Dans Paùl Jack, un des personnages parle de
François Nourissier et de
Eau-de-Feu.
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« Les yeux d'un écrivain, pour être clairs, doivent être secs. »
François Nourissier citait un confrère, y souscrivait et préparait ses lecteurs : attention, ça va chauffer. Je préfère le regard brouillé mais ému, ajouta Paùl.
Il s'empara du volume et reçut l'uppercut. Nourissier prenait la langue à la hussarde, la nourrissait de ses formules tranchantes et autres tournures au scalpel. Son Musée de l'homme dépeçait la vie de grand bourgeois, démontait pierre à pierre sa légende d'écrivain installé et nous ouvrait l'arrière cuisine pour visite détaillée. Autocentré dépressif et grandiose.
Un regard sévère, moqueur, sans complaisance. Les sarcasmes et les yeux secs. Tout était dit. Devant un tel talent on restait repu, sans voix, KO, estomaqué par Nourissier.
Ces auteurs de droite qui écrivent comme des dieux, quelle plaie !
Au-delà, il y avait
Beckett… Mystère, profondeur insondable, vertige abyssal, sensations inouïes, les visages et les mots.
L'interminable descente dans les abîmes de l'âme pour y trouver la condition humaine, toute nue.
— Tu aimes
Beckett ? avait demandé Paùl à Jack.
— Mon chat, surtout. A complètement détruit
Oh Les beauxjours. Vingt premières pages lacérées. S'est acharné dessus. C'est mon chat.