Voici une bande-dessinée historique dans laquelle l'action est paradoxalement la grande absente... ce qui est un peu regrettable.
Avant d'expliciter ce verdict qui pourrait sembler à tort un rien sévère, je me dois d'apporter un éclairage sur ma notation qui pourrait elle-même sembler être en contradiction avec le commentaire qui va suivre.
Bien qu'à mon avis l'intérêt de cette oeuvre soit mineur pour toute personne ne résidant pas à la Roche-sur-Yon ou en Vendée, ou pour toute personne hermétique à l'épopée napoléonienne, je ne peux nier qu'elle est, dans son genre (le genre "subventionnée (voire commanditée) par la municipalité ou l'office de tourisme local"), plutôt réussie et que, par conséquent, pour toute personne résidant à la Roche-sur-Yon ou ayant des racines vendéennes ou un attachement profond à la Vendée, ou encore un intérêt pour tout ce qui touche de près ou de loin (voire de très loin), les faits et gestes de
Napoléon Ier, cette bande-dessinée présente bel et bien un réel intérêt. D'où les quatre étoiles.
J'espère que je ne vous ai pas perdus en cours de route...
Graphiquement, le trait est académique, ce qui n'est pas pour me déplaire ; s'y retrouvent un souci du détail et un esthétisme qui m'ont plu. Mon léger bémol portera sur la lisibilité des phylactères dans lesquels l'écriture est souvent un peu trop massée.
Côté synopsis, il s'agit d'une narration chronologique portant sur la naissance de la Roche-sur-Yon, devenue préfecture de Vendée sur ordre impérial. Très honnêtement, n'étant pas moi-même habitante de ladite ville et ne me connaissant aucune racine vendéenne, seule ma fibre d'historienne a quelque peu vibré à la lecture de cette bande-dessinée.
Pour donner un peu de relief à cette frise qui s'étend de 1794 à 1870 sur 32 pages,
Jean-Blaise Djian a eu l'idée louable de tisser un fil rouge à travers la destinée d'un Yonnais, Jacques-Philippe Gozola, qui quittera la Grande Armée après la campagne d'Espagne pour implanter une tannerie au bord de l'Yon et débuter ainsi une belle ascension sociale, au rythme de la cité qui se bâtit, s'accroît et commence à rayonner sur la région qu'elle administre.
Faute de réels rebondissements, mon intérêt ténu n'a pu se développer mais j'en saisis pleinement les raisons. Reste l'intention, bonne et défendable ; cette volonté de transmettre le patrimoine historique et culturel par le biais d'un support léger et largement plébiscité par un public intergénérationnel comme la BD, je dis "pas bête".
Merci à Babelio et aux éditions Vagabondages pour cette découverte.