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Alain Sarrabayrouse (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080707352
344 pages
Flammarion (23/06/1993)
3.77/5   130 notes
Résumé :
" Une des rares choses, et peut-être même la seule que je savais de façon certaine, était celle-ci : je m'appelais Mattia Pascal. Et j'en abusais. Chaque fois qu'un de mes amis ou qu'une connaissance perdait la raison au point de venir me voir pour un conseil ou une suggestion, je haussais les épaules, fermais à demi les yeux, et répondais :
- Moi, je m'appelle Mattia Pascal.
- Merci, mon cher. Cela, je le sais.
- Et ça te semble futile ?
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un très joli paradoxe que ce roman, désigné comme meilleure porte d'entrée à l'univers de Pirandello, mettant en avant son immense talent, comme lors de ses irrésistibles descriptions de personnages, tous plus médiocres les uns que les autres, alors que l'intrigue s'avère au final plutôt décevante, sans que l'on sache bien pour quelles raisons…

La réalité dépassant toujours la fiction, Pirandello s'en saisit dans sa propre postface, laissant entendre à certains critiques incrédules qu'il aurait nettement pu exagérer son intrigue, sans pour autant en dépasser le cadre de la vraisemblance.
On aurait sûrement apprécier qu'il le fasse, son histoire ne semblant pas bien exploiter ses possibilités.

On est davantage dans le roman à thèse, le héros semblant taillé selon les besoins de l'auteur pour l'exposer. On y verra comme le préfacier les interrogations menant à Camus ou à Sartre, cette existence de l'individu qui adviendra courant de pensée.
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Idée de départ très originale : un type, après s'être enfui en laissant femme et belle-mère derrière, apprend qu'il s'est suicidé. Oui, oui ! Un individu a été retrouvé mort dans le moulin familial et ses proches ont identifié le corps comme étant celui de Mathias Pascal. le narrateur. Il va sans dire qu'un autre individu s'est enlevé la vie et on croit qu'il s'agit de lui. Déjà au loin, il décide de laisser faire et de recommencer sa vie à zéro. Il devient donc feu Mathias Pascal. S'ensuit plusieurs questions identitaires, philosophiques (je dirais existencielles si le roman avait été écrit quelques décennies plus tard) dignes de Luigi Pirandello. Cet aspect du livre est très clair, selon moi. Malheureuseuement, c'est plus ou moins bien développé et exploité dans son ensemble.

D'abord, le début est long. Trop long. On a droit à l'histoire de la famille, allant de la mort du patriarche aux magouilles de l'intendant Malagna, qui spolie lentement mais surement les actifs des Pascal, en passant par quelques amourettes, etc. Puis vient l'événement principal : la mort du faux-Mathias Pascal. Je m'attendais à davantage de considérations philosophiques. Mais non, le jeune homme s'invente assez rapidement une nouvelle identité : il sera Adrien Meis, originaire de l'Argentine. Il voyage en Europe et se fixe à Rome. Jusque là, ça tient un peu. Mais tous ses démêlés avec les gens chez qui il loue une chambre… hors-propos ! Anselme Paleari, sa fille Adrienne, son gendre Papiano, Mme Caporale, etc. Ça gâche tout. Ça aurait pu consituter une aventure en soi – pas des plus originale ni intéressante, ceci dit –, il n'y a pas vraiment de lien avec cette histoire de fausse mort qui se retrouve noyée dans une multitude de péripéties, l'une parmi tant d'autres, qui y perd au change. Non, si vous désirez découvrir Luigi Pirandelli, allez-y avec de ses nouvelles ou pièces de théâtre, peut-être même Personne, cent, mille.
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Un homme se recueille devant sa tombe. Si, si. Un classique que m'a recommandé Bookycooky que je remercie. Mattia Pascal a eu besoin de prendre le large, ne supportant plus sa belle-mère chez qui le couple vit. Son errance va le mener au Casino de Monaco où la chance lui sourit grandement. Qu'elle n'est pas sa stupeur, en rentrant chez lui en Italie, de voir dans un journal qu'il s'est suicidé, que son corps a été reconnu par sa femme et sa belle-mère. Quelle aubaine ! Changement de direction. Il va s'installer à Rome en s'inventant un nom. le problème est comment vivre sans identité ? Ce roman, écrit en 1904, est très original, malgré quelques longueurs dans le milieu. Curieux ce qui m'a interpellée. Quand le vivant découvre qu'il est mort en lisant le journal, il relève aussi que le château de Valençay a été vendu. Et dans ce même château a été tourné le film le colonel Chabert avec Depardieu qui n'est pas sans rappeler qu'il a vécu la même situation, à savoir sa femme remariée après être porté disparu. Bourgade que je connais bien et le château, j'y étais le 14 juillet de cette année. Étonnant, non !
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Étrange roman que ce livre écrit par Pirandello en 1904 à un moment difficile de son existence. C'est l'histoire d'un homme qui connait trois vies distinctes sous deux noms différents et dont la mort fictive par suicide est proclamée par deux fois. Pourtant, si bizarre que paraisse l'intrigue, cela se lit aisément et avec plaisir.
Mattia Pascal, héritier peu à peu dépossédé de ses biens par un régisseur malhonnête, à l'art de se mettre dans des situations impossibles. Après avois mises enceintes deux jeunes femmes, il se retrouve marié sans amour, pourvu d'une belle-mère vipérine, criblé de dettes, et contraint de gagner sa vie comme "bibliothécaire", c-à-d de chasser les rats nichés parmi les volumes poussiéreux (légués à la commune par un ecclésiastique) à l'aide de chats étiques.
Excédé, il décidé de fuir sur la Côte d'Azur et le hasard lui fait gagner une forte somme à la roulette de Monte-Carlo. Fortune faite, il décidé de rentrer chez lui lorsqu'il apprend par une petite annonce nécrologique que son cadavre décomposé a été retrouvé dans le bief d'un moulin de son village et qu'il est officiellement considéré comme mort. Avec ivresse, il se sent désormais libre de vivre une nouvelle vie sous le nom d'Adriano Meis. Après avoir beaucoup voyagé, il se fixe à Rome où il prend une chambre en location chez un aimable vieillard adepte de théosophie et de spiritisme... Bien qu'il entretienne le mystère sur sa véritable identité, il noue une idylle avec la fille de son propriétaire, et les ennuis vont recommencer... Nouvelle situation inextricable. Nouveau suicide, simulé cette fois, sur un pont du Tibre.
Mattia Pascal se résout à ressusciter, mais il trouve sa femme remariée avec son meilleur ami et jeune mère. Il abandonne la partie pour retrouver ses vieux livres dépareillés et son collègue désabusé. Quand on lui demande son nom, il répond juste " Je suis feu Mattia Pascal".

Bien que l'intrigue paraisse invraisemblable, le plus important aux yeux de Pitandello est la question de l'identité. Qui sommes-nous réellement ? Uniquement ce que dit notre état-civil ? Ou une suite de masques s'agitant dans l'obscurité et l'ennui et découvrant que sous le masque, il n'y a personne ? Une conscience limitée, comme un faible cercle de lumière, incapable d'éclairer l'univers qui nous entoure et qui nous demeure inaccessible ?

Quoi qu'il en soit, la lecture est plaisante et vivante, tant Pirandello est un maître de la langue, et sait décrire à merveille les affres de son personnage aux multiples facettes, dans des situations souvent hautes en couleur.
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Je connaissais Luigi Pirandello comme dramaturge, ayant eu la chance de l'étudier en cours d'italien il y a fort longtemps maintenant mais pas encore comme romancier. Six personnages en quête d'auteur, l'autre oeuvre de l'auteur que j'ai lue il y a quelques années de cela, est d'un genre particulier et remarquable mêlant étroitement fiction et réalité, abolissant les frontières que sont celles qui séparent une oeuvre totalement imaginaire de son récepteur. Feu Mathias Pascal, composé une quinzaine d'années avant la pièce, présentait déjà ce dédoublement de la réalité narrative, aux repères totalement abolis. Non seulement ce roman est une vraie réussite quant à la trame narrative, il a été formidablement bien pensé, mais également sur le plan de langue jubilatoire de Pirandello, qui apporte du piquant au texte.

Allons droit au but, Mathias Pascal est le personnage sur lequel repose toute la cocasserie de ce texte: c'est un raté, il en est parfaitement conscient, qui n'a pas la moindre envie de travailler, d'apprendre un métier. Il prend la vie avec légèreté, qui confine à une forme de stoïcisme, on ne le voit jamais s'emporter contre le responsable de la perte de la fortune de sa famille, ni même jamais déplorer cette perte. Il se comporte et agit comme si rien n'avait d'importance et n'était jamais grave. Il mène sa vie ou plutôt il se laisse mener par la vie, et qui voudra bien le choisir, avec insouciance et un désintérêt imperturbable de la vie et des personnes qui l'entourent. A peine aura t-il le courage de trouver un travail afin de subsister aux besoins de sa famille. Ce n'est cependant pas un homme amer et sans coeur, loin de là, les passages qui narrent la perte des êtres chers m'ont particulièrement touchée, Pirandello manie les différents registres linguistiques à la perfection. Mais Mathias est assez lucide sur la nature de sa personne pour pratiquer l'autodérision. Et c'est en pleine crise existentielle qu'il va brusquement quitter famille et travail pour partir à l'aventure sans destination précise, tenté bien des fois de mettre fin à sa vie. Car c'est également un homme malheureux et désabusé qui n'a plus rien, même plus le goût de vivre, et qui a complètement perdu le contrôle de sa vie – ne l'a t-il jamais eu? – et qui se laisse embringué par les aléas du hasard.

Jusqu'au jour où il se rend compte qu'officiellement il n'existe plus, « Mathias Pascal » ayant été enterré avec le corps d'un autre, et qu'il se voit contraint à s'inventer un nom, une vie qui ne sont pas les siens au sein d'une famille qui lui est étrangère. Et nous voila plongés au coeur même de la problématique du roman: est-il si facile de se réinventer une vie lorsqu'on se voit contraint de mentir, constamment et sur chaque détail de sa personne, sans pouvoir se confier à quiconque? Mathias a très bien vécu le renoncement à sa vie lorsque c'était un choix volontaire, les choses prennent une autre dimension lorsque il est contraint par les circonstances extérieures d'abandonner son nom. L'expérience de Mathias finit par inévitablement interpeller le lecteur ; assurément, dans quelle mesure notre nom fait-il partie de notre identité, dans quelle mesure est-il le reflet de ce que nous sommes? Mathias, devenu étranger à lui-même, va expérimenter la difficulté à continuer à vivre tout en ayant perdu une part conséquente de lui-même et ainsi le fait de devenir un imposteur, et un menteur, aux yeux du monde. Face à l'impossibilité de redevenir Mathias Pascal, il va s'inventer une famille, un passé, croyant être à l'abri grâce à sa fortune nouvellement refaite. Bien au contraire, il va se retrouver confronté à la bêtise, l'inconséquence, l'avidité d'autrui qu'il n'aura pas vraiment moyen de combattre puisque vivant indûment dans une sorte d'ersatz d'existence, une farce, une comédie ou un drame selon l'angle sous lequel on se place. Une vie d'évitement et de solitude, voila ce à quoi il doit faire face. Coincé dans un personnage monté de toutes pièces, Adrien Meis, qui n'existe pas vraiment et qui n'existera jamais, il a voulu fuir ses ennuis mais sa situation ne fait que d'aller de mal en pis. La question des preuves de l'existence de l'individu est au centre du récit de Pirandello: L'expérience de Mathias aussi désastreuse soit-elle témoigne de cette souffrance à se trouve déposséder brutalement et involontairement de chacune des caractéristiques qui définit un être socialement et individuellement. Puisque finalement il n'est plus qu'Adrien Meis, un être fictif qui ne peut plus exercer aucune fonction réelle dans le monde, sauf celles que son argent qu'il prend soin de toujours garder sur lui, lui permet. Il semble finalement se perdre dans ses mensonges, dans cette fiction, sa personnalité se dissout dans ce rôle qu'il s'acharne à jouer au sein de ce petit cercle d'amis et auquel il finit par s'attacher sincèrement, mais dont il sait que cet attachement est vain et sans avenir. Face à cette impasse, c'est de mauvais gré qu'il va essayer de se réapproprier sa vie réelle sans encore une fois y parvenir réellement.


Si ce roman a des accents burlesques, de désinvolture apparente, de pointes d'ironie, de sarcasme et d'humour qui ressortent ponctuellement, ce texte revêt néanmoins une certaine dimension dramatique latente que Pirandello se plaît à atténuer pour peut-être accentuer le ridicule de la situation. Son but n'est pas de faire pleurer dans les chaumières, il amène davantage le lecteur à se questionner sur la substance et la factualité de sa propre personne, d'autant que dans le texte que Luigi Pirandello a cru bon d'ajouter à son récit, que les critiques d'antan ont accusé d'invraisemblance, il précise qu'il est fortuitement tombé, quelques années plus tard en lisant son journal, sur un fait divers ayant de grandes analogies avec sa fiction .

le style, le ton, de Pirandello est un pur délice, il donne à son personnage une certaine dose d'autodérision et un sens de la repartie incomparable, il réussit très souvent à nous arracher un sourire grâce aux remarques que Mathias émet l'air de rien mais qui sont bien souvent incisives et sans concession. Mais pas seulement. Mathias n'est pas que cet homme, léger, inconscient, c'est un homme privé de la liberté d'être lui-même, contraint à se cacher comme un criminel, et son discours, au fur et à mesure du récit, prend de en plus d'accents de gravité et d'amertume face à cette situation ubuesque et cette vie insensée à laquelle il est confronté bien malgré lui. Parce qu'à travers la perte de son identité, c'est avant tout la perte de sa liberté d'exister, d'aimer, d'exercer un métier. Devenu un imposteur, cette sensation d'être dépossédé de lui-même et ainsi enfermé par des barreaux invisibles est trop dure à gérer, cette imposture trop dure à assumer jusqu'au bout. La question de savoir s'il récupère son nom, ou pas, c'est une interrogation que je laisse en suspens et préfère vous laisser découvrir par vous-même la réponse.

Une chose, cependant, on sent que l'homme n'est plus le même après son errance à Monaco et dans son pays natal, ce périple prenant des airs de voyage initiatique. Et c'est un homme plus mature et mûr dans son discours, qui nous revient, peut-être plus conscient de la valeur de sa propre vie, en somme, c'est l'atteinte d'une certaine forme de sagesse. Encore une fois, je crois que c'est limpide, j'ai aimé ce livre de la première à la dernière page, les réflexions sur la perte de l'identité, et de cette liberté entravée, sont plutôt pertinentes, le style, la langue piquante, acérée, de l'auteur est délectable d'un bout à l'autre de ces 270 pages.
Lien : https://wordpress.com/post/t..
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
"Maudit soit Copernic !"
- Voyez-vous ça... Mais que vient faire Copernic là-dedans ? s'écrie don Eligio, en se dressant le visage en feu sous son grand chapeau de paille.
- Il a sa responsabilité, don Eligio. C'est que, au temps où la Terre ne tournait pas...
- Saperlipopette, elle a toujours tourné !
- Ce n'est pas vrai ! L'homme l'ignorait, c'était donc comme si elle ne tournait pas. Au surplus, pour quantité de gens, aujourd'hui encore, elle ne tourne pas. L'autre jour, je l'ai dit à un de nos vieux paysans, et savez-vous ce qu'il m'a répondu ? Que c'était une bonne excuse pour les ivrognes.
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- Rome aussi, morte? m'écriai-je consterné.
- Depuis bien longtemps, monsieur Meis! Et, croyez-moi, tout effort pour la faire revivre est vain. Enfermée dans le rêve de son passé grandiose, elle ne veut plus entendre parler de cette vie mesquine qui s'obstine à fourmiller autour d'elle. Quand une ville a eu une vie comme celle de Rome, avec des caractères si nets et si particuliers, elle ne peut devenir une ville moderne, c'est-à-dire une ville comme une autre. Rome gît là, avec son coeur brisé, sur les flancs du Capitole. [...]
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Il avait commis l’erreur de choisir une femme de rang supérieur au sien, qui était fort bas. Or cette femme, mariée à un homme de condition égale à la sienne, n’aurait peut-être pas été aussi insupportable qu’elle l’était avec lui, à qui naturellement elle devait démontrer, à la moindre occasion, qu’elle était de bonne naissance et que chez elle on faisait ainsi et ainsi. Et voilà mon Malagna docile à faire ainsi et ainsi, comme elle disait, pour paraître un monsieur lui aussi. Mais il lui en coûtait tant ! Il suait toujours, il suait !
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- La conscience ? Mais la conscience ne sert à rien cher monsieur ! La conscience, comme guide, ne peut suffire. Elle suffirait peut-être si nous pouvions réussir à nous concevoir isolément, et qu'elle ne fût pas de sa nature ouverte aux autres. Dans la conscience, selon moi, en somme, existe une relation essentielle.... certainement essentielle, entre moi qui pense et les autres êtres que je pense ; donc ce n'est pas un absolu qui se suffise à lui-même. Est-ce que je m'explique bien ? Quand les sentiments, les inclinations, les goûts de ces autres que je pense ou que vous pensez ne se réfléchissent pas en moi ou en vous, nous ne pouvons être ni satisfaits, ni tranquilles, ni joyeux ; c'est si vrai, que nous luttons tous pour que nos sentiments, nos pensées, nos inclinations se reflètent dans la conscience des autres. A quoi conscience vous suffit-elle ? Vous suffit-elle pour vivre seul ? pour vous stériliser dans l'ombre ?
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"Habituellement les objets se transforment en nous en fonction des images qu'ils évoquent et regroupent, pour ainsi dire, autour d'eux. certes un objet peut plaire aussi pour lui-même, pour la diversité des sensations agréables qu'il suscite dans une perception harmonieuse; mais le plaisir qu'un objet nous procure ne se trouve généralement pas dans l'objet en lui-même. L'imagination l'embellit en l'entourant et presque en l'irradiant d'images qui nous sont chères. Et nous ne le percevons plus tel qu'il est, mais presque animé par les images qu'il nous rappelle ou que nos habitudes lui associent. Bref, dans l'objet, nous aimons ce que nous mettons de nous, l'accord, l'harmonie que nous établissons entre lui et nous, l'âme qu'il acquiert pour nous seuls et que forment nos souvenirs."
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Videos de Luigi Pirandello (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luigi Pirandello
Dans ce film, la romancière et critique littéraire italienne Daria Galateria et l'auteur et traducteur Jean-Luc Nardone, présentent le roman "Les Dix mille mulets" de Salvatore Maira à paraître le 2 juin 2021.
Sicile, 1949. le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d'obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l'Italie. Il devra trouver les bêtes dans toute l'île, les conduire à Messine, les soumettre à une commission et les embarquer pour le Pirée, cent cinquante à la fois, en anticipant les dépenses avec de l'argent qu'il ne possède pas. Pepino doit faire face en outre à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu'il tient là l'occasion de sa vie. Il trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, l'autre personnage central du roman qui, marqué par l'assassinat de son épouse, nourrit son désir de vengeance. Son enquête fait apparaître les puissances politiques, religieuses et mafieuses qui, dans l'ombre, intriguent pour mettre la main sur l'Italie. L'aventure individuelle de Pepino se fond ainsi dans l'histoire générale d'une Italie qui s'efforce de renaître et ne s'est pas débarrassée des forces maléfiques de la Seconde Guerre mondiale. "Les dix mille mulets" est une épopée populaire tragi-comique qui mêle faits historiques réels et intrigue romanesque, dans laquelle on croise toute une foule de personnages désespérés, comiques, solitaires, qui essaient avec autant d'énergie que d'imagination, et sans trop de scrupules, de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. C'est aussi un roman choral qui recrée une Sicile disparue, à la fois séduisante et impitoyable, tragique et incroyablement vivante.
Salvatore Maira, né à San Cataldo en Sicile en 1947, a enseigné le cinéma à l'université La Sapienza à Rome. Il est l'auteur d'essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Pirandello et Verga. Il a écrit et réalisé des longs métrages reconnus dans de nombreux festivals internationaux : "Valzer", par exemple, conçu avec un unique plan séquence a reçu le prix Pasinetti à la 64e Mostra de Venise. Il est également l'auteur d'un deuxième roman "Ero straniero" (2019).
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