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EAN : 9782246788980
304 pages
Grasset (01/08/2011)
2.94/5   27 notes
Résumé :
Un homme est parti à la recherche d’un ami disparu. Cet ami, célèbre spécialiste des mots, un philologue, a été enlevé au Venezuela. Pendant les neuf heures du trajet entre Paris et Caracas, le narrateur va essayer de comprendre la raison pour laquelle il a décidé d’écrire un livre sur Hugo Chavez, le président du pays.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dantzig Charles - Dans un avion pour Caracas – Grasset – 303 pages.

Après s'être interrogé sur l'utilité des avions, Charles Dantzig nous embarque avec lui pour Caracas, sur les traces de son ami disparu: Xabi.
Pour nous divertir, le narrateur choisit de nous faire défiler la vie de « cet homme qui aimait les mots » tout en y entremêlant « mille vagabondages » et digressions. Il a conçu ce roman comme un patchwork, composé de bribes de conversations avec les parents de Xabi, des moments partagés avec lui, de confidences, de documents et non pas comme une biographie, genre à la mode que l'auteur semble désapprouver.
le narrateur revient sur leur rencontre à Venise ( qui aurait donné Venezuela) et leur attirance immédiate, « devenus amis sur-le-champ ». Il brosse le portrait de ce « philologue rieur, chaleureux ». Il explore l'impact de la notoriété dans le couple Xabi/Lucie, le comparant à Gala/Dali. Il tente de décortiquer le motif de leur rupture, ayant des versions contradictoires. Fallait-il l'imputer au fait que Lucie, lesbienne, a choisi de partir avec une présentatrice de journal télévisé ou que Xabi qui « préférait les mots » avait fait de la philologie sa maîtresse?
le narrateur essaye de décrypter les raisons de l'engouement de Xabi pour Chávez au point de vouloir publier un reportage sur ce dictateur: « militaire populiste ».
Il décline la liste de ses nombreux livres, en livrant de larges extraits poétiques sur les fleurs, sur l'amitié et l'amour « un usurpateur » pour Xabi.
En filigrane, se profile le portrait du narrateur, qui seul médite, au Nemours, sur maintes thématiques: l'opacité de l' être humain, la durée de l'amitié chez Xabi.
Il extrapole quant à la disparition de son ami, mettant en exergue son désir d'être aimé: « On montre son coeur, il s'y plante aussitôt une hache ».
Il souligne les impératifs d'un écrivain: besoin d'isolement, de calme, de solitude, difficiles à concilier avec une vie à deux. Ce qui lui fait conclure que « Xabi est un homme dont le talent a dévasté les amours ». Quant à lui , il ne cache pas son aimantation pour des petits bruns qui lui « rappelle un amant ».
Charles Dantzig s'insurge contre ceux qui prêtent « le raffinement à tous les gays ».Il étrille les émissions de divertissements qui privilégient le rire à la culture.
L'auteur de : Pourquoi lire? soulève la question : Pour qui écrire?
Il déploie sa plume poétique en survolant l'océan : « une plaque bleue avec des friselis blancs ». Il radiographie le personnel à bord et ses compagnons de route avec malice. Il adopte le ton humoristique quand il se prend pour «  Jonas dans la baleine » ou critique le café de l'avion. le récit s'achève au moment de la descente sur Caracas, laissant place au suspense: Xabi sera-t-il là pour l'accueillir ?
Charles Dantzig signe un ouvrage parsemé d'illustrations, de grande envergure qui rassemblent souvenirs,réflexions politiques( opposant dictature et démocratie, épinglant les politiciens, rappelant le récent scandale irlandais, la corruption), références littéraires et considérations sur la célébrité et l'accueil d'un livre par les lecteurs. Contaminé par le virus de la citation de Xabi, Charles Dantzig nous gratifie de formules inattendues: « Tout vivant est un cercueil. Il transporte avec lui le souvenir des morts qu'il a connus », qui ne peuvent que combler les collectionneurs.
Une lecture qui nous maintient en lévitation. Voici à quoi servent les écrivains!
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"Jonas dans le ventre de la baleine", le narrateur, journaliste, coincé dans un avion en partance pour Caracas entre une Sud-Américaine voilée qui lit le Coran et un petit brun qui lui rappelle un ancien amant, ne sait pas encore s'il se rapproche d'une mort potentielle.
Celle de son ami, son double, en reportage au Vénézuéla (sur Hugo Chavez, le dictateur qui "rêve d'être empereur") et porté disparu. Celle de Xabi Puig, intellectuel,écrivain, philologue.
"Comment expliquer un homme? Peut-on même le connaître?"
Le narrateur, "à 10000 mètres au dessus de l'océan"ayant déjà passé au crible l'ordinateur de Xabi,pioche tour à tour dans ses souvenirs(Ah Venise!)(Ah ses livres!), ses bons mots et sa vie privée(Oh Lucie!) pour en brosser le portrait.
"Une voix de baryton". "De longs gestes ininterrompus". "Une cicatrice au dessus de l'angle de la mâchoire inférieure"."De l'humour"." Ce n'est pas un fidèle". Mais plus que tout, Xabi est un "écrivain spécialisé dans la semence des mots".
Un tel luxe de détails pousse le lecteur à s'interroger.
Est-ce de l'amitié vraie? Une amitié amoureuse?
L'admiration sans faille du narrateur se teinte peu à peu de jalousie pour Lucie "aux yeux turquoise qui ne porte que du bleu".
Celle à laquelle Xabi (espionné!) envoyait un véritable roman d'amour par SMS, celle qui le faisait rire,celle qui l'a abandonné pour une femme, celle qui réalisait des photos blasphématoires, celle un peu trop tout....
L'admiration sans faille du narrateur, soumis au joug cruel du confident et issu du "gayland" se teinterait-elle de dépit vis à vis d'un Xabi Puig, pour lequel les liens sont des contraintes et "les mots sont faits pour mentir", qui a plus de tact que d'attentions, pour lequel "la famille c'est du passé"? Constat à l'amiable?
Bien sûr le narrateur évoque aussi Hugo Chavez, l'objet du reportage initial, mais Vénézuela est un nom et Caracas un son pour lui, avant d'en toucher le sol réel. Avec son désir d'être aimé de l'humanité, Xabi aurait-il fait une bourde? Ne savait-il pas que prononcer le mot tyran était interdit?
Dans un avion pour Caracas est en premier lieu(à mon avis) l' analyse psychologique pointue d'une relation entre deux hommes, émaillée de réflexions et de questionnements. Connait-on vraiment l'autre? Qu'est-ce que l'amitié? L'amour? le désamour? La confiance? Jusqu'où peut-on aller?
Un superbe livre fort bien écrit de Charles Dantzig (dont j'ai chroniqué récemment l'excellent Je m'appelle François), écrivain,poète, essayiste et éditeur chez Grasset.
Petit plus quelques photos en noir et blanc semées de ci de là, véritables coups de coeur, coups de poing,coups de gueule, car ...les images, elles ne mentent pas!
Dans un avion pour Caracas(éditions Grasset) a été sélectionné pour le prix Goncourt 2011 et il a je pense de bons atouts!

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« Pour quelle raison l'amitié devrait-elle être un vieux chien qui sommeille à l'entrée de sa niche ? » Cette question, le narrateur essaie d'en déchiffrer les sens tout au long des neuf heures que dure un voyage en avion, de Paris à Caracas. Il nous en faudra pourtant quelques-unes de plus pour lire ce livre. L'argument : son ami - l'auteur de la sentence sur l'amitié (voir plus haut) - écrivain, philologue a disparu dans la république bolivarienne du Venezuela, celle d'Hugo Chavez sur lequel il voulait écrire un livre. le narrateur, lui-même journaliste, a décidé d'aller l'y retrouver. le livre est construit en fragments, digressions comme le vagabondage que l'on s'autorise quand on sait que l'on va être seul avec ses pensées pendant un bon moment sans être distrait. Autour du noyau dur (mon ami Xabi Puig, qui était-il ? comment m'aimait-il ? comment l'aimais-je ?, bref la question éternelle de l'amour et de l'amitié), Charles Dantzig parle un peu de tout et de rien (le populisme, Chavez, les barrios de Caracas, Venise, l'Islamisme, les garçons, le vilain écrivain aux cheveux gras (j'ai reconnu), les conversations de comptoir (enfin de terrasse), la méchante critique littéraire (étant insuffisamment branchée 6e arrondissement, si vous pouviez me dire de qui il parle...), les mots, les noms, leur sens, leur rôle...) j'en passe... le lecteur passe ainsi parfois de bons moments mais s'ennuie pas mal aussi. Un peu lassés des coqs à l'âne incessants qui donnent le mal de mer, il faut vraiment de la bonne volonté pour suivre l'auteur dans ses sentences parfois, ma foi, sentencieuses. Cependant, quand il arrive à créer un bel équilibre entre les sentiments du narrateur, les pensées littéraires et l'état du monde, il montre là tout son talent.
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Le sujet me plaisait bien, le titre était alléchant et annonçait une lecture plaisante...
mais quel ennui ! Un style pompeux (sauvé - parfois- par quelques tournures bien choisies). On a l'impression que Dantzig se regarde écrire, et est très content de ce qu'il voit. Bref, je n'ai vraiment pas accroché et j'ai lutté pour terminer ce livre...
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Dans un avion pour Caracas, un homme va chercher son ami disparu dans la capitale du Venezuela. Durant le trajet, il revient sur sa vie, ses amours, son engagement politique. le roman le plus politique de Dantzig, avec un portrait sans pitié d'un homme sans pitié qui a été encensé par une certaine catégorie d'intellectuels (comme celui qui a disparu), Hugo Chavez. Depuis sa mort et qu'on peut dire les choses, on découvre que Dantzig avait raison. Un roman sur les illusions de l'amitié et la supériorité de l'amour. Dantzig, qui n'est parfois pas à un paradoxe près (ou du moins son narrateur), dit en effet des horreurs sur l'amitié. Comme c'est en faveur de l'amour, on lui pardonne (pour cette fois).
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critiques presse (5)
LeFigaro
03 octobre 2011
Aux meilleurs endroits, et ils sont nombreux, Dantzig reste un poète charmeur. Il devrait persévérer, tout le monde n'a pas de telles cartes dans sa main. Il a une jolie invention: le «parler stretch». Ce doit être stendhalien.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
14 septembre 2011
Voilà un roman qui décolle dès la première ligne et ne se pose qu'à la toute dernière. Entre les deux, il est question du césarisme, de l'amour, de qui nous sommes, de la vie. Un roman de haut vol.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSoir
05 septembre 2011
Dantzig, un des plus fins connaisseurs de la chose littéraire aujourd'hui, dont il a fait son terrain de jeux en l'explorant sous toutes ses facettes, est un illusionniste de talent. Capable de transformer Hugo Chávez en personnage de roman – il en a la carrure. Et de fournir, par l'intermédiaire du portrait de Xabi, ami parti au Venezuela avant le narrateur, une grille de lecture du monde permettant de décrypter aussi bien les grandes questions politiques que la présence de Sharon Stone en couverture d'un magazine.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LesEchos
22 août 2011
C'est agréable à lire, inégal, juste et de mauvaise foi, touchant et agaçant à la fois.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
19 août 2011
Dans un avion pour Caracas est le roman des mots et des noms. […] un kaléidoscope d'impressions, de sensations.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Le physique n'exprime rien sans les gestes et la voix, premières manifestations de l'esprit, qui anime.
Esprit changeant, certes, puisque nous les modulons selon le moment, nos interlocuteurs, notre milieu..
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Le physique n'exprime rien sans les gestes et la voix, premières manifestations de l'esprit, qui anime.
Esprit changeant, certes, puisque nous les modulons selon le moment, nos interlocuteurs, notre milieu..
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Quelle curieuse conception de l'amitié,qu'elle doive durer la une vie, m'a-t-il dit quand nous avons fait connaissance.C'est parce qu'on le prend comme un départ d'amour.
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On croit que les choses qu'on nomme les mots existent.C'est juste une habitude que nous décidons de prendre.
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Tout vivant est un cercueil. Il transporte avec lui le souvenir des morts qu'il a connus.
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