AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221198308
324 pages
Robert Laffont (23/02/2017)
3.73/5   199 notes
Résumé :
Mars 2005. Il fait très beau ce matin-là dans le petit village de Montange, au coeur des Ardennes belges. Comme un air de printemps en avance. Bénédicte, quinze ans, revient même sur ses pas pour changer sa doudoune d'hiver contre une veste légère. Un jour plus froid, sans doute aurait-elle marché plus vite pour aller attraper le bus qui, chaque matin, la conduit au lycée dans la ville voisine. Là, non, elle s'attarde, prend le chemin des écoliers...
Bénédict... >Voir plus
Que lire après En son absenceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 199 notes
5
18 avis
4
26 avis
3
7 avis
2
5 avis
1
0 avis
Wahou, je sors de ce roman sonnée, sous le choc, ébahie, renversée.

J'avais lu Tu ne jugeras point, j'avais apprécié mais ici, j'ai craqué et adoré ce roman comme jamais. La claque ! La claque belge en plus, je m'incline !

En son absence retrace les quelques jours de plusieurs familles suite à la disparition de Bénédicte, une jeune fille de quinze ans. On suit les parents séparés, le chauffeur de bus Julien et un autre couple tumultueux. Que se passe t'il dans la tête de tous ces gens quand une jeune fille disparaît dans un faubourg belge ? Soupçons, prise de conscience, menaces, tout part en vrille. Plongée en apnée dans les abysses de l'âme humaine, dans le poumon d'êtres humains qui tanguent, se supportent, s'insupportent, se lient et se délient dans le seul but, retrouver Bénédicte.

On pourrait reprocher à Armel Job de faire l'impasse en cette année 2005 sur l'affaire Dutroux qui a ébranlé le pays. Il ne met pas son talent au service des inspecteurs et la trame n'est pas axée sur le côté policier. Par contre, quelle richesse et talent pour fouiller l'âme humaine ! Je me permets une brève et hasardeuse comparaison mais durant ma lecture, j'ai songé à Karine Tuil et Amélie Antoine (Raisons obscures) qui à eux trois savent distiller le doute et glacer le sang à partir d'un point de départ, d'une négligence pour renverser tout le sac humain dans ses conséquences. En son absence, c'est le chavirement de tout un monde qui bascule pour notre plus grand plaisir d'érudits, de lecteurs affûtés et sensibles à un tableau d'orfèvre dans toute sa psychologie et sa finesse d'esprit. Bravo Armel Job.
Commenter  J’apprécie          11615
Tout le monde connait ou a rencontré un jour cette hantise chevillée au coeur d'un père et d'une mère : que leur enfant disparaisse, emmené par un sombre satyre.

Armel Job joue ici assez subtilement sur cette hantise, en la mettant en scène dans un tout petit village des Ardennes belges tout près de la frontière française.
Des personnages hauts en couleur peuplent les chaumières aux murs épais le long des ruelles pentues. Il ne fait pas si bon vivre, finalement, au bord de la Sûre, car les villageois n'y sont guère avenants. Enfin, ils sont humains, voilà tout, avec leurs qualités et leurs travers.
Armel Job appuie sur ces travers, les fait ressortir avec tellement de réalisme qu'on a envie de réagir avec force devant la bêtise populaire qui se targue de rendre la justice ou devant une commère amère qui se venge en semant le mal par des paroles doucereuses.

On s'y croirait, oui.
Bénédicte, 17 ans, disparait un beau jour de printemps précoce. Elle n'arrive pas à l'école. le chauffeur de bus en est le premier surpris, qui ne la voit pas à l'arrêt. Ce chauffeur a le coeur bien lourd...
A la fin de la journée, la maman de Bénédicte s'inquiète, et puis sombre dans l'angoisse de plus en plus profonde. Il faudra bien qu'elle avertisse son ex-mari.
Et puis les voisins s'en mêlent.
Bénédicte reviendra-t-elle ?

Armel Job s'amuse en entrant à pas feutré dans les chaumières. Il nous y invite à sa suite. Ce n'est pas très poli de se mêler de la vie des gens, mais cet auteur n'en a cure, alors tant pis, entrons !
Et nous voilà pris dans l'imbroglio de la vie cachée ou tout au moins méconnue des villageois où amour et mort, tendresse et vengeance, parents et enfants sont intimement liés.
Le suspens est subtilement distillé et la psychologie bien dosée.
C'est très agréable de jouer les voyeurs avec Armel Job !

En l'absence de Bénédicte, il s'en passe des choses...

Commenter  J’apprécie          7621
L'absente, c'est Bénédicte, 15 ans. Ce matin de mars 2005, elle ne prend pas le bus qui la conduit tous les jours à l'école. le soir, elle n'est pas à la maison quand sa mère rentre. Où a-t-elle bien pu passé ? Inquiétude, puis angoisse, la mère alerte son ex-mari, qui se rend au commissariat le lendemain matin. La police ne s'empresse guère : "c'est-une-fugue-Madame-croyez-en-mon-expérience-elle-sera-rentrée-dans-quelques-jours". Quelques jours, quatre exactement, avant qu'on sache ce qui s'est passé. Fugue, enlèvement, entre-temps les commérages, soupçons, reproches et (pseudo-)révélations vont bon train dans ce petit village des Ardennes belges, près des frontières française et luxembourgeoise : "Un instinct dont elle ignorait l'existence s'était réveillé au fond d'elle-même. Il la prévenait que les humains si paisibles au milieu desquels elle s'imaginait vivre pouvaient, du jour au lendemain, se transformer en bêtes féroces. Ils n'attendaient que le moment propice. La disparition de Bénédicte, dont ils feignaient de se scandaliser, les excitait. Depuis deux jours, les allées et venues de la police leur avait dressé les poils sur la peau. Ils salivaient, ils bandaient leurs forces pour se jeter sur une proie quelconque. Cela faisait trop longtemps qu'ils étaient contraints de se conduire en êtres civilisés".
En l'absence de Bénédicte, il s'en remue, des rancoeurs et des jalousies, il s'en distille, du fiel et du venin. Méchanceté et bêtise, tout cela n'est pas joli-joli, beaucoup de mesquinerie et de bassesse pour vraiment peu de bienveillance. Sans compter le spectre de l'affaire Dutroux qui continue à planer dans tous les esprits depuis près de dix ans. Et c'est justement là que je coince un peu. L'intrigue est située en 2005, soit des années après que la sinistre affaire précitée ait éclaté, et le traumatisme est toujours présent aujourd'hui. Alors je ne comprends pas la nonchalance de la police dans ce roman, ni la guéguerre entre ses différents services, ni la lenteur de réaction des parents, ni l'absence totale de couverture médiatique. Cela m'aurait paru plus vraisemblable si l'auteur avait situé l'histoire avant 1995, année de l'enlèvement des fillettes.
Ce bémol mis à part, ce roman choral est un thriller psychologique subtil et bien ficelé. Il décortique finement la complexité des relations homme-femme et parents-enfants, et celle de l'âme humaine, dont les vices cachés resurgissent parfois brutalement sous la couche de vernis social.
Une fin entre ombre et lumière pour un roman fluide et efficace. Un bon moment de lecture, mais qui fera frémir toute une génération hantée par ces disparitions d'enfants.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          6712
En route pour le lycée, ce jeudi 5 mars 2005, Bénédicte s'est attardée près du pont de la Sûre. Il faisait beau.
Elle n'a pas pris le bus habituel, n'est pas rentrée chez sa mère le soir. Il s'avère qu'elle n'est pas allée en cours. Que lui est-il arrivé ?
On imagine le pire, le procès Dutroux a débuté quelques mois plus tôt. L'affaire hante les esprits, a fortiori dans l'Ardenne belge.

Roman noir, thriller psychologique d'une remarquable finesse.
On découvre alternativement les pensées sombres et les secrets des parents de Bénédicte et des autres habitants du village, les drames passés, les vieilles rancoeurs.
Chacun fait son mea culpa de son côté, dissimule (pour se protéger) des éléments qui pourraient faire avancer l'enquête, suspecte untel ou untel, quitte à pousser certains à faire justice eux-mêmes.

Lecture angoissante, douloureuse. On se détend de loin en loin avec les réflexions bêtes et méchantes de la vieille Mme Maca. Si tout n'était pas si tragique, on pourrait en rire.

J'avais décidé de faire une pause avec les histoires de disparitions d'enfants/adolescents.
C'est le nom de l'auteur qui m'a attirée, souvent encensé sur Babelio.
Le titre aurait dû me mettre la puce à l'oreille.
Quoi qu'il en soit, je ne regrette rien. Armel Job dissèque à la perfection les relations de voisinage et les rapports complexes au sein des couples et des familles. Tout en posant subtilement la question de l'homme 'prédateur' (viol, pédophilie, inceste) :
« Avant de se sécher, elle resta un moment, frissonnante, devant la glace. Une femme peut-elle vraiment imaginer ce qu'un homme ressent à cette vue ? Longtemps, à une fille, chaque parcelle d'elle-même semble aussi innocente que sa main ou que son pied. Jusqu'au jour où le regard hébété des garçons lui révèle le double sens de sa chair. Comme si son corps, dont elle connaissait la langue familière, s'adressait tout à coup à l'autre dans un idiome nouveau qu'elle ne maîtrise pas. C'est parti pour le grand malentendu. »

A lire, dès quinze ans. ❤️
Commenter  J’apprécie          565
En l'absence de Bénédicte, jeune fille de 15 ans qui décide de ne pas prendre le bus pour se rendre à son lycée comme elle le fait pourtant tous les matins, tout un village va être impliqué. Les soupçons les uns envers les autres ne se font pas attendre. Une fois encore Armel Job sait décrire le mécanisme psychologique qui se crée chez les uns et les autre : les interrogations, les soupçons, les certitudes, les rancoeurs. Nous, en tant que lecteurs, en savons bien plus dès le départ, mais nous nous délectons de voir le cheminement d'une rumeur, dans laquelle on est finalement pris.
Commenter  J’apprécie          523


critiques presse (3)
LaCroix
21 avril 2017
Armel Job s’impose en maître du suspense psychologique.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeJournaldeQuebec
10 avril 2017
Un captivant thriller psychologique valant vraiment la peine d’être lu.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaLibreBelgique
13 mars 2017
Le vrai thriller n’est pas qu’une affaire de meurtrier et de peur, il se passe dans nos têtes et dans les rapports tendus et refoulés au sein d’une famille ou d’un village. Armel Job l’a bien compris.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Devant le chagrin, tout le monde s'incline. Le chagrin exalte, il transforme en saints ceux qui souffrent. Mais le chagrin est pervers. Il fait de nous des égoïstes qui n'ont même pas honte de l'être, puisque c'est en son nom qu'on nous isole sur un piédestal, offert à la vénération. Et de là-haut, avec la palme du martyre à la main, on ne pense plus à baisser les yeux sur son compagnon d'infortune, qui pleure tout autant sans doute, mais dont les larmes tombent pudiquement à l'intérieur. 
Commenter  J’apprécie          360
Un instinct dont elle ignorait l'existence s'était réveillé au fond d'elle-même. il la prévenait que les humains si paisibles au milieu desquels elle s’imaginait vivre pouvaient, du jour au lendemain, se transformer en bêtes féroces. Ils n'attendaient que le moment propice. La disparition de Bénédicte, dont ils feignaient de se scandaliser, les excitait. Depuis deux jours, les allées et venues de la police leur avait dressé les poils sur la peau. Ils salivaient, ils bandaient leurs forces pour se jeter sur une proie quelconque . Cela faisait longtemps qu'ils étaient contraints de se conduire en êtres civilisés.
( p 257)
Commenter  J’apprécie          110
Tandis qu'il piochait consciencieusement dans son assiette, elle l'observait du coin de l'œil. En deux jours, c'est comme s'il avait pris deux ans. Ses joues semblaient s'être rétractées, de longs sillons s'y creusaient à chaque mouvement de ses mâchoires. Qu'est-ce qui se passait dans cette tête en face de laquelle elle mangeait depuis vingt ans ? Au bout d'un tel bail, on devrait le savoir, non ? Eh bien, apparemment, on ne le sait pas. Elle s'était figuré lire à livre ouvert dans le cœur de [son mari] mais depuis qu'elle avait parlé avec M., la veille, elle comprenait qu'elle ignorait une bonne part de ce qui s'y tramait.
(p. 172)
Commenter  J’apprécie          90
Ainsi, il [lui] faisait peur. Elle l'avait pris pour un pervers. […]
Qu'est-ce qui pouvait expliquer ce total contresens, cette méprise absolue sur ses intentions ? […]
Pour [elle], il n'avait jamais eu que des yeux de père.
Seulement, comment étaient-ils, ses yeux ? Voilà tout le drame. On ne se voit pas soi-même. On se figure qu'on envoie des regards bienveillants, mais la nature a placé dans nos orbites des pupilles pleines de ténèbres, tapies sous des sourcils recourbés comme des ailes de busard, qui transforment nos sentiments en menaces.
Commenter  J’apprécie          100
Bénédicte avait le même âge qu'Annelise. Elle étaient entrées la même année à l'école maternelle de Montange. elles étaient comme les doigts de la main. La différence, c'est qu'Annelise, leur fille n'avait pas dépassé l'âge de quatre ans. Elle était morte, sans aller plus loin, un samedi matin, vive à sept heures, perdue à midi.
Commenter  J’apprécie          170

Videos de Armel Job (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Armel Job
Interview d'Armel Job, principalement à propos de son roman "Une drôle de fille". Il répond également à quelques questions sur son processus d'écriture.
autres livres classés : rumeursVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (442) Voir plus



Quiz Voir plus

tu ne jugeras point

qui est le tueur?

Denise
Antoine
Mme Maldague

9 questions
366 lecteurs ont répondu
Thème : Tu ne jugeras point de Armel JobCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..