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La Culture tome 5 sur 12

Jérôme Martin (III) (Traducteur)Gérard Klein (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253072416
635 pages
Le Livre de Poche (12/06/2002)
3.96/5   149 notes
Résumé :
Au plus profond de l'espace interstellaire, loin des volumes ordinairement fréquentés par la Culture, vient de surgir une Excession, objet extraordinaire qui semble défier toutes les lois connues de la physique, déborder la raison, et provenir d'un univers supérieur, transcendant. La Culture, cette société galactique, décentralisée, hédoniste, altruiste, cynique, anarchiste, prodigieusement riche et efficace - composée d'humains et autres intelligences biologiques, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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La Culture.

Société, civilisation interstellaire, multiraciale, intelligences biologiques et artificielles, bienveillante, corne d'abondance pour tous, et son bureau des affaires étrangères et son bras armé : Contact et Circonstances Spéciales, ou en français, : Tous les coups sont permis.

D'un côté, une nouvelle race, un brin querelleuse, psychopathe revendiqués de l'autre, un problème hors contexte, un artefact très au-dessus des capacités de la Culture. Et c'est parti pour 600 pages.
On passera allègrement sur la préface de Klein sur les IA, bien imbitable.
On passera sur les échanges abscons entre Mentaux.
On passera sur les interminables présentations des personnages humains comme IA qu'on a d'ailleurs beaucoup de mal à différencier.
On passera sur les longueurs interminables du roman.

Qu'est-ce qui reste ? Une description réellement sympa de la culture, mais on la connaît bien maintenant (quatrième tome). L'artefact passe au troisième plan, les psychopathes sont défaits à deux coups de cuillère à pot. Tout ça pour ça ?

C'est long à lire, complexe (chiant ? ), l'intrigue est au final ultra light. J'adore le concept et j'ai toujours l'homme des jeux en tête, mais là, mais lecture a été une épreuve plus qu'un plaisir.
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Dans une région éloignée de l'espace interstellaire , un mystérieux objet capable de défier les lois de la physique fait son apparition .
Alors que la culture se mobilise pour examiner cet objet … Une espèce extraterrestre menaçante connue et opportuniste , entre dans la danse .

Un excellent space opéra , pour tout vous dire .
Si d'aventure vous avez la conviction que le space opéra est " un genre décérébré " ( je cite un directeur de collection de SF ) ..
Ce bouquin pourrait vous persuader du contraire ...

C'est mon préféré du cycle de la culture qui est un pur délice de SF .
La " culture " splendide civilisation quasi et involontairement anarchiste , étendue à perte de vue et au-delà de l'horizon spatial .
Qui accorde la citoyenneté à toutes sortes de bestioles et à toutes les intelligences artificielles raisonnables et seules capables de gérer cette société immense à la complexité infinie .

Ce roman et ce cycle en général sont assez complexes et ne sont pas toujours d'un abord facile . C'est aussi le cas de roman qui ne déroge pas à la règle de la complexité .
A la limite de l'espace connu donc , émerge une anomalie impressionnante potentiellement dangereuse qui bouleverse le traintrain et déclenche une mobilisation des ressources de la culture , d'une ampleur sans précèdent . Surtout alors qu'un troisième larron ( très belliqueux ) se mêle dangereusement de marquer des points ...

La trame narrative exploite de façon apparemment désordonnée et touffue une somme de parcours individuels et d'individualités assez emblématiques des problématiques du cycle. Il y a beaucoup de personnages et d'environnements variés dans ce texte .

Ce roman est très sympathique , car il possède tout le charme des récits d'ampleur et d'envergure , affûtés en plus , par le risque et les menaces , alors que dans le même temps il est une fresque somptueuse d'une des sociétés les plus attirantes de l'histoire de la science-fiction .

A mon humble avis , jamais la culture n'a été à ce point dépassée par les évènements …

La voici dans le projet et la nécessité de construire 80000 vaisseaux de guerre , le gratin de la culture s'élance dans l'action …
Bien que pétris d'humanisme ce gratin n'est pas humain … bienvenue donc dans le monde de l'intelligence artificielle

Les hommes dans tout cela , bien que au centre … ils ont l'air bien décoratifs …


Une délicieuse ballade dans l'espace en compagnie de vaisseaux intelligents qui mènent la barque ...
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Excession nous parle de cette partie un peu étrange de la Culture, les mentaux, qui étaient parfois appelés en des temps préhistoriques des IA, même si cette image est aussi parlante que de parler d'humains en tant que quasi-rats. On y découvre une société très éloignée du futur SF et hard-science que promeut [a:Banks|24978|Maya Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1316764501p2/24978.jpg], mais beaucoup plus proche des structures du pouvoir sous-jacentes : complots, contre-complots et révélations sont ainsi le lot de la vie de ces entités qui peut s'étendre sur des milliers d'années. Bien sûr, il y a derrière tout ça la volonté de décrire un pouvoir réaliste, mais en fait, [a:Banks|24978|Maya Banks|https://d.gr-assets.com/authors/1316764501p2/24978.jpg] se leurre : ce qu'il nous décrit, c'est la structure du pouvoir américain, avec des émincences grises qui traînent un peu partout, des "agences", ou plutôt des groupes d'intérêt, qui se tirent dans les pattes toujours pour l'intérêt supérieur de la nation. On retrouve d'ailleurs clairement cet aspect, masqué sous l'utilisation tout à fait complaisante des civilisations inférieures, dont notamment l'Affront. Mis à part cet aspect philosophiquement gênant, ça reste pour moi l'un des meilleurs romans de la Culture, puisque c'est celui qui nous plonge le mieux dans cette civilisation pan-galactique, tout à fait comparable à une amérique idéalisée (mais ce n'est que mon point de vue). Point de vue mieux développé lors d'un débat sur fr.rec.arts.sf (malheureusement non daté)Le texte quoté est d'un intervenant inconnu, les réponses sont de moi.> Je fais appel à ceux qui ont lu Excession de Ian M. Banks recemment ou> qui s'en souviennent bien.> Avant ça je tiens à vous prevenir qu'il ya des spoilers, je vais donc> faire ce qui est d'usage je crois ( arretez moi si je me trompe)En guise de préambule, posons simplement que ce livre est une étude depolitique fiction dans un univers d'anarchie. L'oibjectif étant doncd'étudier, au sein d'un système où le pouvoir est uniformément réparti,comment un groupe de pression peut parvenir à ses fins sans jamais (ous'il le fait, seulement de manière voilée et utilitaire) se dévoiler.> Bien> qu'en général, je comprend l'histoire et le sens des livres que je lis> (ou tout du moins j'ai l'impressin de les comprendre et c'est ce qui> compte!!!), j'ai pas bien compris tout le fil de l'histoire (peut etre> que de lire 3-4 pages par-ci par-là entre deux stations de métro> n'aide en rien). En fait, quel était le complot (ou plutôt> conspiration) de la "Bande des Temps Intéressants"?Posons tout d'abord la situation initiale. La Culture domine la galxie entant que puissance politique. Cependant, ses bases lui interdisentd'attaquer qui que ce soit, voire même de se défendre (car en tant que société pacifiste, elle ne dispose pas au sens officiel d'une armée). Deplus, bien que théoriquement tolérante et susceptible d'accepter touteforme de déviance, elle ne peut que réprouver l'Affront, une jeune bande de sauvageons galactiques à peine évolués qui ont bâtis leur pouvoir surl'extorsion, le meurtre et la douleur des opprimés (à ce titre, la description de la société affrontière est tout simplement délicieuse : des proies de chasse qui sécrètent des hormones analogues à l'adrénaline dèsqu'elles voient des affronteurs, aux compagnes qui ont étémodifiées pour être incapables de vivre sans être opprimés par un mâle, il y a là commeun fantasme de pouvoir total). Comme elle ne peut pas tolérer l'Affront tel qu'il est, la Culture *doit* le transformer. Cependant, elle ne peut que proposer sa mutation (c'est le rôle de l'ambassadeur envoyé sur la planète de l'affront). Cependant, ce n'est pas assez. C'est là qu'intervient la bande des temps intéressants. Elle prépare un traquenard qui devrait permettre de prendrel'ascendant sur l'Affront, et d'émasculer tous ces féroces conquérants(sic). La bande des temps intéressants prépare donc toute une mécanique qui devrait permettre de détruire politiquement l'Affront, en le détruisant militairement (c'est du moins mon interprétation). Il ne manque plus alors qu'un événement, c'est l'Excession qui, en apparaissant sur la frontière, va stimuler toute la haine accumulée par l'Affront, et le lancer dans une guerre perdue d'avance.> Qui etaient> vraiment ses membres?Je ne me souviens plus des noms, mais globalement, tous les mentaux impliqués dans les discussions citées dans le livre en font partie, ainsi bien sûr que Voiture Couchettes, qui est manifestement l'agent dormantdela bande.> L'Excession etait elle là pour tester les> membres de le Culture?Pas la Culture, mais l'Affront : pour la Culture, il n'y a que peu de pertes, mais pour l'Affront, tout est foutu.Mxxxxxp a écrit d'une plume inspirée sur fr.rec.arts.sf>> c'est d'ailleurs amha le pire danger de l'affront : sa subversivité,> l'appreuve Genar a comme rêve de devenir un affrontier ... et quelque> part, c'est ainsi décrit que nous pas loin ! Yann, tu l'as lu>Excession ? y a des trucs qui te plairaient je pense :)J'ai pas vraiment tout compris à ta phrase. Mais il me semble y lire comme une certaine vision métaphorique de l'Affront. Tu sous-entendrais qu'il pourrait représenter, en utilisant la bonne grille de lecture, une vision pessimiste d'un avenir possible de l'humanité dans lequel les manipulations génétiques font de nous les égaux de dieux, qui modifient leur environnement à leur convenance dans le but unique de satisfaire des pulsions destructrices ?C'est une lecture possible, qui évidement ramène au bon vieux diktat de la morale sur la science : dans ce cas, la Culture représente un ordre moralisateur qui cherche à normaliser le reste du monde (oups, del'univers) suivant ses critères moraux uniquement, et l'Affront est le jeune prétentieux, incontestablement immoral, qui va être puni par la grande puissance.>> Il ne manque plus alors qu'un événement, c'est>> l'Excession qui, en apparaissant sur la frontière, va stimuler toute>> la haine accumulée par l'Affront, et le lancer dans une guerre perdue>> d'avance.>> Certes, mais on peut se poser des questions là-dessus en effet, car ca> tombe plutôt rudement bien !Oui, mais l'objectif du roman n'est pas de savoir comment elle apparait,mais bien de démontrer comment elle peut être utilisée.>> Je ne me souviens plus des noms, mais globalement, tous les mentaux>> impliqués dans les discussions citées dans le livre en font partie,>> ainsi bien sûr que Voiture Couchettes, qui est manifestement l'agent>> dormant de la bande.>> presque tous en effet (je crois que le kamikaze n'en fait pas partie,> enfin il me sembleouaip.><> Pas la Culture, mais l'Affront : pour la Culture, iln'y a que peu de>> pertes, mais pour l'Affront, tout est foutu.>> Là donc, je ne suis pas d'accord, à la fin avec Service Couchette,> c'est assez clair il me semble l'excession est réellement unExcession> non ?C'est quoi la différence entre une excession et une Excession ? ;) Blague à part, il me semble effectivement que Service Couchettes se sacrifie, mais en toute connaissance de cause, et ce avec l'objectifd'aller savoir ce qui se trouve derrière cette excession, ce qui nous sort du roman.>> de rien, j'attends depuis longtemps une grandediscussion sur ce>> superbe bouquin. Marypop, ramène donc ta sagesse ici !>> eh eh ... j'en ai parlé y a pas longtemps il me semble non?Ouais, mais trop peu de gens en parlent, et c'est dommage, selon moi.> Bon, j'ai bien aimé, l'humanité des VSG etautres est réellement> intéressante.> Par contre, on peut dire que les personnages fémininssont gratinés> dans ce bouquin ... l'auteur s'est fait unfantasme ou quoi ?Seulement les personnages féminins ? Je les trouve tousun peu déjantés,moi.> Mais bon; on avait eu droit à quelqueshistoires de drônes, là on voit> bien que c'est rien à côté des vaisseaux!!> et finalement pauvres humains de compagnie.Oui, c'est vraiment ce qu'on comprend : l'humain moyen de la culture n'est rien, mis à part un faire-valoir commode pour les différents mentaux. Ce qui n'ôte rien à ma thèse du romanpolitique. Je m'explique, ne vous affolez pas. Pour moi, Excession est une fable politique destinée à démontrer, commed'ailleurs la plupart des romans de la Culture peuvent l'être, que l'homme moyen est manipulé par des forces qui le dépassent, et dont les intérêts propres sont privilégiés vis à vis des intérêts communs. Ainsi, la bande des temps intéressants *veut* voir l'Affront cesser d'en être un, et prend donc toutes les mesures pour s'en occuper, alors même que pour le reste de la Culture l'Affront n'est rien d'autre qu'un peuple extra-terrestre de plus. Dans ce contexte, la manipulation effectuée par la BTI (bande des temps intéressants) vise à donner de l'Affront une image susceptible de motiver un peu la Culture pour que celle-ci lui mette sa raclée.Transposé dans la géopolitique terrienne contemporaine, ce roman prend toute sa saveur : du Koweit à l'Afghanistan, il existe toujours de bonnes raisons pour que des troupesarmées interviennent, qui ne sont que très rarement le désir légitime de voir d'autres peuples s'émanciper.
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La Culture est une civilisation particulièrement avancée et offre à tous ses habitants une vie de loisirs divers et variés. D'une technologie largement supérieure, elle parcourt l'univers afin d'apporter aux autres civilisations la paix, la science et d'autres bienfaits du même genre. Aussi, quand elle tombe dans un petit coin perdu d'une galaxie sur un artefact dépassant largement ses propres capacités, le choc est grand. Plusieurs clans se forment dans le but d'être le premier à utiliser cet objet curieux, ou à communiquer avec ses créateurs.

Entrer dans ce roman a été particulièrement laborieux : la présentation des personnages ne semble jamais se terminer, de longues pages en code machine incompréhensibles, des noms à coucher dehors… J'ai poursuivi ma lecture uniquement parce que l'auteur m'avait laissé une bonne impression dans des romans précédents.

Malheureusement, ça ne s'arrange pas par la suite. L'histoire me semble absurdement complexe : à la moitié du livre, on en est encore à l'introduction de nouveaux personnages tandis que l'intrigue principale (qu'est-ce que c'est que cette excession et qui l'a laissée là ?) n'a pas progressé d'un pouce. Je n'ai rien contre les romans aux points de vue multiples d'habitude, mais ici, j'ai l'impression de me retrouver face à un mille-feuille de dix centimètres de haut pour seulement deux centimètres de long.

Petite déception avec ce livre, mais je n'ai visiblement pas été le seul à le trouver ennuyeux. Je ne doute pas de trouver quelque chose d'intéressant à me mettre sous la dent dans le reste de la bibliographie de Banks.
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Je vais peut-être me faire quelques ennemis dans le monde de la SF et du Space Opera en particulier, mais il faut présenter les choses comme elles sont ressenties.

Avertissement : il est indispensable de lire ce livre par grandes "bouffées", un peu comme on part en randonnée pour une demi-journée. Donc il faut se bloquer quelques heures et lire au minimum par paquets de 50 pages. Ce n'est pas ce que j'ai fait et ma lecture en a pâti. Dans le doute, je "surnote" en ajoutant une étoile.

Néanmoins, ce livre est tout de même une grosse déception.

Je dois donc avouer que je n'ai pas compris s'il y avait quelque chose à découvrir ou s'il fallait simplement suivre des histoires mâtinées de space opera. L'excession elle-même ne semble qu'un objet pas plus intéressant que cela. C'est dommage, elle aurait pu faire un beau roman à elle seule (humour) !

Tout d'abord nous sommes malmenés d'un sujet à un autre en parallèle, souvent dans de trop courts chapitres, sans jamais voir les liens entre eux. Et à la fin il n'en reste qu'une obscure réunion des protagonistes - puisqu'il le fallait - mais aucune grande surprise. Pire, il est difficile de s'y retrouver dans tous ces personnages, dont beaucoup de vaisseaux spatiaux qui sont les IA et véritables héros du livre.

Héros auxquels il est très difficile de s'attacher, aux pensées trop uniformes malgré quelques sorties de piste, jamais rattrapés par les humains et non-humains (relativement originaux).

Ensuite, Banks a écrit des phrases très, très lourdes et pénibles à lire. Il faut souvent y revenir à deux fois pour comprendre. Il arrive que le personnage dont il est question depuis le début d'un chapitre ne soit souvent clairement désigné qu'au bout d'une page ou deux. Déroutant.

Nous sommes perdus dans l'espace et l'infini, sans accrocher à un mystère et des rebondissements qui, finalement, ne sont pas si extraordinaires que cela. Ce n'est qu'à certains moments que ça dérape de manière très agréable avec des inventions géniales et fort plaisantes ou de belles phrases. Mais elles sont trop disséminées, nous ne faisons que les effleurer et c'est bien dommage. le reste ne ressemble qu'à des descriptions de sous-histoires dont certaines sont franchement pénibles.

Grosse déception donc pour ce livre dont on m'avait dit tant de bien.
Après "l'homme des jeux" qui m'avait intéressé sans me passionner, j'attendais la claque annoncée, qui n'est pas arrivée.

Je crois tout simplement que je ne suis pas fait pour Banks.

P.S.: très intéressante, quoiqu'un peu longue, l'érudite préface de Gérard Klein nous mène dans une réflexion sur l'Intelligence Artificielle (IA). Elle commence à dater et ignore donc beaucoup de choses modernes, comme le machine learning, qui pourraient donner à l'IA les clés de son autonomie. Ce dont GK doute énormément, c'est leur capacité à développer une adaptation à l'environnement. La différence entre l'algorithme et l'intelligence, en somme. Je prépare un article à ce sujet
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un Problème Hors Contexte était le genre de circonstances que la plupart des civilisations ne rencontraient qu'une seule fois, de la même manière qu'une phrase rencontre un point final. L'exemple que l'on donnait habituellement pour illustrer un Problème Hors Contexte était celui d'un tribu vivant sur une grande île fertile. Imaginez que vous soyez cette tribu. Vous apprenez à domestiquer la terre, vous inventez la roue, l'écriture et tout le saint-frusquin. Vos voisins sont coopératifs, ou vous les réduisez en esclavage. Ils sont pacifiques, de toute manière. Vous vous activez alors à construire des temples à votre image grâce à tout l'excédent de capacité de production dont vous disposez. Vous êtes bientôt dans une position de pouvoir et d'autorité quasi absolus, que vos vénérés ancêtres n'auraient jamais pu imaginer, même en rêve. Tout baigne à merveille, comme un canoë dans l'eau sans rides d'un lac... Lorsque, soudain, cette masse de fer hérissée, sans voiles, apparaît au milieu de la baie, traînant derrière elle un filet de fumée, et dégorge sur le rivage des types avec des bâtons bizarres qui vous annoncent que vous venez d'être découverts et que vous êtes désormais des sujets de l'Empereur, qui est avide de présents qu'on appelle impôts et vous envoie des émissaires spirituels aux yeux brillants, qui demandent à dire deux mots à vos prêtres.

C'était cela, un Problème Hors Contexte.
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Au sein des infinités élevées à des puissances infinies que proposaient les règles métamathiques, les Mentaux avaient édifié leurs immenses dômes de plaisir consacrés à l'extase philosophique et rhapsodique.

C'était là qu'ils vivaient. C'était leur demeure... Ils l'appelaient l'Irréalité, mais le désignaient plus souvent sous le nom de l'Amusement Sans Fin...

Il n'y avait qu'un problème avec le Pays de l'Amusement Sans Fin, c'était que, si jamais on s'y perdait complètement ... on risquait d'oublier l'existence de la réalité de base. D'un côté, cela n'avait pas trop d'importance, pourvu qu'il y ait quelqu'un, à l'endroit d'où l'on venait, pour entretenir la flamme. Le problème se posait quand il n'y avait plus personne ou que personne ne se donnait la peine d'entretenir le feu ... ou encore si quelqu'un ou quelque chose de l'extérieur ... décidait de modifier le feu dans l'âtre ... Si l'on passait tout son temps à s'amuser sans retourner dans la réalité, ou si l'on ne savait pas se protéger au retour, on était vulnérable, à coup sûr. En fait, on était déjà mort, ou asservi.

p. 221
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Ces humains ! Comment pouvait-on donner le nom de vie à une lenteur aussi glacée ? Une éternité pouvait s’écouler, des empires virtuels naître et mourir dans le seul temps qu’il leur fallait pour ouvrir la bouche afin de proférer quelque nouvelle ânerie !
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Cela faisait penser, également, à la dépendance du cerveau humain naturel par rapport au corps humain naturel : on avait beau être intelligent, perceptif et doué, on avait beau mener une vie ascétique dédiée aux seuls plaisirs de l’intellect, fuir le monde matériel et l’ignominie de la chair, il suffisait que le cœur lâche…
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— Ulver, je sais que tu es un peu ...
— Un peu imbibée d'alcool, oui, drone, je le sais, dit-elle. Mais j'ai toute ma lucidité.
— D'accord. Il me faut néanmoins m'assurer que tu es prête à prendre cette décision. Ce que tu vas voir maintenant est de nature à changer le cours de ton existence.
Elle soupira et posa le coude ganté de noir sur la table en se prenant le menton dans le creux de la main.
— Plusieurs jeunes hommes m'ont déjà dit ça, murmura-t-elle d'une voix traînante, et ça a toujours été une déception ou une plaisanterie du plus mauvais goût.
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Video de Iain M. Banks (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iain M. Banks
Hélène Collon, c'est LA traductrice de Philippe K.Dick, qui vient d'achever la nouvelle traduction d'Ubik paru aux Éditions J'ai Lu dans la collection « Nouveaux Millénaires ».
Hélène Collon est avant tout une grande lectrice qui porte haut les couleurs de la science-fiction avec l'imagination comme horizon.Embarquement immédiat pour un cours magistral de SF !
NB : Hélène Collon a reçu le grand prix de l'imaginaire de la meilleure traduction en 1994 pour L'Homme des jeux de Iain Banks.Elle a également été lectrice à de nombreuses reprises pour le Centre national du livre, qui se fie à son regard acéré.
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