Dégagements, tome 2 : Un candide à sa fenêtre

Régis Debray dans ses oeuvres ou "Comment ridiculiser tous les Pangloss de la terre". C'est bien sous les auspices de Voltaire qu'officie notre ancien guerillero. Courts chapitres affectant une candeur feinte pour mieux dépêcher de son ironie les sérieux de l'époque. On connaît bien ses têtes de turc : l'idéalisme moralisateur, la négation de toute différence, l'optimisme béat qui prévaut dans la classe politique (la crise est finie, le niveau scolaire monte...), et tous les cuistres qui sévissent dans la "médiacratie". Et avec cela d'une honnêteté et d'une sincérité confondante pour le gauchiste qu'il était. C'est son petit côté "je suis revenu de tout" !
Candide à sa fenêtre certes, mais à la fenêtre d'un bel immeuble hausmanien . Pas des tours de la Courneuve. Régis illustre à merveille Bourdieu sur la reproduction des élites. Famille bourgeoise, belles études, révolte, passage dans les cabinets ministériels, intellectuel reconnu et encensé par Marianne....ne chargez plus la barque. Bon en fait je me suis laissé entraîné par ma prose.....Pour expliquer le monde tel qu'il est nul n'est besoin de naître dans un bouge : Tolstoï plutôt que Gorki !
Reste , un privilège de l'âge certainement, un bonhomme un peu réac (oh le gros mot ! ), d'une culture pointue, et d'un discernement certain pour analyser le monde tel qu'il va. C'est à dire pas très bien.

Ah oui Régis, si tu pouvais limiter les mots en anglais (toi le souverainiste) et surtout les mots en italiques, comme Stendhal, qui troublent le lecteur en lui faisant douter du vrai sens du mot ! comme si le "vrai" sens était réservé aux "happy few".