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David Creem tome 1 sur 2
EAN : 9782290087183
414 pages
J'ai lu (21/05/2014)
3.5/5   28 notes
Résumé :
"Bienvenue à l'Institut Californien de Parapsychologie.Cette année, nous travaillerons autour de trois grands axes : perceptions extra-sensorielles, psychokinèse et décorporation."

À l'université de Cap Rock, les élèves qui suivent le cursus du professeur Wiseman ne sont pas comme les autres. Leur originalité ? Ils possèdent tous des dons exceptionnels : télékinésie, télépathie, pyrokinésie. L'objectif de David en s'y inscrivant : découvrir la nature ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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«Bienvenue à l'Institut Californien de Parapsychologie».

Le ton est donné d'entrée pour ce premier tome d'une trilogie qui va vous emmener aux frontières du paranormal.

Avec cette première partie des aventures de David Creem, imaginez une histoire de X-Men mâtinée de Fringe et se déroulant dans un environnement à la Poudlard. Oui, un récit « à la Harry Potter », mais version sex drugs and rock'n'roll. Une histoire orientée vers un public Jeunes Adultes mais qui fascinera également les plus anciens (à partir du moment où ils ont gardé leur ouverture d'esprit).

Ce sont des ados qui sont mis en avant, avec leurs questionnements et leurs quêtes intérieures. Des ados juste un peu spéciaux puisqu'ils possèdent certains dons paranormaux : perceptions extra-sensorielles, capacité de décorporation…

Le tout pourrait sentir le réchauffé et la énième aventure à deux balles pour adolescent. Ce n'est absolument pas le cas. Par la grâce d'un auteur qui maîtrise son (ses) sujet(s) et une plume d'une belle fluidité. Par la grâce d'une histoire suffisamment profonde pour intéresser les lecteurs de tous âges, à la recherche d'une expérience littéraire ludique et imaginative (remember le film L'expérience interdite de Joel Schumacher avec Kiefer Sutherland et Julia Roberts, pour les plus anciens ?).

Un tome 1 qui pose les bases d'un récit qui a effectivement de quoi proposer son lot de surprises et d'inventivité et qui prendra sans aucun doute un envol différent pour la suite à venir. de quoi trépigner d'impatience.

Richard Taleman (pseudonyme d'un auteur qui est loin d'être un inconnu), tient parfaitement cette barque qui vogue vers l'inconnu, il semble bien dominer sa matière (même invisible), avec cette ambiance paranormale qui semble le fasciner.

Ce qui donne au final une lecture vraiment ludique, avec une écriture qui tire le tout plutôt vers le haut de ce genre de récit.

A suivre (avec plaisir).
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Convaincue depuis le début de ma lecture que j'avais droit à une mauvaise traduction, je découvre avec stupeur que ce livre a été écrit par un auteur français, ce qui me laisse perplexe. Comment peut-on être écrivain et saboter à ce point la langue française? Tout n'est qu'anglicisme du début à la fin ! "Daddy", "man", "skinhead", "fun", "room service", "le no man's land"... Pouah! Bonjour la richesse lexicale! Je trouve tellement dommage de céder à l'anglo-américanisation quand on sait à quel point la langue française est riche et variée. Les écrivains français devraient se battre pour la perpétuer.

Concernant le reste du texte, l'auteur massacre les mots, casse les phrases pour en faire des morceaux. "Appel talkie. Sourire déférent." le travail de narration semble un peu compliqué on dirait. C'est de la ciboulette ciselée. Il n'y a que peu d'émotions qui passent avec une telle rédaction. ça fait presque penser à la lecture d'un scénario : un texte brut. Charge aux acteurs de nous émouvoir avec ces quelques mots!

Par ailleurs, ce livre ne dépasserait pas les 200 pages si l'auteur ne revenait pas constamment à la ligne pour chaque phrase. Sûrement une manière de donner de la dynamique au roman, de l'action ou peut-être même du suspense. Hélas, ce procédé ne fonctionne pas mais sert éventuellement à rendre la lecture plus rapide.

Richard Taleman nous pond tout le long de son livre les références qui lui ont servi à écrire son histoire et dans lesquelles il a puisé son inspiration. ça commence par Harry Potter, X-Men, les quatre fantastiques et bien d'autres... Pas étonnant donc que de gros clichés apparaissent tout le long de l'histoire. le héros surdoué qui réussit tout ce qu'il entreprend, le meilleur pote un peu simplet prêt à le suivre dans toutes ses aventures, la fille intello et le méchant vraiment très méchant sans que l'on sache pourquoi (Le Voleur d'Âmes, qui pourrait tout aussi bien s'appeler Vol de Mort...). le seul personnage intéressant pour moi est le professeur Wiseman (ça vous fait pas penser à Weasley?).

Du reste, je n'avais encore jamais lu un livre écrit au langage familier voire vulgaire ce qui m'a dérangée. "Putain", "enfoiré" "son mec", "son pote", "petit con", "crécher", "zoner", "cinoche", "fermes ta grande gueule", "je t'emmerde", "dégueuler", "baiser"... et j'en passe! Il y a au moins une grossièreté à chaque page! L'auteur se veut peut-être le plus proche possible de la réalité ou "djeun" et c'est bien ça le problème. Il y a suffisamment de vulgarité autour de nous pour que les livres soient source d'inspiration aux injures. Je ne ferai pas lire ce livre à des ados.

Que dire des valeurs transmises par monsieur Taleman? ... Fumer des joints, soirées à l'ecstasy, fille vierge trompée à gogo parce que son copain a des besoins en sexe et qu'elle ne peut le combler... ça vend du rêve ça? Nommer une femme "la blonde" tout le long du roman, ça fait légèrement phallocrate...

Bon parlons quand même des quelques points positifs : l'idée d'étudier les sciences paranormales est originale. le fait que les héros soient de jeunes adultes leur offre plus de libertés d'action et change un peu des éternels adolescents en pleine crise et en quête d'affirmation. On se laisse embarquer par cet univers assez plausible et par l'envie d'en découvrir chaque recoins et limites. Dommage que l'action ne soit arrivée qu'à la fin. ça termine par un beau cliffhanger mais pas sûr que je lise le deuxième tome. C'est un gros bof pour moi.

Bilan: une brunoise qui a été réchauffé et reréchauffé encore mais qui reste, somme toute, un repas que l'on sert à la cantine. Pas terrible mais ça se mange.
Encore une fois, très compliqué de trouver un bon livre de fantasy jeunes adultes.
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Bienvenue dans l'Institut Californien de Parapsychologie!

Tout est presque déjà énoncé dans cette phrase!

Nous évoluons dans une université de l'étrange et du mystère, avec la volonté toutefois d'oublier les robes de gitanes et boules de cristal pour s'ancrer dans la science.
D'ailleurs j'ai beaucoup apprécié les explications sur les perceptions extra-sensorielles, dont les passages se fondent harmonieusement dans le cours de l'histoire.
Merci! J'aurais eu du mal à poser mon fondement, pendant des heures, sur les bancs de l'école!

De jeunes adultes pourvus de dons exceptionnels sont là pour étudier, découvrir et maîtriser ces "pouvoirs".
Des sympathies se reconnaissent et se rassemblent quand d'autres êtres plus sombres chercheront à se démarquer.

La Confrérie de l'Invisible est le 1er tome des aventures de David Creem et, en tant que tel, est un roman de présentation des personnages s'inscrivant dans un univers d'aventures et de quêtes.

David Creem est hanté par des rêves dans lesquels son grand-père, disparu quelques années auparavant, communique avec lui et le met en garde contre un individu maléfique, le Voleur d'âmes.
Et David se sent investi d'une mission, découvrir le destin de son grand-père, l'identité de ce voleur malsain et vicieux... et le vaincre.

Le panel de ses amitiés est large: le play boy de service, Robert; Louise, handicapée par un grave accident; et la belle Alice. Trois personnalités différentes avec trois dons différents pour enrichir le tableau, qui vont s'unir pour empêcher que la quête de David ne soit un combat solitaire. Deux filles, deux garçons, pour laisser également le champ libre à quelque histoire d'amour tumultueuse et varier les points de vue.
Le lecteur les découvre peu à peu... peut-être trop peu pour éprouver une totale empathie dès le départ mais cette approche reste toutefois prometteuse!

Le professeur Wiseman suit cette petite troupe avec une relative complaisance. Il a connu Georges Creeme, le grand-père, et il faut dire également que le mystère entourant sa mort le titille sérieusement et qu'il n'est pas contre quelques petites expérimentations!

Bien entendu, cette saga n'évitera pas les fatales comparaisons avec le monde de Poudlard, Harry Potter et ses amis.
Comparaisons justifiées en partie, même si les protagonistes sont plus âgés, décomplexés et dans un environnement moins sage, entre vitesse, drague, drogue, et son cortège d'excès potentiels!
D'autres références livresques ou cinématographiques viennent également à l'esprit... mais toutes de qualité!

A mon sens, on quitte quelque peu la cible Young Adult du roman lorsque la vie de son physicien de grand-père, Georges, arrive sur le devant de la scène, avec ses voyages dans le temps, les lois tortueuses du fameux continuum espace-temps et de nouvelles questions qui se posent avec la confrontation avec un autre savant, Ackermann.

L'intrigue se corse, le questionnement scientifique se pose, le suspens et l'envie de savoir naissent.

En définitive, c'est une lecture agréable, entre la fantaisie des dons psychiques et un encadrement scientifique réaliste, un peu trop lente à mon goût mais, je le répète, c'est un tome de présentation. Donc j'attends de découvrir la suite pour me forger une opinion ferme, le final de ce roman aillant attiser furieusement ma curiosité!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Richard Taleman, vous connaissez ? Non ? Alors peut-être que si je vous dis Olivier Descosse, cela vous parlera plus ? J'ai découvert récemment que ces deux auteurs ne sont qu'une seule et même personne, ce qui au passage m'a permis de mieux comprendre pour quelle raison Maxime Chattam conseillait ce début de saga sur Twitter, Olivier Descosse faisant partie de la Ligue de l'Imaginaire. Ne vous attendez pourtant pas à du Chattam, cela n'a rien à voir avec ses thrillers, ni même avec sa saga Autre-Monde d'ailleurs.

Malheureusement, comme souvent quand il y a erreur sur la marchandise, la déception pointe au bout du chemin. La Confrérie de l'Invisible est un roman jeunesse qui essaie de se faire passer pour du YA et qui sent un peu le réchauffé, il faut bien le dire. N'est pas J.K. Rowling qui veut, et David Cream n'est pas Harry Potter. Nous voilà avec un étudiant qui intègre une université du paranormal et va être confronté à une sombre entité liée à la disparition de son grand-père. Si vous ne relevez aucun parallèle là-dedans, vous avez sûrement tendance à être peu naïf, non ?

Mais ce ne serait pas un drame s'il ne manquait pas quelque chose à cette histoire. Je ne sais pas, une âme peut-être ? Les personnages sont clichés au possible entre l'intello paraplégique, le beau gosse plein de fric qui use et abuse des relations de son père, sa petite amie vierge et trompée x fois parce qu'elle ne veut pas coucher - quel fabuleux message pour nos enfants, je ne m'en suis pas remise, et je ne vous parle pas de la prise d'ecstasy en soirée ! - et notre héros, torturé mais super doué au milieu de tout ça. Voilà, voilà, voilà… Si ces ados s'avèrent cependant sympathiques, pour certains en tous cas, ils manquent clairement de profondeur.

Quant à l'intrigue, ma foi, elle est un peu longuette mais pas inintéressante. L'auteur prend son temps pour mettre en place son univers, mais ce qui m'a le plus gênée, ce sont les facilités qu'il s'autorise pour dénouer certaines situations. Une porte fermée ? Qu'à cela ne tienne, nos héros ont des dons et les adultes sont trop bêtes pour avoir songé que, dans une école pleine d'ados de ce genre, il fallait faire mieux que ça. Notre héros est en difficulté ? Et si on envoyait une entité bénéfique pour le sortir de là ? Au-delà de onze ou douze ans, ça a quand même du mal à passer, non ?

Au final, ce livre est une grande déception. L'intrigue et l'univers avaient du potentiel, mais l'auteur oscille sans cesse entre deux genres comme s'il n'arrivait pas à se décider. Ce qui en ressort, c'est un roman qui sent le réchauffé et multiplie les clichés. Dommage !
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Depuis le décès de son grand père David fait des cauchemars où celui-ci demande son aide, il a maintenant dix huit ans et sur les conseils de sa grand mère il entre à l'université de Cap Rock … dans le département de Parapsychologie où il espère développer ses dons afin de pouvoir secourir son grand père et se défendre face au Voleur d'Âmes.
Très vite nous côtoyons le surnaturel et aux cours normaux s'ajoutent des cours sur des domaines moins courants comme les perceptions extra-sensorielles, la psychokinèse et la décorporation, avec les travaux pratiques qui vont avec.


Dès l'arrivée à la fac David se joint à des amis afin de former "la Confrérie de l'invisible", tous les clichés sont au rendez-vous, Robert, beau gosse ténébreux qui roule en Porsche et a des fréquentations douteuses et un mystérieux paternel puissant, Louise, paraplégique intellectuelle et Alice, une superbe blonde qui a des affinités avec les éléments, sans oublier le scientifique mystérieux qui leur servira de mentor. Il y avait de quoi faire mais les personnages peinent à prendre de l'épaisseur et à la fin de ce premier tome nous ignorons toujours l'identité du père De Robert, que tout le monde semble connaître sauf les héros et quel est le problème d'Alice.
Côté action les fantômes, poltergeists et autres apparitions surnaturelles se multiplient et la science s'allie à l'occulte, tout coule de source un peu trop facilement, si on oubliait l'apport de sexe, drogues et alcool grâce à Robert on serait dans un roman ado classique.


L'écriture est simple et assez fluide, l'intrigue et les personnages restent convenus et superficiels, un livre commercial une fois de plus situé en Californie (décidément les auteurs français continuent à imaginer que c'est vendeur), de la littérature adolescent un peu encanaillée pour satisfaire les "Y.A", un roman de délassement sans prise de tête et sans grand intérêt.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Les arbres étaient en fleurs.

Du blanc, du rose, du jaune, de l’indigo. Une palette flamboyante, donnant l’illusion de contempler un coucher de soleil.

David se concentra. Même lumière, sensations similaires, et encore ce parfum d’herbe mouillée. Ce cadre lui en rappelait vaguement un autre. Comme s’il était déjà venu ici. Pourtant, pas moyen de se souvenir.

C’était sans importance.

Seul comptait le présent.

Et à cette seconde, il le comblait.

Il avança, mains dans les poches, dans un état de décontraction totale. Au bout de ce jardin d’Éden, il découvrit un promontoire et s’y arrêta.

De là, on pouvait embrasser tout ce que la nature offrait de plus merveilleux. La mer, en contrebas, dont les reflets vif-argent s’ordonnaient en une multitude de miroirs minuscules. Les falaises, tout autour, masses de roches blanches qui venaient mourir dans les flots. Et au-delà, aussi loin que portait le regard, l’étendue verdoyante d’un paysage de collines.

David remarqua un sentier qui partait sur sa gauche. Poussé par la curiosité, il s’y engagea.

La pente était raide, le chemin large, émaillé de cailloux. Fendant les cieux, des oiseaux blancs chassaient par groupes de deux ou trois. Ils survolaient les vagues, puis piquaient brutalement avant de plonger sous la surface en émettant des cris aigus.

Captivé par ce spectacle inattendu, David ne fit pas attention à la souche placée en travers de sa route.

Il trébucha et fut projeté vers l’avant.

Dans un réflexe, son pied gauche trouva un appui. Le droit suivit tant bien que mal, sans lui permettre de retrouver son équilibre.

Emporté par l’élan, le jeune homme fit plusieurs enjambées. Un cri franchit ses lèvres quand il comprit où l’emmènerait la dernière…

Le chemin s’arrêtait trois mètres plus bas.

Après, c’était le vide.

La chute se déroula comme dans un rêve. Au ralenti. David voyait la falaise défiler, la mer se rapprocher. Autour, le monde devenait sombre. Comme si le soleil s’éteignait.

Curieusement, il n’y eut pas de choc.

Seulement un changement de plan.

De lieu.

David était maintenant assis sur une terre noire, gelée, aux contours irréguliers. Il songea à de la lave, durcie après s’être refroidie. Les murs qui l’entouraient avaient le même aspect. Ils dessinaient une grotte immense, vide, éclairée par une lueur rougeoyante.

Il leva la tête et découvrit un plafond de feu. Du magma en fusion formant un véritable dôme. Il s’écoulait comme une rivière en crue, à plus de trente mètres du sol, sans pour autant tomber sur lui.

David se releva, palpa ses jambes, ses bras, son torse. Aucune blessure. Son corps semblait intact.

Par quel miracle était-ce possible ? Avec la chute qu’il venait de faire, il devrait être en miettes. Et cet endroit qui défiait les lois de la nature ? Comment avait-il pu se retrouver là ?

La panique le saisit.

Est-ce qu’il était… mort ?

Venait-il d’être expédié directement en enfer ?

David contrôla sa terreur. Il y avait forcément une explication.

Il fit quelques pas. S’approcha de la paroi. Tiède. Visqueuse. Il appuya dessus. Sa main s’enfonça comme dans du beurre, provoquant au passage un bruit de succion.

Il la retira à la hâte, par crainte de se voir aspiré. Avalé. Ces murs semblaient vivants. Ils pulsaient lentement, à la façon d’un cœur monstrueux dont le jeune homme captait les ondes mauvaises. Mais pire encore, David éprouvait une sensation de familiarité à leur contact.

Il recula. L’angoisse serrait sa gorge. Il aurait voulu hurler mais aucun son ne sortait de sa bouche. C’était un pur cauchemar et tout semblait pourtant tellement réel.

À cet instant, vibrant dans les profondeurs de son âme, une voix l’interpella doucement :

— David…

Il releva la tête.

— Daddy ?

— C’est moi, mon grand.

Le jeune homme scruta les alentours. Personne.

— Où es-tu ?

— Ici.

— Je ne te vois pas.

— Tu ne peux pas. Pas encore. Je te l’ai déjà dit.

— Tu…

La voix masculine se fit impérative.

— Ne cherche pas à raviver tes souvenirs. Nous n’avons pas beaucoup de temps.

Cette phrase, David la connaissait.

En une fraction de seconde, les pièces s’assemblèrent. L’impression de déjà-vu. Cet endroit improbable. La familiarité des sensations.

La suite ne le surprit pas.

— Ce n’était pas un accident, affirma son grand-père. Il m’a piégé.

— Tu parles encore de Lui ?

Le vieil homme continuait, comme s’il n’avait pas entendu la question.

— Tu dois absolument m’aider. C’est capital et il n’y a que toi qui puisses le faire. Pour ça, il faut que tu me rejoignes. Tu…

Le monologue s’interrompit. David appela, le cœur serré.

— Daddy ?

— N’en parle à personne. Tant que tu ne seras pas capable de savoir à qui te fier.

La même question s’imposa à nouveau.

— Comment je vais faire ?

— Tu en as… le pouvoir… Il faut seulement… que… tu… l’acceptes.

La transmission devenait hachée, comme chaque fois à cette étape du cauchemar. Elle semblait provenir d’une radio dont la fréquence se brouille.

David demanda, avec la sensation qu’il connaissait déjà la réponse.

— Quel pouvoir ?

— Celui de communiquer… avec… l’Invisible.

Le dernier mot était presque inaudible.

Un grésillement suivit.

Puis le silence.

Un silence inquiétant, chargé, dans lequel David pressentait une menace.

Il appela encore. En vain. Il était seul, avec au creux du ventre la conviction d’être en danger.

Alors, les murs changèrent de couleur. Comme si un feu couvait à l’intérieur. Ils se gonflèrent, crépitèrent, projetant des particules rougeoyantes un peu partout.

Dans ce brasier naissant, une forme se matérialisa. Un visage terrifiant, de la taille d’une maison, dont le jeune homme connaissait les contours. Il était dépourvu de lèvres, de nez et de paupières. Des plaques de métal recouvraient front et joues. Un monstre, qui paraissait vouloir sortir des pierres pour se jeter sur lui.

Le Voleur d’Âmes.

Tel était le nom que David avait fini par lui donner.

Le cri qu’il retenait franchit la barrière de ses lèvres. Un hurlement de terreur pure qui résonna au plus profond de son être.

David se tendit. Ses yeux s’ouvrirent d’un coup. Il regarda sa chambre, son lit, le poster de Bono1 accroché au-dessus de son bureau.

Assis sur ses draps chiffonnés, le cœur battant à cent à l’heure, il mit plusieurs secondes à réaliser qu’il venait enfin de se réveiller.
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Les arbres étaient en fleurs.

Du blanc, du rose, du jaune, de l’indigo. Une palette flamboyante, donnant l’illusion de contempler un coucher de soleil.

David se concentra. Même lumière, sensations similaires, et encore ce parfum d’herbe mouillée. Ce cadre lui en rappelait vaguement un autre. Comme s’il était déjà venu ici. Pourtant, pas moyen de se souvenir.

C’était sans importance.

Seul comptait le présent.

Et à cette seconde, il le comblait.

Il avança, mains dans les poches, dans un état de décontraction totale. Au bout de ce jardin d’Éden, il découvrit un promontoire et s’y arrêta.

De là, on pouvait embrasser tout ce que la nature offrait de plus merveilleux. La mer, en contrebas, dont les reflets vif-argent s’ordonnaient en une multitude de miroirs minuscules. Les falaises, tout autour, masses de roches blanches qui venaient mourir dans les flots. Et au-delà, aussi loin que portait le regard, l’étendue verdoyante d’un paysage de collines.

David remarqua un sentier qui partait sur sa gauche. Poussé par la curiosité, il s’y engagea.

La pente était raide, le chemin large, émaillé de cailloux. Fendant les cieux, des oiseaux blancs chassaient par groupes de deux ou trois. Ils survolaient les vagues, puis piquaient brutalement avant de plonger sous la surface en émettant des cris aigus.

Captivé par ce spectacle inattendu, David ne fit pas attention à la souche placée en travers de sa route.

Il trébucha et fut projeté vers l’avant.

Dans un réflexe, son pied gauche trouva un appui. Le droit suivit tant bien que mal, sans lui permettre de retrouver son équilibre.

Emporté par l’élan, le jeune homme fit plusieurs enjambées. Un cri franchit ses lèvres quand il comprit où l’emmènerait la dernière…

Le chemin s’arrêtait trois mètres plus bas.

Après, c’était le vide.

La chute se déroula comme dans un rêve. Au ralenti. David voyait la falaise défiler, la mer se rapprocher. Autour, le monde devenait sombre. Comme si le soleil s’éteignait.

Curieusement, il n’y eut pas de choc.

Seulement un changement de plan.

De lieu.

David était maintenant assis sur une terre noire, gelée, aux contours irréguliers. Il songea à de la lave, durcie après s’être refroidie. Les murs qui l’entouraient avaient le même aspect. Ils dessinaient une grotte immense, vide, éclairée par une lueur rougeoyante.

Il leva la tête et découvrit un plafond de feu. Du magma en fusion formant un véritable dôme. Il s’écoulait comme une rivière en crue, à plus de trente mètres du sol, sans pour autant tomber sur lui.

David se releva, palpa ses jambes, ses bras, son torse. Aucune blessure. Son corps semblait intact.

Par quel miracle était-ce possible ? Avec la chute qu’il venait de faire, il devrait être en miettes. Et cet endroit qui défiait les lois de la nature ? Comment avait-il pu se retrouver là ?

La panique le saisit.

Est-ce qu’il était… mort ?

Venait-il d’être expédié directement en enfer ?

David contrôla sa terreur. Il y avait forcément une explication.

Il fit quelques pas. S’approcha de la paroi. Tiède. Visqueuse. Il appuya dessus. Sa main s’enfonça comme dans du beurre, provoquant au passage un bruit de succion.

Il la retira à la hâte, par crainte de se voir aspiré. Avalé. Ces murs semblaient vivants. Ils pulsaient lentement, à la façon d’un cœur monstrueux dont le jeune homme captait les ondes mauvaises. Mais pire encore, David éprouvait une sensation de familiarité à leur contact.

Il recula. L’angoisse serrait sa gorge. Il aurait voulu hurler mais aucun son ne sortait de sa bouche. C’était un pur cauchemar et tout semblait pourtant tellement réel.

À cet instant, vibrant dans les profondeurs de son âme, une voix l’interpella doucement :

— David…

Il releva la tête.

— Daddy ?

— C’est moi, mon grand.

Le jeune homme scruta les alentours. Personne.

— Où es-tu ?

— Ici.

— Je ne te vois pas.

— Tu ne peux pas. Pas encore. Je te l’ai déjà dit.

— Tu…

La voix masculine se fit impérative.

— Ne cherche pas à raviver tes souvenirs. Nous n’avons pas beaucoup de temps.

Cette phrase, David la connaissait.

En une fraction de seconde, les pièces s’assemblèrent. L’impression de déjà-vu. Cet endroit improbable. La familiarité des sensations.

La suite ne le surprit pas.

— Ce n’était pas un accident, affirma son grand-père. Il m’a piégé.

— Tu parles encore de Lui ?

Le vieil homme continuait, comme s’il n’avait pas entendu la question.

— Tu dois absolument m’aider. C’est capital et il n’y a que toi qui puisses le faire. Pour ça, il faut que tu me rejoignes. Tu…

Le monologue s’interrompit. David appela, le cœur serré.

— Daddy ?

— N’en parle à personne. Tant que tu ne seras pas capable de savoir à qui te fier.

La même question s’imposa à nouveau.

— Comment je vais faire ?

— Tu en as… le pouvoir… Il faut seulement… que… tu… l’acceptes.

La transmission devenait hachée, comme chaque fois à cette étape du cauchemar. Elle semblait provenir d’une radio dont la fréquence se brouille.

David demanda, avec la sensation qu’il connaissait déjà la réponse.

— Quel pouvoir ?

— Celui de communiquer… avec… l’Invisible.

Le dernier mot était presque inaudible.

Un grésillement suivit.

Puis le silence.

Un silence inquiétant, chargé, dans lequel David pressentait une menace.

Il appela encore. En vain. Il était seul, avec au creux du ventre la conviction d’être en danger.

Alors, les murs changèrent de couleur. Comme si un feu couvait à l’intérieur. Ils se gonflèrent, crépitèrent, projetant des particules rougeoyantes un peu partout.

Dans ce brasier naissant, une forme se matérialisa. Un visage terrifiant, de la taille d’une maison, dont le jeune homme connaissait les contours. Il était dépourvu de lèvres, de nez et de paupières. Des plaques de métal recouvraient front et joues. Un monstre, qui paraissait vouloir sortir des pierres pour se jeter sur lui.

Le Voleur d’Âmes.

Tel était le nom que David avait fini par lui donner.

Le cri qu’il retenait franchit la barrière de ses lèvres. Un hurlement de terreur pure qui résonna au plus profond de son être.

David se tendit. Ses yeux s’ouvrirent d’un coup. Il regarda sa chambre, son lit, le poster de Bono accroché au-dessus de son bureau.

Assis sur ses draps chiffonnés, le cœur battant à cent à l’heure, il mit plusieurs secondes à réaliser qu’il venait enfin de se réveiller.
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Le jeune homme avait quitté le domicile familial le matin même, une coquille vide perdue au fond de la vallée de San Fernando, dans laquelle il passait le plus clair de son temps avec Deefool, un épagneul recueillit à la SPA. Depuis la crise, sa mère tirait le diable par la queue. Élevant son enfant seule, elle cumulait plusieurs boulots pour subvenir à leurs besoins. Elle ne rentrait à la maison que pour y dormir.

Heureusement, il y avait Maude. Éprise de spiritualité asiatique et férue de cuisine bio, cette grand-mère new age refusait qu’on l’appelle autrement que par son prénom. Veuve depuis bientôt huit ans, elle retrouvait en son petit-fils un peu de son mari. Une ressemblance physique troublante, qui l’avait conduite à nouer avec David une relation particulière.
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Ils sortirent de l’impasse et s’engagèrent sur la corniche. La route était déserte, Robert accéléra. Plaqué au siège, David cria pour couvrir le vacarme.

— Hey ! T’es obligé d’aller si vite ?

— Non. Mais j’adore ça.

Il dédaigna la rue qui partait sur sa gauche et traça le long du bois, pied au plancher. David ne pensait plus à la vitesse. Il voyait la masse sombre des arbres défiler avec appréhension et se remémorait l’épisode étrange vécu quelques instants plus tôt. Ce froid soudain, cette oppression. La certitude qu’une présence hostile l’observait. L’intuition qu’il s’agissait du Voleur d’Âmes. Puis les lucioles, grâce auxquelles il avait retrouvé ses esprits, son chemin.
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L’université de Cap Rock se trouvait sur la péninsule de Palos Verde, au sud de Los Angeles. Un temple du savoir construit en bord de mer, où toutes les disciplines étaient représentées. Droit, médecine, physique, finance. Mais aussi architecture, littérature, cinéma ou journalisme.

Autant de matières nobles qui n’intéressaient David en rien.

Il était venu sur le campus afin d’en étudier une autre, moins populaire, mais surtout bien plus originale. Une matière dont le commun des mortels ignorait l’existence, et à laquelle il s’apprêtait à consacrer les trois prochaines années de sa vie.

La parapsychologie.
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Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

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