Quelle subtile analyse psychologique, ce
Faux-père tout en nuances et demi teintes!
On se croirait dans le tableau de van Eyck (Les époux Arnolfini) dont la clarté cristalline se reflète dans un miroir plus sombre, où Giovanna, enceinte sourit aux anges et Giovanni austère se perd dans de plus moroses pensées.
Point de mariage dans
Faux-père mais une liaison et une grossesse imposée.
Lui, écrivain célibataire parisien s'ennuie et trompe son ennui en faisant l'amour.
De femme en femme, de séduction en fantasme, de sensualité en plaisir, il rencontre Stéfania, enseignante à Turin dont "la démarche provocante" et "la façon de rouler les 'r'" le roulent dans la farine du désir pour un beau jour le mettre devant le fait accompli: "Sai, sono incinta! Tu sais je suis enceinte".
A 36 ans, il n'a jamais envisagé d'être père et le talent de
Philippe Vilain est de nous dépeindre le mépris,l'accablement,le refus,l'impuissance,le cynisme,les appréhensions,la résignation, la jalousie,le remords de ce post-ado incapable d'assumer ce rôle désigné sans consentement et surtout incapable d'en parler.
Point de vue d'homme "violé", "enlaissé" (qui joue les hypocrites face à la joie éclatante de la future mère) riche en enseignements car même si le partenaire n'est pas mâture, bien souvent lorsqu'il est "le bon" pour sa compagne il devient un simple distributeur automatique en spermatozoïdes surpuissants.
Point de vue de femme déçue. Mais... "Madona!"
Et l'humour pimpant de l'italien distillé de ci de là, cahin-caha...pour égayer cette farce qui va tourner au drame!
Philippe Vilain écrivain talentueux de plusieurs romans a reçu le prix
François Mauriac de l'Académie française pour
Paris l'après midi.