AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Claudine Richetin (Traducteur)
EAN : 9782869309722
164 pages
Payot et Rivages (01/10/1995)
3.25/5   2 notes
Résumé :

Deux portraits de femmes dans les années 30 entre mariage traditionnel et réussite personnelle. Désir d'argent et de pouvoir font courir ces femmes qui bâtissent des empires. Rebecca West montre avec virtuosité comment les fortunes américaines se sont faites avant la crise de 29 et le réalisme de ce nouveau monde", mais sa sensibilité et son sens critique font que la réussite de ces "femmes d'affaires" n'est pas sans faille. Et le bonheur ?

>Voir plus
Que lire après Femmes d'affairesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce recueil de Rebecca West (1892-1983), paru en 1935, contient 2 longues nouvelles de successivement 66 et 87 pages, intitulées "Condamnation à perpétuité", en version originale "The Harsh Voice" (la voix hostile) et "Aucun dialogue n'est possible".

Dans la première nouvelle, Corrie Dickson, 2 jours avant son mariage avec la belle Joséphine Houblon, a le malheur de sortir la phrase incongrue "je ne peux pas vous épouser". Une phrase qui servira de leitmotiv au couple tout au long de leur relation tourmentée et même après.
Quand bien même si la signification exacte de la phrase est sujette à interprétation par le lecteur, elle se manifestera entre eux lorsque Joséphine veut se lancer dans le commerce immobilier, à propos de leurs 3 enfants, de leurs vacances etc.
La chute du récit après le krach de Wall Street de 1929 est assez surprenante.

La deuxième nouvelle nous relate la relation embrouillée entre la richissime actionnaire principale d'une compagnie ferroviaire aux États-Unis, Nancy Sarle, une femme sans charme, et le très charmant Étienne marquis de Sévenac, un cinquantenaire qui n'a qu'un problème : son âge.
Cette nouvelle est plus littéraire que la première avec des tournures de phrases et des effets de style bien à l'auteure. Comme par exemple sa boutade sur les souvenirs, qu'elle compare au mobilier et qui n'ont aucun intérêt s'ils n'ont que cinq, dix ou quinze ans.

Probablement que ces 2 histoires de couple problématique ont trouvé leur origine dans sa propre relation compliquée espacée sur une dizaine d'années avec le grand écrivain H.G. Wells (1866-1946), auteur d'entre autres "L'Homme invisible" et "La guerre des mondes" et avec qui elle a eu un enfant lorsqu'elle avait 22 ans, Anthony West (1914-1987), également écrivain et auteur d'une excellente biographie de son père en 1984.

J'ai bien aimé ces 2 nouvelles, même si elles ne se situent pas au niveau hautement littéraire de son premier roman "Le retour du soldat" de 1918 et dont j'ai fait un billet sur Babelio le 28 mai 2017.
Commenter  J’apprécie          430
Ce livre court, 165 pages, se compose de deux longues nouvelles dont l'héroïne principale est une femme d'affaires américaine aux alentours des années trente (les deux histoires n'ont rien à voir l'une avec l'autre si ce n'est de présenter chacune un personnage de femme d'affaires).
Disons-le tout net, si j'avais eu à noter les deux nouvelles séparément j'aurais donné une étoile à la première et cinq à la seconde. La première, "Condamnation à perpétuité", est tout bonnement infâme, non qu'elle soit mal écrite mais parce qu'elle accumule les clichés sexistes sur la femme d'affaires, dont l'ambition démesurée ruine le mariage. L'histoire est en outre dotée d'une fin "téléphonée" qui ressemble fort au retour au logis d'une épouse pourtant triomphante mais néanmoins et inexplicablement repentante. On a peine à croire que cette histoire ait été écrite par une femme et ce bien qu'elle l'ait été du point de vue du "pauvre" mari écrasé par sa femme d'affaires d'épouse...
La seconde, par contre, intitulée "Aucun dialogue n'est possible", est désopilante même si l'on est en droit de se demander si la drôlerie du récit fut entièrement voulue par son auteure (la fin semblerait indiquer que non mais cela tend à renforcer encore la saveur de la "chose"). Une riche américaine, dont la fortune et la rouerie en affaires sont inversement proportionnels à ses attraits physiques, rencontre à Paris un riche aristocrate, dont l'activité consiste à ne rien faire, à jouir de la fortune dont il a hérité et à s'ingénier à soigner une apparence et préserver l'illusion d'une jeunesse qui s'enfuit. Quand j'ai lu la description du personnage, dont l'opinion des femmes et de l'héritière américaine en particulier est un ramassis de goujateries dont l'énormité aurait dû le surprendre lui-même (du coup c'en devient d'une drôlerie absolument irrésistible), je n'ai pu m'empêcher de me dire qu'il s'agissait probablement d'un "closet gay", empêché de s'épanouir selon ses sentiments véritables par la société dans laquelle il se meut, mais l'auteure de la nouvelle semble elle-même l'ignorer, ce qui rend son récit encore plus drôle. Bref je ne vais pas déflorer l'histoire, joliment structurée et même dotée d'un rebondissement final, mais le clou en est le récit de leur rencontre successivement par l'aristocrate et la riche américaine, façon "dîner de cons", le con étant évidemment à chaque fois l'autre.
L'auteure Rebecca West fut une femme complexe, une femme libre et cultivée, écrivaine, journaliste, ayant eu un enfant illégitime avec le célèbre romancier H.G. Wells mais qui, par ailleurs et alors qu'elle a eu l'occasion de fréquenter des intellectuels de gauche, était farouchement anti-communiste (ayant été jusqu'à approuver la politique du sinistre sénateur McCarthy) et, si elle déplorait la condition faite à la femme, son oeuvre promeut toutefois, selon l'analyse de ceux qui s'y sont penchés de plus près, une image assez conventionnelle de la femme. C'est sans doute pour cela que la seconde nouvelle m'apparaît si drôle car, en dépit de sa probable intention, l'auteure décrit une femme d'affaires carrée, honnête et "cash", finalement infiniment sympathique, alors que la femme "vertueuse", au sens traditionnel du terme, de l'histoire passe in fine pour quelqu'un de passablement stupide, incapable de tirer une "morale" positive de sa propre histoire et se conformant ainsi au rôle prédéterminé de la femme toujours coupable de l'échec d'une relation alors que l'objet de sa flamme valait moins que tripette...
Commenter  J’apprécie          30


autres livres classés : journalismeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}