AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782283024638
112 pages
Buchet-Chastel (19/08/2010)
3.44/5   16 notes
Résumé :
« Je travaille de nuit comme correcteur de presse dans un grand journal régional », écrit Victor. Timide, passionné par son métier, à moins de cinq ans de la retraite, il vit encore avec sa vieille mère. « En fait, quand j’étais petit, je voulais faire conducteur de locomotive quand je serai grand, » avoue-t-il. « Après réflexion, j’avais décidé de faire chef de gare. » Il se retrouve finalement « typo » : un métier moins dangereux… C’est ce qu’il croit ! Mais, à fo... >Voir plus
Que lire après Du plomb dans le cassetinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jean Bernard-Maugiron travaille au service de correction du journal Sud Ouest. Il vit à Bordeaux. du plomb dans le cassetin est son premier roman.
La première question qui vient à l'esprit, que signifie « cassetin » ? C'est le petit compartiment d'une casse d'imprimerie dans lequel sont rangés les lettres ou signes typographiques en plomb. Ce qui d'emblée plante le décor de ce roman, puisque Victor le héros, ancien typographe est désormais correcteur de presse. « Je travaille de nuit comme correcteur de presse dans un grand journal régional », répète inlassablement Victor au début de chaque chapitre.
Victor est un « gars ben ordinaire » comme dirait Charlebois, proche de la retraite, « petit, malingre et à moitié sourd », célibataire vivant avec sa maman grabataire, passionné de trains et collectionneur. Une vie calme et rangée, réglée comme du papier à musique, petit-déjeuner et déjeuner pris au café à côté de chez lui, le repas du soir est pris à la cantine du journal où c'est moins bon mais moins cher aussi. du temps libre en journée, puisqu'il travaille de dix-huit heures à minuit.
Chargé d'écrire un article pour le bulletin d'entreprise, Victor raconte sa vie et son métier. Et là, vous saurez tout sur la typographie, des anciennes machines belles comme des locomotives aux nouvelles plus informatisées qui donnent moins de boulot mais moins de rigolades aussi. La technique et les trucs du métier, les syndicats, les licenciements progressifs qui annoncent la mort des ouvriers du livre, Bernard-Maugiron nous fait partager les joies et les peines de Victor, ses collègues, Chantal et ses gros nichons, Madeleine la déléguée du personnel, Germaine la chef, ses potes Jean-Pierre et Pascal, sa maladie professionnelle qui vient d'être découverte, le saturnisme.
L'auteur aurait pu écrire un roman naturaliste, genre Zola, mais il préfère utiliser le ton de la nostalgie et surtout l'humour. Chaque phrase est souriante, par le ton ou par le choix des mots et la fin du roman dont je vous laisse la surprise, dégénère en une déjante totale. Un livre très court d'une centaine de pages, mais réellement poilant, sans négliger le fond social. Un premier roman très réussi.
Commenter  J’apprécie          60
Victor, 56 ans, un vieux garçon proche de la préretraite, prépare un récit de sa vie qui sera publié dans la revue interne du grand journal régional dans lequel il travaille depuis son plus jeune âge comme ouvrier linotypiste.
*******************
Il y a des livres dont les auteurs peuvent être fiers. C'est ce que je pensais ce matin en lisant celui-là, que m'a très gentiment envoyé Malice (sur mon île où les livres sont si chers !). Lorsque j'étais jeune, le père d'une amie était venu parler de son métier dans ma classe, j'ai été impressionnée par ce qu'il racontait et j'ai donc découvert très tôt ce qu'était une linotype.

Le narrateur est un homme en décomposition, à son insu. Tandis qu'il s'efforce de se raconter, chaque chapitre recommencé révèle une nouvelle part de lui, de plus en plus sombre. On assiste à sa perte de repères, au fur et à mesure que sa santé est menacée, on comprend que l'empoisonnement (au plomb) est un travail de lenteur, qui surprend comme une bête à l'affût soudainement projetée en avant.

Victor, homme dont on comprend qu'il est un peu simple suite à un accident, vit dans ses habitudes, ses collections, ses pensées proches de l'obsession : ses horaires et ce qu'il peut gratter (à la direction), ses repas à la cantine (mauvais mais bon marché), sa mère grabataire, ses circuits de train qui envahissent l'appartement. Pourtant Victor a évolué : de linotypiste, il est devenu correcteur ; c'est d'ailleurs l'incipit qui revient comme un leitmotiv au début de chaque chapitre :
Je travaille de nuit comme correcteur de presse dans un grand journal régional.
Il y a beaucoup d'humour dans ce récit, même si l'on ne rit pas à gorge déployée : il s'agit plutôt un humour potache et caustique parfois, comme par exemple pour les noms de famille un peu scabreux (Victor s'occupe de corriger les annonces du "carnet"). Beaucoup de recherche aussi concernant les jeux de mots, les allusions, ce qui montre que l'auteur a certainement (re)travaillé son texte, ce n'est pas un premier jet.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai trouvé ce livre très bien écrit. Malgré le fait que le début puisse paraître difficile à cause de quelques termes techniques, on se prend vite au jeu et on découvre avec émerveillement tout un monde disparu aujourd'hui et presque totalement inconnu. Finalement, lorsque j'ai tourné la dernière page, je me suis retrouvée nostalgique d'une période que je n'ai pas connu. Cet artisanat, cet amour du métier présent dans le livre me font regretter que ce genre de profession, que l'on effectuait surtout par passion en fait, n'existent plus ou prou.

“Les ouvriers du Livre disparaissent un à un, c'est comme le dernier poilu bientôt il y en aura plus.” dixit l'auteur. Je suis bien contente d'être tombée sur ce petit bijou pour me permettre de les découvrir.

Sans compter que le personnage principal, Victor, est attachant dans sa naïveté, sa simplicité et son humour décalé. Je le recommande vivement à ceux qui aiment les petites histoires dans L Histoire, ils ne seront pas déçus.
Commenter  J’apprécie          50
Lire un livre dont les12 premiers chapitres (sur 17) commencent par " je travaille de nuit comme correcteur de presse dans un grand journal régional" peut sembler fastidieux. Nenni. ce qui débute comme un banal récit de vie professionnelle va virer à l'aventure foldingue "in vitro". Facile à dire mais le personnage va fondre les plombs.
Au passage on aura appris mille et une astuces de l'imprimerie : vocabulaire, techniques, répartition du travail, équilibre de forces syndicales et patronales; bref on aura vécu quelques heures en symbiose avec le jiournal;
Ce qui n'est déjà pas si mal
Commenter  J’apprécie          30
On découvre dans ce livre l'univers des rotatives, et des petits métiers qui font un journal.
Le personnage principal, un vieux garçon qui vit avec sa mère s'investit totalement dans son métier et nous fait partager les 30 dernières années de sa vie.
Un livre passionnant où l'on apprend et où le plomb non content d'être dans le titre est partout!!!
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les patrons, on les a longtemps bien tenus. Ils nous craignaient, nous les ouvriers du livre, et ils avaient des raisons. Comme le dit Jean-Pierre qu'a fait histoire à l'université, il ne faut pas oublier que ce sont les typos qu'ont lancé la révolution de 1830. Ils ont aussi été parmi les premiers à se regrouper en sociétés, en syndicats, en mutuelles pour créer des caisses de secours et de retraite et imposer leur tarif aux maîtres imprimeurs. Comme il y avait beaucoup de travail et peu d'ouvriers, on obtenait alors presque tout ce qu'on demandait. Maintenant c'est plus la même chose. Les ouvriers du livre disparaissent un à un , c'est comme le dernier poilu bientôt y en aura plus. (p.17)
Commenter  J’apprécie          160
J’ai travaillé pendant vingt ans au plomb puis, quand ils ont supprimé les linos, j’ai dû rejoindre le cassetin, c’est comme ça qu’on appelle le service de la correction, ou encore l’Académie, comme disent les metteurs en pages pour nous chambrer. « Eh l’Académie ! Faut-y une division à Palais-Royal ? – Oui, deux caps dive », qu’on répond, parce qu’il faut aussi mettre les capitales, c’est dans la marche maison. Avant, toutes les éditions étaient relues par une quarantaine de correcteurs, c’est peut-être pour ça qu’on disait l’Académie, comme sous la coupole à Paris. Maintenant, ce serait plutôt l’Académie des neuf, c’est nettement moins prestigieux
Commenter  J’apprécie          50
"Pour ton départ, tu devrais écrire un papier sur ta vie professionnelle, elle m'a proposé.
- T'es folle j'ai jamais rien écrit, je ne suis pas journaliste, je suis linotypiste, je lui ai répondu.
- Et bien justement, c'est le moment ou jamais, les camarades de la rédaction du Marbre te donnent une pleine page dans le numéro de septembre.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean Bernard-Maugiron (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Bernard-Maugiron
Jean Bernard-Maugiron vous présente son ouvrage "Du plomb dans le cassetin" aux éditions Buchet-Chastel, depuis le Musée de l'Imprimerie à Bordeaux. Rentrée littéraire 2010. http://www.mollat.com/livres/jean-bernard-maugiron-plomb-dans-cassetin-9782283024638.html
autres livres classés : imprimerieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (28) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3654 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..