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Pierre Kamnitzer (Traducteur)William Steig (Illustrateur)
EAN : 9782228882675
153 pages
Payot et Rivages (08/01/2006)
3.86/5   61 notes
Résumé :
"Écoute, petit homme ! Ils t'appellent " petit homme " , " homme moyen ", " homme commun " ; ils annoncent qu'une ère nouvelle s'est levée, " l'ère de l'homme moyen "

Cela, ce n'est pas toi qui le dis, petit homme ! Ce sont eux qui le disent, les vice-présidents de grandes nations, les leaders ouvriers ayant fait carrière, les fils repentis des bourgeois, les hommes d'État et les philosophes. Ils te donnent ton avenir mais ne se soucient pas de ton pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Préface de l'édition originale
"Ecoute, petit homme ! n'est pas un document scientifique mais un document humain. Il a été rédigé en été 1945 pour les archives de l'Orgone Institute et n'était pas destiné à être publié. Il est l'aboutissement de tempêtes et luttes intérieures d'un homme de science et d'un médecin qui a observé pendant des décennies, d'abord en spectateur naïf, puis avec étonnement et enfin avec
horreur, ce que l'homme de la rue s'inflige à lui-même, comment il souffre et se révolte, comment il admire ses ennemis et assassine ses amis ; comment - au moment même où il accède au pouvoir en assumant la fonction de représentant du peuple - il abuse de sa puissance et la rend pire que celle dont auparavant il avait à souffrir de la part de certains sadiques des classes supérieures.
Ces propos adressés au "petit homme" sont la réplique silencieuse au commérage et à la calomnie.
Au moment où cette réplique fut rédigée, personne n'avait l'idée que des autorités gouvernementales qui devaient protéger la santé en collaboration avec les politiciens et les psychanalystes, allaient attaquer la recherche de "l'orgone" (je dis bien qu'elle a essayé de l'étouffer par la calomnie et non de prouver qu'elle était déraisonnable). Or, c'est de la recherche sur l'orgone que dépendent pour une large part la vie et la santé de l'homme. Voilà qui justifie la publication de ces "propos", à titre de document historique. Il a semblé nécessaire que l'homme de la rue apprenne ce qui se passe dans un laboratoire de recherche, qu'il sache ce qu'il représente aux yeux d'un psychiatre expérimenté.
L'homme de la rue doit prendre contact avec la réalité qui est seule capable de contrecarrer sa nostalgie pernicieuse de l'autorité. Il faut lui faire savoir quelle responsabilité il assume, qu'il travaille, qu'il aime, qu'il haïsse ou qu'il se livre aux commérages. Il doit savoir comment il peut
devenir un fasciste rouge ou noir. Quiconque lutte pour la sauvegarde de la vie et la protection de nos enfants doit être un adversaire du fascisme rouge et noir. Non pas parce que le fascisme rouge est aujourd'hui une idéologie assassine, comme l'était naguère le fascisme noir, mais parce qu'il fait d'enfants pleins de vie et bien portants des infirmes, des robots, des idiots moraux ; parce que pour
lui l'état passe avant le droit, le mensonge avant la vérité, la guerre avant la vie ; parce que l'enfant, la sauvegarde de l'être naissant sont le seul espoir ! Il n'existe qu'une seule instance envers laquelle l'éducateur et le médecin se doivent d'être loyaux, c'est la vie dans l'enfant et dans le malade ! Si l'on s'en tient strictement à cette loyauté, les grands problèmes de "politique étrangère" trouveront facilement une solution. Ces "propos" n'ont pas la prétention de servir de schéma d'existence à qui que ce soit. Ils relatent des tempêtes dans la vie émotionnelle d'un individu productif et heureux. Ils ne se proposent pas de
convaincre ou de convertir. Ils décrivent une expérience comme le peintre décrit un orage. le lecteur n'est pas obligé d'y adhérer, ou de montrer son enthousiasme. Il peut les lire ou y renoncer. Ils ne contiennent ni profession d'intentions ni programmes. Ils réclament simplement pour le chercheur et le penseur le droit d'avoir des réactions personnelles, ce droit qu'on ne refuse ni au
poète ni au philosophe. Ils s'insurgent contre la prétention cachée et méconnue de la peste émotionnelle de décocher, à partir d'une embuscade bien protégée, des flèches empoisonnées au chercheur penché sur son travail. Ils dévoilent la nature de la peste émotionnelle, ses manières d'agir et de retarder tout progrès. Ils proclament la confiance dans les immenses trésors inexploités qui se
cachent au fond de la "nature humaine" et qui ne demandent qu'à combler les espoirs des hommes.
Dans ses relations sociales et humaines, la vie est ingénue et aimable, et par là même menacée dans les conditions actuelles. Elle part de l'idée que le compagnon observe les lois de la vie, qu'il est aussi aimable, serviable et généreux. Tant que sévira la peste émotionnelle, l'attitude fondamentalement naturelle, que ce soit celle de l'enfant bien portant ou celle de l'homme primitif,
se révèle comme la plus grande menace dans la lutte pour un ordre de vie rationnel. Car l'individu pestiféré attribue à ses semblables également les traits de sa propre manière de penser et d'agir.
L'individu aimable s'imagine que tout le monde est aimable et agit en conséquence. le pestiféré croit que tous les hommes mentent, trompent, trahissent et convoitent le pouvoir. Il va sans dire que, dans ces conditions, la vie est désavantagée et menacée. Quand elle se montre généreuse pour
le pestiféré, elle est vidée de tout son sang, puis tournée en dérision ou trahie ; quand elle fait confiance, elle est dupée.
Il en a toujours été ainsi. Il est grand temps que la vie se durcisse là où la dureté est indispensable à la lutte pour sa sauvegarde et son développement ; en agissant ainsi, elle ne perdra pas sa bonté, à condition de s'en tenir courageusement à la vérité. Ce qui nourrit notre espoir c'est le fait qu'on
trouve, parmi des millions d'individus actifs et honnêtes, seulement une poignée de pestiférés qui provoquent des malheurs sans nom en faisant appel aux impulsions ténébreuses et dangereuses de l'individu cuirassé, nivelé dans la masse, et en le poussant à l'assassinat politique organisé. Il n'y a qu'un seul remède contre les germes de la peste émotionnelle dans l'individu nivelé dans la masse : sa propre perception de la vie agissante. La vie ne réclame pas le pouvoir, mais le droit de remplir la tâche qui lui est dévolue dans l'existence humaine. Elle se fonde sur trois piliers qui ont pour nom amour, travail, connaissance.
Quiconque se propose de protéger la vie contre les atteintes de la peste émotionnelle doit apprendre à se servir, pour le bien, de la liberté de parole dont nous jouissons aux états-Unis et dont la peste émotionnelle abuse pour le mal. Quand la liberté d'expression est assurée à tous, l'ordre rationnel finit par l'emporter. Et cet espoir n'est pas négligeable !"
__
Que tu adhères à la théorie de l'orgone ou que tu la pourfende... écoute petit homme.
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Disposez-vous d'une quantité d'énergie d'orgone suffisante pour permettre à vos corps et esprit de s'épanouir selon tout leur potentiel ? S'il est difficile de répondre à cette question, la raison en est que la théorie de l'orgone de Wilhelm Reich a eu beaucoup de mal à s'imposer dès les années 30. Décrédibilisée de part et d'autre, tournée au ridicule par ceux qui ne voyaient là qu'une manière aisée mais grotesque de rassembler des paumés crédules sous l'égide de médecins-gourous, la théorie de l'orgone s'est perdue au fil des décennies, réapparaissant parfois, par hasard, par le biais –par exemple- d'un livre au titre intrigant : Ecoute, petit homme !

Dans ce livre, Wilhelm Reich considère comme acquises les bases de la théorie de l'orgone. Il ne l'évoquera qu'une fois dans les premières pages, mais on sent que sa connaissance est nécessaire à la compréhension de tout le reste du texte. Sans se renseigner particulièrement, on pourra comprendre, à travers les propos du psychiatre-psychanalyste, que cette orgone est une énergie qui émane du corps et dont l'intensité est partie liée avec les émotions de l'individu. Elle se régule en fonction de son comportement, et peut aussi bien être libératrice que restrictive. Reich accuse sa mauvaise gestion d'être notamment à l'origine de l'émergence des totalitarismes du 20e siècle –Hitler en tête- et du développement massif des cancers dans les populations modernes. D'une manière plus générale, elle serait la cause de toutes les mesquineries qui régissent habituellement la vie du peuple –mensonges, adultères, humiliations, égoïsme, alcoolisme…

Comme s'il était bien au-dessus de tout ça, Reich interpelle le « petit homme » pour lui faire prendre conscience de l'insanité de son comportement. Il n'y va pas de main morte et s'il s'exprime en psychiatre et psychanalyste aguerri, on ne peut pas dire qu'il modère ses propos en psychologue consciencieux. Bien qu'il commence prudemment en faisant passer le petit homme pour une victime des autres petits hommes devenus puissants à cause de lui (les dictateurs du 20e siècle fournissent un bon exemple de cette dernière catégorie), son ton se fait de plus en plus tranchant au fil des pages et vire presque à l'insulte gratuite, posée sur des préjugés qui ne relèvent que d'une certaine appréciation :

« Tu aimes citer le « Faust » de Goethe, mais tu n'y comprends pas plus qu'un chat aux math' élém'. Tu es stupide et vaniteux, ignorant et simiesque, petit homme ! »

Alors, le petit homme devrait retourner à l'école ? Sauter d'un pont et débarrasser le plancher pour laisser aux « grands hommes » la possibilité de créer un monde enfin digne ? Ou se plier aux recommandations de Reich et reconnaître enfin la valeur de sa théorie de l'orgone ? Dans de nombreux passages, on sent que la déception de ce dernier est grande devant le fait que sa théorie n'ait pas eu le succès qu'il espérait. Mais Reich n'en démord pas : il a raison contre tous.

« J'ai fondé une science nouvelle qui a abouti à la compréhension de la vie. Tu y recourras dans dix, cent ou mille ans, quand –après avoir gobé toutes sortes de doctrines- tu seras au bout de ton rouleau. »

Dommage qu'il s'acharne avec autant de fureur à tenter de prouver la supériorité de sa pensée sur celle des autres. La théorie de l'orgone propose des réflexions intéressantes : si les hommes se causent tant de mal, c'est en raison d'une libido frustrée qui les a conduits à créer des relations malsaines et à se comporter d'une manière individualiste et opportuniste. En niant cette facette pourtant essentielle de la sexualité –Reich n'y voit là que de la pudeur-, ils écartent en même temps les moyens de lutter à bras le corps contre le problème. On comprend alors que la lutte de Reich est aussi une lutte contre l'hypocrisie, et je reconnais beaucoup de justesse au fond de sa pensée. Mais quant à sa forme… Est-ce en dénigrant le petit homme qu'on lui permettra de devenir grand ? Est-ce en simplifiant la description du monde –d'un côté les petits hommes, d'un côté les « savants » et « intellectuels » dont Reich fait bien sûr partie- qu'on lui permettra de développer une vision plus lucide ? Et surtout, pourquoi Reich n'arrête-t-il pas de faire son propre éloge ? Tient-il vraiment à aider le « petit homme » ? A moins qu'il ne préfère tout simplement redorer son blason un peu détérioré par les controverses qu'a suscitée sa théorie de l'orgone…

Les dessins qui ponctuent le livre illustrent de manière simplifiée les grandes lignes du propos de Reich : « Tu n'es qu'un petit homme ! », « Tu es ton propre persécuteur », « Esclave de n'importe qui », « Tu cherches le bonheur, mais tu préfères la sécurité »… Ils permettent de rendre le propos accessible même aux illettrés, et reposent les neurones entre la lecture de deux paragraphes qui auraient pu causer une migraine au petit homme que la lecture n'enchante pas.

Dommage que Reich, par sa prétention et son mépris affiché, fasse perdre à son propos toute sa valeur. Outre cette proposition originale de la cause du malheur des hommes, une autre des grandes innovations apportées par ce livre me semble être la reconnaissance de la responsabilité de chacun en ce qui concerne sa sphère individuelle mais aussi en ce qui concerne la politique ou les relations sociales.

En ordonnant au petit homme de se libérer de toute influence extérieure, Wilhelm Reich adopte une position paradoxale. D'accord pour écouter ce qu'il a à nous dire, à condition d'en oublier la moitié une fois le pamphlet refermé…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Je donne cinq étoiles. Pourquoi ? Littérairement, pas d'intérêt. Alors c'est... pour le fond, le fond, le fond. Certes, le ton est délibérément énervé, pamphlétaire, exagéré. Certes, Reich a quand même un léger problème avec son génie et sa "découverte" (l'orgone) (qui n'est jamais rien de plus qu'une dérive ou une dérivée d'une énergie cosmologique ou totale déjà imaginée par d'autres). Mais son point de vue sur le corps et l'esprit (là aussi il n'invente rien), sur le fait qu'on néglige tant le premier, et qu'on le sépare bêtement du second est fondamental. de même l'ensemble de ses propos sur la société et la "culture" est rempli de sagesse (malgré sa "folie"). En tant que thérapeute, un peu blasé, un peu dépité, j'ai eu un plaisir non feint à lire tout cela. Je m'y retrouve beaucoup. J'ai envie, moi, aussi, d'être un grand homme.
Le ton est donc pamphlétaire et surtout implacable contre sa cible : la petitesse de l'homme. La petitesse dans l'homme, dans tout homme. Mais l'homme heureusement ne se réduit pas à elle. Si il ose et fait l'expérience de la hauteur, sa hauteur et la profondeur, sa profondeur... sans peur !
Le ton dur est tout à fait nécessaire pour capter l'attention du lecteur. D'emblée j'ai accroché et je suis souriant en le refermant.
On a besoin de folie ou de vérité, et au fond, elles sont soeurs.
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Wilhelm Reich (1897-1957) fut l'un des plus jeunes disciples de S. Freud avant de contester certains concepts du père de la psychanalyse et d'être exclu de l'Association psychanalytique internationale. Par ailleurs, il dut s'exiler pendant la guerre car il était juif et communiste. Il trouva un refuge aux Etats-Unis, où il développa une activité très atypique, en travaillant sur des "accumulateurs d'orgone". L'orgone serait l'énergie de la vie (et du désir sexuel), une énergie physique, réelle, comme celle de l'électricité. Sa théorie, non étayée sur le plan scientifique, a été rejetée. Poursuivi pour escroquerie, il fut arrêté en 1956 et mourut en prison. Certains pensent qu'en fin de vie il présentait une pathologie psychiatrique.
Quand j'étais jeune, j'avais vu un film provocateur intitulé "W. R. ou les mystères de l'organisme", qui évoquait les théories et les activités de Wilhelm Reich. Il m'avait frappé, tout en me laissant perplexe.
"Ecoute, petit homme" publié en 1948 est son écrit le plus connu, car il s'adresse au grand public. L'auteur veut convaincre l'homme moyen (« le petit homme ») qu'il se soumet sottement à des « grands hommes » et à leurs séides qui prétendent le libérer, au nom du fascisme ou au nom du communisme, par exemple; en réalité ils causent les plus grands malheurs de l'humanité. Ce livre est un appel véhément à la responsabilité de chacun, pour que tous deviennent libres de s'épanouir - libres de jouir, en particulier (pour lui, c'était le but principal).
J'ai parfois eu du mal à le suivre dans son raisonnement. Certes, j'approuve sa critique à l'encontre les instigateurs du totalitarisme. Mais je ne vois pas bien par quel moyen l'humanité pourrait sortir du bourbier où elle se vautre: la maîtrise de "l'orgone", le serpent de mer de W. Reich ??? Derrière le titre (bien choisi), il n'y a rien de réaliste, à mon avis. J'ajoute que, dans ce livre, W. Reich fait son autopromotion et cela m'a un peu agacé.
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Défoulement misanthrope contre la médiocrité et le culte du petit chef, mais sans la relative malveillance de Céline. C'est étonnant d'actualité...!
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
J’ai appris que c’est ta maladie émotionnelle et non une puissance externe qui t’opprime à toute heure de la journée, même si aucune pression extérieure ne s’exerce contre toi. Tu te serais depuis longtemps débarrassé des tyrans si tu étais toi-même animé d’une vie interne en bonne santé. Tes oppresseurs se recrutent dans tes propres rangs, alors qu’ils provenaient naguère des couches supérieures de la société. Ils sont même plus petits que toi, petit homme. Car il faut une bonne dose de bassesse pour connaître d’expérience ta misère et pour s’en servir ensuite pour mieux t’exploiter et mieux t’opprimer.
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Tu tiens tout entre tes mains, ta vie, celle de tes enfants, ton marteau et ton stéthoscope. Tu hausses les épaules et tu me prends pour un utopiste, peut-être pour un « rouge ». Tu me demandes quand ta vie sera agréable et sûre, petit homme. Voici ma réponse : Ta vie sera agréable et sûre lorsque la vie comptera plus à tes yuex que la sécurité, l'amour plus que l'argent, ta liberté plus que la « ligne du parti » ou l'opinion publique ; lorsque l'atmosphère de Beethoven ou de Bach sera l'atmosphère de ta vie...
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Si, petit homme, tu as de la profondeur en toi, mais tu l’ignores. Tu as une peur mortelle de ta profondeur, c’est pourquoi tu ne la sens ni ne la vois. C’est pourquoi tu es pris de vertige et tu chancelles comme au bord d’un abîme, quand tu aperçois ta propre profondeur. Tu as peur de tomber et de perdre ainsi ton « individualité » si jamais tu obéis aux pulsions de la nature. Quand, avec la meilleure bonne foi, tu tentes de parvenir à toi-même, tu ne trouves jamais que le petit homme cruel, envieux, goulu, voleur. Si tu n’étais pas profond dans ta profondeur, je n’aurais pas rédigé ce texte. Je connais ta profondeur, je l’ai découverte quand tu venais me voir pour confier au médecin tes misères. C’est cette profondeur en toi qui est ton avenir.
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J’ai découvert que ton esprit est une fonction de ton énergie vitale, en d’autres termes qu’il y a unité entre le corps et l’âme. Je me suis rué dans cette brèche, et j’ai pu montrer que tu projettes ton énergie vitale quand tu te sens bien et quand tu aimes, que tu la rétractes vers le centre de ton corps quand tu as peur.
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Tu ne fais pas mention de la vie sexuelle des masses. Tu prétends « prévenir les troubles mentaux ». Cela, n’importe qui peut le dire ; c’est une affirmation inoffensive et respectable. Mais tu veux y parvenir sans remédier à la misère sexuelle. Tu évites même d’en parler ; tu n’en as pas le droit. Ainsi, comme médecin, tu ne sors pas du bourbier.
Que dirais-tu d’un technicien qui parlerait de la technique du vol sans mentionner le moteur et l’hélice ? C’est pourtant ce que tu fais, ingénieur de l’âme humaine. Tu es un lâche. Tu veux retirer les raisins de mon gâteau, mais tu ne veux pas prendre les épines de mes rosiers. Pendant ce temps, tu te moques de moi et me qualifies de « promoteur de meilleurs orgasmes ». Voilà ce que tu fais, petit psychiatre ! N’as-tu jamais entendu les cris des jeunes mariées violées par leurs maris impuissants ? Ignores-tu l’angoisse des adolescents crevant d’amour insatisfait ? Préfères-tu ta tranquillité à la guérison de tes malades ? Combien de temps continueras-tu à placer ta dignité avant ton devoir de médecin ?
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