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EAN : 9782070129621
384 pages
Gallimard (19/08/2010)
3.76/5   225 notes
Résumé :
Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans les années 1970. Le narrateur, Michel, est un garçon d’une dizaine d’années qui fait l’apprentissage de la vie, de l’amitié et de l’amour, tandis que le Congo vit sa première décennie d’indépendance sous la houlette de « l’Immortel Marien Ngouabi », chef charismatique marxiste.

Les épisodes d’une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent, avec ses situations burlesques, ses personnages hau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle plaisir de lire la magnifique langue d'Alain Mabanckou. Nous sommes au Congo dans les années soixante dix. Michel est un jeune garçon qui découvre avec candeur et lucidité les complexités de la vie et le monde des adultes.
De son amourette avec Caroline, en passant par la découverte des livres (celle de Rimbaud est magnifique), ces interrogations politiques, existentielles, Michel (Alain Mabanckou ?), tente de trouver une voie que même les adultes ont du mal à trouver.
Tantôt grave, le plus souvent drôle, l'écriture de Mabanckou fait merveille. La rencontre improbable de Michel avec un fou surnommé Petit Piment, les informations entendues sur le radiocassette familial que Michel interprète avec le regard d'un môme de dix ans, ces avions qui zèbrent le ciel, que lui et son ami Lounès, s'amusent à deviner la destination pour rêver d'un ailleurs, autant de moments plein de grâce et de justesse. Un roman initiatique empli de poésie raconté avec un immense talent. Ne grandit pas trop vite petit Michel.
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Entre les discours officiels des politiciens du Congo Brazzaville, la lutte finale contre l'impérialisme et ses valets locaux, que son oncle René lui répète, bien persuadé que les philosophes jusqu'à présent n'ont fait qu'interpréter le monde, et qu'il s'agit de le transformer ( voilà pourquoi chaque année il lui offre des pelles et râteaux en plastique « pour l'agriculture » ) et les nouvelles du monde rapportées par son père qui écoute la radio américaine des années 70, le petit Michel a des idées sur tout.
Cet oncle René ne supporte pas les enfants de capitalistes qui, lorsqu'ils mangent soit goulument, soit en regardant les assiettes des autres, accumulent les richesses et appauvrissent les condamnés (SIC) de la terre.

Michel non seulement écoute ces discours opposés, en plus cela le fait raisonner parfaitement, « du matin jusqu'au soir » : il cherche le sens des mots saligaud et alter ego de la chanson de Brassens, il participe aux affaires du monde, il est ravagé par l'exil du Shah d'Iran, un peu indigné par le fait que, en France, depuis une loi, on peut envoyer, de force, paf, des bébés directement dans la terre. Il s'offusque, aussi, que le parti unique soit remis en cause, du jour au lendemain. « On ne va quand même pas demander aux gens de choisir un président ! Et s'ils se trompent qu'est ce qui va se passer après, hein ? le pays risque d'être par terre »

Il connaît le monde, aussi, par l'intermédiaire de ce que son ami Lounès lui raconte des films indiens qu'il voit, «rivières pleines de fleurs et de belles femmes…qui dansent en remuant leur Pays-Bas » , dans son école qui est devenue une piscine, par ce qu'il glane sur les autres pays, par exemple l'Egypte, « ce pays qui a des pyramides et des momies en pagaille »… et qui a accueilli le Shah, et Arthur, dont le petit a vu le visage d'ange sur un livre que possède son père .
Vaut-il mieux mourir en Egypte, se demande-t-il ?

Et puis il se marie, mais la fiancée le prévient, si jamais il n'arrive pas à avoir la voiture rouge à cinq places, elle ne lui parlera plus jusqu'à la fin du monde, et ils seront ennemis à mort. Autant dire la guerre mondiale.
Ils ont 10 ans.

Il est heureux, ce petit Michel, bien que sa fiancée en aime un autre, mais pour la reconquérir, il pense à cacher une plume de pintade et lui frotter l'oreille avec. Elle rira tellement, et il entend les femmes séduites rire !Il connaît la vie !
Enfant unique pour l'instant, il a la chance d'avoir ses frères et soeurs de la coépouse de son père, l'amour de ses deux mères, l'amour de ce père qui l'a adopté, et son sens du bonheur.
J'ai adoré l'histoire, la manière dont un petit garçon juge l'histoire du monde, l'ironie et la justesse de ton, les libations, Papa Wemba, les moustiques, tellement malins qu'ils préviennent leurs camarades : attention, les gars, ça pue le Flytox, cachez vous dans les armoires ou les chaussures.
La politique internationale vue par un enfant doué, dans les années 70, dans un pays africain communiste.

!00 pages de trop, malheureusement, dommage, qui permettent cependant à Mabankou de glisser des clins d'oeil de ses autres livres« porc épic, PetitPiment, le quartier Trois-cents, le bar le crédit a voyagé »
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Congo-Brazzaville ,1970 .Le récit a pour cadre , Pointe-Noire , la capitale économique du Congo-Brazzaville .Largement autobiographique ,Demain j'aurai vingt ans ,est un roman de l 'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou Ce dernier est un talentueux écrivain .Tout ce que nous apprenons dans ce récit qui est la peinture du Congo-Brazzaville des années 1970-1980 est la narration faite par Michel , un garçon d 'une dizaine d 'années qui fait son apprentissage de la vie , de de l 'amitié et de l 'amour .A cette époque , le pays vit sa décennie d 'indépendance sous l 'autorité de son charismatique chef "Le Commandant Marien Ngouabi" .Ce dernier est d 'obédience communiste .
Le narrateur ,Michel, regarde dans le détail la vie quotidienne .Son père adoptif est polygame : Michel a deux mères , maman Pauline , la mère
biologique ; et maman Martine .
L 'auteur évoque l 'ambiance politique de l' époque où la radio par La Voix de l 'Amérique assomme ses auditeurs avec des informations sur la chute du Chah d 'Iran ,d 'Idi Amin Dadda président de l 'Ouganda ,l 'ayatollah Khomeiny , la guerre en Angola et le corps expéditionnaire de Cubains .
Un hommage est rendu à la littérature , mais aussi à la musique avec cette célèbre chanson en boucle de Georges Brassens :Auprès de mon arbre que le narrateur écoute sans discontinuer .
La tendresse de la voix du narrateur cache une douleur interne , celle qui traverse tout le roman : l 'enfance d 'un fils unique dont la mère n 'aura cessé de chercher toute sa vie à avoir un autre enfant . La trame du roman tient sur la quête d 'une clé supposée ouvrir le ventre de cette mère afin de permettre à un autre enfant de voir le jour .Vraisemblablement c 'est le petit Michel qui détient cette clé qu 'il aurait caché quelque part après avoir verrouillé à double tour la porte au moment où il sortait lui-même du ventre de sa mère .
Un très bau roman et j' ai beaucoup apprécié sa lecture ce que je vous souhaite aussi .
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Une enfance congolaise
Michel, 10 ans, a été adopté par Papa Roger et partage sa vie entre Maman Pauline, sa mère, et Maman Martine, la première femme de Papa Roger. Plus tard il épousera Caroline, et ils vivront ensemble dans un château avec une voiture rouge, deux enfants et un chien blanc. Comme Maman Pauline n'arrive pas à avoir d'autre enfant, un « féticheur » décrète que c'est Michel qui a caché la clé du ventre de sa mère par jalousie, parce qu'il ne veut pas avoir de petits frères et soeurs : il faut donc que Michel rende cette clé à sa maman. Mais Michel trouverait plus simple que Maman Martine qui a eu 7 enfants sans problème, accepte de prendre une graine de Maman Pauline et la fasse pousser dans son ventre… un visionnaire, ce petit Michel !
Je suis née à Pointe-Noire et j'y ai peut-être croisé Alain Mabanckou, alors forcément j'ai beaucoup aimé l'évocation de ces lieux qui ont bercé mon enfance, la Bouenza, le Kouyou, Dolisie… Et bien que je n'aie aucun souvenir de ma ville natale, j'ai beaucoup aimé lire le quotidien de Michel dans sa famille africaine élargie, cette famille où les deux « mamans » de Michel se croisent avec bienveillance et où Marx, Engels et Lénine sont invités à table chez son oncle. C'est le Congo postcolonial vu par les yeux d'un enfant de 10 ans que nous découvrons sous la plume parfois candide, parfois ironique d'Alain Mabanckou. le petit Michel qui découvre avec émerveillement Rimbaud, Brassens ou St-Exupéry décrypte avec une sensibilité et une lucidité qui font souvent défaut aux adultes qui l'entourent, les évènements familiaux, comme l'actualité nationale ou internationale. Ainsi trouve-t-il pour le moins étrange que tonton René, le communiste passionné qui lui a donné son nom, n'hésite pas à spolier toute sa famille pour s'accaparer les héritages successifs… On y redécouvre, sous un angle inédit, l'affaire des diamants Bokassa-Giscard, l'exil du Shah d'Iran, la fuite d'Idi Amin Dada en Arabie Saoudite avec en arrière-plan les aspects pittoresques de la vie quotidienne d'un enfant rêveur et sensible au Congo Brazzaville, l'emprise des « féticheurs » et la subtile toile des relations familiales. Quelques longueurs au début mais au final, un roman touchant et éclairant.
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Dans notre pays un chef doit être chauve et avoir un gros ventre. Comme mon oncle n'est pas chauve et n'as pas un gros ventre, quand tu le vois c'est pas tout de suite que tu peux savoir que lui c'est un vrai chef avec un grand bureau au centre-ville.
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critiques presse (2)
Telerama
02 janvier 2013
Le regard scrute l'espace et le temps de manière cinématographique — chaque chapitre renvoie à un titre de film, passe avec le même brio de la couleur au sépia, du plus léger au plus grave.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
19 avril 2012
Ce récit au ton candide d'un enfant dépassé par les enjeux des adultes fonctionne à merveille.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être que lorsqu'on a bu on discute avec des gens invisibles que ceux qui fabriquent l'alcool ont cachés dans la bouteille et que ceux qui ne boivent pas sont incapables de voir.
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Papa Roger a donc toujours un mot pour que ces blancs rient car, dit-il, avec le froid qu'il y a là-bas en Europe les blancs ne rient pas beaucoup.
Les muscles de leur visage sont congelés.
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Je te construirai une jolie maison en planches
Comme celle de maman Pauline et papa Roger
Un château c'est trop grand
J'ai peur que mes rêves se perdent dedans
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Souvent je me dis que Tonton René est plus fort que Dieu qu 'on adore dans les prières le dimanche à l'église Saint-Jean-Bosco. Dieu on l 'a jamais vu, mais on a peur de Sa puissance comme s'il pouvait nous gronder ou nous frapper alors qu'il habite très loin, là où aucun Boeing n'arrivera jamais. Si on veut lui parler il faut aller l 'église et c'est le prêtre qui va lui transmettre nos messages qu 'il lira s 'Il a un peu de temps car là-haut il est débordé matin, midi et soir .
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En principe un immortel ,c 'est quel qu 'un qui est comme Spiderman ,Blek le Rok ,Tintin ou Superman qui ne meurent pas .Je ne comprends pas pourquoi nous on doit dire que le camarade président Marien Ngouabi est immortel alors qu 'on est au courant qu 'il est bien, mort ,qu 'il est enterré au cimetière
Etatolo ,au nord du pays ,un cimetière qui est gardé sept jours sur sept ,vingt-quatre heures sur vingt-quatre heures ,tout ça à cause des gens qui veulent aller faire leurs gris-gris sur sa tombe pour devenir eux aussi des immortels .
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Si je vous dit le Crédit a voyagé : à quel écrivain, qui connaissait bien l'Afrique, pensez-vous ? le voyage… au bout de la nuit… Mort… à crédit…
« Verre cassé », d'Alain Mabanckou, c'est à lire en poche chez Points Seuil.
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