand mon frère Jaime se leva pour se rendre à l’école, il le trouva affalé à plat ventre sur le carrelage, et chantant dans son sommeil. Ma sœur la nonne, qui ne put descendre au débarcadère accueillir l’évêque parce qu’elle avait une gueule de bois carabinée, ne parvint pas à le réveiller. « Cinq heures sonnaient quand je suis allée aux toilettes », me dit-elle. Ce fut, plus tard, ma sœur Margot, en entrant se doucher avant de partir pour le port, qui réussit à le traîner à grand-peine jusqu’à son lit. De l’autre rive du sommeil, il entendit, sans ouvrir les yeux, les premiers beuglements du bateau de l’évêque. Puis il s’endormit comme une masse, épuisé par la bombance, jusqu’au moment où ma sœur la nonne entra dans la chambre en essayant d’enfiler sa bure au pas de course. Elle le réveilla de son cri de folle : « On a tué Santiago Nasar ! »
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Le jour où je demandai aux bouchers si le métier d’équarrisseur ne révélait pas certaines prédispositions à tuer un être humain, ils protestèrent : " Quand on sacrifie une bête, on n'ose pas la regarder dans les yeux. " L'un d'eux me dit qu'il ne pouvait pas manger la viande d'un animal qu'il avait égorgé. Un autre m'avoua son incapacité à sacrifier une vache qu'il avait connue, surtout s'il avait bu de son lait. Je leur rappelai que les frères Vicario, eux, saignaient les porcs qu'ils élevaient et qui leur étaient si familiers qu'ils les appelaient par leur nom. " C'est vrai, me répliqua quelqu’un, mais remarquez qu'ils ne leur donnaient pas des noms d'êtres humains. Uniquement des noms des fleurs. "
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Il se portait mieux que nous tous, mais quand on l'auscultait on entendait les larmes bouillonner dans son coeur.
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A la différence des jeunes femmes de l'époque, qui avaient négligé le culte de la mort, elles étaient expertes dans l'art séculaire de veiller les malades, de réconforter les agonisants et d'ensevelir les morts. Ma mère ne leur reprochait qu'une chose : leur habitude de se brosser les cheveux avant de dormir. " Mesdemoiselles, leur disait-elle, on ne se coiffe pas la nuit, cela retarde le retour des marins."
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Vidéo de Gabriel Garcia Marquez
Troisième épisode de Dans les pages avec la romancière américaine Joyce Maynard. Elle est venue nous parler des livres qu'elle aime, de Gabriel Garcia Marquez, du Petit Prince et de musique.
Bon épisode !
"L'hôtel des oiseaux" est publié aux éditions Philippe Rey, Arthur Scanu à la réalisation
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>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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