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Couleur de peau : miel tome 0 sur 5
EAN : 9782302009257
300 pages
Soleil (25/11/2009)
4.28/5   34 notes
Résumé :
A l'âge de cinq ans, Jun Jung-Sik errait dans les rues de Séoul, quand un policier l'a pris par la main et emmené à l'orphelinat américain. Trente-six ans plus tard, Jung se raconte dans un récit tout à la fois bouleversant et plein d'humour : ses premiers souvenirs, qui tiennent à un fil ; l'immersion totale dans une nouvelle culture, au sein d'une famille étrangère au langage inconnu... jusqu'au récent voyage du retour vers ses origines, vers de possibles et frêle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Couleur de peau : miel est un roman graphique et une autobiographie d'un Coréen adopté. Un parmi les 200 000 dispersés en Europe et aux Etats-Unis. Jun Jung-Sik, lui, est arrivé dans une famille belge. Cette bande dessinée, ces trois volumes, c'est sa vie, son expérience, son histoire, son parcours.

Cinq frères et soeurs, un nouveau père et une mère pas toujours facile… et sa vraie mère, inconnue et mille fois imaginée. Une nouvelle culture à laquelle il faut s'adapter, à laquelle il faut trouver une place à côté de celle de ses origines.
Comment se construire en se sentant différent de ceux qui nous entourent ? Comment vivre alors que nos racines ont été coupées ?

Le premier tome se concentre essentiellement sur son enfance. du petit garçon errant dans les rues de Séoul recueilli par des « longs-nez », Jung devient un jeune adolescent qui fait des bêtises seul ou avec ses frères et soeurs, qui se passionne pour le Japon, qui découvre la sexualité, qui commence à dessiner, qui recherche ses origines et sa place en Europe.
Le second est plus sombre, un peu moins drôle. Jung se penche alors sur son adolescence, l'éloignement avec sa famille qu'il n'aime pas moins pour autant, ses amitiés, ses amours, et toujours ses interrogations qui parfois trouvent des réponses.
Et enfin, dans le troisième et dernier tome, sorti en 2013, Jung est devenu un homme qui, pour la première fois depuis quarante ans, retourne en Corée à l'occasion du tournage du film adapté de la BD. Ayant oublié sa langue et la culture de ses ancêtres, c'est un univers à réapprendre. On ouvre avec lui le mince dossier archivé par la Holt, l'orphelinat qui l'a recueilli. Des photographies émaillent le récit.

Je ne suis pas adoptée et je n'ai jamais été confrontée à l'adoption. Grâce à Jung, j'ai aperçu ses conséquences : les bonnes, les heureuses, mais aussi les mauvaises, les interrogations sur qui l'on est et d'où l'on vient, sur sa différence d'avec les personnes qui nous entoure. Il nous montre les ravages que de telles zones d'ombre ont causés sur d'autres Coréens adoptés de sa connaissance et notamment sur sa petite soeur.
On dit souvent que les livres sont des portes vers d'autres cultures, d'autres personnes, qu'ils nous permettent de découvrir ce dont nous n'aurions pas idée autrement. Ce roman graphique le prouve encore une fois en faisant découvrir ce qu'est l'adoption, du point de vue d'un adopté.

A travers une histoire individuelle, on rentre également dans la grande Histoire alors que le film ne l'effleure que très superficiellement. On redécouvre la guerre de Corée, on apprend la condition des femmes, on entrevoit les raisons dans ce gigantesque et terrible abandon de milliers d'enfants. Ce n'est pas un cours d'histoire, ce n'est qu'une évocation des événements historiques qui ont conduit à un bouleversement de sa vie.

J'avais adoré le film, j'ai – sans grande surprise – encore plus aimé la bande dessinée. le ton est parfois sombre, parfois léger quelle que soit la gravité du sujet, le regard acéré. Des passages durs sont suivis de moments de tendresse. A tout moment, une question surgit ; simples ou plus complexes, elles ne sont jamais loin, toujours flottantes en arrière-plan.
Si la langue et les mots sont beaux, les dessins sont sublimes. Fins, facétieux, obscurs, précis. Je suis tout simplement en admiration devant certaines planches.
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Jung est né en Corée en 1965. Enfant des rues, il est recueilli dans un orphelinat puis adopté par une famille belge. Entouré de quatre frères et soeurs belges, puis d'une petite soeur coréenne adoptée, il vivra l'enfance d'un enfant de son âge.... quoique pas tout à fait. Sa mère n'est pas quelqu'un de tendre et il est à la recherche d'affection, les enfants de son âge le traitent parfois de chinois, ses rêves sont peuplés d'images lointaines,... Adolescent, en plus des émois de cet âge, il hésite entre amour, amitiés, copine, asiatique, pas asiatique. Il s'est découvert un don pour le dessin et c'est par là qu'il réussira à s'exprimer; Pourtant il gardera longtemps ce traumatisme de l'abandon et à la fois le désir et la peur de l'attachement.

Voilà une bande dessinée magnifique, tout en noir et blanc, avec un dessin tourmenté et pourtant tendre quand il le faut. Les tourments de cet enfant et de cet adolescent nous touchent énormément par ses faiblesses, ses angoisses, son humour aussi. Quelques notes en fin d'ouvrage donnent des renseignements sur l'auteur et sur sa quête d'enfant adopté. Non il ne recherchera pas sa famille biologique. Oui il est passionné par l'Asie et il ira en Corée. Et oui il a fini par épouser.... une Coréenne adoptée !
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J'ai enfin pu découvrir cette BD grâce aux prêts de la bibliothèque universitaire, et je suis finalement content d'avoir découvert cette série de cette façon plutôt que l'avoir achetée. Parce qu'il me semble que j'aurais assez peu envie de la relire, au final.

Ce qui me dérange dans cette BD, c'est qu'au delà des deux premiers tomes, l'auteur me semble étaler un peu son idée et les tomes me parlent bien moins qu'a des personnes adoptés (qui trouvent sans doute matière dans ces volumes). de fait, malgré des idées que j'aime bien, notamment le dialogue avec sa mère, on est au final assez loin de l'intérêt que j'avais dans les deux premiers volumes.
Par contre, le récit est bien emmené et très plaisant à lire. C'est le récit de son adoption, mais surtout de ses doutes et de ses angoisses à ce propos. La différence, le racisme, la question d'identité, de la filiation, tout cela ressort dans le récit au fur et à mesure des pages. C'est juste qu'une bonne partie m'intéressait moins que ce qui était dit par rapport à la Corée ou à la place des femmes dans celle-ci.

Bref, on peut se poser plein de questions à la lecture de ce récit, mais globalement je n'ai pas été enchanté plus que cela au sortir des quatre tomes. Peut-être que l'ensemble d'un coup amenait une sensation de trop, en tout cas c'est ce que j'ai ressenti.
Le dessin est totalement en phase avec le propos, et nous propose de belles cases et des magnifiques métaphores qui conviennent très bien à la situation. C'est un coup de crayon d'autant plus réussi qu'il laisse de l'espace, ce qui laisse une fluidité dans la lecture malgré le nombre de réflexions intérieures. C'est d'ailleurs une lecture plus rapide que je ne l'aurais cru.
Pas mauvais du tout, même très bon, mais dont j'ai l'idée que je ne relirais pas forcément. Ça parlera sans doute à d'autres que moi.
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L'histoire : quand il avait environ 5 ans, Jung a été trouvé par un policier dans une rue de Séoul. Il cherchait de la nourriture. Accompagné à l'orphelinat, il y restera un temps avant d'être adopté par une famille belge. Il va grandir là, entouré de ses parents, son frère et ses 3 soeurs, bientôt rejoints par Valérie, une autre enfant adoptée en Corée du Sud. Ca a l'air simple, dit comme ça, mais en réalité tout se bouscule dans sa tête. Beaucoup de questions, autour de sa mère biologique, de son pays d'origine, de ses relations aux autres asiatiques adoptés, de ses racines, etc. Ses relations avec sa famille ne sont pas toujours simples non plus. Alors Jung va chercher, encore et encore. Aujourd'hui, celui qui écrit cette BD le fait plusieurs décennies après, avec le recul sur sa propre vie qu'on peut avoir à l'approche de la quarantaine, puis de la cinquantaine.


Mon avis : un excellent roman graphique. le découpage en 4 tomes est quasiment involontaire, puisque chaque tome est venu s'ajouter au précédent sans avoir été prémédité. D'abord un tome, puis le besoin d'un autre, et ainsi de suite. Et cela donne une ambiance très particulière à ce roman. Un peu comme ces discussions entre amis où, au moment de se séparer, on a toujours un truc en plus à se dire. Puis un autre. Et un autre. Jung nous raconte. Puis il ajoute quelque chose. Puis il boucle la boucle. Puis il avait encore quelque chose à ajouter. Et moi, là, j'aimerais bien avoir un 5ème tome, parce que bon, j'ai 2-3 questions qui sont restées en suspens, c'est frustrant.

L'auteur nous parle avec fougue et douceur à la fois de l'adoption, il exprime très bien ce que cela implique de difficultés identitaires, même dans un envionnement favorable. Les dessins sont précis et légers, expressifs, presque en mouvement pour certains, et mélangent largement des influences occidentales et orientales. Les mots sont directs, clairs, émouvants sans pathos. Pour les gens comme moi qui ne connaissent vraiment rien au sujet, c'est très instructif, très pédagogique sans jamais être infantilisant ou hautain, vraiment le ton est parfait. Les perosnnages, eux, sont un peu sans filtre, cash, vrais, alors pas toujours jolis jolis. Et c'est une force importante du livre, cette humanité brute et sincère, sans idéalisation ni enjolivement.

Une BD à mettre entre toutes les mains. Enfin à partir d'un certain âge quand même, il y a pas mal de références sexuelles.


Il existe aussi un film d'animation documentaire, qui a été tiré de ce roman graphique.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Jung, l'auteur de ces deux BD, est coréen.
De ses cinq premières années, il n'a que très peu de souvenirs. Il a été retrouvé errant dans la rue à l'âge de cinq ans. Il a alors été confié à un orphelinat dans lequel il y restera quelques mois avant d'être adopté par une famille belge.
Et le voilà parachuté dans une nouvelle vie.

Jung a désormais deux parents, très exigeants et peu démonstratifs mais également et surtout un frère et quatre soeurs. Une vie donc très riche mais loin d'être simple !
Jung doit s'adapter à une nouvelle culture, apprendre à se construire et trouver sa place dans cette famille mais aussi dans ce pays.
Jung n'est plus coréen mais n'en est pas devenu belge pour autant. Il a tendance à rejeter la Corée, mais reste fasciné par l'Asie. Il fuit les nombreux coréens adoptés mais est obligé d'admettre sa différence avec les Européens.
Qui est-il vraiment ?
C'est ce questionnement que nous suivons durant ces deux BD.
La première BD commence alors que Jung a cinq ans, la seconde termine lorsque Jung devient adulte. Et c'est un magnifique témoignage qu'il nous offre !

C'est plein de sincérité qu'il nous livre sa vie, les doutes qui l'ont animé, les difficultés qu'il a rencontrées.
Jung a un talent hors du commun pour raconter. J'ai énormément apprécié. Pour moi, l'autobiographie est un exercice extrêmement difficile. Il faut savoir prendre du recul sur soi, réussir à raconter sans trop raconter et avoir un ton juste, ne pas tomber dans le larmoyant.
Et ici, c'est pleinement réussi !
Jung réussit à analyser sa vie de manière si juste. Une vie qui est loin d'être simple, faite de trous et de ruptures. Il sait mettre en mots et en images de manière très touchante sa relation avec sa famille adoptive, sa cohabitation virtuelle avec sa mère naturelle, son attrait pour l'Asie. C'est juste impressionnant.
Et petite cerise sur le gâteau, ces deux BD sont pleines d'humour. J'ai beaucoup ri et j'ai adoré rire et être touchée en même temps.

Vraiment, ces BD m'ont émerveillée, m'ont fait passer un excellent moment.

Et, j'oubliais, deuxième petite cerise sur le gâteau, j'ai appris. J'ai appris sur l'histoire de la Corée et j'ai aimé ces petites parenthèses savamment dosées sur la Corée.

Donc, pour moi, c'est une grande réussite !
Je vous le conseille très très fortement !
Lien : http://faurelixlit.blogspot...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’étais à la recherche d’une maman, mais je ne me rendais pas compte que j’en avais deux. Tout aurait été tellement plus simple si je n’en avais eu qu’une… Alors pourquoi devoir choisir ?
Je garderai les deux, chacune avec ses qualités et ses défauts. J’aurai une partie occidentale, et l’autre orientale. Je serai européen, mais aussi asiatique. Et quand quelqu’un me demandera de quelle origine je suis, je lui répondrai que je viens d’une contrée où on y cultive du miel au goût sucré, mais aussi au goût salé.
En fin de compte, j’ai eu deux mamans, deux pays… j’avais découvert que j’étais le chaud et le froid, le blanc et le noir.

(tome 2)
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Quand j’étais petit, je me disais souvent que j’avais dû être drôlement mauvais puisqu’on m’avait abandonné. A l’adolescence, perdant l’insouciance de l’enfance, ce sentiment de disgrâce, de rejet, celui de ne pas avoir été désiré, s’est transformé en colère. Je suis devenu un démon pour moi-même, entamant un processus d’autodestruction. Guérir le mal par le mal, jusqu’à disparaître, ne plus exister.

(tome 3)
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Le doute s’était installé. Des questions sans réponses se bousculaient dans ma tête.
Je suis qui, moi ? Pourquoi la Corée m’a abandonné ? Pourquoi ne suis-je pas blanc ?

(tome 1)
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