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Dominique Vitalyos (Traducteur)
EAN : 9782226176943
574 pages
Albin Michel (21/02/2007)
3.69/5   39 notes
Résumé :
Après Un garçon convenable, best-seller mondial traduit en plus de trente langues, Vikram Seth, l'un des plus grands écrivains indiens contemporains, nous offre une fresque bouleversante : le récit poignant d'une rencontre entre deux destins, deux univers - l'Inde et l'Occident.
Shanti Behari Seth est indien, Henny Gerda Caro est juive et allemande. Leurs destins se croisent quand Shanti, jeune étudiant, prend pension chez les Caro dans le Berlin des années t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Quand Vikram Seth commence à recueillir les souvenirs et les réflexions de son grand-oncle, il n'a pas encore décidé de ce qui surgira de ces partages, de ce qu'il va faire de cette matière à méditer. Il ne souhaite pas écrire à nouveau sur l'Inde proprement dite, son livre "Un garçon convenable" a été très bien accueilli et il souhaite un sujet un peu différent. S'il écoute son oncle et le sollicite c'est aussi pour motiver celui-ci, veuf, qui quitte tout doucement ce monde, délibérément, parce que sa solitude l'anéantit petit à petit.

Shanti, l'oncle, a brûlé ou donné tout ce qui pouvait lui évoquer son épouse à la mort de celle-ci, il n'était pas assez résistant pour avoir devant les yeux les marques d'une vie appartenant à une femme qu'il avait profondément aimée et dont le départ le laissait désemparé et sans raison de continuer à avancer dans son quotidien déjà ardu.

Aussi Vikram Seth, est-il très étonné quand son père trouve dans un coin obscur du grenier, une malle qui a été oubliée et, qui plus est, remplie de documents que Shanti n'a même jamais tenus dans les mains.

Il écrira l'histoire de ces deux vies, et par là, l'histoire de l'Histoire qui a enserré ces deux existences les jetant dans la tourmente de ces monstrueuses années.


La première partie évoque Shanti, l'oncle et son départ vers l'Europe pour venir apprendre l'art dentaire : imaginez-vous, il ne connaît ni la culture allemande, ni la langue mais arrive dans ce pays bien décidé à obtenir son diplôme.
Il rencontre très vite Henny...
Les années sont bruyantes, agitées, terrifiantes, et en 1936, il quitte l'Allemagne, où de toute façon les lois ne lui permettent pas d'exercer, pour l'Angleterre... le voile noir de la guerre recouvre bientôt la vieille Europe et il se bat, incorporé dans l'armée britannique... Monte-Cassino, Anzio seront ses derniers pas dans ce conflit, il perd un bras et désormais, il peine à croire qu'il va pouvoir exercer son art, ainsi amputé, qu'il va simplement pouvoir survivre...

La seconde partie nous fait accompagner Henny, juive dans cette Allemagne qui rétrécit les libertés pour certains au nom d'une monstrueuse idéologie. Elle quitte en 1938, par chance, ce pays où la peur et la haine règnent désormais pour aller se réfugier en Angleterre, abandonnant derrière elle, sa famille - sa soeur et sa mère - et ses amis aux mâchoires de l'abominable idéologie nazie.



Volontairement, je ne raconte rien, c'est un travail considérable qu'a réalisé Vikram Seth. Avec des documents, épistolaires pour la plupart ou glanés ici où là pour étayer les propos de son oncle, le souvenir de sa tante, des photos, des pages de récits littéraires, il nous raconte la vie de ce jeune indien dont la famille espérait qu'il reviendrait exercer sa profession en Inde pour y fonder un foyer et une famille, et déduit des documents de sa tante, les années allemandes de peur et de discrimination, la difficulté de l'exil quand ceux qui sont chers sont persécutés, et "l'Après", ce qu'il faut taire ou garder dans son intimité pour réussir à vivre tout simplement…

Pour cette partie, on ne peut s'empêcher de penser aux écrits de Charlotte Delbo pour "l'Après" comment vivre à nouveau "normalement" quand tout s'est écroulé, quand l'horreur découverte dépasse toute ce qu'on pouvait imaginer ? Comment taire le chagrin et la douleur qui enveloppent désormais les fondements de l'existence ?

La fin du livre raconte ce couple, ces années à avancer l'un aux côtés de l'autre pour vivre, survivre quand tout entraînerait plutôt vers le repli, le désespoir et l'anéantissement.



C'est difficile de parler de ce livre assez imposant en peu de mots, en voulant ne rien dévoiler pour que la lecture soit captivante pour vous.
Forcément en parler, tout en se taisant, le prive de son essence et l'affadit.

Un livre qui permet d'accompagner deux Cultures dans une tourmente, de comprendre les choix de cet homme et de cette femme, de comprendre leurs états d'esprits, leurs pensées, de souffrir douloureusement avec eux, d'admirer leur volonté à continuer dans un monde qui n'est pas celui de leurs origines. Un livre qui nous dit L Histoire, avec son héroïsme, ses lâchetés, ce contre quoi on ne peut lutter, et au-delà, cette foi en la vie pour désormais faire sien un pays qui n'a pas été choisi comme tel, sachant que ceux qui faisant la trame de l'existence sont loin ou disparus. Comment vivre quand tout ce qui s'est passé est découvert ? Comment accepter d'être encore en vie comme miraculé au lendemain d'une démence inimaginable ?


Vikram Seth qui a vécu, au gré de ses études, chez Shanti et Henny, dit son admiration pour ce deux êtres fracassés par la folie de l'Homme, tout en réfléchissant aux grands événements du siècle, de ce qu'ils impliquent et de l'espoir qu'ils distillent éventuellement.
Force est de constater que l'homme a beaucoup de difficultés à tirer les enseignements de ses actes les plus abjects...
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Vikhram Seth est un garçon convenable... Convenable et même plus que cela aux yeux de sa famille, en tout cas, et c'est à sa famille qu'il rend hommage dans ce livre, qui relate donc l'histoire d'une amitié de plus de 20 ans, amitié transformée en mariage ,de raison sans doute, mais qui , lui, a duré plus de 30 ans.
En fait, on pourrait même dire qu'il s'agit du récit de trois vies, car Vikhram Seth consacre nombre de pages à raconter pourquoi il s'est intéressé à cette branche de sa famille, son oncle Shanti et sa tante par alliance Henny. Et, ce faisant, comment en fait il est devenu écrivain.

Mais son souhait était de faire revivre par ses mots ces deux personnages dont le trajet ne fut pas si banal. Car Shanti était le dernier né d'une famille indienne, envoyé faire des études de dentisterie à Berlin en 1931. Ne parlant bien entendu pas un mot d'allemand...
" Quand le train est arrivé à Charlottenburg, des gens sont descendus. J'ai demandé à un monsieur : " Bitte, Berlin?"Il a répondu:"Ja, ja". J'ai demandé:"Bitte, Charlottenburg?" et il a dit:"Ja, ja". Je ne comprenais pas comment un endroit pouvait être à la fois Charlottenburg et Berlin, j'ai pensé que j'avais à faire à un peuple de fous....."
Et c'est en cherchant une chambre meublée qu'il va faire la connaissance d'une famille allemande et juive, les Caro, dont la dernière fille , Hennie, avait quand même demandé à sa mère de ne pas prendre le "noir" comme locataire...
Et voilà le destin - et le coeur du récit de Vikhram Seth- lancés.

Ce n'est qu'en 1951 que Shanti et Hennie se marient. Entretemps, il a perdu son bras droit à Monte Cassino et a dû , pour survivre, apprendre à donner des soins dentaires avec son seul bras gauche.
Hennie a réussi à fuir en Angleterre en 39. Hélas, ni sa mère, ni sa soeur ,qui seront déportées. La mère meurt rapidement de maladie, sa soeur Lola est gazée.
Les chapitres les plus intéressants sur le plan historique sont d'ailleurs les récits ( d'après des lettres échangées entre Hennie et ses anciennes amies qui ont survécu parce que non juives) des règlements de comptes après guerre entre compatriotes allemands, résistants ou pseudo-résistants ou ayant franchement collaboré au régime nazi.

C'est un livre que je déconseillerais à ceux qui n'ont pas le goût des chroniques familiales, des livres de souvenirs ( avec documents joints, et photos). Moi, j'ai beaucoup aimé cette histoire d'une part, et d'autre part les tergiversations de l'auteur au fil des pages, qui sembleront sans doute ennuyeuses à certains , sur le pourquoi- comment-quand- la raconter.

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C'est avec un certain enthousiasme que j'ai entamé la lecture de Deux vies par Vikram Seth, réputé comme l'un des plus grands écrivains indiens contemporains, mais dont je ne fais que découvrir l'oeuvre.

Cela commence par une première partie décrivant la vie de l'auteur au début de ses années d'étudiant en Angleterre, période correspondant également à celle pendant laquelle son oncle Shanti Behari Seth et sa tante Henny Gerda Caro, les deux sujets principaux du livre, ont été le plus présents dans sa vie.

Pourquoi s'intéresser à eux? Parce que nés tous les deux au début du XXème siècle, ils sont malgré eux, de précieux témoins de l'histoire.
Henny et Shanti se rencontrent dans le Berlin des années 30, en pleine montée en puissance du nazisme. A la déclaration de guerre, lui partira au combat en Afrique du Nord d'abord, puis en Italie, jusqu'à la perte de son bras droit à Monte Cassino. Face aux persécutions qui sévissent contre les Juifs, Henny va quant à elle émigrer en Angleterre, laissant derrière elle sa mère, sa soeur et ses amis.
A travers l'analyse des divers échanges de correspondance entre Henny, Shanti, leurs familles et leurs amis, on découvre alors progressivement la vie sur le front, le quotidien des Allemands Juifs et non Juifs à Berlin durant la guerre, mais aussi les conditions de vie et l'état d'esprit de ceux qui auront survécu.
Ces témoignages sont d'autant plus intéressants que l'auteur les a enrichi avec un remarquable travail de recherche sur l'histoire européenne du XXème siècle.

Ainsi, j'ai apprécié le regard neuf que nous offre Vikram Seth sur l'histoire: en effet, son analyse et celle qu'en fait son oncle au quotidien, sont très intéressantes pour le point de vue oriental et plus neutre qu'elles apportent.
De plus, les témoignages de victimes de la Seconde Guerre mondiale sont nombreux, et j'ai beaucoup lu à ce sujet. Mais ceux qui traitent de l'après-guerre tant pour les Allemands que pour les Juifs qui y ont survécus, sont trop peu nombreux à mon avis. J'ai donc été ravie d'en apprendre plus là dessus, et cela a ouvert une fenêtre pour de nouvelles lectures...

Cependant, à travers de le personnage de Shanti, j'aurais aimé avoir d'informations sur l'histoire de l'Inde qui a également connu de grands bouleversements à cette période de l'histoire. Mais le fait que celui-ci n'ai finalement pas beaucoup vécu dans son pays d'origine, explique sans doute ce manque.
Je regrette également la fin du livre, qui traine un peu en longueur sur la fin de vie de l'oncle Shanti, qui ne m'a pas semblé d'un grand intérêt.

En résumé, voici un ouvrage qui m'a plut pour le point de vue éloigné et peu commun sur l'histoire européenne, les passages comiques dus à certaines particularités de la culture indienne, l'authenticité des témoignages et la découverte d'autres réalités de la Seconde Guerre mondiale et de l'après guerre. le seul bémol que j'y mettrai serai le fait que l'auteur consacre tout de même la majeure partie de son livre à cette partie de l'histoire, alors que j'attendais plus d'informations par exemple sur l'indépendance de l'Inde, la vie en Angleterre pendant la seconde moitié de ce siècle... Mais cela fera l'objet d'autres lectures...
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Vikram Seth a écrit un ouvrage relevant à la fois de la chronique familiale et de la réflexion d'un auteur indien sur les grands bouleversements du XXe siècle en Europe.

Henny Caro et Shanti Seth, sa tante et son oncle, se rencontrent à Berlin au début des années 30, lorsque Shanti quitte son Inde natale pour y suivre des études de dentiste.
Puis ils se retrouvent à Londres après la Seconde Guerre mondiale, où Henny s'est réfugiée en 1939, fuyant les persécutions nazies contre les Juifs.

Leur parcours, séparément puis ensemble, fait l'objet d'une étude minutieuse par leur neveu, pour les moments essentiels.
Leur position dans la famille Seth est régulièrement rappelée, les liens cultivés par Shanti et ses parents, le manque d'intérêt apparent d'Henny pour ceux-ci qui s'éclaire d'un nouveau jour au fil du livre.
Les relations amicales d'Henny sont amplement documentées, et révèlent une personnalité qu'on ne soupçonne pas lorsque Vikram Seth relate ses premières rencontres avec sa tante, au début de l'ouvrage.

Ces deux vies entrent en douloureuse collision avec les évènements historiques, ce qui offre à l'auteur la possibilité d'apporter son avis sur ceux-ci, entre empathie envers les êtres et distance d'un regard nourri d'une culture extra-européenne.

Certains aspects du récit m'ont particulièrement intéressée : la distance de l'auteur citée précédemment offrant un point de vue rare ( même si je me suis étranglée à l'évocation d'une Europe construite par les Allemands et les Français sur "l'expérience d'une collaboration sur le terrain entre bureaucrates allemands et français au cours de la Seconde Guerre mondiale" p.451 !) ; la façon dont Henny, ayant réussi à s'échapper avant que le piège nazi ne se referme sur ses proches, doit faire face à l'absence sans certitude, puis au deuil effroyable de ses chères disparues sans sépulture, qui est abordée au travers de sa correspondance après guerre avec des amis restés en Allemagne ou éparpillés aux quatre coins du monde ; le lien qui se noue entre ces deux êtres déracinés et l'auteur, jeune homme venu poursuivre ses études en Angleterre ; la vieillesse aussi, et ses défaites.

J'ai été moins convaincue par les longues digressions où l'auteur ne nous épargne rien de son parcours universitaire avant de choisir le beau métier d'écrivain ( ceci dit sans ironie aucune), et nous détaille par le menu les affres de la création. Les liens familiaux ficelant l'ensemble m'ont également semblés noués un peu trop serrés pour m'y sentir à l'aise, certaines "histoires de famille" très privées, cela m'a souvent donné l'impression d'être indiscrète et ça n'a pas été agréable...
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Critique disponible sur mon blog www.marcbordier.com.
Dans "Deux vies", Vikram Seth raconte l'histoire du couple improbable formé par son grand-oncle paternel Shanti et son épouse Henny. Leur rencontre remonte au début des années trente, à Berlin. Shanti, descendant d'un clan de propriétaires fonciers de Biswan (nord de l'Inde), était venu en Allemagne étudier la médecine dentaire. Il était arrivé là un peu par hasard, poussé par sa famille qui tenait la profession de dentiste en haute estime. Agé alors de vingt-trois ans à peine et maîtrisant encore mal la langue de Goethe, Shanti avait pris pension chez une famille de juifs allemands, les Caro. C'est là qu'il fera connaissance avec Henny. Après avoir partagé quelques années heureuses au sein d'un groupe d'amis très soudé, Shanti et Henny traverseront les épreuves de la montée du nazisme et de la seconde guerre mondiale. Privé d'avenir en tant que dentiste dans une Allemagne de plus en plus hostile aux étrangers, Shanti se réfugiera en Angleterre, où il rejoindra bientôt l'armée britannique pour participer à la guerre au Moyen-Orient et en Italie. Confrontée à un antisémitisme croissant, Henny quittera le pays en 1939, laissant derrière elle sa mère et sa soeur. Shanti et Henny se retrouveront à Londres au lendemain de la guerre : lui, le bras droit arraché à la bataille de Monte Cassino ; elle, mère et soeur disparues dans les camps. Mariés en 1953, ils passeront le restant de leur vie ensemble au 18, Queens road, où ils accueilleront durant quelques années leur petit neveu, Vikram Seth.

Ce qui m'a plu dans ce livre ? L'émotion simple et forte qui saisit le lecteur à chacune de ses pages. le récit de ces deux vies nous touche car il est celui de deux êtres ordinaires pris dans les tourments et la violence de la pire période du XXème siècle. Cette émotion naît en particulier du contraste entre la période heureuse du début de leur relation, alors qu'ils partaient en excursion avec leurs amis sur les bords du lac Sacrower, près de Berlin, et les horreurs de la déportation, avec le récit de la ségrégation et de l'humiliation infligées à Ella et Lola, la mère et la soeur de Henny, avant leur extermination dans les camps de Theresienstadt et Buchenwald.

A travers la correspondance entre Henny et ses amis allemands restés à Berlin après la guerre, le récit apporte aussi un éclairage intime et pour moi nouveau sur les relations entre les juifs et les allemands, en posant une question simple : comment des amis peuvent-ils se retrouver après ces terribles années, lorsque les uns ont subi les pires atrocités, tandis que les autres, les allemands " ordinaires ", se sont accommodés de l'idéologie nazie ? La correspondance entre Henny et une de ses amies mariée à un bibliothécaire dont l'adhésion au parti nazi aurait été dictée par le souci de conserver son emploi, est à cet égard très instructive. Henny choisit finalement de leur accorder le bénéfice du doute, mais le malaise persiste, et il ne sera jamais vraiment dissipé.

Enfin, j'ai aimé ce récit parce qu'il met en scène les efforts de l'auteur pour remonter dans le passé des membres de sa famille et faire ainsi véritablement connaissance avec eux. Dans la première partie, il nous rapporte ses conversations avec Henny, et nous saisissons alors quelques allusions fugitives aux événements terribles qu'elle a vécus. Ce n'est qu'après le décès d'Henny, en interrogeant longuement Shanti et en se plongeant patiemment et méthodiquement dans leur correspondance, que Vikram Seth parviendra à reconstituer leur histoire. A l'opposé du narrateur proustien, c'est donc par une démarche volontaire et méthodique qu'il parvient à faire resurgir le passé des membres de sa famille. Il me semble qu'il y a là un exemple à méditer pour chacun de nous.
Lien : http://www.marcbordier.com
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Mais outre les leçons que l'histoire écrit en lettres capitales (cette façon, par exemple, d'éviter de répéter les erreurs politiques les plus grossières), il en est de plus discrètes, rédigées en petits caractères, que le coeur peut faire siennes. Ainsi s'aperçoit-on que les décisions et les actes (triviaux ou grandioses) d'individus ordinaires peuvent mener, parfois imperceptiblement, parfois par bonds (et pas toujours dans une seule direction), à la création d'un monde plus humain et relativement sûr pour ses habitants, ou au contraire à celle d'un monde clivé et inquiétant, terre de chagrin, d'injustice, de peur, de faim et de douleur.
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Sur le chemin du métro, je réfléchis (...) dans le contexte d'un XXième siècle malfaisant et du siècle présent, plus dangereux encore. Puissions-nous nous révéler moins ineptes que nous ne semblons condamnés à l'être. Si nous ne pouvons battre en brèche toute haine, puissions-nous du moins en finir avec les haines collectives. Puissions-nous comprendre que nous aurions pu naître de l'autre côté. Puissions-nous, en somme, croire en une logique humaine et peut-être, le moment venu, à l'amour.
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Je sais que certains de mes amis ont tourné avec le vent, comme la marée avec la lune, et vous ne pourrez me blâmer de les mépriser. Je sais que "l'erreur est humaine et le pardon divin", mais la façon dont les nazis se sont trompés est inhumaine, "impardonnable" et, je l'espère, inoubliable.

(18 Juillet 1946
Extrait d'une lettre de Henny aux époux Mahnert)
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(...)
Je ne sais pas ce que nous faisons sur terre et pourquoi nous mourons et où nous allons. Je ne sais pas s'il y a un paradis ou un enfer. Mais je sais que si le paradis existe, c'est là que mon frère doit se trouver. Il me manque terriblement. Je dois désormais le voir à travers son fils ainé Michi. Dorénavant, ce que Michi accomplira sera pour moi ce que mon frère aurait accompli.
(...)

(13 Octobre 1942 Lettre de Shanti à Henny évoquant son frère Raj)
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Il ne pouvait pas non plus se passer de logis. Après quelques mois, il essayait régulièrement d'en trouver un moins cher pour faire durer son pécule. Pendant un moment, il loua une chambre dans la maison d'une physiothérapeute dont le mari , un jour que Shanti avait mal à l'abdomen et ne pouvait s'offrir de faire venir un médecin, lui suggéra de poser leur gros chat tigré sur son ventre. L'effet fut remarquable.
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Vikram Seth : Deux vies
Dans le cadre du "Salon du livre" dont le pays invité est l'Inde, Olivier Barrot présente cette semaine des livres d'auteurs de ce pays depuis le collège franco-britannique à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Olivier Barrot parle du livre de Vikram SETH , " Deux vies" aux éditions Albin Michel. Photos extraites du livre.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature anglaise et anglo-saxonne>Littérature anglaise : textes divers (270)
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