Installé depuis de nombreuses années à Bordeaux, Jung se rend très rarement dans son pays d'adoption. Cela fait aujourd'hui trois ans qu'il n'a pas revu sa maman, n'échangeant que par textos. Profitant d'un déplacement sur Paris, il monte jusqu'à Bruxelles où, après l'avoir informé de sa visite, il est invité à dîner chez cette dernière. Quel étrange sentiment de revenir sur les lieux de son enfance, de découvrir que certaines choses ont immanquablement changé. La maison, elle, regorge des mêmes odeurs, les meubles sont toujours à la même place. Et pourtant, Jung ne s'y sent plus chez lui. Commence alors l'interview où il est question de son enfance au coeur de la nombreuse fratrie, de sa soeur adoptée, de son départ de la maison, de ses albums ou encore de son rêve, déjà tout gamin, de devenir dessinateur...
Une trilogie qui se prolonge... Initialement prévue en trois tomes, Jung revient encore une fois sur les traces de son passé. Sa rencontre avec sa maman adoptive qu'il ne voit qu'occasionnellement est l'occasion pour lui de se livrer à nouveau. Oscillant entre passé et présent, Jung donne des éclairages sur certains moments de son enfance, notamment la mort de sa soeur adoptive, Valérie. L'adulte qu'il est devenu aujourd'hui est plus présent, côtoyant parfois le petit garçon qu'il était. Il mesure l'impact de ses albums autobiographiques et du film d'animation qui en a été adapté. Notamment dans son pays d'origine où il retournera pour la quatrième fois. Un pays qu'il apprivoise progressivement au fil de ses voyages. Jung nous offre un album sensible et touchant, ponctué ici et là de pointes d'humour. Un témoignage fort d'un enfant adopté qui, peu à peu, trouve enfin sa place. Graphiquement, le trait est délicat, et le noir et blanc élégant.
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Jung a pris goût à écrire sur son sentiment d'étrangeté inhérent à son adoption. Il ne comptait, au départ, faire qu'un seul album autobiographique, et voici déjà le quatrième, sachant que le cinquième est en préparation.
Dans cet album un peu différent des trois premiers, Jung revient à Bruxelles pour faire une interview de sa mère. Trente ans ont passé depuis son départ de la maison familiale et les tensions se sont apaisées. Mère et fils sont heureux de se revoir, malgré une certaine timidité. Elle parle à coeur ouvert, et lui, de son côté, ose les questions.
Grâce à ce procédé, nous lecteurs revenons sur un passé déjà lu auparavant mais perçu avec plus d'indulgence aujourd'hui.
En parallèle, nous suivons Jung pour son quatrième voyage en Corée du Sud, cette fois-ci pour quarante jours d'écriture. Toujours la même appréhension de retrouver ce pays où il a vécu les cinq premières années de sa vie mais dont il ne garde que le souvenir d'un copain plus grand que lui avec qui il aimait jouer. Va-t-il, peut-être, croiser sa mère parmi ces vieilles femmes? Ou son père? Va-t-il découvrir quelque chose de nouveau sur son histoire?
C'est un retour constant sur le passé et le présent que son histoire l'oblige à faire, essayant de comprendre, d'accepter ce qu'il est et ce qu'il représente aux yeux des autres (un étranger en Europe, un étranger en Corée).
Malgré une vie tourmentée, à la recherche de ses racines - après avoir si longtemps voulu les effacer - Jung garde toujours autant d'humour dans sa manière de penser, d'écrire, de dessiner, dans une grande sincérité. C'est sans aucun doute cette sincérité justement qui a attiré tant de lecteurs et changé le cours de la vie de certains.
Ce quatrième tome se termine sur un événement important, dont on ne pourra connaître l'issue qu'au cinquième. Vivement qu'il sorte!
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J'ai un tout petit peu moins apprécié ce quatrième tome que le précédents, mais cela reste un témoignage très émouvant de ce que vivent les enfants adoptés, toujours en quête de réponses sur leurss origines.
C'est d'autant plus touchant que dans ce tome Jung donne aussi la parole à sa mère adoptive, une femme qui a pu sembler parfois dure dans les précédents tomes. On se rend alors compte qu'elle aussi a dû faire face à bien des difficultés.
Le reste du tome se concentre sur le parcours de Jung après la sortie des trois premiers livres et du film éponyme : ses voyages en Corée où il se sent de plus en plus chez lui alors qu'il crée des liens et découvre le pays,etc .
J'ai beaucoup aimé la série "Couleur de Peau : Miel" qui est un témoignage saisissant de ce qu'a vécu son auteur.
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J'avais lu la trilogie il y a un ou deux ans. Et c'est en voyant passer dans mon fil d'actu l'avis de marina53, que j'ai découvert qu'un 4e tome avait été publié.
L'auteur poursuit son cheminement, et c'est intéressant de continuer à le suivre. Finalement, ici, on se concentre plus sur ce qu'il a fait depuis la publication des BD et du dessin animé (la promotion etc...) mais le thème central reste la question de ses origines et ses relations avec sa famille adoptive. On voit aussi que son travail ayant été adapté en Corée, cela ouvre des portes. On ne peut que lui souhaiter d'arriver au bout de sa quête.
Dans ce tome, il évoque des tests ADN qu'il a passé, mais il reste silencieux sur les résultats, et j'aurais espéré en savoir plus...
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Jung est adulte et éprouve le besoin et l'envie de revoir sa mère adoptive, qu'il n'a pas vu depuis 3 ans. Ils reviennent ensemble sur l'enfance et l'adolescence de Jung, et les difficultés de chacun à trouver sa place...
Les dessins et La narration sont toujours aussi beau mais j'ai été moins touchée que lors de la lecture des 3 premiers tomes. Jung semble avoir accepter sa différence et décider d'aimer la vie, SA vie...
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Ce roman graphique est un formidable voyage initiatique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Cette quête identitaire s’enrichit depuis octobre d’un nouvel opus, dans lequel l’enfant devenu auteur, toujours partagé entre Europe et Asie, questionne ses deux familles.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Se mettre à nu sans tomber dans le voyeurisme, c’est peut-être la clé de la réussite de ce qui devait être un joli one-shot, devenu aujourd'hui série.
Lire la critique sur le site : BDGest
Ce lien qui nous unit à la vie, à nos racines, est invisible pour les yeux, mais il est réel et souvent indestructible. L'être cher, s'il disparaît un jour, reste en nous, car son souvenir est éternel...
Les petites filles grandissent... et devenir adulte n'est pas toujours très simple. Surtout lorsqu'on est mal entouré et que sur son chemin on découvre que se perdre dans des mondes parallèles peut nous faire oublier pour un instant les raisons pour lesquelles on se sent mal.
En venant au monde, on n'est pas destiné irrévocablement au malheur, la quête du bonheur passe par l'acceptation de ses défauts et de ses qualités... Mais aussi par l'acceptation du sentiment d'échec, voire d'un traumatisme. S'accepter tel qu'on est est essentiel pour se reconstruire et la force pour y arriver est en chacun de nous. Chaque difficulté de la vie surmontée est une victoire.
Chaque séjour au pays me rapproche un peu plus de mes racines. Aujourd'hui, j'ai presque autant d'attaches en Corée qu'en Europe, comme si je reprenais petit à petit une place qui me revenait légitimement.
Il faut chérir les gens qu'on aime, être généreux avec eux, ça, c'est important, car la vie est courte et ne tient parfois qu'à un fil, bien fragile...
Jung en interview sur planetebd.com