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EAN : 9782707322142
158 pages
Editions de Minuit (12/01/2012)
4.05/5   42 notes
Résumé :
L’étude des différentes manières de ne pas voyager, des situations délicates où l’on se retrouve quand il faut parler de lieux où l’on n’a pas été et des moyens à mettre en œuvre pour se sortir d’affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d’avoir un échange passionnant à propos d’un endroit où l’on n’a jamais mis les pieds, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu’un qui est également resté chez lui.

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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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C'est la crise, n'est-ce pas ? C'est l'angoisse : les feux partout, le pouvoir d'achat en berne, des perspectives bien moins réjouissantes que celles de la Renaissance italienne. Bref, autant de bonnes ou de mauvaises raisons de ne pas partir en vacances (je vous laisse soupeser et assaisonner à votre sauce la part du non vouloir et du non pouvoir). Et donc, vous risquez d'être fort dépourvus : qu'allez-vous raconter à vos collègues, à votre famille, à vos amis, quand la bise sera venue ? Rassurez-vous, j'ai la personne et le livre qu'il vous faut !

On sait déjà que Pierre Bayard aime beaucoup prendre son lecteur à rebrousse-poil, jouer avec les paradoxes. En effet, ses essais ou analyses sont toujours stimulants à lire, car ils tentent de bousculer les idées reçues : vous pensiez connaître le fin mot du Meurtre de Roger Ackroyd ? du Chien des Baskerville ? ou, plus récemment, des Dix petits Nègres ? Point de tout cela, le chevalier Bayard, sans peur et sans reproche, pourfend toutes vos certitudes en la matière.

Concernant l'acte même de la lecture, il nous enseigne — aussi incroyable que cela puisse paraître — l'art de ne pas lire tout en ayant l'air de l'avoir fait dans son ouvrage demeuré le plus fameux : Comment parler des livres qu'on n'a pas lus ?

Ici, vous aurez compris qu'il s'agit d'une habile déclinaison de la formule avec Comment parler des lieux où l'on n'a pas été ? Évidemment, le postulat est apparemment paradoxal, mais, mais, mais, et c'est là tout l'art de Pierre Bayard, apparemment seulement.

Dans une première partie, l'auteur nous offre une sélection d'oeuvres ou d'auteurs demeurés célèbres en qualité de voyageurs, ou, plus précisément, en qualité de rédacteurs de récits de voyage, ce qui, on le verra, n'est pas exactement la même chose. Car, il est vrai, quand on y réfléchit, qu'est-ce qui nous prouve que celui qui dit avoir voyagé a effectivement voyagé ?

La Chine de Marco Polo ? Hmm, c'est louche… Jules Verne, qui nous a légué tant de récits de voyages au travers de ses héros ? Encore plus louche… Édouard Glissant et son Île de Pâques ? En voici un, au moins, qui nous dit ouvertement qu'il n'y a jamais mis les pieds. L'Amérique de Chateaubriand ? Très étrange, décidément…

Ensuite, après ce bref panorama, Pierre Bayard nous présente — et c'est là que c'est assez osé, je trouve — différentes situations où il peut être intéressant de donner le change, de faire illusion, de donner à son lecteur ou à son auditeur l'impression que l'on a effectivement parcouru les lieux dont on parle (hormis le cas sus-mentionné de n'être pas parti en vacances) : vous êtes scientifique, par exemple, (anthropologue notamment), vous êtes journaliste, vous êtes sportif (et vous voulez faire croire que vous avez accompli tout le périple quand tel n'est pas le cas), ou, plus immoral s'il est possible, vous souhaitez tromper des membres de votre entourage (pour toutes sortes de raisons, souvenez-vous du " héros " de l'horrible fait divers raconté par Emmanuel Carrère dans L'Adversaire). Eh bien oui, vous êtes conduits à parler de lieux où vous n'êtes jamais allés.

Si l'on se résume : 1) cela existe ; 2) vous pouvez être amenés à devoir le faire, donc, assez logiquement 3) comment vous y prendre ? Selon Pierre Bayard, il convient tout d'abord de bien cerner ce qu'attend celui ou celle qui va écouter ou lire vos discours : sa bienveillance vis-à-vis de vous tiendra à ce que vous aurez su ou non écouter et retranscrire dans votre soi-disant expérience les fantasmes ou les attentes de cet autre.

En second lieu, vous devez prendre de la hauteur afin de déceler l'esprit du lieu, plus que le lieu lui-même. Ensuite, ne pas hésiter à créer un composite entre ce que vous savez du lieu (par d'autres sources que votre expérience propre) et la part assumée de votre subjectivité. Plus votre expérience paraîtra personnelle et plus elle sera convaincante.

Il existe un quatrième point dans l'analyse de Pierre Bayard, qui, personnellement, m'a très peu convaincue (toujours les vieux démons de l'auteur où il nous fourre de force sa psychanalyse foireuse dans le gosier) et que je vous laisse le soin de découvrir par vous même. Il demeure pour moi un ouvrage assez intéressant, certes, peut-être pas autant que d'autres que j'ai déjà pu lire du même auteur, mais de cela comme du reste, ce sera à vous de décider, car, ce lieu précis de ma propre subjectivité, où vous n'êtes jamais allés, ne signifie manifestement pas grand-chose.
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Deuxième volet, comme souligné dans le prologue, d'une réflexion fertile, entamée en 2007 avec "Comment parler des livres qu'on n'a pas lu" et interrogeant sans le dire les fondements de la culture. Même philosophie : inscrire toute forme de connaissance dans la compréhension d'un ensemble beaucoup plus vaste de choses, universel, et ne se limitant pas à leur possession précise et détaillée. En 2007, nous découvrions les délices de la « non-lecture », pratiquée par les plus grands auteurs eux-mêmes et dont l'éminent professeur de littérature et psychanalyste à ses heures venait nous donner les clés d'une pratique éclairée, afin d'élargir nos propres connaissances. Ce sont les agréments du « non voyage » et la compagnie des voyageurs casaniers qui attendent ici le lecteur. Démonstration, par la littérature encore, que prendre pied dans le monde et le comprendre, pour qui n'en serait pas déjà convaincu, est aussi et avant tout peut-être, affaire d'imagination ou d'inspiration. Prenant à rebrousse-poil l'idée selon laquelle les choses vues sont d'autant mieux connues, l'auteur s'emploie bien au contraire à démontrer que visiter le monde entier ne rend ni plus apte à le décrire, ni à le mieux connaître. On ne rencontre entre ces pages que des lieux inconnus, superficiellement parcourus, recréés, inventés ou oubliés de ceux qui disent les avoir visités ; ces voyages sont partiellement aboutis, fantasmés ou non accomplis et ont cependant donné lieu aux écrits les plus "sentis". Exemples littéraires, scientifiques, documentaires ou journalistiques, anciens ou plus récents, à l'appui : pérégrinations plus qu'hypothétiques de Marco Polo, mémoire oublieuse et romantique de Chateaubriand, voyage par procuration d'Edouard Glissant sur l'Ile de Pâques, ou train fantôme de Blaise Cendrars, etc. Vivant et revigorant essai où Bayard s'adonne avec talent aux bienfaits du paradoxe, qu'il semble affectionner particulièrement ; en mode bref et percutant, c'est sa marque de fabrique, et en y mêlant le plus grand sérieux de la logique, à l'humour parfois le plus hilarant, comme dans la relation du fameux voyage mathématique de Phileas Fogg. Excellent.
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Si vous pensez, en lisant ce lire, pouvoir ensuite rivaliser avec vos amis de retour d'un voyage au Mexique, c'est raté. Vous ne pourrez pas briller en échangeant vos points de vue sur Mexico, capitale où vous n'avez jamais mis les pieds, sauf si vous vous êtes énormément documenté avant et que vos interlocuteurs demeurent polis ou prêts à plonger dans vos délires.
Non, ici, on a affaire à un essai de type universitaire mais lisible car plein d'humour et pas trop bourré de termes savants. Il vous faudra uniquement appréhender le terme "atopique", qui n'est pas ici une allergie, mais le concept d'espace littéraire et artistique d'une oeuvre dont on étudier la perméabilité des frontières entre réalité et fiction. (Enfin, j'espère avoir bien compris...). Pour faire simple, l'auteur nous parle de tous ces écrivains, considérés comme grands voyageurs mais qui ne sont, pour la plupart, jamais sortis de chez eux.
Et, ils sont assez nombreux. Ainsi, Marco Polo, dont les récits de ses voyages en Chine ont fait rêver des générations, n'est jamais allé au delà de Constantinople, inventant ses récits pour plaire à sa fiancée. Pierre Bayard multiplie les exemples : Chateaubriand décrit des régions des Etats Unis qu'il n'a jamais foulées, Blaise Cendrars n'a jamais effectué le trajet fondateur de son oeuvre, c'est à dire son voyage en transsibérien de Moscou à Vladivostock. Margaret Mead, la célèbre anthropologue, n'a jamais observé les moeurs sexuelles des habitants des îles Samoa, se contentant de rapporter les récits débridés d'informatrices pas vraiment scientifiques de formation mais débordantes d'imagination.
En multipliant les exemples, l'auteur nous balade dans des contrées littéraires où se mêlent imaginaire, histoire et psychanalyse. C'est relativement facile à lire et on apprend, mine de rien, une foule de choses car l'auteur n'est pas avare de partage de connaissances, qualité suffisamment rare dans ce genre d'ouvrage pour être soulignée.
Pour conclure, je retiendrai le portrait de cet écrivain allemand, Karl May (1842-1912), grand classique dans son pays pour ses romans d'aventures dans le Far West où il n'avait jamais posé le moindre orteil. Son imagination lui a fait représenter une réalité de la conquête de l'Ouest américain et du massacre des indiens très éloignée des concepts colonialistes de l'époque ou des récits de ceux qui étaient sur place.
La fin sur le blog :
http://sansconnivence.blogspot.com/2012/02/comment-parler-des-lieux-ou-lon-na-pas.html
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Pierre Bayard né en 1954 est professeur de littérature française et psychanalyste, il est l'auteur de nombreux essais.
Comment parler des lieux où l'on n'a pas été ? Un tel titre pourrait laisser entendre qu'on va lire un bouquin écrit par un amuseur public, listant tous les trucs et astuces répertoriés permettant de rédiger à peu de frais le bouquin du voyageur immobile. Or ce serait une grave erreur, le propos de l'auteur est beaucoup plus profond, derrière la provocation du titre se cache une réflexion particulièrement intéressante.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire à première vue, et Pierre Bayard va s'employer à le démontrer tout au long de cet essai, il est tout à fait possible de discuter d'endroits où l'on n'est jamais allés, et même mieux encore, c'est peut-être quand on n'y a jamais mis les pieds qu'on peut le mieux en parler, grâce à ce qu'il nomme « la vision d'ensemble », une vision synthétique d'un être ou d'un objet, qui ne s'arrête pas au détail, mais tente d'en saisir, au-delà des apparences, l'essence profonde.
Pierre Bayard s'appuie sur de nombreux exemples tirés ou non de la littérature comme Marco Polo ou Chateaubriand pour ne citer que les plus connus, qui écrivirent de bien belles pages sur des lieux où ils ne mirent jamais les pieds contrairement à ce qu'ils laissaient croire. Mais au-delà du simple récit de voyage « bidonné » qu'il ne critique pas d'ailleurs, il pousse le bouchon plus loin encore lorsqu'il prouve qu'au contraire, c'est le fait d'avoir « inventé » ou plutôt reconstruit intellectuellement une vérité non vue qui est plus bénéfique.
Il prend pour exemple, Margaret Mead, une célèbre anthropologue qui rédigea une étude sur la sexualité à partir d'une enquête sur les Samoans. Après quelques jours à peine en leur compagnie, elle s'installa plus confortablement chez des américains vivant à proximité et là, elle recevait de jeunes femmes indigènes pour enregistrer leurs récits liés à leurs coutumes. Or, outre le fait que l'anthropologue ne parlait pas leur langue correctement et que les autochtones la baratinaient totalement, Margaret Mead réussit à écrire une étude fantasmée qui néanmoins reflétait « une certaine vérité de leur discours et de leur histoire qu'elle a su capter en filigrane ».
De même que Pierre Lazareff qui doutait de la réalité do voyage effectué par le poète Blaise Cendrars dans le Transsibérien, se voit répliquer « Qu'est-ce que ça peut te faire, puisque je vous l'ai fait prendre à tous ! » on en déduira avec l'auteur, « que notre ignorance partielle ou complète d'un sujet n'est pas nécessairement un handicap pour en discuter avec pertinence, et peut même être utilisée dans le dessein d'une meilleure connaissance du monde. »
Le livre n'est pas très épais, 150 pages, Pierre Bayard semble pourtant un peu tirer à la ligne parfois, mais il ouvre des pistes de réflexion réellement passionnantes. Idées qui m'avaient déjà traversé l'esprit depuis longtemps quand par exemple, j'écoute les récits de voyages fait par des connaissances revenant de pays que je ne connais pas moi-même. Ce qu'ils ont vu ou retenu de ces expéditions, eux qui y ont mis les pieds, me semble inférieur à ce que moi j'en sais par mes simples lectures.
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Pierre Bayard, le psy qui a bouleversé plusieurs fois le monde littéraire, les romans policiers, et la vision académique de la lecture, vient de s'attaquer aux récits de voyage avec Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ?.
Ses exemples sont éloquents : Marco Polo, l'archétype du Grand Voyageur, a inventé la plupart de ses voyages ! Phileas Fogg a beau être fictif (c'est le héros du Tour du monde en quatre-vingts jours), il reste lui aussi un exemple du Voyageur Ultime, et ne quittait pourtant jamais sa cabine, se désintéressant totalement du voyage qu'il accomplissait !
A ses beaux exemples s'ajoutent de nombreux auteurs astucieux, une anthropologue dupée, un journaliste paresseux, une marathonienne tricheuse, un mythomane criminel, et un géographe imposteur. Autant de preuves que les meilleurs récits de voyages se construisent chez soi, confortablement installé dans un divan, et non dehors à risquer accidents et maladies.
Car être présent à un endroit suffit-il à dire que l'on connait cet endroit ? Quelqu'un de plus éloigné ne pourrait-il pas en savoir plus ? Ou au moins savoir mieux en parler ?
Comme à chaque livre, Bayard est impressionnant de clarté, audacieux, iconoclaste, délirant, et bluffant. Il dépasse son sujet original pour parler plus largement de la représentation personnelle de l'espace, et la manière dont on définit son propre "Pays imaginaire" dès lors qu'on parle d'un lieu où l'on n'a pas été.
Il créé également des liens avec ses livres précédents, esquissant un système global cohérent où les auteurs perdent non seulement le contrôle de leurs personnages, mais aussi de leurs décors, où les livres voyagent non seulement dans le temps, mais aussi dans l'espace.
Une pierre de plus à l'édifice impressionnant que construit le plus original des chercheurs actuels.
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critiques presse (6)
LaPresse
04 janvier 2013
Un essai érudit et plein d'humour dans lequel on comprend que la vérité est une fiction littéraire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
20 février 2012
Cette fois c'est tout de même un zeste moins drôle et cette apologie du non-voyage, qui se voudrait paradoxale, pèche par un excès d'évidence.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
06 février 2012
Sous couvert de traiter quelques points noirs de vraie théorie littéraire […] par le prisme du délire, Bayard fournit en réalité des ouvrages fort pratiques.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
27 janvier 2012
Afin de disloquer les cadres figés et rassurants qui nous préservent de toute aventure textuelle ("roman" ou "essai", "fiction" ou "théorie"...), Bayard écrit des livres drôles, peuplés de narrateurs délirants.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
24 janvier 2012
"La connaissance des cultures extérieures à la nôtre n'implique nullement de se déplacer physiquement, bien au contraire", conclut Pierre Bayard au terme d'un périple éminemment... littéraire !
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
18 janvier 2012
Comme à son habitude, le facétieux Bayard jongle avec les registres, puisant également ses exemples dans le sport et l'anthropologie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
La vérité littéraire est en quête d'autre chose et les pays imaginaires auxquels elle donne accès n'impliquent pas, pour ceux qui les décrivent, de s'y rendre effectivement. Elle implique moins une fidélité littérale au réel que le souci de produire une certaine expérience affective, de trouver les moyens de la vivre soi-même, puis, ce qui est autrement difficile, de la faire partager au lecteur. (p. 84)
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Phileas Fogg était de ces gens mathématiquement exacts, qui, jamais pressés et toujours prêts sont économes de leurs pas et de leurs mouvements. Il ne faisait pas une enjambée de trop, allant toujours par le plus court. Il ne perdait pas un regard au plafond. Il ne se permettait aucun geste superflu. On ne l'avait jamais vu ni ému, ni troublé. C'était l'homme le moins hâté du monde, mais il arrivait toujours à temps. Toutefois, on comprendra qu'il vécût seul et pour ainsi dire en-dehors de toute relation sociale. Il savait que dans la vie il faut faire la part des frottements, et comme les frottements retardent, il ne se frottait à personne. (Le Tour du Monde en 80 jours, Le Livre de Poche p. 10)

Chapitre premier : Les lieux que l'on a parcourus (p. 32)
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Émettant quelques doutes sur la réalité de ce voyage en Transsibérien et ayant communiqué son scepticisme à Blaise Cendrars, Pierre Lazareff s'attira cette réponse célèbre de l'écrivain : "Qu'est ce que ça peut te faire, puisque je vous l'ai fait prendre à tous !" (p. 133)

Chapitre 3 - Traverser le miroir
Où l'on voit avec Blaise Cendrars comment prendre le plus célèbre train du monde en restant à la gare.
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Ainsi procédait Emmanuel Kant, qui ne quitta jamais sa ville natale de Königsberg, où il suivait chaque jour le même itinéraire pour sa promenade sans en dévier d'un pouce et sans s'aventurer dans les pays étrangers, qu'il ne se privait pas pour autant, ni de décrire, ni de commenter. C'est à ce symbole par excellence du voyageur casanier qu'est tout naturellement dédié ce livre. (p. 17)

Prologue.
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Vérité littéraire : Forme de vérité différente de la vérité scientifique, et qui se fonde sur le non-respect des catégories traditionnelles de l'espace et du temps.

Lexique
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Nancy Murzilli invite Pierre Bayard & Yves Citton
Dans l'essai de Nancy Murzilli, la fiction est analysée sous le prisme d'une expérience de pensée. Raconter des histoires, jouer au pirate, interpréter un personnage de théâtre ou un rôle social, faire des projets, mentir, rêver, parler aux fantômes ou aux anges, communiquer avec le règne animal, lire l'avenir dans les tarots ou dans les astres, jeter des sorts, écrire des romans… Souvent perçues comme des échappatoires au réel, ces opérations mentales nous permettent de « savoir » et d'« agir » sans utiliser les moyens ordinaires d'information.
En avril et avec la complicité de la comédienne Anne-Laure Sanchez, Nancy Murzilli tirait les cartes à la Princesse de Clèves. Pour cette deuxième rencontre, elle invite deux « personnages » de son livre, Pierre Bayard et Yves Citton, chercheurs reconnus pour leurs travaux sur les fictions littéraires et sociales.
« Tout écrivain qui a discuté un peu longuement avec un lecteur attentif connaît cette expérience d'inquiétante étrangeté où il se rend compte de l'absence de correspondance entre ce qu'il a voulu faire et ce qui en a été compris. » Comment parler des livres que l'on a pas lus ?, Pierre Bayard
À lire – Nancy Murzilli, Changer la vie par nos fictions ordinaires, Premier parallèle, 2023 – Pierre Bayard, Et si les Beatles n'étaient pas nés ?, éd. de Minuit, 2022 – Yves Citton, Altermodernités des Lumières, Seuil, 2022 – Yves Citton, Faire avec. Conflits, coalitions, contagions, Les liens qui libèrent, 2021.
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Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?

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Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chain Saw Massacre)
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