Dans ce court roman jeunesse de Yann Mens, nous suivons une jeune fille victime de trafic d'être humain, contrainte de voler dans le métro pour rembourser la dette contractée par ses parents. Prise dans un engrenage de violences et de compétitivité pour monter les échelons du gang, elle n'ose pas saisir les mains tendues.
Ce livre ne fait même pas 50 pages mais il ouvre la discussion sur l'exploitation des enfants. Très bon dans le ton et dans la mise en contexte, c'est un petit roman coup de poing qui se lit d'une traite.
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Un problème sans solution. Voilà le sujet de ce roman. du moins, personne ne semble n'en avoir trouvé à ce jour. de quoi s'agit-il ? de ces bandes de jeunes filles Roms qui détroussent les voyageurs dans le métro, principalement les touristes. Elles quittent leur famille en Roumanie contre promesse de mariage, après versement d'une dot. En fait « achetées » pour devenir voleuses. Arrêtées parfois, aussitôt libérées… Un jeu du chat et de la souris sans cesse recommencé.
L'auteur, Yann Mens, a choisi de raconter à la première personne : c'est une jeune fille qui parle. Ce parti-pris rend le récit d'autant plus fort. Elle raconte son quotidien et ses espoirs : devenir chef de bande et peut-être un jour cambrioleuse…
Une immersion sans concession, sans pathos ni empathie, dans cet univers d'enfances volées et de délinquance quotidienne. Juste un constat, qui touchera les jeunes lecteurs.
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Un récit ultracourt, pour quelques stations de metro on embarque avec une petite voleuse. Ce texte est poignant, cela explique le contexte dans lequel se retrouvent les gamines forcées au vol à la tire (à Paris mais aussi dans les autres capitales). le point de vue est celui de la jeune fille. Assez ambitieux et bien vu d'être dans sa tête. Assez déprimant par son réalisme.
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Sans fioritures, Yann Mens nous fait suivre une jeune fille de 14 ans qui commet des vols sur des touristes dans le métro de Paris afin de subsister.
C'est un roman qui , même s'il est court, ne manque pas de puissance. Il est teinté d'émotions tranchantes, dures et si vraies... Ainsi, on affronte la réalité du quotidien de bandes de gamines arrachées à leurs familles pour le compte de "grands meneurs" dans un pays étranger au leur.
Dans ces quelques pages, nous plongeons en apnée dans un monde qui nous est étranger et qui nous sidère. Et nous refaisons surface essoufflés, écoeurés, de se dire que non loin, vivent ces enfants.
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Un texte incisif et engagé qui incite à la réflexion, notamment sur notre société capitaliste et la répartition des richesses dans le monde…
Lire la critique sur le site : Ricochet
Eux, les policiers, quand ils nous attrapent, ils peuvent dire à leur patron qu’ils ont sauvé le portefeuille d’un touriste. Mais les autres fois, c’est nous qui rapportons de l’argent à notre grand chef. On a intérêt, sinon il nous punit. Il nous frappe fort quand nos sacs ne sont pas assez remplis. Une fois, au début, j’ai eu peur qu’il me tue. Mais maintenant il sait que mes doigts vont vite et que si je ne rapporte pas assez de portefeuilles, ce n’est pas ma faute. Je travaille dur.
Moi, à Paris, j'habite dans un hôtel avec les autres filles grâce à la part de l'argent que le chef nous laisse pour qu'on puisse vivre.
Il est sale cet hôtel.
Et il est triste aussi, parce qu'il n'y a pas l'accordéon de mon frère.
La musique dans mon casque, c'est bien, mais ce n'est pas pareil.
Je ne suis pas la chef mais c'est moi la plus douée de ma bande. Sans doute à cause des leçons d'accordéon que mon frère me donnait quand je vivais en Roumanie. Mes doigts ont appris à aller vite !