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EAN : 9782070139323
160 pages
Gallimard (31/01/2013)
3.81/5   145 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:

"Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil."

L'idéal de vie en communauté a-t-il résisté à l'érosion du temps pour les habitants du kibbout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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La vie suit son court au kibbout Yikha. L'auteur y arrête son regard - le temps d'écrire huit nouvelles - pour nous faire partager des moments fondamentalement humains, qui dépassent les différences culturelles ou religieuses.
Dans cette communauté les gens se moquent, souffrent, se souviennent, s'épient, se jalousent, se séparent, se querellent, mais surtout : ils s'aiment.

Derrière chaque drame personnel, Amos Oz nous parle beaucoup des liens d'amour qui unissent les membres de cette communauté. L'amour paternel, l'amour trahi, la compassion aussi, l'amour perdu, l'amour qu'on a jamais osé déclaré ou l'amour que l'on garde pour l'Humanité malgré les mauvais tours que la vie peut jouer.

Cela faisait un moment que j'avais repéré des titres de cet auteur israélien (que je connaissais surtout pour son engagement pour la Palestine) et j'ai été charmée par sa plume sensible et pudique et les analyses très fines qu'il a su livrer de ses personnages en quelques pages. Bien sûr, il y a des nouvelles que j'ai moins aimé, mais pas de quoi m'arrêter là.
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Huit nouvelles tragi-comiques qui racontent la vie au kibboutz Yikhat.
Amos Oz,qui a vécu près de trente ans dans un kibboutz ,montre qu'en faite cette forme de société communautaire peut "qu'opérer des changements mineurs dans l'ordre social,mais la nature brutale de l'homme ne change pas.Les votes d'une assemblée ou d'un autre ne réussiraient jamais à éradiquer l'envie,la mesquinerie ou la jalousie."(p.143).Trés,trés agréable à lire!
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Avec ce recueil de nouvelles nous pénétrons dans un kibboutz et nous faisons connaissance avec des personnages de la communauté. Nous découvrons aussi les règles de cet endroit où personne n'est jamais seul mais où l'on peut aussi se sentir très isolé. Il est curieux de voir que les enfants sont tous regroupés dans une même maison, séparés de leurs parents qui vivent ailleurs. La famille privée n'est donc pas vraiment protégée au coeur d'un kibboutz.

Au milieu de la collectivité tranquille du kibboutz, et de ceux qui sont dans la vaste norme, certains autres vivent à la marge, présences satellitaires. Dans ce recueil, Amos Oz décrit ces personnages-là, ceux qui ne sont pas comme les autres.

Le jardinier parle souvent avec Luna la veuve tout en lisant son journal et commentant l'actualité. Osnat et Ariella ont un échange épistolaire où l'une confie son mari à l'autre. le petit Moshe très humble accomplit les pires besognes sans dire un mot, et le soir rend visite à son père qui est à l'hôpital. Un jeune homme désire partir du kibboutz pour suivre des cours ailleurs. Dans la maison des enfants, un enfant subit des maltraitances durant le jour et durant la nuit. Martin nous donne toute la philosophie du kibboutz et désire donner des cours d'esperanto.

Ce livre est extraordinaire. Parfois drôle, il m'a fait passer de très bons moments. Il est instructif, il fait réfléchir sur l'idéologie, sur la solidarité, sur la liberté, sur les compromis existant à l'intérieur de tous systèmes, et il est plein de coeur.
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« Entre amis » est un recueil de huit nouvelles qui ont toutes pour décor le kibboutz Yikhat, au nord d'Israël, fin des années 50, et pour personnages divers habitants du Kibboutz, qui se croisent dans chaque nouvelle.

Je retrouve avec Amos Oz dont j'ai déjà lu quelques ouvrages qui m'ont beaucoup plu une caractéristique qui fait que j'apprécie tant la littérature israélienne : un style en apparence simple, des descriptions très concrètes, ancrées dans le quotidien le plus sommaire, d'où émerge peu à peu, au fil des mots et des phrases, une puissance d'évocation poétique inouïe. Je pense que ce trait commun prend racine entre autres dans la langue originale, cet hébreu ex-langue morte ressuscitée où se côtoient mots très anciens et vocabulaire ultra-moderne, mais aussi dans la mentalité même des habitants d'Israël, les pionniers comme les sabras, qui ont pu à la fois rêver, fantasmer le pays et se confrontent chaque jour à une réalité des plus pragmatique.

Il me semble que le rythme de la prose d'Amos Oz épouse le rythme de sa parole (cf la vidéo de la Grande Librairie postée sur la page de l'auteur) : fluide et posé, clair, dénué de tout effet dramatique.
En apparence, la vie s'écoule plutôt paisiblement au Kibboutz Yikhat. Chacun se consacre à la tâche précise qui lui a été dévolue selon son aptitude et éventuellement ses goûts, l'organisation de la communauté « égalitaire » est soumise à un règlement non moins précis, et démocratique, dans l'esprit des pionniers fondateurs : les enfants dans le bâtiment des enfants, les couples dans des logements de même superficie, femmes et hommes soumis à une parité d'avant-garde…

Seulement, dans ce beau mécanisme rigoureux paré à tout gérer, de la tondeuse à gazon en panne au financement des études des futurs étudiants en passant par les tours de garde nocturnes, les hommes et les femmes sont soumis aux lois plus nébuleuses du désir, de l'amour, de l'épanouissement personnel ou de la maladie…

C'est cela qu'Amos Oz nous raconte tout en nous brossant un tableau très réaliste de la vie des Kibboutzim, vie qu'il a lui-même connue pendant plus de vingt-cinq ans.

Avec une ironie tout à fait délectable, il se moque de l'organisation où « Marx a remplacé le Talmud », tolérant l'amour libre mais puritain de bien d'autres façons, où les femmes, bien qu'égales sont systématiquement assignées à la cuisine, la puériculture, la couture, la buanderie… J'ai particulièrement goûté les portraits de certaines d'entre elles, fières, déterminées, fortes et plus solidaires entre elles que les hommes qui les prennent et les quittent ou les aiment en silence. L'une d'elles prophétise ainsi que le kibboutz finira par évoluer, que les femmes y auront plus de pouvoir, mais que la patience est de mise… car les hommes sont lents.
Certains portraits masculins sont aussi très savoureux : le professeur quinquagénaire séducteur impénitent qui emménage avec la fille de 17 ans de son meilleur ami, le jardinier qui passe son temps à relater les catastrophes de l'actualité mondiale, l'humoriste du groupe soumis et malmené par sa femme, et le vieux malade dont le rêve est d'enseigner l'esperanto afin que l'humanité un jour soit en paix…

Tout le monde est ami, chacun oeuvre pour le bien commun, et surtout, tout le monde épie tout le monde. Comme pour tout groupe humain quel qu'il soit, ça cancane à tout va, ça commente, on jalouse ici, on se moque là, et les histoires d'amour et de sexe font battre le coeur du kibboutz bien plus que toute théorie marxiste.

Certaines nouvelles, comme « Deux femmes », sont parfois cocasses et m'ont fait rire. La plupart, bien que jamais franchement dramatiques, oscillent entre une certaine légèreté et une douce mélancolie. Enfin, deux particulièrement ont des relents tragiques à peine esquissés mais poignants.

Ainsi, « La nuit » se déroule lors d'un tour de garde nocturne. Un homme et une femme se croisent alors que tout le monde dort, il fait froid, ils se connaissent depuis toujours, s'accompagnent quelques instants : rien ou presque n'est dit, tel geste est esquissé, tel autre est retenu, les chacals hurlent au loin, le danger rôde sans que l'on puisse précisément l'identifier… l'aube arrive, rien n'a changé et tout a changé.

« Papa » a pour personnage principal un jeune adolescent placé au kibboutz comme en famille d'accueil à cause de difficultés familiales. Il n'a pas choisi d'y vivre, et refuse en partie de s'y intégrer, de suivre les règles. Il demande l'autorisation d'aller voir son père une journée, et nous l'accompagnons dans son périple interminable en bus sur des routes poussiéreuses et défoncées, tandis que ses pensées errent entre le passé et l'avenir, sa famille mal en point et le kibboutz prêt à le prendre en charge, lui donner un avenir, qu'il n'aurait peut-être pas choisi… Sobriété, épure, certains passages rappellent Dino Buzzati, ou même Camus, teintés d'absurde et de non-dit.

Un moment fort de lecture, envoûtant sous bien des aspects, et la plume « à deux voix » (cf. encore la vidéo de la Grande Librairie) d'Amos Oz inscrit une oeuvre singulière et de toute beauté.






Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Un Kibboutz, assemblée en hébreu, est une communauté, un village collectiviste en Israël. A vocation essentiellement agricole et d'influence socialiste Marxiste (tendance Karl pas Groucho), il n'existe pas de propriété privée, la communauté doit pourvoir à tous les besoins de ses membre et de leurs familles. Egalité entre tous, décisions prisent en assemblées générales, laïcité et égalité des sexes, le kibboutz, société idéale ou utopie du siècle dernier ?

Amos Oz a rejoint le Kibboutz de Houlda à l'âge de quinze ans dans les années cinquante. En huit nouvelles qui se lisent comme un roman, il nous fait pénétrer dans ce monde clos. Pour nous accompagner, le romancier donne vie à une dizaine de personnages tous plus attachants les uns que les autres.

Véritable concentré d'humanité, le Kibboutz s'anime, amour, passion, amitié mais aussi solitude, peur de l'engagement, désir de liberté, les héros se débattent pour exister dans un monde clos, certes rassurant mais aussi étouffant. En courtes histoires, il fait exister ses personnages, leur donne de l'épaisseur et nous raconte le vivre ensemble de manière simple et profonde. Bref, un court roman en nouvelles à savourer tout près d'un bon feu de cheminée.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (3)
Lhumanite
04 mars 2013
L’écriture d’Amos Oz est maigre, simple, efficace, au ras du réel. Ces chroniques d’un monde fermé qu’on sent en voie de disparition reflètent l’état d’une société israélienne qui a changé du tout au tout et qui apparemment s’éloigne de plus en plus de ses fondations utopiques.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
LeFigaro
11 février 2013
Ce recueil de nouvelles, qui seraient comme autant de fragments d'un même roman, en témoigne. Le kibboutz est ici un monde en soi, un leurre aussi, et Oz, par son prisme, interroge moins la vie sociale qu'il ne met en exergue, avec tendresse et lucidité, la solitude de chacun. Rappelant au passage celle d'Israël...
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
07 février 2013
Un recueil construit comme une mosaïque où, d'histoires en histoires, on retrouve les mêmes décors, la même époque et, souvent, les mêmes personnages. [...] un livre passablement amer.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Cinq ou six étoiles brillaient dans le ciel sombre teinté de pourpre où le vent emportait des nuages bas et obscurs. Le kibboutz dormait à poings fermés. Les projecteurs de la clôture formaient des flaques de lumière jaune sur le sol. L'un d'eux, sur le point d'expirer, vacillait comme en proie à l'incertitude. Yoav dépassa à pas lents les massifs ténébreux et contourna la grange, les souliers pleins de boue. Tu es complètement aveugle, obtus et sourd, songea-t-il accablé. Nina s'était penchée pour lui prendre la main et la presser contre son coeur lorsqu'il lui avait promis de lui trouver un endroit où dormir, se rappela-t-il. Il aurait dû saisir le message et la prendre dans ses bras. Elle lui avait donné un signal auquel il n'avait pas répondu. Et un second en lui frôlant le bras - il l'avait ignoré une fois de plus.
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Ignorer la dureté de l'existence est à mon sens aussi stupide que sacrilège. Nous ne pouvons peut-être rien y faire, mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler.

( dans "Le roi de Norvège ")
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"Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.»
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[Moment entre un petit garçon et son papa]

Les timbres étaient de petits visiteurs venus de lointaines contrées, précisa Roni après avoir allumé une cigarette. Chacun racontait l'histoire de sa patrie, les paysages, les gens célèbres qui y vivaient, les fêtes qu'on y célébrait, les beaux monuments
Youval voulut savoir s'il existait des pays où les enfants n'étaient pas méchants ni bagarreurs et avaient le droit de dormir avec leurs parents la nuit. Perplexe, Roni, se borna à répondre qu'il y avait des gens gentils et des gens cruels partout, avant de lui expliquer le sens du mot "cruel". En son for intérieur, Roni considérait que la cruauté se déguisait en intolérance ou en dogmatisme, défauts dont personne n'était complètement affranchi. Pas même lui. (p. 81) "Un petit garçon"
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La nuit était froide et claire. Le chant des grenouilles ponctuait le silence. Un chien aboya au loin. En levant les yeux, il vit les nuages s’amonceler au-dessus de sa tête. Ce qui semblait important ne l’était pas, et il n’avait pas le loisir d’approfondir ce qui l’était vraiment. Les années passaient sans qu’il prenne le temps de méditer sur les choses de la vie, les capitales comme les ordinaires : la solitude, la nostalgie, le désir et la mort. Les hurlements des chacals déchirèrent le profond silence. Yoav les accueillit avec gratitude. Il n’était pas croyant, mais dans les moments de solitude et de complet silence, tel cet instant, il avait l’impression que quelqu’un l’attendait, jour et nuit, patiemment, sans un mot ni un geste, pour l’éternité.
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Videos de Amos Oz (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amos Oz
1/10 Amos Oz : Ailleurs peut-être (France Culture - Adaptation radiophonique). Diffusion sur France Culture du 20 juin au 1er juillet 2016. Photographie : Arad. Amos Oz. 2004 © MICHA BAR AM / MAGNUM PHOTOS. La vie de tous les jours dans un kibboutz imaginaire des années 60, décrite par un des plus grands écrivains israéliens contemporains. Roman traduit de l’hébreu par Judith Kauffmann. Adaptation : Victoria Kaario. Réalisation : Jean-Matthieu Zahnd. Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière. Ce feuilleton en dix épisodes est l’adaptation du premier roman d’Amos Oz, « Ailleurs peut-être », publié aux Éditions Gallimard. Amos Oz y dépeint la vie des membres d’un kibboutz imaginaire, celui de Metsoudat-Ram, dans les années soixante. Sur le fil d’une année, Ezra, Reouven, Bronka, Noga et les autres, s’aiment, se trompent, se quittent, font des enfants, légitimes ou pas. Et ces drames intimes qui jalonnent le récit n’entravent en rien la marche de la vie collective, rythmée tant par les célébrations communistes que par les rumeurs qui empoisonnent la vie des villageois. 1er épisode : Un village idyllique, Messieurs-dames 2ème épisode : Le charme de la banalité quotidienne 3ème épisode : Le Premier Mai 4ème épisode : Puissance du mal 5ème épisode : Deux femmes 6ème épisode : Soirées poétiques 7ème épisode : Un personnage diabolique 8ème épisode : Tu es à nous 9ème épisode : Idylle familiale 10ème épisode : Tableau final Avec : Violaine Schwartz, Quentin Baillot, Jean-Gabriel Nordmann, Evelyne Guimmara, Mohamed Rouabhi, Christine Culerier, Rebecca Stella, Nicolas Lê Quang et bien d’autres Bruitage : Sophie Bissantz Equipe de réalisation : Bernard Lagnel et Anil Bhosle Assistante de réalisation : Julie Gainet Source : France Culture
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Amos Oz (1939-2018) R.I.P

Mon père parlait 11 langues, mais il a fait mon éducation en Hébreu, j'étais alors un « petit chauvin déguisé en pacifiste». Un «nationaliste hypocrite et doucereux », un « fanatique », qui jouait à la guerre et s’enflammait contre les Anglais et les Arabes, j'étais, j'étais, comme une panthère dans la .....?......

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