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EAN : 9782072499067
208 pages
Gallimard (03/03/2016)
2.75/5   139 notes
Résumé :
Tout commence alors que Myriam est encore adolescente. Extrêmement introvertie, elle vit chez son père qui l'a élevée seul. La mort de leur voisine fait débarquer dans le quartier un homme d'une quarantaine d'années, Yann, qui très vite devient son premier amant. Peu après, les voici mariés et Myriam se libère de ses inhibitions de jeune fille. Elle accouche d'une petite Caroline, sans éprouver aucun sentiment maternel. Et quand son frère et sa mère réapparaissent d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Philippe Djian est un romancier français né en 1949 à Paris. Il a longtemps été présenté comme un héritier de la Beat Generation en France. Il est notamment l'auteur en 1985 de 37°2 le matin qui lui apporta la popularité mais depuis, son style et son inspiration ont beaucoup évolué. Son nouveau roman, Dispersez-vous, ralliez-vous !, vient tout juste de paraître.
Tout commence alors que Myriam, la narratrice, est encore adolescente. Extrêmement introvertie, elle vit chez son père qui l'a élevée seul depuis que la mère les a quittés. La mort de leurs voisins fait débarquer dans le quartier un nouveau voisin, un homme d'une quarantaine d'années, Yann, qui très vite devient son premier amant. Peu après, les voici mariés et Myriam se libère de ses inhibitions de jeune fille puis accouche d'une petite Caroline, sans éprouver aucun sentiment maternel. Un jour, son frère Nathan et sa mère réapparaissent dans sa vie pour se disputer l'héritage paternel…
Ce n'est que le début d'une histoire sans grand intérêt, où entreront en scène, au fil des années qui passent, de nombreux autres personnages, tous comme cul et chemise, comme souvent dans les romans de Djian – et quand j'écris chemise, c'est parce que je suis de nature assez prude. Epoux, amants et maîtresses de tous âges, drogue, dérives et errances existentielles, problèmes familiaux, mais tout cela sonne creux, impossible de s'intéresser à cette Myriam ou à cet aréopage de bobos superficiels. En toile de fond à ce roman, un zoo sert de décor récurrent et le lecteur s'interroge, faut-il y voir une métaphore ou bien l'auteur s'est-il trompé de sujet d'étude, plaçant du mauvais côté des grilles son oeil observateur ?
Une histoire nulle de sens, Djian retombe donc dans ses travers (voulus) après l'embellie inespérée de son précédent roman. Quant à l'écriture, qu'on l'apprécie ou non, elle reste là. Des phrases courtes, de plus en plus épurées semble-t-il et cette fois, l'écrivain s'attaque à une nouvelle figure de style dans son oeuvre, l'ellipse. Il en use et abuse, rendant la lecture plus complexe qu'à l'accoutumée chez lui. Des raccourcis brutaux, des omissions, le lecteur doit s'accrocher pour ne comprendre réellement ce qu'il lit que plusieurs lignes ou pages plus loin. Tout le bouquin ne tient que sur cet artifice intellectuel obligeant à rester éveillé. C'est peu. Pour moi en tout cas. le vieux rêve de Flaubert, « un livre sur rien, qui se tiendrait de lui-même par la force de son style », n'est pas encore exaucé.
Le pire dans tout cela, c'est que je ne peux pas blâmer l'écrivain, tout est de ma faute en fait. J'ai tant adoré Philippe Djian – il y a une éternité – que je saute sur ses nouveaux opus dès leur parution, complètement accro à cette drogue littéraire. Je sais par avance que je serai déçu, que je vais en souffrir, mais dès qu'elle arrive chez mon dealer le libraire, je fonce l'acheter. le grand problème des bouquins de Philippe Djian, c'est qu'il n'y a rien à en retirer pour le lecteur : aucun plaisir de lecture, aucun enseignement sur la vie ou le monde, juste des silhouettes floues qui s'agitent vainement au fil des pages. Fait chier, merde.
Allez, je vous libère, dispersez-vous…. En courant !
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Il y avait des lustres que je ne m'étais plongé dans une oeuvre de Philippe Djian. Dans les années quatre-vingts, en adolescent attardé que j'étais, " 37.2 le matin" m'avait ébloui. Pour la suite de ses parutions, ma mémoire défaille, la probabilité à en avoir parcouru est grande mais le souvenir s'est évaporé. Je ne me rappelle que de la pénible lecture dans les années 2000 du premier tome de "Doggy bag" dont l'accumulation de clichés au milieu d'une intrigue au feuilletonesque improbable m'avait prodigieusement rasé. C'est donc avec curiosité que je me suis plongé dans son dernier roman au titre étrange ( un vers de Rimbaud) et à la couverture post Hopperienne. Après l'avoir refermé, un sentiment étrange m'envahissait, un mélange de perplexité et d'incompréhension.
Quitte à vous paraître dispersé, je vais vous livrer quelques réflexions qui m'ont assaillies durant la lecture... Je ne suis pas sûr que cela vous ralliera à l'ouvrage.
L'écriture est simple, composée de phrases souvent courtes mais émaillées d'ellipses qui soudain rendent ce récit, somme toute assez banal, apparemment plus complexe. Des événements importants se sont déroulés sans que l'on en soit averti, donnant l'impression d'avoir sauté une page ... La première fois, on écarquille les yeux, on revient en arrière, on ne voit rien,.. Elle a donc un enfant ? La maison a brûlé ? ah oui ...l'auteur y revient quelques lignes plus tard. Ce petit jeu, intrigant au début, un peu plus rigolo par la suite, franchement ridicule à la fin, amène à penser que nous sommes plus dans une pose d'auteur que dans une vraie nécessité littéraire.
Ce montage est sensé enjoliver une histoire de bobos vaquant dans le cinéma. Yann qui plus il prend du ventre, perd des cheveux, épouse une encore adolescente dénommée Myriam, créature sans beaucoup de sentiment, frigide mais qui écarte les jambes à la demande. Cette héroïne évaporée permet des scènes de sexe de vieux libidineux avec de nombreuses plongées de mains dans sa culotte qu'elle retire prestement mais sans enthousiasme. Entremêlé à une sombre histoire de famille avec frère dealer et belle soeur dépressive, cet érotisme de pacotille connaît un climax vers le milieu du livre, lorsque son héroïne connaît par hasard un orgasme. Soudain, on craint le pire, c'est à dire une soudaine frénésie sexuelle façon film porno bas de gamme...mais non, Myriam est une cruche, et donc le restera jusqu'au bout. Même si Mr Djian essaie de nous faire croire qu'elle est quand même un être plus complexe qu'il n'y paraît, le roman traîne en longueur malgré un apport de coke ou une montée d'instinct maternel. Oui, ces deux ingrédients peuvent détonner l'un avec l'autre mais sont pourtant les rares ressorts dramatiques d'une deuxième partie fort longuette.
La fin sur le blog
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Comme dans Oh, Philippe Djian parle au féminin dans Dispersez-vous, ralliez-vous ! L'affaire est un peu délicate, on a un peu de mal à imaginer l'auteur dans la peau d'une femme, de son adolescence à ses trente ans. Et puis on s'y fait. Son style évolue au fil des livres, sa façon de raconter les histoires, aussi. le premier tend de plus en plus vers l'épure, on connait l'obsession du romancier pour trouver le mot et la phrase justes, sans scories. de ce point de vue là, Dispersez-vous ... est plutôt réussi. L'intrigue, elle, n'est pas foncièrement neuve pour qui a suivi Djian depuis ses débuts. Drogue, sexe, maternité, mal de vivre et une indifférence au monde dont on ne sait d'où elle vient. Peut-être que celui-ci est sans intérêt, après tout. Moins vrai que celui du zoo où l'héroïne traîne un spleen carabiné. le récit est morcelé, elliptique, ce n'est pas le problème de l'auteur, plus préoccupé de peindre un tableau qui tend de plus en plus vers l'abstraction malgré ses détails réalistes. Peut-être faudrait-il davantage d'humour pour emballer le tout, Djian semblant de plus en plus amer quant à la condition humaine à la manière d'un Philip Roth dont il est encore loin d'être l'égal. Ceux qui ont abandonné l'écrivain depuis longtemps seront sans doute surpris par cette tristesse diffuse mais surtout par la construction du livre qui semble comme une quête vers une sécheresse narrative qui décrit une existence flottante et irrésolue. Manifestement, Djian est toujours à la recherche d'une sorte de perfection dans les non dits et purgée de toute graisse inutile. Attention à l'exercice de style gratuit, quand même, les lecteurs ont aussi besoin de quelques branches auxquelles se raccrocher.
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Ce qui est pas mal avec les récits de Djian qui publie avec une régularité de métronome ( ou d'une Amélie Nothomb) c'est qu'ils sont immuables, et c'est même assez rassurant de voir que dès les prmières pages, on retrouve des
thématiques et un ton qui n'a pas bougé d'un iota.

Ici, on suit Myriam, la narratrice, de son adolescence à ses trente ans.

Timide, presque introvertie, elle vit chez son père que sa femme a quitté il y a bien longtemps et qui a viré son fils du foyer familial, ce dernier ayant provoqué le suicide des voisins. Myriam va se marier avec un voisin bien plus âge qu'elle et sans éprouver beaucoup d'émotions et de sentiments s'adapter petit à petit à la vie superficielle que lui offre son mari.

Relations toxiques, sexualité borderline, formules choc, style précis et à l'arrache : on n'est pas dans un roman de Philippe Djian, qui s'il n'atteint pas les hauteurs de ses meilleurs romans ( Impardonnables ou Oh pour prendre des récents exemples), laisse toujours admiratif par l'attrait qu'il présente au lecteur qui, même sans le vouloir vraiment se retrouve toujours pris dans ses filets...


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Comme Patrick Modiano, Philippe Djian fait partie de ces auteurs qui écrivent toujours le même bouquin en changeant un peu l'histoire, le nom des personnages mais en gardant le fond et la forme. Et ce n'est pas un reproche, ce sont deux auteurs que j'adore et ce n'est pas parce que j'ai apprécié un repas avec des amis que je ne veux pas revoir ces amis.

Donc, la dernière livraison de Djian s'intitule "dispersez-vous, ralliez-vous!", extrait d'un poème de Rimbaud que, seul petit défaut du roman, l'auteur place pompeusement tout à la fin comme cela se fait souvent quand on veut placer le titre dans un récit.

Le narrateur est une femme et c'est peut-être la particularité de ce roman. Elle s'appelle Myriam et vit quelque part dans une ville américaine imaginaire. Elle a un frère qui s'appelle Nathan avec qui elle entretient des relations tendues. de toute façon, toute son adolescence est un immense bordel, la mère part sans crier gare, Nathan fait n'importe quoi et le père périclite. Ensuite, elle rencontre Yann, un type bien plus âgé qu'elle avec qui elle va vivre moult péripéties. Myriam est le type même des personnages de Djian. Indifférente à tout, en même temps que lucide, on pourrait la qualifier d'existentialiste des temps modernes. Elle s'entoure de gens qui bossent plus ou moins dans le show-biz et qui finissent tous par péter un câble, elle a un enfant avec Yann mais ne ressent pas d'amour maternel. Sa vie sexuelle est débridée ainsi que celle des gens qui l'entourent, la drogue est la nourriture quotidienne et l'alcool coule à flots. Tous ces gens ne foutent pas grand chose mais mènent grand train. A l'image du titre, on ne s'étonne pas des retournements de veste et des décisions prises à l'emporte-pièce. Avec Djian, tout est toujours excessif jusque la météo qui est complètement détraquée.

C'est toujours plaisant à lire et on devine le plaisir que prend l'auteur à inventer des histoires aussi abracadabrantesques. Et comme d'habitude, l'auteur ne se soucie pas trop de la forme, même s'il a son propre style qu'on reconnaîtrait les yeux fermés (ça veut rien dire mais je suis fatigué). Lire Djian, c'est s'octroyer une folle parenthèse, c'est comme regarder un dessin animé ou un film érotique avec de grands acteurs. Une fois de plus, l'auteur remplit son contrat. Et c'est tout ce qu'on lui demande.
Lien : http://doelan.blogspirit.com..
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critiques presse (3)
LeFigaro
22 mars 2016
L'auteur se met dans la peau d'une femme. Percutant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
09 mars 2016
La troublante renaissance d'une ancienne ado indolente. Avec un art accompli de l'ellipse, Philippe Djian réussit un subtil portrait de femme.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
29 février 2016
L’émancipation d’une jeune femme via un roman plein d’éllipses.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quand il rentrait, Yann prenait Caroline dans ses bras et elle cessait de pleurer aussitôt. Il ne disait rien, mais je savais ce qu’il pensait. Il disait Myriam, tout va bien. Or je n’y arrivais pas. Quelque chose me manquait. Ce fameux instinct maternel, cette attirance naturelle que j’étais censée éprouver. Et j’étais si horrifiée, si honteuse de moi que je le cachais. C’était une vraie souffrance. Je devais me forcer avec elle, lui parler, la prendre, lui sourire quand je n’en avais pas envie, c’était épouvantable. Elle me réveillait plusieurs fois pendant la nuit, comme pour se venger.
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Nos voisins les plus proches étaient des vieux. Je ne m’y intéressais pas beaucoup. Je jetais rarement un coup d’œil dans leur jardin quand je passais, je les saluais à peine s’ils étaient dehors à inspecter leurs fleurs ou leur gazon ou occupés à lire dans leurs chaises longues en buvant du thé glacé. Je tournais la tête vers les bois, je regardais ailleurs. Mon père me demandait juste d’être polie avec eux.
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(...) Mais elle disait la vérité quand elle évoquait la misère de sa vie sentimentale, les habituelles désillusions, ces histoires qui ne menaient à rien, qui ne constituaient qu'un vaste désert gris et rocheux, un paysage lunaire grêlé d'impacts. Comme si un mauvais sort la poursuivait. Non mais, condamnée à tomber chaque fois sur la mauvaise personne, est-ce que tu le crois, a t-elle demandé. Je sais que je suis maudite, a t-elle repris.
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Je ne pouvais m'empêcher de penser à mon père et son silence brûlait comme un charbon au fond de mon ventre.
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Un matin elle a traversé le couloir qui séparait nos appartements pour m'annoncer l'anniversaire de Yann, j'étais en tablier l'aspirateur à la main.Je n'étais pas au courant bien sur. Je suis restée muette j'ai baissé les yeux sur l'aspirateur, je l'ai arreté. Il avait le même age que mon père, ca m'a frappée sur le coup, 25 années d'écart le sol s'est dérobé sous mes pieds ,ca n'a duré qu'une seconde, mais au coup je m'en fichais. Je ne m'en plaignais pas."
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Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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