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EAN : 9782812610639
256 pages
Editions du Rouergue (04/05/2016)
3.69/5   261 notes
Résumé :
Merlin, auteur d’une série BD à succès, perd son vieux copain Laurent, qui lui a inspiré son héros, Jim Oregon. Comment continuer à le faire vivre dans ses dessins, d’autant que dans son "testament", Laurent lui impose deux contraintes pour l’album à venir…. Marie-Sabine Roger s’amuse allègrement à jongler entre deux mondes, celui de la réalité et de la BD, et donne naissance comme toujours à une tribu de personnages tout en couleurs.
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Critiques, Analyses et Avis (79) Voir plus Ajouter une critique
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Merlin et Prune viennent enfin de trouver leur maison. Leur home sweet home en pleine campagne. Après bien des déboires. Une ancienne ferme bâtie tout en longueur, avec beaucoup de cachet, dixit l'agent immobilier. Et beaucoup de travaux aussi! Mais qu'importe, ils sont certains que c'est celle-ci qui abritera encore de nombreuses années de bonheur. Merlin aura même son atelier de dessin. Un endroit indispensable pour l'auteur et le dessinateur de bandes dessinées, et aquarelliste animalier. Il est d'ailleurs l'auteur de la série à succès (mérité selon Merlin) "Wild Oregon" ayant pour héros un certain Jim Bear Oregon. Ce bon vieux Jim, ce conducteur de convoi stellaire, ce chatouilleux de la gâchette, ce grand joueur de poker et ce buveur de whisky traversant les déserts cosmiques de son univers déjanté, lui a été inspiré par son ancien voisin, devenu meilleur ami, presque un père spirituel, Laurent. Mais, voilà que ce dernier vient de mourir. Tout bêtement sur les marches, devant chez lui, en tenue de pyjama. Merlin, sans pour autant verser une larme, est anéanti. Brisé. Comment va-t-il maintenant faire sans lui? Sans celui qui incarnait ce bon vieux Jim ?
 
Un véritable petit bonheur sucré que ce roman... Marie-Sabine Roger déploie, une nouvelle fois, ses talents de conteuse pour nous offrir un roman absolument divin. Elle nous entraîne dans le monde de la création, plus particulièrement celui du 9ième art, où l'on fait connaissance avec Merlin, presque 68 ans, auteur et dessinateur de bandes dessinées, et de sa compagne pétillante, Prune. Un bonheur malheureusement bientôt entaché par une bien triste nouvelle. L'auteur n'a pas son pareil pour nous dépeindre une galerie de personnages haute en couleur, tellement attachante et pleine de vie, que ce soit Merlin, le dessinateur documentariste enchanteur, la pétulante Prune, le fantaisiste Oncle Robert et l'acariâtre Tante Foune (qui est d'ailleurs la seule à ne pas savoir la signification de son surnom), Genaro et Lolie, les amis sincères, sans oublier Jim Bear Oregon, le cow-boy solitaire ou encore Miss Plum (alias Prune), la tenancière du Blue Rooster. Et bien sûr les chats Chausson et Cirrhose. Un roman tout en finesse, profondément humain et d'une incroyable justesse, qui aborde avec vivacité divers thèmes tels que la mort, l'amour, l'amitié, la création mais aussi les liens qui peuvent exister entre l'auteur, son personnage et le lecteur. L'écriture, quant à elle, est riche, percutante, drôle et sincère. 
Encore un très beau roman...
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Attention, PÉPITE à côté de laquelle il convient de ne pas passer ! Si vous poursuivez votre chemin, on vous aura prévenu(e) (s) …
La lecture de ce livre m'a comblée de bonheur et je n'exagère pas. J'ai tout aimé !
1. Les personnages (les principaux et les secondaires) : Merlin, 57 ans et son amie Prune, huit de moins, viennent enfin de trouver la maison qu'ils ne souhaitaient surtout pas acheter. Loin de tout, tout à refaire. Un coup de coeur comme on dit. Mais Merlin n'est pas bricoleur. Lui, son truc, c'est le dessin, enfin, les dessins : il est dessinateur documentariste « métier en voie de disparition », précise-t-il et travaille pour La Grande Encyclopédie des oiseaux d'Europe. Il copie sans trahir le moindre détail la gorgebleue à miroir, la chouette hulotte, le guêpier : « Il faut que l'oiseau respire, et il faut qu'il s'envole ». Il est aussi l'auteur de la fameuse série de BD, Wild Oregon, sa grande oeuvre. « C'est une utopie maussade, ou une dystopie joyeuse, selon que l'on voit le verre vide ou plein… ». Quant à Prune, elle bricole, achète, revend. Ils font leur nid, tout va bien… jusqu'à ce que…
2. L'histoire (la principale et les secondaires) : c'est simple, on ne lâche pas le livre. D'abord, parce que l'on se demande comment les uns et les autres vont se sortir de leurs misères (ah, les décisions à prendre dans la vie !). Et puis, parce que l'on n'a qu'une hâte : retrouver nos personnages dans des situations irrésistibles qui m'ont fait rire mais RIRE… Et c'est rare que je rie en lisant un livre. Je souris mais je ne ris pas. Là, vraiment… J'ai ri (rigolé comme disent mes élèves !) - pauvre verbe « rire » ! Il n'en a plus pour longtemps celui-là !
3. Et j'ai pleuré aussi, enfin j'exagère, des larmes ont coulé (souvent, j'avoue) parce que ce qui est dit est si juste, si touchant, si exactement ce que je ressens, que ça m'a touchée au coeur- direct ! Bien visé !
4. Et l'invention, comment fait-on pour trouver tout cela ? Ça vient la nuit, en marchant, en faisant du vélo ? C'est ça un artiste, me répondrait Merlin, il doit « réenchanter le monde ». Bravo, Madame Roger, vous avez réussi et je vous en remercie.
5. Et l'écriture… de la prose aux vers, du roman à la pure poésie, des jeux de mots aux créations verbales les plus folles (ah, le « mortissoir à brinches » !). L'écriture m'a prise et m'a emportée. J'ai rempli mes carnets de citations, recopié de longs passages que je relirai quand j'en aurai besoin…
6. J'ai aimé aussi les réflexions de Merlin sur les rapports étroits entre le créateur et ses personnages. « Je vais mal, ils vont mal. Je vais bien, ils vont bien. Et réciproquement. C'est là que ça devient difficile à comprendre. » Les personnages envahissent l'univers de l'auteur qui leur parle, les imagine assis sur un coin du bureau ou allongés sur le lit à jouer avec le chat. Cela me rappelle Giono qui dans noé raconte à quel point il a vécu avec les personnages d'Un roi sans divertissement (à lire absolument !) si bien que, passant à un autre livre, il éprouve encore le besoin de parler d'eux.
7. Vous faites dire, Marie-Sabine, (ça y est, j'ai osé !), vous faites dire à Merlin page 215 : « Mes lecteurs ont des droits. » A-t-on le droit de vous demander, un jour, de nous reparler de Merlin et de Prune ? Parce que je sais qu'ils vont me manquer, je le sens déjà ! Et puis, finalement, Alléluia Mac Cárghtaigh et Jim, ça va l'faire ou pas, comme on dit ici ? Et l'Oncle Albert avec Edmée (il faudra quand même qu'un jour Merlin lui explique la différence entre les poissons de rivière et les poissons de mer, quitte à faire un dessin !)? Cirrhose et Chausson (le pauvre !) s'habitueront-ils l'un à l'autre ? Et surtout, SURTOUT, dites-moi, car cela m'inquiète vraiment, Bombala est-il revenu avec les pièces ou a-t-il oublié de les commander ?
8. Que vont devenir ces personnages que l'on a tant aimés ? Vousnousraconterezhein promisvousnousraconterez !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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De livre en livre, j'apprécie de plus en plus l'univers généreux, humoristique,plein de saveur de cette romancière, ainsi que son art de la formule.Ce dernier opus m'a beaucoup plu.

La première de couverture est déjà très attirante: ce dessin coloré d'oiseaux nous fait entrer dans le monde particulier du narrateur, Merlin ( l'amuseur plutôt que l'enchanteur...) Il est aquarelliste de planches botaniques consacrées aux oiseaux et aussi auteur de BD.

A cinquante huit ans, il achète- coup de folie- une maison à la campagne, avec Prune, la femme de sa vie, pétillante et originale. Mais Laurent, son meilleur ami, meurt.C'est lui qui est l'inspirateur du personnage principal de sa série de BD, Jim Oregon, évoluant dans un paysage étrange, à mi -chemin entre western et fantastique. Le narrateur, face à cette mort brutale, est désarmé et anéanti.

Mais au travers de l'humour ravageur de l'auteur,les évènements, même s'ils sont empreints de chagrin refoulé, sont traités de façon désopilante, y compris le déroulé de l'enterrement de Laurent , mené de main de maître par Tante Foune, en méchante forme.Et quel délice que l'Oncle Albert, qui, à 94 ans, décide de quitter sa harpie de femme, la fameuse Tante Foune, pour une nouvelle conquête ! Il y a aussi la chatte en furie de Laurent, Cyrrhose,les amis bons samaritains, Lolie et Genaro, et toute une galerie de personnages hauts en couleur.Mention spéciale au plombier qui joue les Arlésiennes, je vous laisse découvrir son surnom ...

J'ai adoré les scénarios imaginaires très drôles qui rythment les pensées du narrateur, en italiques dans le texte.Ces scénarios se multiplient lorsqu'il reçoit une lettre posthume de son ami Laurent, lui demandant de trouver à Jim, son double dans la BD, une femme à aimer.L'inspiration sera longue à venir...

Je recommande cette lecture vivifiante, pleine de chaleur humaine, entre rires et émotion, aux personnages déjantés et tendres, que l'on aimerait tellement rencontrer - et aimer- dans la vraie vie !

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Après « Danser les ombres » et « Tropique de la violence », j'avais vraiment besoin de légèreté.
Alléluia ! Dans les prairies étoilées était juste là qui m'attendait. Il n'y avait plus qu'à se lover dans ses bras chaleureux et laisser s'effacer peu à peu l'ambiance sombre et oppressante dans laquelle m'avaient plongée mes deux dernières lectures.

Ce roman de Marie-Sabine Roger, c'est comme le fort ronronnement d'un chat qu'on prendrait sur ses genoux. Il vous réconforte, vous apaise, vous enveloppe dans une bulle cotonneuse et surtout vous flatte.
Ah pour ça, elle sait y faire Marie-Sabine ! Elle sait parler au lecteur et le brosser dans le bon sens du poil ! Ses mots vont droit au coeur et interpellent si familièrement le lecteur lambda qu'il se sent en terrain connu et donne dès les premières pages toute sa confiance au narrateur du livre.

Parlons-en de ce narrateur. Il s'appelle Merlin, il est auteur de BD et aquarelliste animalier. Sa femme s'appelle Prune et quand il nous dit :
«  Je ne m'appelle pas Merlin pour des prunes – et pas uniquement pour ma Prune non plus-, je crois en ma mission : réenchanter le monde. » , le lecteur, qui se surprend à sourire de cet humour gentillet, est déjà sous le charme.

Merlin enchante, Merlin amuse, Merlin fait résonner en nous bien des cordes sensibles mais surtout il partage avec nous ses moments de doute, ses angoisses de la page blanche, sa sensibilité d'auteur. Ce roman nous plonge en plein coeur de la création artistique et littéraire avec malice et ironie bienveillante et nous entraîne dans une mise en abyme fort habile. Il m'est même arrivé à certains moments de ne plus savoir si j'étais en train de lire un roman ou une bande dessinée !


Pour conclure, j'aimerai tout simplement dire merci au hasard qui m'a mis ce livre très rafraîchissant entre les mains et qui m'a rendu le sourire !
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Merlin, le narrateur, exerce le métier d'illustrateur, de créateur de bandes dessinées.
Il illustre aussi des livres d'oiseaux, d'où la couverture.
Avec sa compagne, Prune, ils achètent une maison bien calme au bout du monde, dans laquelle ils doivent beaucoup travailler pour la rendre présentable.
Merlin a créé une bande dessinée qui remporte un beau succès. Son héros porte ne nom de Jim Oregon et n'est autre que son ami Laurent dans la vie. Celui-ci l'inspire beaucoup.
Hélas, Laurent meurt et lui a laissé une lettre où il demande à Laurent de réaliser ses voeux dans la bande dessinée.
Pas simple !
Tout au long du livre, on se promène en compagnie du couple formé par Prune et Laurent.
Parallèlement en italique, on vit les aventures de la bande dessinée.
Cette caractéristique donne de la vie au récit, enlève de la monotonie.
Dès qu'une personne le gêne dans la vie, Merlin le plaque dans sa bande dessinée et ne le transforme pas à son avantage. J'ai retrouvé là l'humour de Marie-Sabine Roger ainsi que son style très original et ses mots très précis.
J'ai donné 4 étoiles et pas 5 car j'ai trouvé que le décès de Laurent prenait beaucoup de place dans le roman : un point de vue tout à fait personnel.
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Citations et extraits (216) Voir plus Ajouter une citation
Les lendemains de deuil ont quelque chose d'étrange. Le froid semble plus froid, la lumière plus laiteuse. Le chat ne miaule plus de la même façon et ses miaous furtifs sombrent sans résonner dans le silence opaque. Tout semble falsifié. C'est une mauvaise copie des journées précédentes. Le temps ne passe plus, il s'égoutte à grand-peine. Et ce goulot d'étranglement pénible, dans la gorge. Et ce manque glacé, qui envahit l'estomac. (p. 61)
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Prune est persuadée que le temps est un allié. Elle croit qu'en s'écoulant, il arrange les choses. Tout devrait lui prouver le contraire, à commencer par nous, pauvres humains. Nous vieillissons. Nous finissons.
Et les étoiles meurent. Les montagnes s'érodent. Les fleuves se tarissent.
Mais j'ai beau lui énumérer tout ce que le temps détruit, elle m'opposera que le printemps revient, que les arbres refleurissent, et que nous nous sommes rencontrés au mitan de nos vies.
La peste soit des gens qui voient la vie en rose.
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C'est le problème de l'artiste avec sa création. Obscurs Frankensteins que nous sommes, attachés de façon névrotique à nos bulles, nos cases, nos créatures. Illégalement squattés par tout ce joyeux petit monde en cavale, échappé malgré nous de nos cerveaux malades, par une porte dérobée. Une porte entrouverte dans le mur de l'asile qui donnerait sur la cour du fond et, par-delà la palissade, sur le monde réel que je trouve parfois, moi, tellement peu crédible.
Les artistes sont poreux, ils n'ont pas de limites, leur imagination déborde sans arrêt. Leur univers transpire, puis se matérialise, devient réalité, se met à exister d'une existence propre. Il leur survit parfois.
parfois même, longtemps. (p. 45)
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– Quand même, Oncle Albert, depuis le temps, vous ne croyez pas qu’elle a compris le sens ? a demandé Lolie, moyennement convaincue. On est au XXIe siècle.
– Ah, je ne pense pas, non.
– Si, si, Albert, je vous assure ! On y est même depuis plus de…
– … Non, ma chère Lolita : je ne pense pas que Tante comprenne ce surnom, voilà ce que je voulais dire. Et, croyez-moi, je prie pour que ça dure… Elle m’arracherait les yeux, sinon… a ajouté Albert.
– Ben, en même temps… « Foune » ! a dit Genaro, hilare. Vous ne l’avez pas ratée. Pourquoi pas chagoune, tant qu’à être ? Ou je sais pas, moi… Craquette ? Marmotte ? Berlingot ?
– … Friquette, Fouffe, Salle de jeu… a ajouté Lolie, jamais en reste de rien.
– Bonbonnière, Abricot, Minouche… a achevé Albert, en lapant rêveusement le bouchon.

Un ange en jarretière s’enfuyait en silence.
Je n’ai pas jugé utile d’apporter ma contribution.

Greffier
Figue
Bijou
Gazon »
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Les gens pouvaient mourir, et les bêtes. Les saisons pouvaient se repousser l'une l'autre jusqu'au seuil de l'oubli, les amoureux cesser de s'aimer un jour, peut-être, d'autres générations de fouines se succéder pour pisser dans nos combles, et je pouvais déprimer en pull et caleçon dans ma grande cuisine, le feu chanterait pour toujours la même chanson de braises et de flammèches courtes, une chanson joyeuse, au parfum de résine, au goût de bois brûlé.
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Videos de Marie-Sabine Roger (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Sabine Roger
Film de Jean Becker et Jean-Loup Dabadie avec Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus et Patrick Bouchitey, 2010.
Adaptation du roman de Marie-Sabine Roger.
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