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EAN : 9782879296975
280 pages
Editions de l'Olivier (19/08/2010)
3.36/5   194 notes
Résumé :
Lorsque le petit ami de sa fille, Marina, meurt dans un accident de moto, Jérôme se retrouve plongé dans un désarroi et une douleur auxquels il ne s'attendait pas. Il est profondément déstabilisé : son ex-femme, Paula, refait surface, sa fille le quitte, il tombe amoureux d'une inconnue et un étrange commissaire de police à la retraite s'intéresse de (très) près à lui. L'histoire familiale de Jérôme est singulière. Né de parents inconnus, il semble avoir vécu dans l... >Voir plus
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"Dans la nuit brune", c'est "Un secret" en moins bien
Jérôme, la cinquantaine, agent immobilier, divorcé, vit dans une ville de province sans histoire. Sa fille a un amoureux. Quand celui-ci trouve la mort dans un accident de moto, la vie de Jérôme va s'emballer. Un détective privé homosexuel va s'enticher de lui. Une cliente écossaise de son agence aussi. Et les circonstances mystérieuses de sa naissance (Jérôme est un enfant trouvé) vont peut-être s'éclairer. Ou peut-être pas.
C'est bien là le problème : Agnès Desarthe ouvre des pistes alléchantes mais ne les referme pas toujours. Il y est question du génocide juif, de l'amour familial, des choix que l'on fait dans sa vie, ou qu'on a la paresse de ne pas faire ... C'est beaucoup pour un petit livre.
Il y avait peut-être la substance à une oeuvre plus ambitieuse. Malheureusement Agnès Desarthe est restée au milieu du gué.
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Jérôme, agent immobilier, divorcé, est un enfant trouvé dans les bois à l'âge de trois ans. Son rapport à la forêt est instinctif, viscéral. Il aime se rendre le soir dans les bois, marcher, ramper, sentir.
L'histoire commence par l'enterrement d'Armand, le petit ami de sa fille Marine dont il est très proche. C'est un homme solitaire, légèrement asocial,
« dépossédé, séparé de son esprit, flottant un peu au-dessus, un peu à côté de lui-même.»
Les lycéens ont fait un bon choix, comme souvent, en attribuant le prix Renaudot à ce livre.
C'est un roman qui a beaucoup de qualités, des personnages attachants, une intrigue originale, un double suspens qui laisse interrogatif jusqu'à la fin.
Cependant quelques incohérences m'ont empêchée de le trouver excellent ;
- Les dialogues et l'attitude de la mère de Marina
- Les liens trop rapides entre Jérôme et Alexandre, le policier retraité
- le comportement de cette étrange cliente, Vilmo Smith
- le titre, inapproprié
Mais si je ne l'ai pas trouvé excellent, il n'en reste pas moins très bon.
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Jérôme mène une vie plutôt paisible, malgré une monotonie dont il s'accommode pourtant. Agent immobilier, célibataire, divorcé, il a la garde de sa fille, Marina. L'amoureux de la jeune femme meurt tragiquement des suites d'un accident de la route. Anéantie, désemparée, Marina erre dans la maison entourée de ses amis qui se relaient auprès d'elle.
Cet événement va bousculer la vie de son père en profondeur. Plongé dans un abattement total, il ne sait que faire du chagrin de sa fille. Sa confrontation avec la mort et le deuil le conduit dans un premier temps à des reflexions sur l'existence et l'entraine ensuite, inévitablement, sur le chemin de ses racines.
Enfant trouvé dans la forêt, par un couple qui finit par l'adopter, Jérôme a peu de souvenirs et de nombreuses zones d'ombre, la nuit brune, enveloppent ses véritables origines. Un curieux personnage va entrer dans sa vie, et le guider vers la vérité en sondant le passé (la rencontre de l'histoire et L Histoire avec un grand H), mais est-ce vraiment le souhait de Jérôme ? Par ailleurs, une rencontre avec une anglaise fantasque, dont il tombe amoureux, va entrouvrir un passage vers un possible avenir.
Une jolie écriture, une incursion dans le conte – la magie de la forêt, lieu empli de mystère et de rêverie –, le lien filial, la puissance de l'invention – Jérôme se crée des souvenirs –, de l'amour, de l'amitié, de la tragédie...au final, on a un joli petit roman émouvant et pénétrant.
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"Dans la nuit brune" est le vers d'un poème qui parle d'enfant perdu. Ou plutôt de "faon" perdu. Mais c'est bien l'idée qui parcourt tout ce roman. La perte d'un enfant. Armand d'abord, l'amoureux de Marina, élève de terminale, sur la mort duquel s'ouvre le roman. Puis, sans trop savoir pourquoi, la douleur de cette perte ravive pour Jérôme, le père de Marina, la question de ses origines, lui qui est un "enfant trouvé" et non un "enfant perdu".
Alexandre Cousinet, inspecteur de police retraité aime encore enquêter sur les disparitions des jeunes gens et surtout, cherche à les comprendre. le décès d'Armand a-t-il un lien avec la disparition de Clémentine, qui était dans sa classe, et dont le père est celui qui a vendu la moto à Armand, avec laquelle il s'est tué ? Ce père a lui aussi quitté la région. Est-ce lié ? En parallèle Alexandre recherche des traces du passé de Jérôme et surtout, de ses parents.
Ce sont donc deux enquêtes qui s'entremêlent, parfois trop, parfois pas assez, donnant l'impression d'un écheveau mal dévidé et un goût d'inachevé au roman. Certains passages peuvent rappeler Un secret de Grimbert, mais en moins bien construit, en plus éparpillé, fragmenté. A la fin, les mystères sont résolus, mais est-ce bien de cela qu'il s'agit ? le personnage de Jérôme ne cesse d'être déroutant, et le fait de voir les autres avec son regard les couvre d'un halo qui les rend flous. de lui, on ne sait finalement que peu, on ne peut saisir que des bribes, qu'en effleurer la surface, ce que je regrette.
Si j'ai toujours un gros coup de coeur pour les Goncourt des lycéens, je m'étonne un peu du choix de ce titre pour leur Prix Renaudot, peut-être que le style de l'auteur, ses phrases toujours trop courtes, m'ont empêché de goûter la saveur poétique et boisée qui pourtant devrait s'en dégager.
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Intriguée par une émission où Agnès Desarthe lit quelques pages de son dernier roman, je me suis procuré celui-ci, publié il y a quelques années, et déjà sorti en poche. La couverture est jolie, la quatrième de couverture assez elliptique pour laisser l'imagination vagabonder, (on ne répètera jamais assez que les résumés des éditeurs ne doivent pas trop en raconter !) et voilà un petit livre à caser entre deux plus gros !
Jérôme a la cinquantaine, mais se laisse porter par la vie. Il est séparé de la mère de sa fille adolescente, il élève sa fille, et ne sait comment réagir, comment l'aider, lorsque l'ami de celle-ci meurt dans un accident. Jérôme a l'impression de n'avoir jamais rien vécu d'aussi douloureux, il a pourtant lui-même une histoire compliquée qui le pousse à se précipiter parfois en forêt, retrouver le contact des arbres, des feuilles, de la terre qui l'ont entouré lorsqu'il était tout petit. L'histoire de Jérôme, ses rencontres, son parcours, tout est assez original, et un tantinet loufoque. J'ai aimé la façon dont l'auteur réalise un parfait équilibre entre drame et situations burlesques, déprime et appétit de vivre, un joli exercice de corde raide dont elle se sort fort bien.
Alors, bien sûr, il faut y voir plutôt un conte qu'une histoire des plus réalistes, et il faut se laisser emporter par la vie dans cette petite bourgade du nord-est, par les personnages surtout : Jérôme et son passé qui remonte lentement, sa fille Marina toute à son désespoir, Rosy, l'amie compatissante et pragmatique de Marina, la fantasque Vilno Smith, écossaise à la recherche d'une maison, Alexandre, le flic à la retraite poursuivant ses obsessions... Un petit bémol pour la fin pas tout à fait à la hauteur du reste du roman, sans quoi cette lecture serait un coup de coeur.
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
— À tes amours, lance Jérôme en levant son verre.
— À l’amour en général, corrige Paula. Soyons généreux. Élevons le débat. C’est quoi, d’ailleurs, l’amour.
C’est Marina et Armand. C’est Armand et Marina, pense Jérôme, mais il ne le dit pas.
— C’est quand on pense à l’autre en souriant. Quand on a tellement envie de prononcer son nom qu’on est prêt à raconter n’importe quoi pour le dire, pour l’entendre, déclare-t-il.
— Quand je t’ai vu la première fois, fait Paula, dont la diction comme à être légèrement altérée par la boisson, j’ai trouvé que tu ressemblais à Clint Eastwood. Quand je parlais de toi à mes amis, je disais Clint.
— C’est parce que tu étais amoureuse de Clint Eastwood, alors, remarque Jérôme. Sinon, tu aurais dit Jérôme.
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- Je ne crois pas à la parole, déclare Rosy d'un ton catégorique.
Jérôme admire sa fermeté. Lui non plus n'y croit pas, mais il n'oserait cependant pas l'affirmer. Il sent que quelque chose cloche dans les échanges. Il ne saurait le formuler plus précisément. Il est souvent frustré, et presque toujours craintif, à l'idée de devoir s'exprimer, avec la certitude qu'il ne sera pas compris. Il blâme les mots, l'approximation du vocabulaire. Il ne songe pas à remettre en cause le système lui-même.
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Il se surprend, une fois encore, à envier le silence des animaux, leur fatalisme. Manger, être mangé, donner la vie, la perdre. Les bêtes filent, suivant une trajectoire parfaite, jamais elles n'hésitent, jamais elles ne renoncent, jamais elles ne changent d'avis. Elles ignorent les carrefours, propulsées comme des flèches par l'arbalète divine, avec pour seule mission d'accomplir une courbe parfaite, de la naissance à la mort, de fuser depuis le néant vers le néant, avec grâce et légèreté. Les destins humains, en comparaison, lui semblent si tortueux, si maladroits, lourds, corrompus.
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La pente des yeux, la couleur de la peau, l'orientation des sourcils, l'implantation du nez, le dessin des lèvres. Parfois, un visage vous bouleverse. Le contempler vous blesse et vous console.
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— Je voudrais un carnet, s’il vous plaît, dit-il à Sylvie Deshuchères.
— Quel genre de carnet ? demande la papetière revêche.
Sylvie, pense-t-il. Petite Sylvie, si mûre pour son âge. Je me souviens de ton entrée au collège. Ton cartable était si grand, il dépassait de partout. Tu ressemblais à une femme-sandwich. Ne fais pas comme si on ne s’était jamais vus. Je ne suis pas le commerçant d’en face. Je suis le garçon de troisième dont tu étais amoureuse et pour qui tu avais écrit sur le mur de la buvette à la piscine « nos cœurs à jamais », ce qui ne voulait rien dire.
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Vidéo de Agnès Desarthe
Par l'autrice & Louise Hakim
Rue du Château des Rentiers, 13e arrondissement de Paris : c'est là que se trouve une tour impersonnelle et peuplée d'habitants tout sauf riches. Là vivaient les grands-parents de la narratrice, Juifs originaires d'Europe centrale, et leur phalanstère, point de départ d'une réflexion superbement libre sur la beauté de ceux qu'on nomme les « vieux » et sur le fait de vieillir soi-même. Ce récit, en forme de déambulation toute personnelle, est à l'image de son autrice : aussi drôle, lumineux que surprenant.
À lire – Agnès Desarthe, le Château des Rentiers, L'Olivier, 2023.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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