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EAN : 9782707311030
60 pages
Editions de Minuit (01/01/1987)
3.86/5   334 notes
Résumé :
« Si un chien rencontre un chat – par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu'il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu'ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face – non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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sur 334 notes
Koltès dira de ce dialogue qu'il n'était initialement pas écrit pour la scène. Cela me rappelle le mot de Yourcenar, dont le théâtre n'est pas célèbre, qui prétendait que l'on ne choisissait pas nécessairement ce genre littéraire pour la scène mais pour la forme dialoguée, sans intermédiation, que permet le théâtre. La pièce, puissante, sera adaptée dans les années 90 par Patrice Chéreau avec Pascal Greggory.

La prose du dramaturge français Bernard-Marie Koltès est savoureuse mais difficile, la structure, très travaillée, cadenasse parfois le fond, il faut recourir à la lecture à haute voix pour déverrouiller l'intrigue, par-delà les répétitions qui cadencent le propos.

Le Client : “Et j'attendais de vous, et le goût de désirer et l'objet d'un désir, l'objet, le prix et la satisfaction.”

Sous nos yeux un vendeur et un acheteur prennent tous les risques. L'appel d'un impérieux désir, d'un besoin inavoué, sous les hospices de l'obscurité.

Le Dealer : “Le soir est le moment de l'oubli, de la confusion, du désir tant chauffé qu'il devient vapeur.”

L'obscurité parce que nous fermons les yeux sur ce commerce. La rencontre d'une offre et d'une demande clandestine. D'une économie parallèle qui ne peut se réfugier derrière la loi si la transaction se passe mal, de peur de se trahir.

Alors on avance à tâtons, le dealer refusant de dévoiler sa came, et le client son désir, chacun essayant de faire sortir l'autre de son manteau de nuit. Espoir de vendre, promesse d'acheter.

“Un désir se vole mais il ne s'invente pas”. S'ensuit, “dans l'étrangeté de l'heure et l'étrangeté du lieux”, une ronde loquace - où les postures se succèdent, où l'ascendant change de camp, où l'on « se lèche un peu pour reconnaître l'odeur », comme des bêtes - autour d'un désir à valeur marchande – lequel ? le saura-t-on ?

Qu'en pensez-vous ?
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"Un deal est une transaction commerciale portant sur des valeurs prohibées ou strictement contrôlées, et qui se conclut, dans des espaces neutres, indéfinis, et non prévus à cet usage, entre pourvoyeurs et quémandeurs, par entente tacite, signes conventionnels ou conversation à double sens – dans le but de contourner les risques de trahison et d'escroquerie qu'une telle opération implique -, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, indépendamment des heures d'ouverture réglementaires des lieux de commerce homologués, mais plutôt aux heures de fermeture de ceux-ci."

Ce postulat d'introduction nous plonge au coeur de cette joute littéraire, théâtrale et commerciale... ces trois qualificatifs étant bien entendu intimement liés, interdépendants, indissociables.

Cinquante pages ou le temps d'une représentation et de 35 monologues ; les 10 ou 12 derniers faisant davantage office de répliques... un dealer et son client se "croisent", s'observent, se reniflent, s'estiment, s'évaluent, évaluent le désir de l'un d'obtenir ce que l'autre a le désir de lui offrir ou de lui vendre.

- LE DEALER
Dites-moi donc, vierge mélancolique, en ce moment où grognent sourdement hommes et animaux, dites-moi la chose que vous désirez et que je peux vous fournir, et je vous la fournirai doucement, presque respectueusement, peut-être avec affection ; puis, après avoir comblé les creux et aplani les monts qui sont en nous, nous nous éloignerons l'un de l'autre, en équilibre sur le mince et plat fil de notre latitude, satisfaits d'être hommes et insatisfaits d'être animaux ; mais ne me demandez pas de deviner votre désir ; je serais obligé d'énumérer tout ce que je possède pour satisfaire ceux qui passent devant moi depuis le temps que je suis ici, et le temps qui serait nécessaire à cette énumération dessécherait mon coeur et fatiguerait sans doute votre espoir."

De là découle de la part de l'auteur une analyse sur l'acte marchand qu'est ce duel ou cette dualité client-vendeur, en l'espèce client-dealer et la mécanique humaine qui se met en branle dès que s'amorce l'approche entre les deux.
Plus globalement, il s'agit également d'une réflexion sur les mécanismes qui sous-tendent, régissent le marché.
"Et la seule frontière qui existe est celle entre l'acheteur et le vendeur, mais incertaine, tous deux possédant le désir et l'objet du désir, à la fois creux et saillie, avec moins d'injustice encore qu'il y a à être mâle ou femelle parmi les hommes ou les animaux ".

Ce qu'il est intéressant de noter, c'est que tout au long de cet échange ne s'échangent que des préjugés, des envies, des interrogations, des certitudes, des peurs, s'opposent des ignorances, des frustrations, des egos qui, comme sur un ring cherchent, non pas qui est le mâle alpha car les sexes sont aléatoires, mais laquelle ou lequel est le dominant et par conséquent qui est le dominé.
Et pour ce faire revient de manière récurrente la dualité homme-animal.
Et comme ce deal est duel, Bernard-Marie Koltès nous impose des références "duales" ou "opposantes" : client-dealer, homme-animal, blanc-noir, jour-nuit, fort-faible etc...

Et que croyez-vous qu'il résulte d'une transaction dans laquelle le client n'a rien envie d'acheter ? Eut-il néanmoins le désir d'acheter que je me demande si...

"- le Dealer
S'il vous plaît, dans le vacarme de la nuit, n'avez-vous rien dit que vous désiriez de moi, et que je n'aurais pas entendu ?

- le Client
Je n'ai rien dit ; je n'ai rien dit. Et vous, ne m'avez-vous rien, dans la nuit, dans l'obscurité si profonde qu'elle demande trop de temps pour qu'on s'y habitue, proposé, que je n'aie pas deviné ?

- le Dealer
Rien.

- le Client
Alors, quelle arme ? "

Pour vous donner un avant-goût de l'esprit et de la plume de l'auteur, ces quelques mots sur l'art de la diplomatie, cet intermède avant l'affrontement, que j'aime beaucoup.

" le premier acte de l'hostilité, juste avant le coup, c'est la diplomatie, qui est le commerce du temps. Elle joue l'amour en l'absence de l'amour, le désir par répulsion. Mais c'est comme une forêt en flammes traversée par une rivière : l'eau et le feu se lèchent, mais l'eau est condamnée à noyer le feu, et le feu forcé de volatiliser l'eau. L'échange des mots ne sert qu'à gagner du temps avant l'échange des coups, parce que personne n'aime recevoir de coups et tout le monde aime gagner du temps. Selon la raison, il est des espèces qui ne devraient jamais, dans la solitude, se trouver face à face. Mais notre territoire est trop petit, les hommes trop nombreux, les incompatibilités trop fréquentes, les heures et les lieux obscurs et déserts trop innombrables pour qu'il y ait encore de la place pour la raison. "

J'ai lu que le théâtre de Koltès était un théâtre inclassable. Pour ma part je me risquerais à dire que c'est du théâtre littéraire aux accents lyrico-beckettiens.
Mécanique parfaitement huilée qui met en scène de manière hyper dépouillée un texte d'une grande richesse syntaxique et poétique sur des thématiques universelles.

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« Il n'y a pas d'injustice pour qui marche sur la même portion de terre soumise au même froid ou au même chaud ou au même doux mélange, et tout homme ou animal qui peut regarder un autre homme ou animal dans les yeux est son égal car ils marchent sur la même ligne fine et plate de latitude, esclaves des mêmes froids et des mêmes chaleurs, riches de même et, de même, pauvres ; et la seule frontière qui existe est celle entre l'acheteur et le vendeur mais incertaine, tous deux possédant le désir et l'objet du désir, à la fois creux et saillie, avec moins d'injustice encore qu'il y a à être mâle ou femelle parmi les hommes ou les animaux. »

Un dialogue entre un dealer et un client, dans une zone reculée entourée de barres d'immeubles, un soir, entre chien et loup, l'heure de l'animal. Si souvent évoqué dans le texte, l'animal, bestial, charnel, brutal ou encore instinctif, le désir inné. le désir est né.

Un dealer de drogue et un consommateur ? Pas si simple que cela. Un dealer de désir, d'envie, de force, de menace.. Un client en réaction. J'ai eu beaucoup de mal avec ce court texte dont l'écriture est très particulière, avec des redites dans une même phrase qui donne un refrain. Parfois, je me suis surprise à me laisser bercer par les mots sans chercher le fond et j'avançais alors plus facilement dans sa compréhension. Comme si le son, le rythme, donnaient corps aux mots qui pénétraient dans ma conscience par les vibrations du tempo. C'est alors que je suis passée par moments chez Chéreau, et j'ai regardé et écouté. Des interviews de Koltès également et j'ai été happée par l'écart entre la force de ses écrits et la réserve de cet auteur face aux caméras. Après plusieurs pauses audio, j'ai repris la lecture. C'est très étonnant d'avoir autant de difficultés à le lire et d'être suspendue aux silences pendant l'écoute. Une très belle découverte que je souhaite voir sur scène un jour.
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L'objet d'un désir est le thème central autour duquel s'articule cette pièce de théâtre, de B-M Koltès, un huit clos nocturne, désert, à ciel ouvert.
Régulièrement mise en scène, "Dans la solitude des champs de coton" a été remarquée pour son dialogue intense et ses thèmes sombres et psychologiquement profonds.
Un quasi mantra fondé sur la rencontre de l'offre et de la demande, au coeur des interactions humaines.

En scène, un Dealer (dealer de drogue) et un Client ; c'est la rencontre de l'offre et la demande.
Se révèle progressivement, au fil des échanges, la complexité de leurs motivations, de leurs désirs. Les personnages dévoilent petit à petit leurs couches intérieures, leurs vulnérabilités au fur et à mesure de l'avancée de la nuit, mettant en lumière leurs démons intérieurs.
Riche, réflexif et percutant.
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Cet obscur objet du deal...le désir.
Le désir : l' élément moteur de l'échange soumis à la loi de nos marchés.
Et si le désir n'était en fait lui même que l'unique sujet de ce marché.
Le désir serait il l'enjeu de nos échanges, et ce que nous désirons ne serait il qu'un prétexte ?
Nous désirons tous. Sur ce terrain nous voilà, humains, au moins égaux.
Celui qui ne désire pas, ne vit pas. Donc nous désirons...
Mais que désirons nous exactement ? Et comment ?
L'intensité du désir a t elle une incidence sur son assouvissement ?
Faut il mieux « bien » désirer que fortement désirer ?
Que désire t on vraiment ?
Ce qui nous manque ? Ce que l'autre possède ?
Et si nous ne désirions que le propre désir de l'autre ?
Pacte diabolique en somme qui sous entend l'absence d'amour.
Chacun a intérêt au deal.
C'est la loi du marché : l'offre et la demande crée le marché.
Pas de hasard.
Le désir n'est pas involontaire.
Le vouloir est la racine du désir. le pouvoir quant à lui en est la sève.
Parce qu'il y a pouvoir, il y a possibilité, entente, la négociation peut s'établir.
Si le pouvoir vient à manquer d'un seul côté et c'est toute l'architecture, la structure de l'échange qui s'écroule.
Le jeu consiste donc, ou plutôt la règle, à ce que l'on fasse croire à l'autre aussi longtemps que possible que l'on possède le pouvoir sur le vouloir.
Être maître de sa situation,... rester maître..., même si on risque d'aller traîner sa solitude dans un champ de coton..
L'empathie donne lecture au désir, et de la souffrance également.
On ne peut saisir le désir de l'autre que si ce désir ne nous est pas étranger.
Il en est même de la souffrance, puisqu'on ne peut concevoir que la souffrance qu'il est possible de ressentir soi même.
Et il en va de même pour chacun de nos sentiments : la peur, la joie etc..
Preuve est faite que l'empathie est une faculté et non une qualité.

Désireux – désirable, qui chassera, qui sera la proie ? Tout n'est peut être qu'une question d'angle, d'orientation.
Tout est également dans nos secrètes armures.
Qui baisse la garde, se dévoile. le désirable devient vulnérable.
Mais gare au refus, qu'il soit dans la fuite, ou dans le dénis. le refus désarme celui qui le reçoit.
Dans le grand attelage du deal, où chacun devient à la fois désirant-désiré qui a les rênes en mains ?
Combat incessant pour maîtriser son désir tout en tentant de maîtriser le désir de l'autre.
Du deal au duel , ton arme tu choisiras !
Point trop d'arrogance, point trop d'humilité, subtil jeu de l'âme.

La Poésie retrouve sa place : le Théâtre de Koltès.
C'est vertigineux, beau, intense et flamboyant, tellement humain et donc forcément tragique.

Astrid Shriqui Garain
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critiques presse (1)
LeMonde
28 août 2018
Une pièce inépuisable qui, par son style et son enjeu, s’impose comme un classique contemporain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
"Alors ne me refusez pas de me dire l'objet, je vous en prie, de votre fièvre, de votre regard sur moi, la raison, de me la dire ; et, s'il s'agit de ne point blesser votre dignité, eh bien, dites-la comme on la dit à un arbre, ou face au mur d'une prison, ou dans la solitude d'un champ de coton dans lequel on se promène, nu, la nuit ; de me la dire sans même me regarder. Car la vraie seule cruauté de cette heure du crépuscule où nous nous tenons tous les deux n'est pas qu'un homme blesse l'autre, ou le mutile, ou le torture, ou lui arrache les membres et la tête, ou même le fasse pleurer ; la vraie et terrible cruauté est celle de l'homme ou l'animal inachevé, qui l'interrompt comme des points de suspension au milieu d'une phrase, qui se détourne de lui après l'avoir regardé, qui fait, de l'animal ou de l'homme, une erreur du regard, une erreur du jugement, une erreur, comme une lettre qu'on a commencée et qu'on froisse brutalement juste après avoir écrit la date."
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Mais que faire de son regard ? Regarder vers le ciel me rend nostalgique et fixer le sol m’attriste, regretter quelque chose et se souvenir qu’on ne l’a pas sont tous deux également accablants. Alors il faut bien regarder devant soi, à sa hauteur, quel que soit le niveau où le pied est provisoirement posé ;
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Mais plus un vendeur est correct, plus l’acheteur est pervers ; tout vendeur cherche à satisfaire un désir qu’il ne connaît pas encore, tandis que l’acheteur soumet toujours son désir à la satisfaction première de pouvoir refuser ce qu’on lui propose ; ainsi son désir inavoué est exalté par le refus, et il oublie son désir dans le plaisir qu’il a d’humilier le vendeur.
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Je vous préférais retors plutôt qu'amical. L'amitié est plus radine que la traîtrise. Si ç'avait été de sentiment dont j'avais eu besoin, je vous l'aurais dit, je vous en aurais demandé le prix, et je l'aurais acquitté. Mais les sentiments ne s'échangent que contre leurs semblables ; c'est un faux commerce avec de la fausse monnaie, un commerce de pauvre qui singe le commerce. Est-ce qu'on échange un sac de riz contre un sac de riz ? Vous n'avez rien à proposer, c'est pourquoi vous jetez vos sentiments sur le comptoir, comme les mauvais commerces font de la ristourne sur la pacotille, et après il n'est plus possible de se plaindre du produit. Moi, je n'ai pas de sentiments à vous donner en retour ; de cette monnaie-là, je suis dépourvu, je n'ai pas pensé à en emporter avec moi, vous pouvez me fouiller. Alors, gardez votre main dans votre poche, gardez votre mère dans votre famille, gardez vos souvenirs pour votre solitude, c'est la moindre des choses.
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Je ne veux , moi, ni vous insulter ni vous plaire ; je ne veux être ni bon, ni méchant, ni frapper, ni être frappé, ni séduire, ni que vous tachiez de me séduire. Je veux être zéro. Je redoute la cordialité, je n'ai pas la vocation du cousinage, et plus que celle des coups je crains la violence de la camaraderie. Soyons deux zéros bien ronds, impénétrables l'un à l'autre, provisoirement juxtaposés, et qui roulent , chacun dans sa direction. Là, que nous sommes seuls, dans l'infinie solitude de cette heure et de ce lieu qui ne sont ni une heure ni un lieu définissables, parce qu'il n'est pas de raison pour que je vous y rencontre ni de raison pour que vous m'y croisiez ni de raison pour la cordialité ni de chiffre raisonnable pour nous précéder et qui nous donne un sens, soyons de simples, solitaires et orgueilleux zéros.
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Videos de Bernard-Marie Koltès (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard-Marie Koltès
Au théâtre Nanterre-Amandiers, le metteur en scène Ludovic Lagarde se saisit du "Quai Ouest" de l'écrivain Bernard-Marie Koltès, cette pièce troublante écrite au tournant des années 80, qui rassemble marginaux et bourgeois désabusés dans un hangar désaffecté : lumière sur une société déclinante.
Comme souvent dans les pièces de Koltès, tout part d'un lieu : dans "Quai Ouest", il s'agit de ce grand hangar désaffecté plongé dans l'obscurité. Pour Ludovic Lagarde, ce hangar est « un décor-personnage. le lieu est le départ de la pièce. » Par les failles et les trous de cet endroit, se faufilera bientôt la lumière de l'aube, mais avant cela a lieu une rencontre entre un bourgeois suicidaire chaperonné par sa secrétaire et la communauté de marginaux exilés qui habite le hangar. Arrivé en jaguar, Maurice Koch perturbe l'équilibre de la communauté en leur offrant une opportunité de fuite. Les désirs des uns et des autres germent, s'entrechoquent puis s'annulent.
C'est toute une époque qui vient s'échouer sur le "Quai Ouest" : les utopies et les rêves exprimés dans les marges s'effritent sous une menaçante vague de néolibéralisme et de financiarisation. Pour Koltès, ce lieu est l'occasion de rencontres improbables et de faire survivre la poésie dans un monde où elle s'érode. Un monde avec de nombreuses résonances avec le nôtre : la question du bouc émissaire lorsque Cécile, émigrée frustrée libère sa haine face à Abad, mais aussi « la colonisation et la _décolonisation_. À la fin de la pièce, Cécile parle en quechua, le langage de ses origines qu'elle ne connait pas elle-même. Cette décolonisation de la personne est intéressante vis-à-vis des débats qui font rage aujourd'hui en France. L'extrême droite en France vient sur un terrain colonial, au moment où le mouvement de décolonisation et la déconstruction de ces dominations interviennent. » analyse Ludovic Lagarde.
Olivia Gesbert invite à sa table le metteur en scène Ludovic Lagarde pour nous présenter cette nouvelle pièce.
#Théâtre #QuaiOuest _____________
Prenez place à La Grande Table pour rencontrer d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture, ici https://www.youtube.com/watch?v=P3e3n1f0N4E&list=PLKpTasoeXDrpsBVAaqJ_sANguhpPukaiT&index=5&t=3s&ab_channel=FranceCulture ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie
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