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EAN : 9782258098275
320 pages
Presses de la Cité (04/10/2012)
3.37/5   34 notes
Résumé :
« Dans sa chambre, Jean-Luc Gouézec feula. Le mot était revenu plusieurs fois dans la gueule des chiens-loups couchés à ses pieds à l'arrière de l'ambulance : schizo. Enfoirés de clebs qui parlent. Chuis pas schizo, chuis Schizoo. » Fils de bourgeois de Vannes, a priori « jeune homme bien sous tous rapports », Jean-Luc Gouézec, après des études supérieures de commerce, crée son entreprise et se voit déjà à la tête d'une multinationale. Mais deux échecs successifs ré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Jean-Luc Gouézec ne sait plus à quel saint se vouer! Son honneur a été sali par Mme Graphonie, la graphologue de l'Echo du Morbihan. En toute bonne foi, il lui a envoyé un échantillon de son écriture et elle a fait un portrait de sa personnalité qui tient de la diffamation, le décrivant, entre autres, comme déplaisant, rigide et dominateur. Depuis, il écrit à différents interlocuteurs susceptible de l'aider à punir cette menteuse, du rédacteur en chef du journal jusqu'à la cour européenne des droits de l'homme. Mais personne ne prend la peine de lui répondre! Enfermé dans son bureau sous les combles, avec son fusil de chasse pour seul ami, Jean-Luc n'a plus confiance en personne, sa femme le surveille, sa patronne lui envoie des espions, le chat des voisins n'est autre que son ancien instructeur de l'armée.
Pendant ce temps-là, Delphine, son épouse, a peur, pour ses enfants et pour elle-même. Elle se demande comment le jeune cadre dynamique bien sous tous rapports, plein d'ambitions et d'avenir, qu'elle a épousé et qui lui a fait deux enfants, a pu devenir ce dangereux paranoïaque. Bien sûr, il y avait des signes annonciateurs, mais elle n'a pas voulu les voir, et là, sur le point de le faire interne sans son consentement, elle espère qu'il n'est pas déjà trop tard...


Effrayante plongée dans la tête d'un tueur schizophrène, le roman d'Hervé JAOUAN est un thriller dont la tension monte en puissance au fil de la lecture. D'abord on se moque de ce Jean-Luc Gouézec, imbu de lui-même, pur produit d'une école de commerce qui croit qu'il va révolutionner le monde par sa seule présence. On s'amuse même de sa réaction exagérée à la lecture de son étude graphologique. Et puis, on commence à s'inquiéter de sa correspondance vindicative, de son abattement, de ses angoisses, de son délire paranoïaque pour finir par avoir très peur de ce Jean-Luc qui disparaît au profit de "Schizoo", un tueur fou et obstiné qui sème la mort sur son passage.
La force du récit réside dans la description précise de l'évolution de la maladie de Jean-Luc, de looser pathétique à tueur méthodique avec ses certitudes, ses hallucinations, sa déconnexion totale des réalités. Mais l'auteur sait aussi nous attacher aux victimes. Quelques pages suffisent à nous rendre familiers ces pauvres gens qui vont croiser la route de Schizoo. On en vient à espérer qu'il les épargnera même si on s'attend au pire.
Le tout est écrit dans une langue très travaillée (j'ai appris des mots nouveaux!) et se situe dans une Bretagne magnifiée, des bords de mer jusqu'aux monts d'Arrée. Une lecture rapide et angoissante à souhait que je conseille.
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Jean-Luc Gouezec, sorti d'une école de commerce se voit promis à un bel avenir.
Mais quand il se fait licencier, il ne l'accepte pas et sombre peu à peu dans la paranoïa.
Paranoïa qui s'accroît et devient schizophrénie.
Schizophrénie qui s'accroît et l'amène à une folie meurtrière.
C'est la descente épouvantable d'un homme qui perd toute raison.
L'apparition et le développement des névroses est bien rendu.
J'ai un peu moins apprécié la dernière partie où la folie est installée et ne connaît plus de limites.
Un peu mitigée sur ce roman.
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Amateurs de polars ou thrillers, restez quelques secondes avec moi ! Amateurs de belle langue, de beaux paysages et de portraits très parlants rejoignez-nous ! Parce qu'il y a tout cela dans ce livre. D'abord, Hervé Jaouen, nous raconte l'histoire de cet homme, depuis sa rencontre avec Delphine jusqu'à la perte de son travail qui le propulse dans un monde parallèle.
L'auteur sait faire monter la tension et l'inéluctable se profile vite, même si on a très envie de le retenir pour profiter un peu plus.
Ensuite, dans la seconde partie du livre, l'auteur décrit une véritable chasse à l'homme, une poursuite de l'ennemi public n°1. Nous, lecteurs savons où il se trouve puisque nous sommes en partie dans sa tête, et c'est pas beau à voir. Parfois, on tremble en se demandant si Hervé Jaouen n'a pas lui-même vécu le même genre d'hallucinations que Jean-Luc Gouézec pour les décrire si bien. Un suspense habile, maîtrisé et mené à un rythme rapide de bout en bout.
Venons-en maintenant à l'écriture d'Hervé Jaouen. Vous avez pu vous rendre compte dans les extraits cités qu'il savait manier la langue. Il sait aussi en user pour décrire les paysages de la Bretagne, des monts d'Arrée : heureusement, ça repose entre deux hallucinations et pulsions meurtrières de Jean-Luc. Et puis, ce que j'aime chez cet auteur c'est aussi son talent pour brosser en quelques phrases un portrait bien senti. Quasiment aucun des intervenants dans ses histoires n'échappe à une description
Tous les personnages qu'ils soient tueurs, futures victimes ou témoins bénéficient d'une attention particulière de l'auteur et donc du lecteur, ce qui augmente encore la tension, car lorsqu'on connaît un peu mieux une probable future victime, on a moins envie qu'elle succombe des sévices d'un schizophrène.
Encore un excellent bouquin de Hervé Jaouen qui va finir par avoir un vrai fan en ma personne. M. Jaouen, j'adore votre écriture, votre manière d'y mêler différents niveaux de langue de la plus châtiée à la plus vulgaire, d'y insérer des néologismes et aussi d'accoler des termes qu'on ne voit pas souvent ensemble. Tout ce que j'aime en littérature. Si en plus, il y a une histoire qui tient la route et en haleine, je suis au comble du bonheur.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Attention, lecture choc! Ce roman nous fait suivre la descente aux enfers d'une famille bretonne au travers de la décompensation psychiatrique progressive du père de famille. L'auteur semble s'être bien documenté car retrace parfaitement, de manière lente et réaliste, les pérégrinations mentales du père qui deviennent de plus en plus paranoïaques, bizzares puis totalement délirantes. Les hallucinations apparaissent et là, l'épouse se retrouve, comme souvent dans notre société actuelle, complètement démunie face aux problèmes de santé de son mari, hésitant longtemps...trop longtemps....avant d'entamer les démarches pour une hospitalisation contrainte. Les hésitations et troubles de la famille sont parfaitement décrit, avec beaucoup de réalisme et d'humanité, comment accepter de faire hospitaliser de force une personne que l'on aime ou que l'on a aimé?...Au final, la situation prend des proportions tragiques. Attention, ce livre très bien écrit n'est pas qu'un roman traitant de la psychiatrie, c'est également un roman très noir où la violence fait partie des pages.
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Dans les premiers chapitres, j’ai trouvé le style pompeux à vouloir trop en faire. On est contents de découvrir des mots nouveaux (germanopratin ? accrétion ?), mais ils ne servent qu’à colmater une écriture sans caractère et des événements qui n’en sont pas.

D’une écriture recherchée on glisse doucement vers des mots vulgaires, un langage grossier, des scènes d’amour et de jouissance crues et sans tendresse. J’ai vite sauté tous les passages retranscrivant les pensées de « Schizoo ». Je trouve qu’ils n’apportent rien au récit, ni profondeur, ni compréhension du personnage. Il ne font que flatter une certaine fascination morbide face à la dérive mentale.

La correspondance m’a amusée un temps. J’ai trouvé le point de départ et les proportions ingérables qui s’ensuivent bien trouvés.

Je reste très circonspecte face à l’ensemble de ce livre. Superficiel dans son approche humaine, il caresse le lecteur dans le sens du poil de ses peurs, de son voyeurisme et de son aversion pour les troubles de l’esprit. Il ne fait que renforcer l’emballement médiatique entretenu autour du mythe du « schizophrène tueur à enfermer ».

Je reste finalement avec une impression de dégoût persistant longtemps après l’avoir refermé.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Monsieur le Président, vous possédez un Kärcher, moi aussi ! Faisons équipe ! Descendons ensemble, sans peur et sans reproche, dans la fosse aux grizzlis !
Et que sous les tirs croisés de nos jets purificateurs jaillisse du magma purulent ce cri que je pousse en vain : JUSTICE ! JUSTICE ! JUSTICE !
Créons notre entreprise de détartrage sociétal ! Formons un duo d'assainissement ! Nettoyons ensemble les silences excrémentiels ! (p.91)
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Le week-end suivant, les fiancés se déplacèrent à Vannes où les parents de Jean-Luc les reçurent à déjeuner dans leur hôtel particulier du centre-ville. Ils répondaient trait pour trait à l'image que Delphine s'en était faite à partir des réflexions lapidaires et peu amènes de Jean-Luc - "Des vieux cons qui ont toujours voulu péter plus haut que leur cul... Ils nous ont eu sur le tard. Moi d'abord, mes soeurs après, ric-rac sous le couperet de la ménopause et du cancer de la prostate...", chichiteux et perclus de conventions, directifs et péremptoires, courtisans et snobinards adeptes du naming de chef-lieu de canton. (p.31)
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Isolda était devenue ce qu'elle était en naissant : une celtisante quintessenciée, jeune fille aux yeux gris-bleu et aux cheveux chatain foncé, pas très grande mais joliment briochée, de rondeurs et de carnation. Dès son premier cri, ses parents l'avaient langée dans le Gwenn ha Du -le drapeau breton- et jusqu'à son présent au moulin de Meil Gouspérou sa vie n'avait été qu'une remontée en ligne droite vers des sources que ses parents avaient dû quitter pour prendre l'ascenseur social. (p.195)
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Il ne bougeait plus de la maison.
L’école avait repris le 2 novembre. Delphine s’était organisée pour emmener et aller chercher les enfants à l’école, les mercredis et samedis après-midi, pour les conduire et les reprendre à l’école de musique et au poney-club. Pour rien au monde elle les aurait laissés seuls avec leur père.
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Videos de Hervé Jaouen (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hervé Jaouen
Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.
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