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publie.net (02/03/2013)
4.57/5   7 notes
Résumé :
  « C?est pas important de savoir d?où c?est venu ni quelle silhouette j?ai vue, sur quel bitume, et à quelle date, quel âge, et quelle ombre fouettait quelle autre, et dans quel sens, pourquoi. J?étais étudiant et puis je l?étais plus. J?ai écrit ça le long. Le long de moi-même et le long de tous les autres petits trucs que j?ai aussi écrits. Un premier roman, je tiens fort à la formule, qui aurait pu s?appeler, lui aussi, Fuir est une pulsion.  « D?abord un corp... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

J'ai attendu plusieurs jours pour mettre ce livre dans ma bibliothèque Babellio, parce que voulais en parler, dire qu'il faut le lire – ou que je le conseille, ne soyons pas plus autoritaire que le sommes – et que, par ma foi, ne savais, ne sais toujours pas comment le faire.
Adressé, à une fille je pense, mais n'en suis pas certaine, ce qui est en fait un monologue intérieur.. qui est plus que cela : la pulsion de vie, la pensée, les sensations, les délires contrôlés, dont on se demande un moment si cette violence qui se déclenche en lui brutalement est réelle, ou du moins si les actes qu'il vit, sont réels ou ne sont que vécus par lui, comme une expulsion sans action sur la réalité des «victimes», l'intérieur donc d'un garçon en rupture de famille, en dérive, clochardisé, d'un garçon et de sa main droite qui sent l'intérieur de la poche où elle n'est plus.
Les rencontres, le presque maître à penser, celui qui erre mais avec des règles comme la rotation des bancs devenant lieu de vie, chacun affecté à un jour, celui ceux qui interviennent passagèrement, celui pour lequel il distribue des tracts, et chaque fois cela = «il tend sa main droite, je tends ma main gauche» - et puis cet homme aux cheveux bleus qui hantaient ses nuits d'enfant et qu'il retrouve peut-être.
Et la canicule omniprésente, collante, tueuse, celle de cet été où disparaissent des vieux.
Je ne comprenais pas tout, je pouvais seulement le suivre dans son monde, le notre mais un peu à côté, généralement hostile, solide et irréel en même temps, sentir avec lui l'odeur de la piscine, l'attente du départ, les contacts, la saleté grandissante, la faim... suivre la violence qui se déclenche régulièrement, et cette langue souple, violente elle aussi, mais qui ne tombe jamais dans les artifices qui ne règnent que trop dans la littérature à cela consacrée.
Entrer dans un monde autre, où prenons conscience, une foi de plus, mais radicalement, de notre solitude, de nos rapports aux autres qui nous sont tous étrangers, par nature (déjà somme nous certains de nous ?), où les actes peuvent être impulsifs, où les résultats de notre action sur le monde restent incertains.
Bien, définitivement sais pas dire, lisez.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tant que mes yeux restent fixés sur lui, je pense, le type aux cheveux bleus, je pense, le cauchemar de mes rêves de gosse, ma main, main droite, j’en suis sûr, elle se tiendra douce et blanche dans le silence de mes poignets tordus. Je peux sentir les pointillés sucrés contre ma peau juste sous mon coude, côté droit. Je peux sentir ma sueur collée sous mes aisselles et sous mes bras. Le poids de mon t-shirt gris qui me rappelle qu’un jour il était blanc.
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Les portes s’ouvrent. Se ferment. Mon corps entre autres tirés à l’intérieur. Je m’enfonce dans la largeur. Je laisse la vitre en face des portes fondre sur moi, tant pis pour la chaleur plastique qu’il faudra bien subir. Je m’appuie trempé sur elle. Le long signal de fermeture bascule dans les graves, les portes battent, les tractions sous le châssis
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Ma main, main droite, sans la peau fait des nœuds dans ma gorge et je perds du temps à la cracher par terre, phalange après phalange, et quand elle pue dans les graviers, sanguinolente, entre mes Van’s, j’y file un coup pour la claquer bien loin et qu’elle s’en aille plus vite que moi et surtout, je pense, surtout, je pense, loin, super loin de moi.
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J'actionne les mandibules comme on tabasse quelqu’un dans le ventre et les côtes, je pense : jusqu’à ce que la machine s’arrête. J’essaie de pas penser à la bouffe que je laisse engluée dans ma gorge, bientôt mon ventre.
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Lecture d'un extrait de Jachère, de Philippe Aigrain, par Guillaume Vissac. Ensemble, publions Jachère ! Merci de vos relais, dons, contributions, partages, commentaires ! Campagne de soutien sur Ulule.
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