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Frank Elder tome 2 sur 3

Jean-Paul Gratias (Traducteur)
EAN : 9782743618063
460 pages
Payot et Rivages (13/03/2008)
3.85/5   68 notes
Résumé :
Katherine, la fille de l’inspecteur Frank Elder, est toujours profondément traumatisée par le viol qu’elle a subi de la part d’un criminel que traquait son père. Ce dernier est toujours rongé par la culpabilité.
A Londres, le sergent Maddy Birch se remet difficilement d’une arrestation violente au cours de laquelle l’un de ses jeunes collègues a été tué. Depuis ce tragique épisode, elle a l’impression d’être épiée. Son cadavre sera découvert quelques semaines... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Nous avons tous, un jour ou l'autre, vu un épisode de séries télévisées dans lequel la fille/la soeur/la nièce du héros était victime d'un enlèvement/d'une violente agression/d'une tentative de meurtre et celle-ci s'en remet toujours très bien. Comme si rien ne s'était passé. A croire que les scénaristes ne savaient pas trop quoi faire de leur arc narratif une fois celui-ci abouti.
Nous sommes ici dans un roman de John Harvey, et même si j'aime moins Frank Elder que Charlie Resnick (il fera à nouveau une apparition dans ce tome 2), lui voit, un an après les événements tragiques de de chair et de sang ce qu'il est advenu de sa fille. Elle est vivante. Oui. C'est le seul fait positif auquel il a pu se raccrocher. Elle est vivante et c'est tout. Elle a été brisée physiquement, mentalement. Oui, elle a consulté un thérapeute, et cela n'a pas eu les merveilleux résultats que l'on peut observer en moins de cinquante-deux minutes à la télévision. Oui, elle fait un peu n'importe quoi de sa vie, elle rentre très tard, elle sort avec un garçon plus âgé, elle ne s'entend pas avec son beau-père, elle ne veut plus voir son père, et Joanne, sa mère, en sait plus quoi faire. Elder, lui, tente de renouer les liens.
Puis, un matin, un nom l'interpelle dans le journal. Maddy Birch. Il y a eu quelque chose de fort entre eux, seize ans plus tôt, fort et sans lendemain. Des regrets ? Oui, peut-être. Surtout, il a la certitude qu'il ne veut pas laisser cette mort impunie, et il enquête, lui le retraité, au côté de Karen, femme policière et déterminée, et de Vanessa, policière et meilleure amie, complice de toujours de la victime.
Nous sommes avant l'air metoo et autre Balance ton bidule, et pourtant, John Harvaey n'a pas attendu les réseaux sociaux pour dénoncer les violences faites aux femmes, la difficulté qu'elles ont pour faire reconnaître ce qu'elles ont subi, les séquelles physiques, psychologiques de ce qu'elles ont vécu, et qui peuvent encore les atteindre des années après. La violence, souvent, débute par pas grand chose, un geste, un mot, un "truc" en trop, quelque chose que l'on peut pardonner assez vite, parce que l'on aime, parce qu'il n'en a pas fait exprès, parce qu'il est tellement différente des autres. Certaines femmes ont suffisamment de ressources en elles pour rompre ou elles peuvent compter sur quelqu'un pour les aider : toutes n'ont pas cette force et cette chance. L'auteur montre aussi que la solidarité féminine, parfois, n'existe pas, et qu'il est des femmes, des mères, pour expliquer à leur fille qu'elles doivent obéir à leur conjoint, c'est tellement plus simple. Il est aussi usant, épuisant, d'être en permanence sur ses gardes : le prédateur peut faire des pauses, la proie doit être constamment vigilante.
Sombre, ce roman ? Oui, bien sûr. Mais il montre aussi qu'il ne faut jamais s'avouer vaincu, que la vérité peut finir par éclaté, et qu'il est bon, aussi, pour sa propre défense, de compter avant tout sur soi-même.
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Je profite du mois anglais pour renouer avec un auteur dont j'avais lu une bonne demi-douzaine de romans, il y a quinze ans environ. Des polars crédibles, solides, bien ancrés dans la province anglaise, en l'occurrence Nottingham, à peu près au centre de l'Angleterre, et dont le héros récurrent était Charlie Resnick, grand amateur de jazz…
Cette série que je commence (par le deuxième volume) a pour personnage principal Frank Elder, un flic retraité qui va reprendre du service pour aider à démêler des affaires qui risquent, sinon, de finir avec un classement « non résolu ». Au début, un rappel est fait du premier tome, qui avait impliqué la fille de Frank, et dont il vaut mieux ne rien dire pour ceux qui commenceraient par le commencement !
Dans ce livre, on fait la connaissance d'une policière londonienne, Maddy Birch, lors d'une arrestation mouvementée, où l'un de ses collègues, ainsi que le principal suspect, sont tués. Dans les jours qui suivent, elle a l'impression d'être suivie, et même que quelqu'un a pénétré dans son appartement.

Même si ce roman n'est pas à proprement parler un thriller, une construction habile permet de frissonner plus d'une fois, ou de retenir son souffle lorsque des personnages auxquels on s'est attaché se trouvent en situation périlleuse. L'auteur excelle à maintenir une tension entre les différents aspects de l'enquête, à ne rendre aucune piste plus insignifiante ou inintéressante qu'une autre. Et surtout, John Harvey rend bien, sans en faire trop, la psychologie des personnages, en particulier celle des différents policiers.

Le roman ne manque pas non plus d'humour, ce qui est toujours un atout de taille dans les polars, pour détendre un peu l'atmosphère et pour plus de crédibilité. Chacun sait que sans d'incontournables moments de détente et de décompression, les flics auraient bien du mal à accomplir leur mission, si tant est qu'ils considèrent leur boulot comme une mission. L'autodérision évite l'écueil des flics trop sérieux et imbus d'eux-mêmes.
Le côté scientifique de recherche et d'analyse d'indices n'est pas oublié, et met en avant ici une technique, dont je pense qu'elle existe et est utilisée, et qui montre son efficacité. Mais c'est surtout l'aspect humain qui fonctionne bien dans ce roman, et qui me donne bien envie de continuer mes retrouvailles livresques avec l'auteur.
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Le cadavre de Maddy Birch est découvert au bas d'un sentier escarpé qui descend le remblai d'une voie ferrée désaffectée. La victime était inspectrice au sein d'une unité chargée de lutter contre le crime organisé. S'est-elle trouvée au mauvais endroit au mauvais moment? Un amant éconduit a-t'il cherché à se venger? Ou son meurtre est-il lié à son métier et notamment à la mort d'un truand dix jours plus tôt lors d'une opération de police ? L'enquête piétine. Elder qui avait croisé Maddy Birch au commissariat de Lincoln quitte sa retraite en Cornouailles pour épauler l'équipe d'enquêteurs. Mais il va devoir s'occuper également de sa fille Katherine qui garde des séquelles de son agression. Dans ce deuxième volet de la trilogie Elder, Harvey explore le côté obscur de la police. Il aborde notamment la corruption et les méthodes douteuses de certains agents. Je me suis attaché une nouvelle fois à la personnalité d'Elder. Ses rapports avec ses femmes (sa fille et ses relations amoureuses) sont dépeints avec une grande justesse. L'auteur a su rendre les doutes, la pudeur et la retenue de son protagoniste. John Harvey sait exprimer une empathie sincère pour ses personnages. Je pense que c'est cette humanité qui distingue ses romans.
S'il ne révolutionnera pas le genre, "De cendre et d'os" reste un polar captivant.
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Franck Elder est un flic à la retraite. Mais comme le temps est beaucoup plus long dans les Cornouailles (et plus qu'ailleurs), il se permet quelques piges pour aider ses anciens collègues sur des affaires non résolues ou en panne d'inspiration (Cold Cases, c'est à la mode). Surtout quand l'enquête se trouve en rapport avec le meurtre d'une flic, amante furtive d'un jour de Franck, 20 ans auparavant.

John Harvey a mis de côté son « inspecteur-gastronome-jazzophile » Resnick le temps d'une trilogie sur ce retraité. Rien de bien original dans ce scénario, meurtres, drogues et règlements de compte, mais l'intrigue est bien tendue et tient en haleine un lecteur captivé par cette ambiance des brumes anglaises. Un polar à l'ancienne, en somme, où l'humain entre en compte beaucoup dans la personnalité des protagonistes. Des inspecteurs au passé douloureux. Des flics au passé douteux. Des complots, de la suspicion, de méchants anglais, mais aussi de l'amour, de la vengeance et des héros avec des faiblesses humaines, des échecs personnels et des dérapages incontrôlables, confrontés à des situations plausibles et réalistes. Je le vends bien ce polar, non ?! Stop à l'hypocrisie et à la démagogie : ce n'est pas non plus le roman noir du siècle, mais ce fut un petit moment sympathique de détente où les flics combattent les voyous, où les voyous s'en prennent aux flics...

L'odeur des oeufs brouillés baignant dans la graisse, du chow mein au poulet, ou du kebab à la sauce pimentée pigmentent les pages de ce polar. Malgré tout, Franck Elder semble avoir une meilleure hygiène de vie que son comparse et compatriote Charlie Resnick et ses fameux sandwiches fourrées à la mayonnaise et aux triglycérides, avec malgré tout un fort penchant pour le whiskey, single malt, écossais ou même irlandais (ça c'est l'Angleterre que j'aime, les pubs, la bière et le whiskey... manque plus que l'écharpe et un billet pour l'Emirates Stadium avec ses canonniers). L'aspect social, thème récurrent cher à l'auteur, reste présent en filigrane, tout comme les problèmes raciaux ou politico-économiques. Et puis il y a les Cornouailles, son climat ardu, ses terres tourbées et ses troupeaux de brebis...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Toujours à la retraite, Frank Elder ne peut s'empêcher de penser régulièrement à la dernière affaire qu'il l'avait temporairement sorti de son repaire des Cornouailles. Appelé à la rescousse par un de ses anciens collègues, il avait participé à la traque d'un détraqué sexuel, traque au cours de laquelle sa propre fille Catherine avait failli perdre la vie (voir ‘De chair et de sang', même éditeur). Depuis cet épisode, cette dernière ne lui adresse d'ailleurs plus la parole et, d'après ce qu'il en sait par son ex-femme, Catherine ayant arrêté ses études et fréquentant assidûment des marginaux, serait sur une bien mauvaise pente.
C'est l'assassinat d'une de ses anciennes collègues qui va cette fois servir de prétexte à Frank pour quitter sa petite maison sur la côte. Maddy Birch et lui ne se connaissaient pas particulièrement bien. Mais ils avaient failli. Failli avoir une liaison et donc, sa mort violente ne peut que toucher Elder au plus profond. Lorsque son ancien collègue des affaires non résolues lui signale que l'enquête piétine, Elder n'hésite pas longtemps à prendre son billet pour Londres. Là, il sera non seulement confronté à ce crime sordide et aux ramifications insoupçonnées, mais il devra également se résigner à affronter sa fille Catherine. Même si celle-ci refuse toujours de le voir.
Deuxième épisode du cycle romanesque consacré à Frank Elder (qui devrait en compter trois), ‘De cendre et d'os' marquera incontestablement un tournant dans l'oeuvre de John Harvey. Aussi réaliste, dense et complexe que ses autres romans, il se distingue par une fluidité extrême, tant dans l'intrigue elle-même que dans le style adopté pour nous la raconter. Certes, il y a plus de dialogues, mais ils n'ont pas -comme trop souvent dans les gros pavés américains- ce côté superficiel et facile dû à une maîtrise imparfaite du style indirect. Ici, pas un seul mot de trop, pas une seule faute dans le ton adopté : chaque mot, chaque ligne ont leur utilité stricte. Comme dans la précédente enquête d'Elder et comme dans toutes celles de Resnick, Harvey ne néglige ni la psychologie de ses personnages (très nombreux et pourtant tous rapidement identifiables) ni leur cadre social (les années Thatcher n'ont pas encore été digérées). A la limite du roman noir, de l'enquête criminelle pure et du thriller, ‘De cendre et d'os' nous montre un auteur de plus maître de son art.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Au début, Elder s’était demandé s’il s’habituerait un jour au climat de cette partie de la Cornouailles. En général, tel un môme prédélinquant de cinq ans tout au plus, ce fichu climat était incapable de se concentrer plus de cinq minutes à la fois sans se disperser. Le soleil était suivi de violentes averses pratiquement horizontales, puis il brillait de nouveau et pendant tous ces bouleversements, soleil et pluie, le vent, quasi inévitable, soufflait en permanence. « Ça vous fouette le sang », disaient les autochtones - quand ils daignaient ouvrir la bouche - si Elder se plaignait.
Puis, par une fin d’après-midi des derniers jours d’octobre, alors que la nuit tombait, il prit conscience que pendant trois jours pleins le brouillard venu de l’Atlantique, mêlé à la brume qui voilait les collines, ne s’était pas dissipé un seul instant, noyant tout sous un gris immuable qui traversait une pluie violente, implacable et incessante.
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S’il y avait bien une chose propre à donner immanquablement à Elder l’impression qu’il vieillissait, c’était un samedi soir dans un pub de Camden. Les tables, lourdes et carrées, étaient envahies, surchargées de bouteilles vides et de verres, noyées sous un flot de bière et les fanfaronnades des buveurs. Pas un seul siège de libre où que ce soit. Au bar, une mêlée, sur trois rangs. Un téléviseur grand écran diffusant en continu des clips musicaux que personne n’écoutait, que personne ne regardait. La fumée de cigarette où s’insinuait l’odeur immédiatement reconnaissable du cannabis. Des voix qui s’élevaient, tonitruantes, par-dessus un mélange de reggae et une sorte de rock marteau-pilon réduit à sa plus simple expression. Son âge mis à part, ce qui distinguait Elder de la masse, c’était le fait qu’aucune partie de son anatomie n’était percée pour s’orner d’un anneau ou d’un bijou, et qu’il n’était pas vêtu de noir.
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- Il a pas tardé à revenir la queue entre les jambes, vous savez. En me suppliant de le reprendre.
- Ce que vous avez fait.
Levant la main, Tina écarta les cheveux de son visage.
- Regardez-moi, on ne risque pas vraiment de me prendre pour Miss Pays de Galles, n'est-ce pas? Je suis qu'un petit tas avec un gros cul et une cervelle de piaf. On apprend à se contenter de ce qu'on peut avoir.
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Karen soupira et tapota la poche de sa veste, dans l’espoir d’y trouver une pastille de menthe. Depuis qu’elle avait arrêté de fumer, au premier de l’an, elle pratiquait le suicide dentaire.
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Jamais il ne cesserait d'être surpris par l'immensité de l'amour qu'il avait pour sa fille ; jamais.
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John Harvey raconte ses débuts dans le roman noir.
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