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EAN : 9782070442669
128 pages
Gallimard (06/05/2011)
3.48/5   44 notes
Résumé :
Le jeune Alejandro de la Guardia quitte Paris pour Mexico, où l'attendant ses deux vieilles tantes revêches qui cohabitent sans se parler ni se croiser dans une antique demeure délabrée à l'odeur de moisi. Elles le mettent en garde : personne à l'extérieur de la maison ne doit savoir si elles sont mortes ou vivantes.

Entre contes gothiques et fantastiques, le grand maître de la littérature mexicaine mène son lecteur par le bout du nez dans un univers ... >Voir plus
Que lire après En bonne compagnie - La chatte de ma mèreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens tout d'abord à remercier chaleureusement une contributrice et amie que j'aime beaucoup et qui m'a fait cadeau de ce livre. Malaura, je te dédie cette critique, grâce à toi j'ai découvert un auteur qui m'a fait craquer.

- En bonne compagnie -
Suite au décès de sa mère, Alejandro décide de quitter Paris pour aller vivre au Mexique, la terre natale de sa famille. Accueilli par ses deux tantes qui occupent une vieille maison dans Mexico, quelle ne sera pas la surprise du jeune homme quand il va découvrir que les deux femmes ne se parlent plus depuis des années et se partagent la maison en évitant de se côtoyer. Une seule règle sera imposée à Alejandro, toujours sortir par la porte de derrière et que personne ne sache si les tantes sont mortes ou vivantes, mais le jeune homme est encore loin de connaître l'ampleur du mystère qui règne dans la vieille bâtisse...

- La chatte de ma mère -
Leticia Lizardi, trente-cinq ans, vieille fille, vit toujours auprès de sa mère Emerita Labraz de Lizardi, femme acariâtre toujours flanquée d'Estrellita, sa chatte angora adorée. Entre Leticia et le félin c'est l'amour vache, cette bête sournoise a toujours l'air de cacher quelque chose mais la vieille adore ce petit monstre sur pattes. Ancrée dans une vie monotone, le destin de Leticia va un jour basculer quand elle va rencontrer Florencio Corona, parfait en tout et beau comme un dieu. Au fur et à mesure l'amour va naître entre l'apollon et la vieille fille, mais ce qui semblait idyllique au début va un jour tourner au cauchemar...

Ces deux nouvelles sont simplement géniales. Carlos Fuentes embarque son lecteur dans un univers fantastique et oppressant. Au fil des pages la tension monte crescendo et on se demande ce qui va arriver à nos protagonistes que la mort semble avoir pris pour cible. Les secrets de famille sont parfois lourds de conséquences et nos héros vont l'apprendre à leurs dépens, pris au piège dans une spirale infernale d'événements mystérieux et inexplicables. Ce qui m'a plus dans cette lecture, c'est la façon dont l'auteur finit ses récits. J'ai trouvé qu'il s'arrêtait pile au bon moment pour laisser l'imagination du lecteur tourner à plein régime, ce qui entraîne une foule de suppositions sur ce qu'il pourrait se passer si l'histoire continuait.
Si vous recherchez une lecture ou le dépaysement est garanti et le suspense encore présent même une fois que le livre est refermé, n'hésitez pas, lisez ce livre vous ne serez pas déçus.
Pour ma part, je vais découvrir avec plaisir d'autres titres de Carlos Fuentes vu que cette lecture m'a vraiment enchantée.
A lire !
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Pour terminer le Défi Lecture 2022, il me fallait trouver un auteur qui a les mêmes initiales que moi. J'avais d'abord pensé à Claire Favan, en espérant dégoter l'un de ses livres à la bibliothèque, jusqu'à ce que je trouve ce petit recueil de nouvelles tout au fond de ma pal. Ce petit livre de 128 pages rassemble deux nouvelles : "En bonne compagnie" et "La chatte de ma mère".

Toutes deux nous plongent dans une ambiance très particulière, inquiétante, étrange, mêlant l'irréel à la réalité, quelque peu ésotérique. Toutes deux se déroulent à Mexico et nous font rencontrer ce qu'on pourrait appeler des fantômes.

La première nouvelle, "En bonne compagnie", nous emmène dans une vieille maison délabrée où vivent deux vieilles soeurs qui accueillent leur neveu parisien après la mort de sa mère. Des phénomènes étranges se produisent, les deux vieilles dames sont énigmatiques, Alejandro (le neveu) se demande ce qu'il fait au milieu de ces deux folles et ne comprend plus rien. Moi aussi d'ailleurs... C'est tellement flou, tellement peu expliqué, que je n'ai rien compris. Je ne sais pas qui est finalement vivant ou mort, qui sont les fantômes. Et je ne parle pas de la fin, encore plus incompréhensible... En seulement 53 pages, j'ai réussi à me perdre totalement. Je ne suis pas passée à côté, je suis carrément tombée dans le ravin...

La seconde nouvelle, "La chatte de ma mère", m'a davantage plu. Je l'ai nettement mieux comprise aussi (ça joue !). Ici, nous nous retrouvons dans une vieille maison également, mais plus grande et un peu plus luxueuse, dans laquelle vivent Letitia, sa tyrannique de mère et sa chatte blanche détestable, ainsi que la "bonne à tout faire". Là encore, des phénomènes étranges se produisent, mais plus tard, sans qu'on s'y attende vraiment, ou nous y préparant du moins. Letitia se retrouve aux prises entre passé et présent, voit sa vie basculer du merveilleux au terrifiant. Il y a une chatte blanche aux yeux vairons, des rats, des ossements, une histoire de bûcher, des fantômes, etc... de quoi donner le frisson et créer une atmosphère poisseuse. Bien trop court et un peu mal exploité à mon sens, mais pas trop mal !

Pour résumer, une première histoire totalement incompréhensible et une seconde un peu plus appréciable. Je n'aime pas trop les nouvelles, alors forcément, je n'en ressors pas convaincue. C'est trop court (bien qu'heureusement pour "En bonne compagnie"...), ça va bien trop vite, ça manque de profondeur .

Ce livre aura au moins eu le mérite de me faire découvrir la plume de l'auteur, loin d'être désagréable, fine et élégante.
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Deux nouvelles marquées du sceau de l'étrange et tirées du recueil « En inquiétante compagnie » par l'un des plus célèbres représentants de la littérature mexicaine, Carlos Fuentes.

Dans « En bonne compagnie », le jeune parisien Alejandro de la Guardia, part pour Mexico après le décès de sa mère, retrouver deux vieilles tantes fortunées. « le Mexique, les tantes, la fortune. Voilà l'horizon qui le tentait ». Mais sur place Alejandro se rend compte que les deux vieilles dames sont vraiment très particulières…Les deux soeurs ne sortent jamais de leur demeure, ne s'adressent plus la parole et, pour ne jamais avoir à se croiser, se partagent en un temps très règlementé les parties communes de l'habitation, le matin pour Zenaida et le soir pour Serena. Dès son arrivée, Alejandro apprend qu'il ne devra jamais emprunter l'entrée principale pour gagner l'extérieur, afin que nul ne sache si les deux soeurs sont mortes ou vivantes…Au fil des jours, Alejandro se sent de plus en plus oppressé et mal à l'aise dans la vieille demeure. Cauchemars, hallucinations, incidents troublants le tourmentent jusqu'à l'obsession tandis que les vieilles tantes adoptent un comportement de plus en plus étrange et inquiétant. Quel mystère cachent-elles ? Quel secret morbide abritent-elles ?...

Dans « La chatte de ma mère », c'est Leticia Lizardi qui voit sa morne existence bouleversée par la rencontre d'un bel éphèbe brun, aussi charmeur que diabolique. A 35 ans, d'un caractère effacé et réservé, Leticia Lizardi vit auprès d'une mère bigote, imbue de sa créolité, tyrannique et odieuse, dont le passe-temps favori est de maltraiter verbalement sa servante noire Lupe en caressant Estrallita, sa chatte blanche, seul être vivant auquel elle porte un tant soit peu d'affection. Pour Leticia, les jours s'écoulent ainsi, moroses et ternes, dans l'attente où, à la mort de sa mère, elle touchera sa part d'héritage. L'arrivée fortuite de Florencio Corona dans son existence, sonne le glas de sa vie de vieille fille. Beau comme un Adonis, paré de toutes les qualités du Prince Charmant, Florencio incarne l'homme idéal dont toutes les femmes rêvent, généreux, gentil, intelligent…hum ! Trop beau pour être vrai, cet homme-là ! Et en effet, bientôt, d'étranges incidents se produisent. C'est d'abord la disparition de Lupe la servante, puis la mort brutale de Doña Emerita la mère, puis des rats qui envahissent la demeure, enfin un Prince Charmant qui se transforme en monstre poilu….N'y aurait-il pas quelque diablerie dans cette histoire ?...

Deux histoires au parfum d'insolite dans lesquelles Carlos Fuentes fait jaillir un fantastique inquiétant au sein d'une réalité bien installée, au départ banale et sans surprise.
Pour Alejandro et Leticia, comme pour le lecteur, la sensation d'angoisse s'installe peu à peu, montant crescendo en se doublant d'un sentiment d'incompréhension et de la certitude d'un danger imminent impossible à cerner, insaisissable et inexplicable.
Fantômes et revenants hantent ces contes gothiques où plane l'ombre maléfique de la damnation éternelle en représailles des erreurs commises par la famille ou en expiation des crimes historiques perpétrés par le passé.
Obsession, cauchemar et mort peuplent ces deux nouvelles de l'étrange où la frontière entre monde des vivants et autre-monde, aussi ténue qu'un voile de brume, crée un climat trouble et menaçant suscitant une attente et une curiosité dont la finalité n'est toutefois pas entièrement satisfaisante mais permet néanmoins d'appréhender une partie de l'univers fantaisiste de l'auteur mexicain. Un univers foisonnant où le bizarre est roi et se nourrit aussi bien d'évènements historiques, de mythes et légendes ou de la cité labyrinthique de Mexico.
Au final deux petites nouvelles agréables mais peut-être pas complètement révélatrices du talent du grand écrivain mexicain maintes fois primés, auteur de récits, d'essais et de très grands romans comme « La mort d'Artemio Cruz » ou « Terra Nostra ».
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Deux nouvelles, deux euros. Et l'occasion de découvrir l'écrivain mexicain Carlos Fuentes.

Dans la première histoire, "En bonne compagnie", un jeune homme qui vient de perdre sa mère s'en retourne au Mexique que ses parents avaient fui pour habiter Paris. A Mexico vivent les deux soeurs aînées de sa mère, deux vieilles filles bizarres et brouillées entre elles. Au fil du récit, la réalité semble se gondoler comme un caramel mou. Alejandro, élevé dans des principes cartésiens, sent sa raison vaciller peu à peu face aux mystères de la vieille maison familiale.
Ambiance gothique façon XIXème siècle avec cette nouvelle fantastique et au charme désuet. L'écriture est fine et l'auteur nous entraîne avec son personnage dans une spirale dont on ne sait si elle provient de la folie ou du surnaturel. Ce flou fait tout le sel de l'histoire. Et les tantines mexicaines valent le coup d'oeil... de l'autre côté des pages.

La seconde nouvelle, "La chatte de ma mère", met en scène quatre éléments féminins vivant à l'écart. Il y a la mère, vieille femme acariâtre, sa fille la narratrice, vieille fille de 35 ans, la bonne à tout faire d'origine indienne d'un flegme à faire pâlir d'envie le plus british des majordomes. Et Estrellita, chatte angora détestée de la narratrice et qui le lui rend bien. Comme pour la première nouvelle, mystère et fantastique s'invitent dans cette singulière maisonnée.
Outre l'occasion de lire une bonne histoire, Carlos Fuentes - et sa traductrice Céline Zins - m'ont permis de découvrir les mots "oligophrénie" et "halitueux", signifiant respectivement arriération mentale et moite. Pas forcément simple de les recaser dans une conversation du quotidien...

J'ai été conquise par ces deux récits différents quoique dans la veine gothique. Ils laissent entrevoir un univers aussi fascinant qu'inquiétant chez Carlos Fuentes. Je compte bien découvrir d'autres de ses ouvrages.
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Une fois de plus lire Carlos Fuentes est un vrai régal, tant pour l'esprit que pour les sens. Ce mélange des genres qui se fait avec un naturel déconcertant où se mêlent poésie et vulgaire, religion catholique et grotesque, les morts et les vivants mais aussi des images lubriques et sexuelles tout au long de chaque récit. Entre ces lignes, c'est l'âme du Mexique qui gronde avec en ligne de fond l'ombre de l'envahisseur blanc qui torture le corps et les âmes cette Terre. Qui du Diable et de Dieu? du rêve et de la réalité? On finit par ne plus savoir et c'est bien là toute la magie de ces récits beaux et terrifiants qui ravissent autant qu'ils mettent mal à l'aise.
Des 2 vieilles tantes mystérieuses, à cette pauvre chatte blanche, en passant par les 2 rats compagnons : chaque mot enchante et transporte. S'il est vrai qu'il est difficile de résumer en quelques lignes le génie de cet auteur, on retiendra qu'il réconcilie les extrêmes tout en poésie. Et si son écriture est si passionnante, c'est peut-être pares qu'elle est charnelle à souhait...
Bref, tout simplement fascinant! (inquiétant et terrifiant!)
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La dame était assise, toute droite, au milieu d'un canapé tout aussi raide, qu'elle occupait comme s'il s'agissait d'un trône. Le salon était éclairé par des bougies. La tante l'attendait - ce fut son impression - immobile, les deux mains appuyées sur la tête d'ivoire - celle d'un loup - de sa canne. Toute vêtue de noir, avec une jupe aussi longue que celle de sa soeur Maria Zenaida, qui la recouvrait jusqu'à la pointe de ses bottines noires. Elle portait une blouse noire à volants, un camée pour seul ornement sur la poitrine et un collier de chien noir autour du cou.
Le visage blanc se refusait à tout maquillage ; toute l'expression l'affirmait hautement : les frivolités ne sont pas pour moi. Pourtant, elle était coiffée d'une perruque acajou, sans le moindre cheveu blanc, mal ajustée sur sa tête. Sa seule coquetterie, se dit Alex en réprimant un sourire, était un antique pince-nez - des "quevedos", en espagnol, comme le lui avait appris sa mère -, ces lentilles sans branches qu'elle portait fièrement plantées sur l'arête du nez. Alejandro, en habitué de la cinémathèque française de la rue d'Ulm, les associa au souvenir du lorgnon brisé et ensanglanté de la femme blessée sur les marches d'Odessa dans Le cuirassé Potemkine...
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Quand la passion emporte l'homme, la raison le suit en pleurant et en l'avertissant du danger : mais dès que l'homme s'est arrêté... la passion lui crie : 'Et moI, je vais donc mourir ?"
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Mexico lui parut une ville sans limites, livrée à sa propre vitesse, ayant perdu ses freins, prête à rivaliser avec l'infini, remplissant le moindre espace vide, avec n'importe quoi, murets, bicoques, gratte-ciel, toits de tôle, murs de carton, monceaux d'ordures, ruelles sordides, panneau publicitaire sur panneau publicitaire...
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Oui, on trouvait chez Musset la meilleure représentation de l’époque. Mais, Alex avait emporté aussi, pour alterner les lectures – une vieille habitude à lui-, une édition de poche de ‘’La vérité sur Bébé Donge’’ de Simenon. Musset regardait son temps de face, tant pour l’amour que pour la guerre. Simenon observait le sien par le trou de la serrure. Alex se sentait un peu fils des deux.
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Mexico lui parut une ville sans limites, livrée à sa propre vitesse, ayant perdu ses freins, prête à rivaliser avec l'infini, remplissant le moindre espace vide, avec n'importe quoi, murets, bicoques, gratte-ciel, toits de tôle, murs de cartons, monceaux d'ordures, ruelles sordides, panneau publicitaire sur panneau publicitaire...

"En bonne compagnie"
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Videos de Carlos Fuentes (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlos Fuentes
Mercredi 20 octobre 2011, Carlos Fuentes reçoit les insignes de Docteur Honoris Causa.
Biographie: Né en 1928 à Panamá où son père était alors Ambassadeur du Mexique, Carlos Fuentes est un des plus grands écrivains du XXe et du XXIe siècle. Sa pensée et son œuvre romanesque ont largement influencé les écrivains et les intellectuels espagnols et latino-américains contemporains. Catégorie Éducation Licence Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)
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