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EAN : 9782020094801
194 pages
Seuil (01/02/1987)
4.25/5   870 notes
Résumé :
Quatrième de couverture - « Il se peut que cette chronique soit la dernière. Considérez-la comme mon testament.
Ce matin, à 6 h 30, à l'heure où Phoebus darde encore ses rayons dans sa poche, on a sonné à ma porte.
Ce ne pouvait pas être le laitier. Je ne bois pas de lait le matin, ça fait cailler la tequila de la veille au soir.
Ce ne pouvait pas être le KGB. Je suis au mieux avec Moscou. J'ai rencontré l'autre jour un ingénieur de Tchernobyl q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
4,25

sur 870 notes
Ces Chroniques de la haine ordinaire, sont autant de mets raffinés et puissamment assaisonnés... Comme je me suis régalé!
Pierre Desproges, votre tendre rosserie manque: ces traits et tirs tendus tellement nécessaires à la bonne humeur de ceux qui savaient vous apprécier!
Comme Cavanna et d'autres, vous fûtes un magicien des mots et des phrases qui font mouche!
Cette première moitié de l'année 86 du siècle précédent, comme elle me revient, à travers ces quarante-et-une chroniques de haine, certes, peut-être, certainement, mais surtout de cet amour vache pour une certaine vérité. Une vérité qui éparpille la connerie dans un salvateur éclat de rire!
Votre Plaidoyer pour un berger, pour ne prendre que ce chapitre, est d'une justesse et d'une intelligence rare et émouvante.
Vous me manquez, Pierre Desproges.
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Desproges doit être le synonyme de grandiose.
Enfant il me contait ses chroniques du "petit rapporteur" et me berçait au son de la minute nécessaire de monsieur Cyclopède.
Adulte je découvre ses écrits et je prends toute l'ampleur de son humour caustique, de son cynisme mais aussi de sa sensibilité.
Chroniques de la haine ordinaire est un cocktail d'émotions enivrant mettant à mal notre quotidien et nos travers.
Et à chaque fois que je termine un livre de Pierre c'est la nostalgie qui m'étreint.
Quel regard porterait il sur notre société actuelle?? de combien de "Chroniques de la haine ordinaire" tu nous aurais régalés??
Bref excellent, génial demain je cours acheter le "Manuel du savoir-vivre des rustres et des malpolis".
Etonnant non ?
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Quel bon moment que je viens de passer avec vous M. Desproges !
Votre humour noir voire cynique dissimule une sensibilité que je ne soupçonnais pas et qui renforce mon admiration à votre égard.
Ce paradoxe de méchanceté et de sensibilité nous déstabilise mais vous rend encore plus mystérieux et fascinant.
Oui M. Desproges comme vous le précisez dans la chronique « Non compris » vous ne faites pas partie de cette planète, vous êtes un E.T., vous êtes unique et personne jusqu'à nos jours ne vous a remplacé et atteint votre humour des plus singulier.
VOUS OSEZ, avec une audace pertinente, dénoncer la bêtise avec « une haine ordinaire » soit !mais j'avoue que plus vous êtes méchant et plus c'est jouissif... et j'accepte toute forme d'humour pourvu que ce soit drôle, et vous l'êtes !!!
Comme vous manquez à la France M. Pierre Desproges, et que de choses auriez-vous à dénoncer sur notre société actuelle, que d'événements auriez-vous à vous moquer, que de bourdes de nos politiques auriez-vous à rire et que de coup de gueule pourriez-vous pousser !
Malheureusement si rire de tout est une époque bien révolue, vous M. Desproges auriez certainement revendiqué le droit de rire de tout même si ce n'est pas avec tout le monde
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Rien de tel que ces « Chroniques de la haine ordinaire » pour vous faire revivre l'humour des années 80. C'est toute une époque qui ressuscite sous la plume caustique de Pierre Desproges. Il s'en prend quasiment à tout le monde. Certes, les références sont maintenant de l'histoire mais lorsque l'on replace ces textes dans leur contexte, quelle jubilation. La parole n'était pas politiquement correcte comme aujourd'hui. C'était l'époque de Coluche, de le Luron. Rien n'était interdit, tout était permis, du moins dans mes souvenirs. A bas le conformisme était le maître mot.
Il faut s'imaginer Desproges racontant ces histoires sur France Inter. Moi je l'entends encore. Et j'en redemande !
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Affalé sur le canapé depuis toute la journée, bah ouais aujourd'hui c'est un « Dimanche de pure branlouille » : une main dans le calbute à me trifouiller le colosse en pensant aux cochonnes de Babelio… huummmmmm….

Nous voilà donc déjà en début de soirée, après une sieste bien méritée, la nuit est tombée depuis une bonne demi-heure, je me décide enfin à rédiger mon avis sur le livre… Mais c'était sans compter sur une Choupette amoureuse qui me tourne autour dégoulinante de désir :

Choupette : J'avais besoin de contact avec ton corps de dingue…

Moi : P'tain t'es relou, j'essaie d'écrire mon truc là…

Choupette : bah je vais tailler une bavette avec le colosse…

Choupette est d'humeur bavarde voyez vous...

Moi : euh non, pas avec ton gros bide… trop dégueulasse… tu n'es plus une salope maintenant faut t'y faire bordel, allé casse toi tu me dégoutes… espèce de maman…

Elle est partie en chialant les mains sur son gros bide tout poilu…

Non mais alors c'est qui le mec….

Choupette : Qu'est ce tu dis ?

Moi : Ah non rien j'imaginais ce que ça pouvait faire d'être l'homme du couple…Je me suis un peu emballé…

Choupette : Tu veux toucher ta fille, elle gigote…

Elle s'appellera GWENN…

Donc voilà, après ce câlin improvisé , je me décidais à reprendre ma prose… Mais c'était sans compter sur ma deuxième chatte préférée qui se ramène pour que je lui caresse le poil, en plus j'adore lui faire des bibis…

Choupipie d'amour : Ron ron ron ron ron ron ron …….

elle ronronne ronronne, et se met à tricoter sur ma main à la recherche du souvenir des mamelles de sa maman…une belle minette folle de son papa…

« On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui… » (DesproGes (avec G connard)

C'est quand même sacrément de la balle de se marrer, de rire à gorge déployée… Mais c'est comme tout : très subjectif…

Moi j'aime beaucoup le cynisme, l'humour noir, corrosif, celui qui fait grincer des dents, donc autant vous dire que j'adore « DesproGes (avec un G connard) »…

Cet humoriste n'était pas de ma génération, chiotte, heureusement qu'il a écrit des bouquins… de toute façon c'est toujours la même merde sur terre, et ça c'est plutôt navrant alors autant en rire…

« DesproGes (avec un G connard) » comme « Coluche » à son époque étaient de véritables génies, à lire et à relire…

Bisous les copains

PS : Pour mes fans, j'ai trouvé un petit site sympathique, ils ont besoin de votre d'aide, n'hésitez pas à faire un petit don : http://www.actioncontrelafaim.org/fr/content/destructions-morts-et-desolation-aux-philippines-acf-intervient-en-urgence

Ça prend 2 minutes…
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critiques presse (1)
LeFigaro
07 septembre 2011
C'est un magnifique voyage dans l'humour inimitable de Pierre Desproges qui n'a jamais eu de successeur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (105) Voir plus Ajouter une citation
Depuis pas loin d'un siècle qu'une baderne autrichienne obsédée s'est mise en tête qu'œdipe voulait sauter sa mère, la psychanalyse a connu sous nos climats le même engouement que les bains de mer ou le pari mutuel urbain.

On a beau savoir pertinemment que la méthode d'investigation psychomerdique élucubrée par le pauvre Sigmund n'est pas plus une science exacte que la méthode du professeur Comédon pour perdre trente kilos par semaine tout en mangeant du cassoulet, ça ne fait rien, la psychanalyse, c'est comme la gauche ou la jupe à mi-cuisse, c'est ce qui se fait maintenant chez les gens de goût.

Ce scepticisme à l'égard de la psychanalyse, mais aussi de la psychologie et de la psychiatrie qui s'y réfèrent de plus en plus, me vient, selon mes docteurs, des données de base primaires d'un caractère brutal et non émotif qui me pousse à manger le pilon du poulet avec les doigts ou à chanter l'ouverture de Tannhâuser dans les moments orgasmiques.

Voici une histoire vécue, où le prestige des psy en prend plein le subconscient. Ma copine Betty Sartou, mère de famille à ses moments pas perdus pour tout le monde, a connu le malheur d'accoucher d'une espèce de surdoué qui s'appelle Grégoire, comme les moins cons des papes, mais c'est une coïncidence. A cinq ans et demi, ce monstre donnait des signes alarmants d'anormalité. Notamment, il préférait Haendel à Chantal Goya, il émettait des réserves sur la politique extérieure du Guatemala et, surtout, il savait lire malgré les techniques de pointe en vigueur à l'Éducation nationale.

Devant ce désastre, la maman et la maîtresse d'école estimèrent d'un commun accord que Grégoire était un mauvais exemple pour ses collègues de la maternelle, et qu'il serait bienséant de le jeter prématurément dans le cours préparatoire. Oui, mais à condition, dit l’Éducation nationale, que Grégoire subisse de la part d'un psychologue, par nous choisi, les tests en vigueur en pareille occasion. Au jour dit, mon amie Betty et son super minus se présentent au cabinet du psy, en l'occurrence une jeunesse binoclée de type « Touche pas à mon diplôme ». On prie la maman de rester dans la salle d'attente. Vingt-cinq minutes plus tard, la psychologue dont le front bouillonnant se barre d'un pli soucieux libère le gamin et accueille la mère.

- Votre fils Grégoire peut sauter une classe. Il en a la maturité. Il a parfaitement réussi les tests de latéralisation (en gros, cela signifie que si on lui présente une cuillère, il aura tendance à l'attraper plutôt avec sa main droite qu'avec son pied gauche). Malheureusement, je ne vous cacherai pas qu'il semble souffrir de troubles affectifs probablement dus à… un mauvais climat familial. Voyez le dessin qu'il vient de réaliser. Je lui avais demandé de dessiner papa et maman. C'est assez clair, non ?

L'enfant avait dessiné un père gigantesque, dont la silhouette occupait toute la hauteur de la page, alors que la mère lui arrivait à peine au plexus.

- Pour moi, c'est clair, soupira la psy. Cet enfant marque une tendance à la sublimation de l'image du père, tendance subconsciemment contrecarrée par une minimisation anormale de l'image et donc du rôle de la mère dans le contexte familial. Je ne vois malheureusement pas d'autre explication.

- Moi, j'en vois une, dit Betty. Mon mari mesure un mètre quatre-vingt-treize et moi un mètre quarante-sept.

68 – [Points Virgule n° V50, p. 85]
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Au voleur
6 mars 1986
......Je ne parle pas tant des voleurs professionnels, braqueurs de banque, perceurs de coffres, garagistes, épiciers, etc... qui, certes, s'emparent malhonnêtement du bien d'autrui, mais qui le font avec une conscience professionnelle sur laquelle bien des jeunes gens honnêtes seraient bienvenus de prendre exemple.
Non, je veux parler des voleurs amateurs qui volent n'importe quoi, n'importe où, n'importe comment, au petit bonheur des portes ouvertes, et qui repartent sans dire merci, en laissant les traces obscènes de leurs pieds boueux sur les draps brodés de grand-mère qu'ils ont jetés à terre pour y chercher l'improbable magot qui sommeille à la banque.
Rappelle-toi, résidu de gouape, reliquat freluquet de sous-truanderie, rappelle-toi cette nuit de printemps où tu es venu polluer ma maison de ton inopportune et minable équipée. Tristement encagoulé de gris, tu viens dans ma maison, la sueur froide sous le bas noir et la pétoire sous le bras. Infoutu de discerner un vase de Sèvres d'un cadeau Bonux, tu voles au ras des moquettes un vieux sac à main où l'enfant rangeait les billets de Monopoly et ses dents de lait pour la petite souris. Triste rat, tu voles bien bas.
La maison dort, sauf le vieux cocker tordu d'arthrite et à moitié aveugle qui rêvasse au salon sur son pouf. Il se lève doucement pour aller te lécher un peu, avec cette obstinée dévotion pour nous qui n'appartient qu'aux chiens. Alors toi, pauvre con, tu lui vides en plein gueule la moitié de ton chargeur de 11.43.
Et puis tu files éperdument, veule et cupide gangstérillon de gouttière, la trouille au ventre et chiant sous toi, piaillant aux étoiles les salacités vulgaires attrapées au ruisseau. La nuit résonne encore à mes oreilles du cliquetis métallique de ton sac de toile plein de vaisselle. Et moi je reste là, immobile, à te regarder filer. Parce que j'ai peur aussi. J'avoue. Je renâcle à risquer ma vie pour Arcopal et Duralex. Il y a si longtemps maintenant que j'attends mon cancer ; je ne vais quand même pas partir sans lui.
Où es-tu aujourd'hui, grêle terreur des chiens mourants ? Sans doute, courageusement abrité derrière ta quincaillerie militaire, es-tu en train de guetter une petite vieille au coin de sa chambre de bonne, pour lui casser la gueule avant de lui prendre sa carte orange et le cadre en inox avec la photo de ses enfants qui ne viennent plus la voir ?
Je ne te souhaite pas forcément la prison, c'est l'engrais où les âmes pustuleuses et les contaminées s'épanouissent en incurables bubons. Je ne te souhaite pas non plus quelque mort légale qui ferait de toi, infime et dérisoire épouvantail de terrain vague oublié, un héros de chevalerie zonarde pour progressistes illuminés, ou pire encore, une raison de se réjouir pour les nostalgiques des ordres noirs.
En réalité, je ne te souhaite ni ne te veux rien.
Je tiens seulement à ce que tu saches, Al Capone de poubelle, Mandrin de mes couilles à condition qu'on me les coupe, je veux seulement que tu saches que toute la famille se joint à moi pour te prier d'agréer l'expression de mon plus profond mépris.
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Les ANIMAUX sont comme des bêtes. D'où leur nom.
Ne possédant pas d'intelligence supérieure, ils passent leur temps à faire des bulles ou à jouer dans l'herbe au lieu d'aller au bureau. Ils mangent n'importe quoi, très souvent par terre. Ils se reproduisent dans les clairières, parfois même place de l'Église, avec des zézette et des foufounettes.
Les animaux ne savent pas qu'ils vont mourir. C'est pourquoi ils continuent à batifoler quand ils ont 38°6.

L'HOMME. Remarquons au passage que si l'on dit "les animaux" au pluriel, on dit "l'homme" au singulier. Parce que l'homme est unique. De même que nous dirons que les animaux font "des" crottes, alors que l'homme sème "la" merde.
L'homme est un être doué d'intelligence. Sans son intelligence, il jouerait dans l'herbe ou ferait des bulles au lieu de penser au printemps dans les embouteillages.
Grâce à son intelligence, l'homme peut visser des boulons chez Renault jusqu'à soixante ans sans tirer sur sa laisse. Il arrive aussi, mais moins souvent, que l'homme utilise son intelligence pour donner à l'humanité la possibilité de se détruire en une seconde. On dit alors qu'il est supérieurement intelligent. C'est le cas de M. Einstein, qui est malheureusement mort trop tard, ou de M. Sakharov, qui s'est converti dans l'humanisme enfermé, trop tard également.
Les hommes ne mangent pas de la même façon selon qu'ils vivent dans le Nord ou dans le Sud du monde.
Dans le Nord du monde, ils se groupent autour d'une table. Ils mangent des sucres lourds et des animaux gras en s'appelant "cher ami", puis succombent étouffés dans leur graisse en disant "docteur, docteur".
Dans le Sud du monde, ils sucent des cailloux ou des pattes de vautours morts et meurent aussi, tout secs et désolés, et penchés comme les roses qu'on oublie d'arroser.
Pour se reproduire, les hommes se mettent des petites graines dans le derrière en disant : "Ah oui, Germaine."
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Les compassés
24 mars 1986
On ne rit vraiment de bon coeur que dans les cimetières. Ainsi, au spectacle quasi funèbre de ce premier Conseil des Ministres de samedi dernier, mes enfants, mon chien et moi-même avons-nous été secoués d'une crise inextinguible de franche hilarité. On n'oubliera jamais cette table immense et nue, cernée de toutes ces plantes en pot cravatées de sombre, et costumées de gris, ni ces faciès compassés, présents et à venir, ni cette poignante détresse émanant de ces gens dont la plupart se sont pourtant débattus pendant vingt ou trente ans, au risque d'y laisser leur honneur ou leurs amours, dans le seul but d'être là un jour, posés sur leur cul, dans du velours, sur les petits trônes instables de leurs petits pouvoirs fragiles.
"La gravité est le bonheur des imbéciles", disait Montesquieu, dont l'oeuvre inspira la Constitution de 1791, c'est dire qu'il avait oublié d'être con. Voilà une maxime qu'on serait bien venu de déployer sur une banderole à chacune de ces réunions de pingouins emministrés, comme au-dessus des monuments aux morts et des cours d'honneur, où des remetteurs coincés de médailles posthumes décochent des bisous mous sur les joues des veuves de flics.
"La gravité est le bonheur des imbéciles". Ce ne sont pourtant pas des imbéciles, tous ces coincés de samedi matin. Ce sont tous, à un titre ou à un autre, les élus du peuple, et trente-sept millions et demi de connards ne peuvent pas se tromper.
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Chez l'opticien. Je n'avais pas de raison de me méfier de cet homme. C'était un opticien moyen, avec une tête d'opticien moyen. Vous savez, une de ces têtes d'une banalité hors du commun, une tête oubliable au-delà du raisonnable, une tête outrageusement ordinaire. [...]
- Bonjour, docteur, est-ce que vous avez des lunettes ?
Peut-être mon entrée en matière a-t-elle heurté l'amour-propre de ce plat imbécile. À l'instar du vieux Prévert qui disait "tu" à tous ceux qu'il aimait, je dis "docteur" à tous les hommes en blanc... J'ai déjà remarqué que ça énervait les boulangers.
Faites l'expérience. Au lieu de vous emmerder l'après-midi dans vos bureaux insipides, à vendre des moissonneuses-batteuses hydrauliques par correspondance à des ploucs illettrés, ou à apprendre par cœur la Constitution de la IVe dans les chiottes de Sciences-pot, sortez dans la rue pomper le bon air hydrocarbotchernobylesque. Entrez dans une boulangerie, entre deux fournées, à l'heure où cet artisan blême et farineux s'exhume de son pétrin pour venir expectorer ses calembours rassis d'ex-mitron sous le nez des ménagères. (J'en ai subi un, pendant dix ans, qui ne savait pas vendre un bâtard sans hennir : "Et un enfant sans père, pour la p'tite dame." Quelle dérision !)
Bon. Quand votre tour arrive, regardez le boulanger au fond des yeux, et lancez-lui gaiement : "Bonjour, docteur. Est-ce que vous avez du pain ?" Le mien, la première fois, ça l'a tellement troublé qu'il s'est mis à ranger ses miches en serrant les baguettes au lieu de faire le contraire.
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Vidéo de Pierre Desproges
Pierre Desproges : La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute (France Culture / Samedi noir). Photographie : Pierre Desproges • Crédits : Archives du 7eme Art - AFP. Diffusion sur France Culture le 9 mars 2010. Cela fait 30 que Pierre Desproges nous a quitté, c'était l'occasion de réécouter ses textes. Réalisation : Myron Meerson. Mise en scène d’Alain Lenglet de la Comédie-Française et de Marc Fayet. Avec Christian Gonon de la Comédie-Française. Musique de Jérôme Destours. Reprise en studio du spectacle joué en mai 2010 au Théâtre du Vieux-Colombier. « De vrais sketches avec des vrais morceaux de bravoure entiers reliés entre eux par une bassesse d’inspiration qui volera au-dessous de la ceinture du moindre nain […] » annonçait Desproges en 1986. Avec ce spectacle, Christian Gonon prolonge les salves tirées par Desproges contre la médiocrité humaine. Extraits des “Chroniques de la haine ordinaire” sur France Inter, de “La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède” sur France 3 et de son livre “Vivons heureux en attendant la mort”, aucun des textes choisis ne fut conçu pour la scène. Sauf un, resté inédit, la mort l’ayant finalement pris par surprise.
Prise de son / montage / mixage : Julien Doumenc et Antoine Viossat. Mise en onde : Maya Boquet
Source : France Culture
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