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Marc de Gouvenain (Traducteur)Lena Grumbach (Traducteur)
EAN : 9782742767946
Actes Sud (01/06/2007)
3.54/5   23 notes
Résumé :
A presque vingt ans d'intervalle, deux crimes ont été commis au bord d'un magnifique lac, tout au nord de la Suède, près de la frontière norvégienne. Coïncidence ? Malédiction ? Vengeance tardive ? De non-dits en soupçons, l'enquête sur le crime initial - deux jeunes touristes sauvagement assassinés dans leur tente par une belle nuit de la Saint-Jean - a piétiné pendant dix-huit ans, énigme irrésolue dont le mystère attirait les touristes... Désormais simples témoin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est un gros pavé.
Constatation évidente lorsqu'il nous arrive dans les mains.
La quantité n'est pas un gage de qualité.
Il faut s'armer de courage, de l'envie de se laisser enfouir dans un tel texte.
Nous partons dans des lieux nommés mais indéterminés situés au Nord, au milieu des frontières suédoises, norvégiennes et finlandaises. Les chiens ne sont pas des petites bêtes de compagnie mais des gardiens. La faune est spécifique avec des tétras lyres, des rennes et des plongeons. le peuple same côtoie le peuple des forêts.
Au début de l'histoire, nous sommes un peu surpris par le grand nombre de personnages. C'est un petit village mais tout le monde intervient à un moment ou à un autre alors il est un peu compliqué de s'y retrouver.
C'est rocailleux, c'est terreux, on voit, on entend, on sent, on ressent, on vit dans un autre monde, on partage la nature ... c'est la magie du pavé que l'on ressent vraiment dans la deuxième partie.
Roman contemplatif où l'on voit le soleil se lever et le monde qui nous entoure.
On sent sous ces doigts le nombre de pages qui diminue et on a peur peur de quitter cette région si loin de tout, on a peur de se retrouver seule au milieu de ce silence, on veut continuer d'entendre la pluie tomber, les feuilles s'envoler, l'herbe grandir, se coucher.... Comme nous serons malheureux quand l'histoire s'arrêtera.
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L'action se passe dans le comté de Jamtland, dans le centre ouest de la Suède, le long de la frontière avec la Norvège. C'est une région de forêts, de lacs, de rivières et de marais. Dès le début du roman, on est entraîné dans deux drames distincts qui se déroulent simultanément. D'une part, il y a Johan, qui après une dispute familiale, est envoyé au fond d'un puits profond, heureusement à sec. Il va pouvoir s'en sortir après y être resté de longues heures, mais il ne veut pas rentrer chez lui. Il n'a pas d'argent, pas d'affaires, c'est mal parti pour lui. D'autre part, il y a Annie qui, accompagnée de sa fille Mia (6 ans), erre toute la nuit dans cette même forêt et ses marécages, à la recherche de la maison de son ami Dan, qui aurait dû venir l'accueillir à sa descente de bus, mais n'était pas là. Elle découvre deux jeunes gens morts poignardés sous une tente. Prévient la police qui commence par la soupçonner. Suspecte, sans logement et sans nouvelle de Dan, pour elle aussi, c'est mal parti. Kerstin Ekman nous immerge dans cette immense forêt qu'elle s'attarde à décrire, avec ses nombreuses espèces d'arbres, ses plantes, ses étendues d'eau, ses animaux et aussi ses insectes qui piquent!


On va alors suivre les pérégrinations de Johan, d'Annie et de Mia et rencontrer de nombreux personnages qui vivent isolés du monde, dans cette forêt. On va faire la connaissance également de Vemdal, le policier qui enquête sur ce double meurtre. Et du médecin Birger qui a des problèmes à concilier ses obligations professionnelles et sa vie amoureuse. C'est parfois un peu lent, surtout quand les protagonistes font de longues marches dans la grande forêt, ou lors des descriptions de paysage et des multiples digressions. On est aussi un peu perdu dans le récit à cause du grand nombre de lieux imaginaires, et des fréquents sauts dans le temps, souvent mal identifiés. On s'y perd donc, comme Annie s'est égarée dans la forêt. On essaye de se raccrocher aux branches comme on peut! Mais l'auteure sait nous surprendre par l'évolution totalement imprévisible de la situation des protagonistes. On avance, au rythme des souvenirs des uns et des mensonges des autres, on essaye de situer chacun des personnages par rapport à la scène de crime. Qui était là? Au bord de la Lobberan, le soir de la Saint Jean, pour tuer ces deux campeurs? C'est un roman foisonnant. On y parle aussi longuement de sexe débridé, de vie en communauté, de l'élevage des chèvres, du déboisement d'une partie de la forêt, de la façon d'intéresser les élèves avec des cours originaux. Un peu long et trop embrouillé quand même.
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Double meurtre dans la forêt des lapons

Crimes au bord de l'eau, voilà un bien curieux roman.
Un roman nordique où l'action se situe tout en haut de la Suède à la frontière norvégienne, tout près de la Finlande, là où vivent encore quelques «sames» (des lapons).
Un roman nordique où l'on retrouve une nouvelle fois la Saint-Jean et sa folie humaine, quand le soleil ne se couche plus et laisse peu de repos aux âmes.
Un roman où la forêt est omniprésente, presque un personnage à elle seule.
Et les forêts de là-haut, c'est autre chose que par chez nous ...
Un roman étrange, d'abord par l'écriture qui laisse libre champ à l'irruption du physique et des corps : quand les personnages ont froid, ont faim, quand il y en a qui saignent, d'autres qui puent, certains qui ont besoin de pisser, ou de baiser, d'autres qui se font bouffer par les moustiques.

On peut lire ici ou là que Kerstin Ekman est une auteure réputée pour explorer l'opposition entre nature et culture : ceci explique peut-être cela et nous donne un roman puissant à l'ambiance qui reste longtemps présente.
Au centre de l'intrigue, la vie d'un village tout là-haut (dans une ambiance far-west du nord) avec un médecin à la prescription facile et au couple cahotant, une instit' en rupture de banc d'école, une famille de vauriens, une communauté babacool, une passagère inconnue, deux jeunes en camping, et tous les ingrédients qui font que cette nuit de la Saint-Jean ...
Un roman étrange enfin par sa construction : deux parties, deux crimes.
Au beau milieu du livre, entre les pages 319 et 320, il s'est écoulé 18 ans.
Certains se sont mariés, d'autres se sont séparés. Tous ont vieilli.
Un second meurtre vient soudain rouvrir les plaies qui n'étaient pas tout à fait refermées et l'enquête sur le premier, jamais élucidé, alors qu'au village, 18 ans après : [...] Personne ne parlait de ce qui s'était passé dans la nuit de la Saint-Jean.
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Kerstin Ekman compte parmi les plus grands auteurs des dernières décennies en Suède, c'est ce qu'indique la 4ème de couverture de Crimes au bord de l'eau. Sa brève bibliographie rajoute qu'elle a rencontré un grand succès grâce à ses romans policiers avant d'évoluer vers une littérature psychologique.


J'ignorais l'existence de cette auteure avant la lecture de Crimes au bord de l'eau, dont il est bien difficile de dire un mot, tant il s'agit d'une étrangeté littéraire. D'abord il faut signaler son poids, 623 pages, qui a lui seul peut décourager les lecteurs pressés, avides d'action et de dialogues en rafales. Ici, les descriptions sont longues et minutieuses, rares les mots échangés entre les différents personnages. L'intrigue concerne le récit de deux crimes qui se sont déroulés à 20 ans d'intervalle, à la Saint-Jean, dans l'extrême nord de la Suède où vivent quelques sames, quelques illuminés membres d'une communauté, quelques habitants frustes, des myriades d'insectes. Certes, tous les ingrédients d'un roman policier sont présents mais je ne pense pas que l'on puisse définir ce roman comme tel.


En ethnographe, Kerstin Ekman décrit la nature, les lacs, la forêt, ses habitants et sa faune, dont elle célèbre avec beaucoup de talent, à la fois la beauté et la sauvagerie : pas de marécages sans moustiques, pas de forêts sans braconniers, pas de camping sauvage sans meurtre alors qu'une canicule pourrit tout, le compost comme le contenu des journaux qui parlent d'assassins et de sadiques pervers et que leurs pages culturelles puent la viande avariée. C'est dans ce territoire brutal et magique que débarquent Annie, ex-instite urbaine, et sa petite fille Mia, venues rejoindre Dan.


Une lecture très appréciée, qui m'a rappelé les exceptionnels concerts offerts à son public par Mari Boine, qui a porté le joik, musique traditionnelle samie au rang d'un art.
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Attention à ne pas vous égarer dans cette immense forêt tout au nord de la Suède et dans l'étonnant roman de Kerstin Ekman.
Car dans l'une comme dans l'autre, vous risquez d'être totalement désorienté par une nature omniprésente, à la fois violente, apaisante, sensuelle et mystérieuse.

Et dans ce bout du monde de rencontrer d'innombrables villageois qui ont tant à raconter. Au point que le lecteur s'y perd, essentiellement dans la première partie qui alterne périodes et personnages autour du meurtre de deux jeunes campeurs pendant la nuit de la Saint-Jean sans que l'on puisse percevoir le moindre lien entre les différentes propositions.

Et pourtant, là est la magie du roman, si la lecture est parfois décourageante parce que justement on ne trouve pas le fil, on y retourne parce que l'écriture est belle et le mystère entier.
Dans la deuxième partie, tout s'éclaire lorsque 18 ans plus tard, un second meurtre est commis. Et c'est alors que le puzzle s'assemble !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[...] Il trouva vite un petit endroit où le fond de la rivière était dépourvu de cailloux, ce qui lui permit de poser ses pieds de manière stable malgré la vigueur du courant. Puis il se lava comme cela faisait une éternité qu'il aurait dû se laver. Au début le froid lui coupa le souffle, mais il s'habitua, respira moins vite. Se frotta avec les mains. Fit une nouvelle fois mousser le savon et se lava entièrement. L'aine, les bourses, entre les fesses. Sous les bras. Il frotta son cou et ses bras. Il s'accroupit et s'aspergea la tête. Il frotta le savon sur son crâne jusqu'à ce que la peau le brûle.
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Si ce qu'il avait lu était vrai, elle était capable de rejoindre la mer, même d'ici. De serpenter dans la rosée, de remonter des filets d'eau. Une anguille en migration avançait aussi vite qu'un homme à pied. Elle savait toujours ce qu'elle voulait. Elle ne savait peut être rien d'autre.
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Assieds-toi là-bas, dit Ake en indiquant un tronc de bouleau abattu. Le feuillage effleurant l’eau, commençait à verdir. Des feuilles étaient déjà grignotées par des chenilles et cela l’écoeura. L’eau ruisselait et le bruit était un mélange de nombreux bruits. Ça cliquetait, ça bruissait et ça tintait. Parfois, une voix monotone semblait monter de l’eau. […] Il écoutait couler l’eau transparente qui n’avait rien à dire. Elle ne faisait que parler. Le mélange de bruits éveillait des échos dans son cerveau et son cerveau en faisait des paraboles. L’espace d’un instant, il se dit qu’il était en train d’écouter ce qui s’était passé ici. Que ça avait été gravé dans la nuit claire et que les remous et les tourbillons de l’eau le restituaient. Mais que malgré tout, il ne pouvait distinguer qu’un caquetage et de petits cris. Parfois on aurait même dit un miaulement.
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Barbro lui manquait énormément. […] Il appela la mère de Barbro puis ses frères et il finit par la joindre elle même. Tandis qu’il lui parlait il ressentit une sorte de difficulté à respirer, une crampe. Sa voix était tellement basse et intense. Elle avait une voix grave, depuis toujours. Sombre comme ses cheveux, ses yeux et la peau bleu-brun des paupières. Comme les creux qu’on distinguait haut sur l’aine quand elle écartait les jambes. Quand les crampes dans sa poitrine se relâchèrent, des sanglots commencèrent à le secouer. Elle appela dans le combiné parce qu’elle n’avait pas compris qu’il s’était mis à pleurer. Lui-même ne le comprenait pas. Il lui demanda de revenir. Plus tard, il n’arriva pas à comprendre qu’il ait pu lui demander ça, ni qu’il ait pleuré. Mais elle rentra.
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Cette verdure lui paraissait obscène, lui faisait penser à des poils pubiens trop abondants, comme on peut en voir dans les établissements de bains et qui font détourner le regard. Elle ne s'était pas attendue à cela. Plutôt à une sorte d'aridite. Des couleurs pâles et parcimonieuses.
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Video de Kerstin Ekman (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kerstin Ekman
Alice Ekman : "La rivalité Chine-Etats-Unis se décline dans un grand nombre de domaines, y... .L'invité des Matins de France Culture.Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 1 Mars 2018)Retrouvez l'intégralité de l'émission sur: https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/xi-jinping-president-a-vie-faut-il-avoir-peur-du-nouvel-empereur
Dans la catégorie : Littérature suédoiseVoir plus
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