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EAN : 9782221116586
276 pages
Robert Laffont (06/05/2010)
3.29/5   54 notes
Résumé :
Laissé pour mort, dans un précédent roman, le nez dans une touffe de thym, le commissaire Laviolette, guéri de ses sept impacts de chevrotine dans le dos, est à nouveau chargé d'une enquête: la routine, comme l'affirme le conseiller Honnoraty. Presque rien, en somme : un homme vient de mourir à l'hôpital de Gap, et les neveux spoliés portent plainte pour captation d'héritage. Pas de quoi fouetter un chat. On a même demandé une autopsie et ça n'a rien donné, la mort ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Le commissaire Laviolette que nous avions enterré lors de son ultime enquête, le parme convient à Laviolette, est miraculeusement ressuscité ! Et n'en est pas à un miracle près ! Ce qui va contribuer à modifier sa vision du monde et à le rendre – dans cette dernière affaire – plus indulgent face à la faiblesse des hommes…et des femmes et plus critique envers la raideur de la justice…
Bien qu'à la retraite depuis sa mort ratée, il est envoyé à Gap par le conseiller Honnoraty, afin d'enquêter avec le juge Chabrand à propos d'une veuve qui a perdu deux maris à très faible intervalle et de manière peu orthodoxe…les deux infortunés ayant succombé sous les assauts érotiques de la belle…et unique héritière.

Assez pour éveiller les soupçons de la justice et des vieilles du village qui n'en sont plus à une histoire croustillante près pour les distraire de leurs veuvages interminables dans cette contrée sauvage au climat rigoureux. D'autant que les défunts maris sont enterrés dans un étrange cimetière, ouvert aux quatre vents sur un panorama splendide et loin de tout caveau familial. Des tombes fières, dont l'une est gravée d'un poème de Valery, « le Cimetière marin » avec une faute que le commissaire se fera un devoir de rectifier. de quoi le ravir, lui rescapé de la mort et miraculé de la vue, ce qu'il n'avouera jamais…fidèle à sa foi d'athée.
L'affaire se complique alors que Chabrand s'éprend de la terrible veuve, Aurore, flanquée de deux inutiles enfants, aussi beaux que dispendieux. Et que Laviolette hérite d'une tontine, cause de toutes ces morts suspectes.

Si le scénario est un peu scabreux, on est charmé par la langue, l'humour et la profonde connaissance de la nature humaine que nous narre Pierre Magnan, profondément attaché à son pays bas-alpin et qui réussit parfaitement à nous en transmettre la beauté et le mystère. Ainsi que les caractères de ses habitants, sculptés par les rigueurs de leur habitat. Encore un régal.
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A la suite d'une mutation à Gap, le commissaire Laviolette doit démêler une affaire complexe de captation d'héritage en plein coeur du Champsaur. Confronté à l'irrationnel et devenu, bien malgré lui, partie prenante de cette affaire, notre limier découvre une vallée alpine baignée par le Drac où les modes de vie semblent figés depuis des décennies. Furetant çà et là au gré de ses humeurs, il y croise de vieilles mégères qui refont le monde chaque jour dans une épicerie d'un autre âge, un notaire désabusé et une gardienne de chèvres soixante-huitarde, amoureuse de poésie.
En compagnie du Juge Chabrand, qui ne reste pas insensible aux charmes des autochtones, il arpente sans fin un cimetière perdu en montagne, entouré d'un paysage de rêve et qu'avoisine une source aux propriétés miraculeuses.
Une fois de plus, Pierre Magnan invite le lecteur à la découverte de cette France profonde, dont il sait si bien vanter les agréments au fil des mots. On s'immerge avec lui dans ce coin perdu des Hautes-Alpes, s'étonnant, au détour d'une page, de voir apparaître un ordinateur ou un prix en euros… plutôt incongrus dans ce contexte.
Si la fin, complètement loufoque, mais d'une réelle puissance littéraire, peut laisser dubitatif, la lecture de ce dernier volet des enquêtes de Laviolette reste un vrai moment de plaisir… et d'évasion !
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Je sors d'une "binge reading" ou plutôt "rereading " pour la plupart. Cependant celui-ci m'avait échappé en son temps. Il vient clore la série, pas en beauté hélas

C'était pourtant une bonne idée de ressusciter Laviolette dont le décès à la fin du volume précédent m'avait beaucoup peiné. Peut-être l'auteur, à l'instar de Conan Doyle avec Sherlock Holmes, avait-il voulu se débarrasser d'un personnage dont il s'était lassé, puis, dix ans après en a-t-il eu pitié, ainsi que des lecteurs. Quoiqu'il en soit, nous voilà en possession de l'ultime volume des aventures de notre cher commissaire. Pour notre plus grand bonheur ? C'est que...
Malheureusement le livre n'est pas raccord avec les autres. Oh, sur la résurrection elle-même, rien à dire. Après tout, on ne nous avait pas expressément dit que Laviolette était mort. Il peut très bien se rétablir à l'hôpital. Mais il est plus difficile d'accepter qu'au passage il ait rajeuni de plus de dix ans. A la fin d, Elegie, il est âgé de soixante treize ans et à la retraite depuis un certain temps. Et voilà que nous le retrouvons en activité, avec une petite soixantaine. Et voilà un autre problème. L'action se déroule au début des années 2000 puisqu'on paie en euros. Notre commissaire est donc né aux alentours de 1940, ce qui rend sa participation à la Résistance problématique. Peut-être des biberons explosifs?
Mais après tout cela ne gêne peut-être que quelques maniaques comme moi.
Malheureusement l'intrigue n'est pas plus réussie. Sa ressemblance avec celles des autres volumes n'est que superficielle : la tragédie y est remplacée par le burlesque, voire, à la fin du livre, par la grosse farce, au point qu'on pourrait croire à une auto-parodie.
C'est peut-être le volume de trop.
Je mettrai quand même deux étoiles, j'ai tant aimé Laviolette !
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L'inspecteur Laviolette modeste de son prénom est un policier fort de caractère, avec qui on se sent bien d'emblée (avec peut-être aussi Robicheaux de Burke et Niémans de Grangé ayant de plus avec ce dernier des affinités puisque comme lui Laviolette meurt et ressuscite si si  enfin presque!)
Vintage sûrement, Laviolette vieillard encore vert malgré quelques ahanements quand il marche et toujours aussi perspicace en matière humaine A deux ans de décrocher pour une retraite bien méritée il se voit confier une ultime enquête dans ses alpes natives Avec douleurs dorsales vestiges de chevrotines qui ont failli l'occire et des problèmes de vue conséquences des mêmes chevrotines il se met, tous les sens aux aguets, à l'ouvrage avec modestie : Un matou, les vibrisses frémissantes, qui se pourlèche les babines

Magnan sait faire parler les morts et les cimetières et les rend même très sympathiques Plus que les vivants qui eux, passent leur temps à essayé de se talocher et s'occire dès qu'ils en ont le temps
Magnan avec ses expressions goûteuses...ses femmes callipyges, ses entéléchies (d'ailleurs mal orthographiés mais c'est peut-être une erreur du typographe ou de la correctrice ) d'un autre temps et ses subjonctifs imparfaits (quand même le livre est sorti en 2010 et Magnan avait quatre vingt huit ans ) … que vous aimassiez… va nous raconter la dernière enquête d'un Laviolette cauteleux matois et jésuite (et c'est un comble pour un franc-maçon) en diable assisté par un aréopage d'aïeules motivées (un peu dans le style d'Agatha Christie... un peu quand même) d'un juge émoustillé à qui les sens feront défaut Meurtres , accidents ,morts naturelles ?
Comment savoir ? Entre le cimetière et l'épicerie, les trajets en deuche et deux croûtes de bon pain Laviolette qui en outre assistera en voyeur à une mémorable scène de fesses (la nuit de noce de la femme callipyge et de son ami le juge) se fait fort de dénouer l'intrigue en passant de surcroît, au XXI ième siècle par un véritable miracle religieux. Comme quoi dieu aime aussi ses mécréants
L'intrigue est un prétexte pour raconter les basses alpes, sa froidure, ses andrônes , ses gens engoncés dans le temps, une vie si parcimonieuse et pourtant si riche qu'il est toujours aussi agréable de suivre A noté cette fois un humour pince sans rire beaucoup plus marqué et très fréquent ainsi qu'une gaillardise très appuyée
Magnan octogénaire très vert ça fait plaisir !


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Dernière enquête du commissaire Laviolette, puisque Pierre Magnan nous a quitté en 2012, “Elégie pour Laviolette” est un résumé de tout ce que l'auteur savait écrire avec passion, humour, détachement et distance d'avec ses contemporains. Élégie tout d'abord, signifie pour ceux qui ne le connaîtraient pas (comme moi au départ), petit poème triste, tendre ou mélancolique. C'est tout Magnan que l'on retrouve dans ce terme, du vocabulaire recherché au sentiment d'abandon ou de résignation de son personnage fétiche, Modeste Laviolette.
Mais attention, ce n'est pas parce que notre cher commissaire est à deux ans de la retraite qu'il va renoncer à éclaircir le mystère que lui confie son ami le conseiller Honoraty, en le faisant nommer à Gap pour le rapprocher du lieu du supposé crime. Car en plus on n'est même pas sûr qu'il y a crime mais il y a mystère et c'est là le principal. Arrivé sur place Laviolette va d'abord s'imprégner du pays, de son atmosphère et frayer avec les habitants. Dès lors Magnan nous sert de magnifiques pages de descriptions des montagnes et vallées et de ciels et lumières ; et c'est le soulier boueux que le héros va à la rencontre des autochtones. Alors une superbe galerie de personnages s'offre à notre regard, et c'est au milieu de tous ceux-là que l'enquête va démarrer doucement. Au terme d'un récit au parfum de pain de campagne et d'amours effrénées, ponctué de scènes plus pittoresques les unes que les autres, Laviolette mettra comme toujours un point d'honneur à confondre ceux ou celles qui le méritent dans une mise en scène grandiose.
Il nous restera donc à faire les bouquinistes et les vieilles librairies, ou encore les vendeurs d'occasion sur le net, pour enrichir notre bibliothèque des volumes de Pierre Magnan qui nous manquent, car cela devient de plus en plus difficile de trouver ces livres qui nous font tant rêver par leur richesse d'écriture, leur vocabulaire provençal fleuri et les tournures de phrase que l'on ne rencontre plus si souvent en littérature française.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Comme un bouquet d'immortelles, je dorlotais en moi depuis longtemps le souvenir de toutes les femmes que j'avais aimées avec la tendresse de la reconnaissance.


Cependant, la seule que je voulusse pour m'accompagner dans ma tombe, c'était la Chabassut. Dans mon florilège particulier, elle voisinait avec la grande Nanon du père Grandet, la servante Félicité dont le coeur était pur, et même la Françoise Normande de Proust sous son bonnet à tuyaux.


La Chabassut était en osmose à l'intérieur de moi. Elle constituait le tissu conjonctif du seul pays que j'avais voulu aimer. Elle descendit avant moi au tombeau. Je l'avais découverte un beau jour dans l'escalier de Popocatépetl, pliée en deux sur l'aspirateur encore en marche.


Les vieilles de notre pays vinrent la veiller dignement. Elles portaient sous le bras une douzaine de cierges pour passer la nuit.


La Viguier, la Martin, la Chaussegros et la Clorinde prirent l'habitude de venir se chauffer au soleil sur la tombe de la Chabassut. Elle parlaient et parlaient comme d'autres au siècle dernier se contentaient de filer en silence. Elles, elles avaient enjolivé l'histoire que je leur avais racontée de mille guirlandes flamboyantes et la perfectionnèrent jusqu'à leur mort.


Parfois, elles s'arrêtaient de parler, faisaient silence toutes ensemble. C'était le monde qu'elles écoutaient chanter. »
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Un mystère narquois miroitait avec l'aide du soleil couchant qui balayait fugacement, d'un large pinceau, les monts l'un après l'autre. Les possessions éphémères de l'homme sur terre s'exposaient, offrant à ma recherche leur muette réponse. Les possessions charmantes qu'ils avaient forgées à coup de millénaires et de morts entassés, elles apparaissaient ici presque achevées. Il n'y manquait plus que quelques touches que le temps fournirait.
Et je compris alors pourquoi tous ces morts s'étaient frileusement rassemblés ici, les uns contre les autres. C'était pour continuer à profiter de ce que moi, vivant, je contemplais, saisi, interloqué ; s'enivrer une fois encore de ce que dévoilait, chaque soir, la perspective ouverte par ce soleil oblique.
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Je grimpai pourtant le perron. Un panonceau de tabellion se déployait au-dessus de la porte et celle-ci était grande ouverte comme une invite. Je me trouvai dans un corridor qui donnait sur un escalier orné de portraits d'ancêtres tabellions, lesquels se ressemblaient tous. Vous savez, ces sortes de portraits qu'on ne trouve que chez les riches et qui n'expriment rien. En forme de médaillon, impassibles, auxquels il serait vain, de tenter d'y lire la moindre histoire. Dans ce corridor, une porte matelassée était grande ouverte aussi sur un bureau immense que des cartons verts tapissaient et il y avait un grand fauteuil également vert : c'était le cabinet d'apparat d'un notaire d'autrefois dont la parole était d'Évangile et dont les accessoires étaient faits pour impressionner.
Il n'y avait pas la moindre secrétaire, le moindre clerc dans ce cabinet simplement doté d'une machine à écrire sœur des premiers films muets. Dans l'encoignure à trois pans d'une cheminée s'entrouvrait une porte confidentielle, entrebâillée et matelassée elle aussi. Il en surgit un personnage grand et maigre qui m'était apparu l'autre jour au cimetière. Il grimaçait un sourire qu'il avait préparé pour me rassurer.
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Nulle muraille, pourtant n'enserrait ce champ des morts. Nul portail d'apparat n'en interdisait l'accès. Il n'y avait pas de cyprès, pas le moindre thuya. Il était à vau-l'eau, livré à l'air du temps.
Les morts vaquaient invisibles, dans le bruit lointain d'une vie mourante qu'entretenait à petit feu un quarteron de mortels au-dessus d'eux, dans le barattement des vieilles toitures qui clapotaient sous le vent.
Aucune protection ne les gardait contre l'éternité, mais il était impossible aux renards de les déterrer tant ils étaient soigneusement bâillonnés sous tant de marbre de Carrare qu'on avait pu en voiturer ici.
Il y en avait de porphyre, de sarrancolin, rouge griotte, portor d'Italie, d'autres fleur de pêcher (les plus coûteux). Quelques avares s'étaient frileusement contentés de marbre blanc ou noir.
Entre les monuments, on ne pouvait circuler que malaisément tant le terrain était mesuré, comme si l'espace bénéfique qui permettait un certain confort se jaugeait ici au mètre près.
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C'étaient des âmes simples qui n'avaient envie que de se raconter des histoires où le réel et le supposé leur dessineraient un chatoiement de couleurs propres à les éblouir et depuis qu'elles avaient appris qu'un poète, jadis, désigna leur pays comme le plus beau du monde, elles n'avaient jamais plus eu envie d'aller voir ailleurs si c'était vrai ou faux. Leur vie leur suffisait. Elles n'avaient aucune curiosité pour la scène du monde.
Je les regardais monter péniblement vers moi en zigzaguant parmi les tombes. On eût dit qu'elles s'acheminaient lentement vers leur dernière demeure mais en tout cas, c'était en toute gaieté car j'entendais s'égrener leurs rires.
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