Un meurtre horrible est commis dans une famille de Minneapolis. Des témoins ont vu sortir un individu marginal à la mine patibulaire, connu dans le quartier pour sa violence et son peu de respect de la loi. Bref, il n'en faut pas plus pour faire de lui l'ennemi public numéro un, que policiers et journalistes vont pourchasser sans se poser trop de questions. Parmi eux, Sam Kovac, flic hors pair et colérique, croit dur comme fer à sa culpabilité, au vu de ses antécédents. Seule la juge Carey Moore, qui croit pourtant comme les autres à sa culpabilité, refuse de prendre en compte ses délits passés, au nom d'un certain sens de l'équité. Il n'en faut pas plus pour qu'elle se mette à dos cette communauté, blanche et propre sur soi, qui ne songe qu'à renouer avec les vieilles traditions de lynchage ayant fait sa gloire à l'époque de la ségrégation. La suite n'est qu'un maelström savamment organisé pour tenir le lecteur en haleine de bout en bout. Et ça fonctionne ! L'attention ne se relâche pas un instant, et l'on attend avec impatience de voir comment Sam et Carey, ces deux êtres que tout oppose, tant au social qu'au mental, vont résoudre le conflit qui les oppose. Un polar réussi, haletant à souhait, même si on se demande parfois si l'auteure n'en rajoute pas un peu dans la démesure, en multipliant les fausses pistes, les personnages glauques, perdant ainsi au passage le réalisme social qui aurait pu faire l'intérêt de l'ouvrage.
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J'ai lu ce livre très vite car il était très prenant: intrigue intéressante, plusieurs suspects, personnages attachants, notes d'humour... Certains passages sont néanmoins violents mais l'auteur les décrit rapidement.
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Il avait déjà séjourné en prison. Plusieurs fois. C’était le genre d’endroit où il valait mieux ne pas attirer l’attention. Surtout les hommes avec certains penchants. Après sa première expérience violente, il avait réussi à rester plus ou moins à l’écart du danger la fois suivante, puis encore la suivante. Mais il ne pouvait être anonyme cette fois.
Cette fois, tout le monde dans la prison savait qui il était et ce dont on l’accusait. Tout le monde ici le détestait. Les gardiens comme les criminels endurcis le haïssaient assez pour avoir envie de lui faire du mal, de le tuer. Les autres détenus lui crachaient dessus dès qu’ils en avaient l’occasion. Certains criaient des menaces. On lui avait fait clairement comprendre que, s’il tombait entre les mains de la population carcérale, il n’en ressortirait pas vivant.
La position de juge n’était pas différente. Un procès se terminait toujours par le désespoir, le malheur, l’amertume d’une des deux parties. Le juge n’était consid éré comme un ami que par la partie victorieuse.
Il avait une cellule pour lui tout seul, parmi celles sous surveillance pour prévenir les suicides. Quand bien même, il ne se sentait pas en sécurité. La prison était seulement censée protéger les gens normaux des criminels. À l’intérieur, tout le monde se foutait qu’un homme vive ou meure, surtout quand il s’agissait de quelqu’un comme Karl.
En tant que procureur, sa mission avait consisté à rechercher vigoureusement la condamnation des accusés. En tant que juge, elle était de présider équitablement, de ne pas prendre parti, de maintenir la balance de la justice en équilibre pour que chaque verdict soit rendu sur l’unique base des faits et preuves recevables présentés.
C’est ainsi que fonctionnent ces pervers. Ils commencent petit, puis ils montent en puissance. D’abord ils se tripotent en regardant les petits gamins en sous-vêtements dans le catalogue JCPenney. Quand ça ne suffit plus, ils passent au voyeurisme, puis à l’exhibitionnisme. Ensuite, ils ont besoin du contact physique…
Interview de Tami Hoag (en anglais)